Si vous traversez un dimanche matin les paisibles quartiers du sud de Londres, avant l’heure où le tintement des cloches appelle le peuple à l’église, vous rencontrerez les flots d’une foule silencieuse et pressée qui, de tous les points de la capitale, se rend aux jardins de Surrey. Là s’étend un gothique édifice dont la vaste enceinte peut abriter plus de quinze mille personnes. Entrez-y, vous y trouverez un immense auditoire attentif et recueilli ; toutes les classes de la société y ont leurs représentants ; la bourgeoisie s’y mêle à la populace ; le quaker au costume uniforme y coudoie le ministre anglican ; près d’un lord gravement assis, son livre de prières à la main, se tient un matelot aux traits rudes, son chapeau de cuir sur la tête, les mains dans les poches, et l’air tout étonné d’avoir pu venir entendre un sermon.
Une estrade s’élève au fond de la salle ; un jeune homme de vingt-trois ans y monte ; il est vêtu d’une simple redingote ; sa figure est large, son expression pleine de bonhomie et de franchise, mais sans distinction. Sa voix est forte, mais n’a pas un timbre sympathique ; son geste ni son élocution n’ont rien de la dignité classique de la chaire ; il serait très difficile de reconnaître en lui, à première vue, un grand orateur ; et cependant, depuis six ans, partout où il se rend, la foule accourt sur son passage ; chacun le connaît en Angleterre ; c’est l’enfant prédicateur, le boy preacher, comme on l’appelle, c’est Charles Spurgeon.
Je ne crois pas que l’histoire religieuse présente d’autre exemple d’un succès oratoire aussi précoce et aussi soutenu. On peut dire sans exagération que dès l’âge de seize ans jusqu’à ce jour Spurgeon a prêché plus de deux mille fois.
Il est né le 19 juin 1834 à Kelvedon, village du comte d’Essex ; son père et son aïeul étaient des pasteurs indépendants ; sa famille avait conservé ces traditions de piété grave et simple si répandues dans la population des campagnes en Angleterre. L’enfant manifesta de bonne heure un caractère ardent ; deux passions remplissaient son cœur ; c’était la haine de la tyrannie religieuse et de l’esclavage américain. Ses lectures favorites étaient Bunyan, Robinson Crusoé et la Bible ; « ce sont là, disait le fameux Johnson, les seuls livres qu’on relise toujours sans dégoût. »
Spurgeon embrassa avec ardeur les doctrines chrétiennes dans lesquelles il avait été élevé ; on a conservé plusieurs traits de son zèle précoce ; un jour, il rencontre en mauvaise compagnie un homme qui faisait profession d’une grande piété, et se souvenant de l’apostrophe de l’Éternel à son prophète : « Elie, lui cria-t-il, que fais-tu là ? » Le coupable, humilié, baissa la tête sous la vive interpellation de cet enfant de sept ans.
Spurgeon n’a jamais eu grand goût pour l’étude. « C’est une grande joie, dit-il dans une de ses préfaces, d’exprimer de vive voix les pensées qui montent à l’esprit ; mais quel métier d’esclave de s’asseoir devant un cahier et d’appeler en gémissant des idées et des mots qui ne veulent pas venir ! » Cependant, malgré sa répugnance pour le travail solitaire du cabinet, il n’en était pas moins couronné à toutes les fêtes du collège. A quinze ans, il entra comme sous-maître dans un pensionnat, et dut faire plier son humeur fière et indépendante sous les exigences d’une vie d’humiliations et de petits sacrifices. L’épreuve fut cruelle ; en même temps, la foi traditionnelle qu’il avait reçue succombait sous les objections de sa raison naissante. Il traversa une phase d’incrédulité complète. Plus tard, parlant de cette époque : « Moi aussi, s’écriait-il, j’ai été libre penseur. Il y a eu dans ma vie une heure fatale dans laquelle je retirai l’ancre de ma foi et je coupai le câble de mes croyances ; alors je ne longeai plus les rives de la révélation ; je laissai mon vaisseau enfler ses voiles au souffle du vent. Je dis à la raison : « Sois mon capitaine, » à mon cerveau : « Sois mon gouvernail, » et je partis pour ce voyage insensé. Dieu merci, il est achevé ; mais je vous en dirai la rapide histoire. Ce n’a été qu’une bordée sans repos sur l’océan de la libre pensée. » Cette phase fut violente, mais rapide ; à seize ans Spurgeon était redevenu chrétien, mais chrétien plus convaincu que jamais. Il voulut marquer son retour dans l’Église par un engagement public et se fit baptiser de nouveau, selon l’usage de la communion des baptistes. Cette fraction, aujourd’hui très importante, du christianisme contemporain croit que nul ne doit entrer dans l’Église visible sans en accepter volontairement la croyance, et que le baptême doit suivre une profession publique de la foi. Cette démarche de Spurgeon rencontra une assez forte opposition chez sa mère. « J’ai’toujours prié Dieu, lui écrivit-elle, pour que vous deveniez chrétien ; je ne lui ai jamais demandé que vous soyez baptiste. » « Dieu est bon, lui répondit son fils, et, comme il le fait d’habitude, il vous a donné plus que vous n’attendiez de lui. »
Appelé à cette époque à enseigner dans une école à Cambridge, Spurgeon employa aussitôt toutes ses heures de loisir à parcourir les campagnes environnantes ; il visitait les paysans, leur lisait la Bible et instruisait leurs enfants ; bientôt il fut connu dans tous les villages du comté ; on attendait impatiemment sa venue ; partout où il se rendait on accourait pour l’entendre, et chaque soir il était appelé à faire une véritable prédication. Les habitants de Waterbeach voulurent le nommer leur pasteur ; mais cette Église étant sans ressources, Spurgeon dut continuer à gagner sa, vie en donnant des leçons. Pendant ses vacances il logeait tour à tour chez chacun de ses paroissiens et s’asseyait à leur table frugale.
Sa prédication à cette époque était chose assez excentrique. Il y mettait, dit-il lui-même, tout ce qu’il connaissait. Ses leçons du matin, les observations qu’il recueillait dans ses promenades de l’après-midi, tout lui fournissait des images nouvelles ; il en résultait quelque chose d’incohérent, d’entassé, de chaotique, mais aussi de singulièrement dramatique et d’original. Les paysans retrouvaient dans ses discours des descriptions qu’ils entendaient à merveille ; c’était la vie des champs et les travaux rustiques qui devenaient un vaste et saisissant emblème de l’œuvre de la grâce ; il y avait loin de là aux pâles et timides fleurs de rhétorique que venaient souvent effeuiller du haut de la chaire de leurs églises de jeunes ministres tout frais émoulus de Cambridge et d’Oxford.
Tout absorbé par cet humble ministère, Spurgeon semblait y devoir consacrer sa vie lorsqu’une occasion imprévue l’appela sur un grand théâtre. Un de ses auditeurs étant venu à Londres parla avec enthousiasme du jeune prédicateur du comté d’Essex. Une Église assez importante de la métropole désira l’entendre. Spurgeon accepta l’invitation, et, selon l’expression quelque peu emphatique d’un de ses biographes, il vint, il prêcha, il vainquit. La victoire ne fut cependant pas incontestée. Tout le monde ne goûta pas cette langue inculte et originale, cette profusion de tableaux empruntés à tous les ordres de la création. Cependant quand l’épreuve se répéta, le succès fut plus décisif encore. Le peuple surtout était ému par cette parole qui savait si bien descendre à sa portée ; bientôt, de tous les réduits des quartiers misérables qui longeai la Tamise et où s’entassent les parias de la métropole, on vint en foule entendre Spurgeon ; un auxiliaire inattendu, le choléra, semait partout ses avertissements solennels ; Spurgeon allait chercher ceux qui ne venaient pas jusqu’à lui. Au lit des mourants et dans des bouges infects, on le retrouvait toujours ardent, infatigable, et, après avoir soulagé les terreurs de l’agonie, le soir il remontait en chaire plus fort, plus éloquent que jamais. Sa place était marquée à Londres ; il y fut nommé pasteur à l’âge de vingt ans.
Dès lors sa réputation a été croissant d’année en année : son église agrandie est devenue trop petite pour son auditoire. La vaste enceinte d’Exeter-Hall n’a pas suffi à le contenir, et c’est aux jardins de Surrey qu’il a dû dresser sa chaire. Ses sermons se sont répandus par millions ; presque toute l’Angleterre l’a entendu dans ses courses missionnaires, et partout un succès égal l’a accompagné. Une seule fois son éloquence est restée stérile ; le fait est assez curieux pour être rapporté. C’était au nord de l’Ecosse, à Alberferdy, dans une région perdue, peuplée par des Highlanders à moitié sauvages. Pendant que Spurgeon parcourait les sinuosités de cette côte pittoresque, où une mer toujours agitée vient se briser sur des rochers magnifiques, le vieux pasteur de l’endroit envoyait dans les villages voisins son marguillier muni de cette invitation quelque peu étrange : « Votre vieil ami, Shony Carstairs, vous invite tous à venir ce soir à l’église pour entendre le révérend Spurgeon. Rappelez-vous qu’il a fait cinq cents milles pour venir vous dire quelque chose de bon, et que nous comptons, lui et moi, que vous ne refuserez pas de venir nous donner une bonne poignée de mains. » Le soir venu, l’église était comble ; mais ce fut en vain que Spurgeon essaya d’émouvoir par les plus pressants appels cet auditoire singulier. Froids et flegmatiques, ces Ecossais regardaient avec un certain étonnement ce jeune orateur qui se démenait devant eux ; ils ne se remuaient que pour ouvrir leurs tabatières dans lesquelles, suivant un usage du pays, ils puisaient avec une petite cuillère qu’ils portaient à leur nez. A peine l’amen était-il prononcé que la congrégation, qui avait sans doute trouvé le sermon trop long, se leva comme un seul homme et quitta l’église sans attendre la prière. Le reste de l’Ecosse dédommagea Spurgeon de cet accueil étrange. A Glascow et à Edimbourg il éveilla un enthousiasme religieux sans parallèle depuis les jours du fameux Chalmers.
Un succès pareil ne pouvait manquer de soulever les préventions les plus fortes ; l’esprit de parti et de secte, les rancunes ecclésiastiques s’unirent contre le jeune orateur. « Quel est votre plus grand grief contre Spurgeon ? » demandai-je un jour à un ministre anglican qui le critiquait avec assez d’amertume. Il me répondit sèchement : « Je ne pourrai jamais estimer un homme qui vide les Églises d’autrui. » Cet aveu naïf en dit plus que tout le reste ; l’envie est au fond des accusations étranges qui ont éclaté contre Spurgeon. Qu’on se figure ce qui peut s’accumuler de secret dépit et d’irritation sourde dans le cœur d’un dignitaire pédant qui, gravissant les degrés de sa chaire, la mémoire chargée d’un morceau de rhétorique émérite, n’aperçoit plus sur les bancs silencieux de son église que quelques auditeurs dispersés, rari nantes in gurgite vasto. Quel choc pour son éloquence que ce vide dont elle a horreur ! Abhorret vacuum ! Je ne m’étonne pas dès lors des préventions qui ont accueilli le succès de Spurgeon. Mais ce que j’ai peine à comprendre, ce sont les indignes calomnies que l’on a semées sur sa vie et sur son ministère, et qu’un journal français, espèce de Charivari ultramontain, accueillit naguère avec complaisance. Savez-vous sur quoi elles sont fondées ? Spurgeon est gros et il a bon appétit. Ne voilà-t-il pas de quoi pendre un homme ? L’esprit pharisaïque est toujours le même. Si Spurgeon était maigre et sombre, ce serait un cafard à la triste figure. Il a le malheur de se bien porter ; c’est un mangeur et un buveur.
Il est assez difficile, du reste, de caractériser d’emblée la nature de son talent. Eh l’écoutant pour la première fois, on est surpris du succès qui l’accueille ; quelque chose d’un peu vulgaire vous frappe, on attend quelque grand mouvement, quelque saisissante apostrophe qui ne vient pas. Tout est simple, familier parfois même trivial ; et cependant, on se sent bientôt entraîné par un courant d’une force irrésistible. La parole sort toujours plus facile, plus abondante, plus étincelante d’images et de coloris. Tout s’anime et palpite, jusqu’aux plus sèches abstractions de la dogmatique. Car, et c’est là peut-être son don le plus remarquable, Spurgeon ne peut toucher à aucun sujet sans le faire vivre. Ses idées sont des personnages qui se lèvent et marchent devant vous. Il est telle de ses incarnations, celle du remords, par exemple, que vous voyez agir et dont le regard et la voix vous hantent, comme une des figures d’un drame de Shakespeare. Au lieu d’entendre un discours, c’est une scène que vous contemplez.
Quelquefois ces images sont belles et saisissantes ; mais le plus souvent elles se succèdent avec une rapidité telle, que l’auditeur en est fatigué. Ce dernier effet est encore plus sensible à la lecture ; l’esprit, qui n’est plus alors sous le charme, reconnaît qu’il faut faire dans cette pittoresque galerie une large part à l’exagération et au mauvais goût. Que penser d’un tableau tel que celui-ci : « La loi nous saisissait de sa main de fer et nous frappait d’un fouet vengeur ; la conscience versait une eau saumâtre sur ces plaies ruisselantes ; et le désespoir ne nous laissait qu’une couche d’épines pour y étendre notre corps déchiré. »
Le début cependant est d’ordinaire naturel et peu chargé. Voici un exorde simple et plein de fraîcheur :
« Plusieurs de nous auraient de la peine sans doute à se rappeler le jour où ils entendirent prononcer pour la première l’ois le nom de Jésus-Christ. Dans notre première enfance, ce nom a été aussi familier à nos oreilles que la chanson qui nous berçait. Aussi loin que nous regardions en arrière, nous retrouvons la maison de Dieu, la Bible, les saints cantiques et la prière. Comme de jeunes Samuels, nous avons reposé longtemps à la douce lueur de la lampe du sanctuaire et nous étions réveillés par l’hymne matinale. Souvent un homme de Dieu, hôte du toit paternel, a placé sa main sur notre tête pour nous bénir, demandant que dès notre jeune âge nous invoquions le nom du Rédempteur, et la douce voix d’une mère lui répondait solennellement : Amen ! »
Un autre caractère qui frappe chez Spurgeon, c’est la facilité avec laquelle il tire un enseignement souvent saisissant des événements contemporains ou des phénomènes de la nature.
Ainsi, la veille de la dernière éclipse de soleil, nous l’avons entendu saisir cette occasion pour parler des éclipses qui se passent dans le monde moral et de la nécessité de les traverser sans faiblir. Tout cela était au fond très élevé, mais exprimé sous une forme extrêmement populaire.
« Savez-vous, disait-il, savez-vous pourquoi le soleil se cachera demain ? Je suis sûr que pas un de vous ne s’est posé cette question. Le soleil se cachera parce qu’il veut qu’on le regarde. Aussi vous ne rencontrerez dans les rues que des gens qui auront les regards au ciel. Vous-même vous regarderez alors le soleil en face et pour la première fois. De même aussi, Dieu cache souvent sa face, il se retire du monde et nous laisse dans les ténèbres et dans la nuit du désespoir. Pourquoi ? Parce qu’il veut, qu’arrachant nos regards de la terre, nous les arrêtions fermement sur lui. »
Spurgeon frise quelquefois la plaisanterie. Les Anglais supportent mieux que nous un certain usage de la gaieté dans le sermon. Nous-mêmes nous ne sommes absolument rigides à cet égard que depuis le dix-septième siècle. On connaît assez les jovialités bouffonnes des prédicateurs du moyen âge ; au seizième siècle, catholiques et réformés plaisantaient dans la chaire chrétienne ; la chaire alors tenait lieu de journal et de tribune ; tout y passait. Les véhémentes satires des prêcheurs de la Ligue sont célèbres. Un peu avant Bossuet, François de Sales riait quelquefois en prêchant même devant la cour, à Saint-Germain-l’Auxerrois ; son voisin l’évêque de Belley, le fameux Camus ne pouvait ouvrir la bouche sans se railler de quelqu’un ; il fut, du vivant de Bossuet, le dernier faiseur de bons mots dans le sermon. Ce sont les pères de l’Oratoire qui ont changé tout cela, et Perrault loue le P. Sénault d’avoir purgé la chaire chrétienne des plaisanteries qui la déshonoraient. Aujourd’hui nous serions fort scandalisés de ce qui semblait tout naturel à nos pères.
Le fond même de la prédication de Spurgeon c’est le double fait de la chute et de la rédemption, c’est-à-dire ce que Pascal regardait comme l’essence même du christianisme. Le sens de ces dogmes sera dans tous les temps le même pour tous les vrais fidèles, leur expression théologique variera selon les écoles et les époques. Or, la théologie de Spurgeon est profondément empreinte de l’esprit calviniste. Un puritain des jours de Cromwell pourrait l’entendre sans froncer le sourcil. Ajoutons cependant que le sentiment de la responsabilité morale de l’homme est exposé par lui avec une telle énergie, qu’il ne laisse pas de place aux conséquences fatalistes qui résulteraient logiquement du dogme calviniste.
Un autre caractère de la théologie à laquelle se rattache Spurgeon, c’est une confusion assez étrange de l’ancienne et de la nouvelle alliance. On se rappelle assez l’esprit théocratique des puritains ; c’est en vertu de textes tirés des livres hébreux qu’ils se crurent autorisés à décapiter leur roi. L’Angleterre du dix-neuvième siècle conserve encore aujourd’hui bien des traces de ce malentendu. On y voit des juges s’appuyer sur la législation de Moïse pour trancher un cas contesté. Il serait bien temps en vérité que l’on s’entendît en cette matière, et que le caractère tout spiritualiste de la dispensation évangélique fût nettement reconnu. Non seulement cette confusion choque souvent chez Spurgeon, mais encore le langage de l’Ancien Testament revient à chaque instant sur ses lèvres. Il est à supposer cependant que les prophètes revenant au jour pour appeler les Anglais à la repentance n’iraient pas semer leurs discours d’allusions empruntées aux usages et au climat de l’Orient. Saint Paul, devant l’aréopage athénien, parlait grec aux Grecs. Nous ne voyons pas ce qu’on gagne à revenir aujourd’hui à la phrase hébraïque.
Ces réserves faites, il est incontestable que l’influence de Spurgeon est des plus salutaires, et qu’une grande œuvre réformatrice lui est réservée. Quiconque a entendu chanter un cantique par l’immense assemblée qui se réunit chaque dimanche au pied de sa chaire, n’a pu se défendre d’une involontaire émotion. Il a senti bien tout ce qu’il y a de puissance et de sève morale dans cette Angleterre protestante appelée aujourd’hui à de si grandes destinées. Sans doute l’oreille est plus charmée quand, sous les voûtes de Saint-Roch, les plus belles voix de l’Opéra entonnent un air du Stabat ou de l’Ave verum ; mais si le chant du peuple chrétien parle moins à l’imagination, il élève plus haut le cœur. L’émotion est plus saine, et le procédé plus apostolique.
Eugène Bersier,
La Revue Chrétienne, 1858.