Il revient. Qu’on le sache ou l’ignore, qu’on le croie ou le nie, le retour de Jésus-Christ est proche.
Cette affirmation n’est pas gratuite; elle a pour elle le témoignage entier de la Parole de Dieu. Elle se fonde sur les déclarations mêmes du Seigneur et sur les avertissements solennels des prophètes et des apôtres.
"Oui, je viens bientôt", proclame Jésus du sein de la gloire. Et l’Esprit et l’Église répondent avec ferveur: "Amen! Viens, Seigneur Jésus!" Apocalypse 22.20.
Aussi certainement qu’après la nuit vient le jour et qu’à l’hiver succède le printemps, sur les nuées du ciel le Fils de l’homme aux mains percées apparaîtra en gloire!
Dans les ténèbres du monde, véritable étoile du matin, avant-coureur d’un jour nouveau, le Christ fera soudain resplendir sa face glorieuse sur tous ceux qui croient, l’aiment et l’attendent. A un signal donné, à la voix de l’archange, au son éclatant de la trompette de Dieu, le Seigneur Lui-même descendra du ciel, et les morts en Christ ressusciteront premièrement. Puis les croyants qui vivront sur la terre, à cette heure, seront transmués en un clin d’œil, et enlevés tous ensemble avec eux sur les nuées, à la rencontre du Seigneur dans les airs. 1 Thessaloniciens 4.13-18.
L’apparition glorieuse du Christ, précédée de l’enlèvement subit des élus dans le ciel, est une vérité clairement annoncée dans les Écritures. Ces deux événements marquent les deux grandes phases du Retour du Christ qui ne paraîtra pas aux yeux du monde sans avoir à ses côtés les siens, son Église qu’il a tant aimée et pour laquelle Il a donné sa vie. Eph 5.25-27; 2 Thessaloniciens 1.10.
Élément trop oublié, pour ne pas dire méconnu par tout ce qui aujourd’hui se proclame Église sur la terre, l’enlèvement des rachetés est la grande vérité biblique qui fait palpiter de joie l’âme de tous les saints: Car Dieu les appelle à régner avec le Christ dans le royaume de justice et de paix que Jésus seul instaurera dans le monde à son retour en gloire. C’est la souveraine consolation, l’espérance ineffable par laquelle le Sauveur encourageait déjà ses disciples qu’Il laissait ici-bas attristés de son départ, Jean 14.1-3. C’est le message qu’apportaient les apôtres à l’Église primitive et qui entretenait puissamment en elle l’esprit d’attente, de vigilance et de prière, si nécessaire à la vie chrétienne.
Il ne s’agit donc pas d’une divagation théologique de quelques visionnaires, ni d’un particularisme religieux de quelques sectaires. Il est question d’une vérité qui doit être proclamée, d’autant plus que tout nous montre son prochain accomplissement.
Mais déjà nous voyons le sourire ironique des sceptiques et entendons les sarcasmes des moqueurs qui font aujourd’hui du néant leur Dieu et de la négation leur raison d’être. Se pourrait-il que leurs arguments de désespérés jettent le doute dans le cœur des croyants?
Au contraire, leur attitude et leurs paroles nous confirment dans la certitude que nous sommes parvenus aux derniers jours décrits par la Parole de Dieu comme des temps difficiles où "des moqueurs viendront, pleins de raillerie, vivant au gré de leurs propres convoitises, et disant: Où est la promesse de sa venue? Car depuis que nos pères sont morts, tout demeure dans le même état que depuis le commencement de la création". Donc, ceux qui profèrent de telles paroles en prouvent la véracité et l’actualité.
Nous voyons aussi s’esquisser les réactions de plusieurs qui se croient les représentants officiels du christianisme et de Jésus-Christ. Depuis longtemps déjà, au simple enseignement du Christ qu’ils affirment suivre, au clair témoignage des apôtres dont ils prétendent descendre ou continuer l’œuvre, ils ont substitué leurs propres pensées et le fruit d’une érudition qu’ils estiment supérieure à celle de Jésus et de quelques Galiléens sans culture.
Qu’importe!
Si aujourd’hui il faut choisir entre les déclarations d’hommes "qui suivent leur propre esprit et ne voient rien", Ez 13.3, et l’autorité du Christ et de sa Parole vivante, sans hésiter nous nous rangeons du côté du Christ et de la Bible. Pourquoi serions-nous trouvés "menteurs", "faux bergers", "pasteurs de néant", disant au peuple: "Paix, paix! - quand il n’y a point de paix, et faisant espérer aux âmes que la parole dite sera accomplie, alors que le Seigneur n’a point parlé?",Ez 13.6-7,10.
Tandis que chacun ici-bas croit à "sa vérité" et pense pouvoir l’apporter aux autres, le chrétien, digne de ce nom, ne trouve pas la vérité en lui-même. C’est pourquoi son message n’est pas le sien, mais celui du Christ qui seul est "le chemin, la vérité et la vie", Jean 14.6. Ce que le croyant véritable prêche, c’est l’enseignement du Christ et de ses apôtres. Et les chrétiens fidèles écoutent cet enseignement et le vivent, 1 Jean 4.3. Or, Christ a dit: "Je reviendrai, et je vous prendrai auprès de moi". Et encore: "Je viens bientôt, et ma récompense est avec moi, pour rendre à chacun selon son œuvre", Apocalypse 22.12.
Devant ces paroles certaines et véritables, promesses bienheureuses pour les uns, menaces terribles pour les autres, le chrétien se sent pressé d’avertir solennellement et sans se lasser toute âme.
Le monde est dans l’attente! Jamais attente si universelle, si intense, si anxieuse ne s’empara d’aucun siècle. Jamais la pensée de l’avenir ne fut si présente à tous les esprits, même aux plus vulgaires, même aux plus légers. Mais qu’attend le monde?
"On espérait la paix, et rien d’heureux n’arrive; une ère de relèvement, et voici l’épouvante"! Jer 8.15.
Alors, pour échapper, si possible, à cette vague d’angoisse qui déferle sur les âmes, à cette crainte tenace qui s’insinue dans les cœurs, le monde, n’ayant plus de quoi se réjouir cherche à s’étourdir. Fermer les yeux, se boucher les oreilles, s’enivrer même, sont certes des moyens de perdre conscience d’un danger. Mais tout cela ne supprime pas le péril que courent des multitudes d’insensés. Car tandis qu’ils reposent sur leurs lies, disant en leur cœur: "L’Éternel ne peut faire ni bien ni mal", Sophonie 1.12, la colère de Dieu est prête à fondre sur eux. Il est proche ce jour terrible dont parlent les prophètes, jour de détresse et d’angoisse de ravage et de destruction, de ténèbres et d’obscurité! Joël 2.2 Pourtant:
"Sont-ils confus d’avoir commis des abominations? Ils n’en ont aucune honte; ils ne savent même plus ce que c’est que rougir. C’est pourquoi ils tomberont avec ceux qui tombent"! Jer 6.15.
Elle arrive, elle se hâte beaucoup cette colère de Dieu et de l’Agneau, que toutes les Écritures annoncent. Terrible et implacable, elle tombera sur tous les impies qui recevront alors la juste rétribution de leurs paroles et de leurs œuvres. Mais que nul ne s’y trompe, en ce jour-là, elle atteindra aussi tous les hypocrites, les timides et les menteurs qui firent de la religion un manteau recouvrant leurs iniquités. En cette heure-là, tous ceux qui crurent durant leur vie pouvoir conserver l’apparence de la piété tandis qu’ils reniaient ce qui en fait la puissance, sauront ce que signifie: "être vomi de la bouche du Seigneur"! Apocalypse 3.16 "On ne se moque pas de Dieu; ce qu’un homme sème, il le moissonnera aussi". Galates 6.7.
Il est temps de prendre Dieu au sérieux. C’est pourquoi, tous ensemble, mettons en pratique l’Écriture qui nous dit:
"Rentrez en vous-mêmes, examinez-vous. — N’attendez pas l’échéance du terme fatal, du jour qui s’envolera rapide comme le chaume; n’attendez pas que fonde sur vous l’ardente colère du Seigneur, que vous surprenne le jour du courroux divin". Sophonie 2.1-2. "Cherchez le Seigneur pendant qu’il est accessible. Invoquez-le tandis qu’il est proche. Que le méchant abandonne sa voie, et l’homme inique ses pensées, et qu’il retourne à l’Éternel, et il aura compassion de lui, et à notre Dieu, car il pardonne abondamment." Esaïe 55.6-7.
Le chrétien aussi est dans l’attente. Son âme "attend le Seigneur, plus que les sentinelles n’attendent le matin", Psaume 130.6. Si la devise actuelle du monde est: "S’étourdir en attendant! "Celle du croyant demeure: "Servir en L’attendant! "Non, lui ne cherche pas à s’étourdir, car en Christ, il peut se réjouir toujours. Ses yeux voient; ses oreilles entendent. Et parce qu’il connaît avec certitude l’avenir du monde et celui du chrétien, en face des foules perdues, le cœur étreint par l’amour du Christ, il crie aux hommes ses frères: "Soyez réconciliés avec Dieu"! 2 Corinthiens 5.20.
Il sait bien que beaucoup resteront sourds à ses appels, mais il n’ignore pas non plus que quiconque écoutera et croira, sera sauvé de la mort éternelle. S’il prêche le retour du Christ, c’est qu’il croit aux résultats glorieux de sa première venue sur la terre. Il sait que le Christ vint ici-bas pour chercher et sauver ce qui était perdu, Luc 19.10. Il sait qu’Il mourut sur la croix du Calvaire pour expier les fautes et les péchés de l’humanité coupable. Il sait qu’il ressuscita le troisième jour pour être la justification de tous ceux qui croient, Romains 4.25. Il sait avec tous les saints que, remonté dans le ciel d’où il était descendu, Il leur prépare une place et intercède pour eux, Jean 14.2; Romains 8.34. Il sait qu’à l’heure de Dieu Il apparaîtra une seconde fois pour le salut de ceux qui l’attendent, Heb 9.28. Enfin, Il atteste avec les apôtres que c’est Lui que Dieu a établi juge des vivants et des morts, Actes 10.42.
Contrairement à l’homme du monde qui réclame de la vie le plus possible et rencontre seulement le vide des êtres et des choses en attendant un vide plus grand encore, un trou béant, la fosse qui engloutira ses restes misérables, le croyant aime la vie. Elle lui donne l’occasion de connaître Christ, de jouir de Lui, la source des eaux vives, de Le servir avec joie, avant d’entrer dans une plénitude plus grande encore, au Jour où le ciel s’ouvrira pour lui et où il revêtira un corps glorieux.
Mais pourquoi donc, dans un monde devenu si indifférent aux choses de Dieu, la proclamation du retour du Christ suscite-t-elle tant d’incrédulité, de doute, de raillerie, de haine même?
Certains n’y croient pas, parce qu’ils ne voient en Christ qu’un grand homme, un génie mort, il y a deux mille ans, victime d’une idéologie qui lui survit encore, mais que bien peu pratiquent. Niant la résurrection, ils considèrent celle du Christ comme une pure légende inventée par les apôtres. Pour eux, Jésus n’étant plus qu’un peu de poussière mêlée à la terre, ils ne sauraient être impressionnés par notre affirmation.
Pourtant, s’ils se trompaient?... Si toute leur sagesse n’était en réalité qu’une folie?... Si tous leurs raisonnements, leur lucide logique n’étaient que le fruit d’une nature orgueilleuse et corrompue?... S’ils n’étaient, au fond, que les jouets aveugles de leurs propres convoitises?... S’ils se trompaient?...
D’autres, et parmi eux un grand nombre de chrétiens mondains, n’ont pas d’opinion, doutent de l'accomplissement de cette vérité, ou repoussent et détestent cette doctrine.
À quoi peut-on attribuer cet état de choses?
Il faut d’abord reconnaître dans quelle ignorance des vérités bibliques vivent la majorité des gens. Le christianisme de plusieurs baptisés n’est en réalité qu’une mince couche de vernis recouvrant une âme et des habitudes restées païennes. Si plusieurs pays manquent de Bibles, on ne peut pas en dire autant de nos contrées. Mais la Bible n’est pas lue! En dehors du clergé et malgré le renouveau biblique, la majorité des catholiques n’en connaissent que des fragments. Les protestants qui possèdent pourtant le saint volume dans toutes leurs demeures, ne l’ouvrent que très peu ou pas du tout. Ils pensent en avoir lu assez au catéchisme et pendant leur instruction religieuse. Aujourd’hui, ce qu’ils en entendent à l’église, s’ils y vont encore, leur suffit amplement. Et comment donc seraient-ils attirés par la Bible, quand quelques-uns de leurs propres conducteurs spirituels ne se gênent pas pour dire et écrire que "Si le ton général de ce livre est sans doute celui de la foi et de la piété, il n’en est pas moins rempli de défaillances, d’aberrations et de contradictions"! (Le christianisme universel)
Si pourtant l’intérêt pour la Bible se réveillait à nouveau, le lecteur attentif découvrirait, entre beaucoup d’autres vérités merveilleuses, que la seconde venue du Christ est mentionnée trois cent dix-huit fois dans les deux cent soixante chapitres du Nouveau Testament, ce qui représente le vingt-cinquième des versets de Matthieu à l’Apocalypse. Puis, ouvrant l’Ancien Testament, il serait à même de distinguer que la très grande majorité des prédictions concernant le Christ, se rapporte à sa seconde venue.
Cependant, l’ignorance des Saintes Écritures n’est pas seule en cause et l’hostilité la plus grande contre la doctrine du retour du Christ se rencontre surtout parmi ceux qui, tout en proclamant Jésus, le Sauveur du monde, pensent que, sur plus d’un point, le Christ s’est trompé. Certes, ils reconnaissent bien en Jésus de Nazareth, le Maître de la morale — mais ils lui refusent toute autorité dans les domaines historique et scientifique. Ne gardant du Christ que ce qui plaît à leur raison, leur conscience et leur cœur, ils ne craignent pas de le mutiler sans scrupule en disant: "Nous laissons dans les annales du passé le Messie qui doit revenir avant longtemps sur les nuées, le Juif qui croit aux possessions démoniaques et au diable importé de la lointaine Perse, pour nous mettre en communication avec le Roi des humbles, le fils aîné du Père, le frère des hommes, dont la doctrine fondamentale fut le sel de la terre il y a dix-neuf siècles, et qui doit le devenir encore, ou le monde sera perdu! Nous établissons même une différence entre l’Évangile et les erreurs qui en ont parfois obscurci le principe dans l’esprit de son fondateur. Nous prétendons être chrétiens sans souscrire à toutes les idées juives ou helléniques de Jésus-Christ"! (Ibid)
Si de tels hommes ne manifestaient pas si clairement leur position vis-à-vis du Christ, nous leur poserions cette question: Oui ou non, confessez-vous Jésus-Christ venu en chair? Reconnaissez-vous en Lui le Fils unique et éternel de Dieu, la parole faite chair? — Puis nous ajouterions: Si oui, alors soyez conséquents, et admettez que sa Parole est infaillible, croyez-la, vivez-la et prêchez-la avec fidélité! Sinon, jetez donc votre masque, loups ravisseurs revêtus de peaux de brebis, faux docteurs et prophètes, animés de l’esprit de l’Antichrist, qui séduisez les cœurs!
Mais de masque, vous n’en avez pas! La tolérance est aujourd’hui si grande dans certaines églises, qu’il suffit d’être gradué en théologie pour pouvoir librement saper les bases du christianisme au sein même de l’Église ou, plus exactement, de ce qui porte encore ce titre. Un tel système ne trahit-il pas davantage le Christ qu’il ne le représente?
Vous errez, ne connaissant ni les Écritures, ni la puissance de Dieu. Vos lumières vous aveuglent. Votre raison vous égare. Pourquoi vous glorifier de votre sincérité et donner si généreusement un brevet d’ignorance à tous ceux qui croient humblement pouvoir encore s’appuyer sur leur Bible et compter sur le secours du Saint-Esprit pour la comprendre? Souvenez-vous en quels termes le plus grand des apôtres qualifie ceux qui prêchent un autre Jésus que celui qu’ils ont prêché, ou un Évangile différent de celui qu’ils annoncèrent: "Ces hommes-là sont de faux apôtres, des ouvriers trompeurs, déguisés en apôtres de Christ. Et cela n’est pas étonnant, puisque Satan lui-même se déguise en ange de lumière. Il n’est donc pas étrange que ses ministres aussi se déguisent en ministres de justice. Leur fin sera selon leurs œuvres". 2 Corinthiens 11.13-15.
Parce qu’ils n’ont pas ouvert leurs cœurs à l’amour de la vérité pour être sauvés, Dieu leur envoie une puissance d’égarement qui les fait croire au mensonge d’un néo-christianisme universel, conduisant à l’apostasie. 2 Thessaloniciens 2.3-12.
Les détracteurs de la doctrine du retour du Christ ne se recrutent pas seulement dans les rangs du libéralisme. L’orthodoxie en possède un grand nombre.
Pourquoi donc n’attendons-nous pas le Christ, nous qui nous réclamons de la Bible, qui connaissons les Écritures, et qui professons croire à l’avènement du Seigneur? Pourquoi vivons-nous ici-bas comme si la venue du Seigneur était fort lointaine? Si nous ne savons ni le jour ni l’heure, si nul ne peut fixer de date, est-ce une raison pour penser, parler et agir comme si Jésus ne revenait pas aujourd’hui? Au contraire, l’ignorance totale dans laquelle nous nous trouvons quant au moment précis de son retour, doit nous inciter à veiller quotidiennement. Gardons-nous de dire avec le disciple infidèle: "Mon Maître tarde à venir"! Jésus qui ne pouvait ni se tromper ni nous tromper a dit: "Je reviendrai"! Jean 14.3. Pourquoi serions- nous surpris, reniant les ordres de Celui que nous appelons pourtant "Maître et Seigneur"? Soyons vigilants afin qu’à sa venue, Il nous trouve fidèles!
Si les foules à l’heure actuelle ignorent presque tout du retour de Christ, ou ne croient pas à cette vérité, c’est qu’elles ne voient pas les effets merveilleux qu’une telle perspective devrait produire dans la vie des chrétiens et des communautés évangéliques.
Comment prendre au sérieux les affirmations des gens qui prétendent que le retour du Christ est imminent, alors qu’ils continuent à vivre sur la terre en frères divisés, tout en proclamant qu’ils vont partager le même séjour de gloire? Si leur conviction était réelle et sincère, ne serait-il pas temps qu’ils prennent les paroles de leur Maître au sérieux et les mettent en pratique?
Il faut le reconnaître! Si les enfants de Dieu brûlaient d’amour pour leur Sauveur, si leur croyance en son retour se transformait en une attente pratique, un véritable réveil se produirait. À l’instar de ce qui se passait au sein des Églises primitives, loin de paralyser l’activité évangélique, cette réelle attente ne ferait que l’animer et l’encourager de la manière la plus efficace. Un nouvel amour pour les âmes perdues remplirait les cœurs, redonnant à l’évangélisation la place sans laquelle toute église meurt. Les barrières entre vrais croyants tomberaient. Plusieurs étiquettes religieuses disparaîtraient. Enfin, des frères désunis se réconcilieraient pour montrer au monde l’amour du Christ. Ils marcheraient ensemble dans le sentier de la sanctification, plus occupés des intérêts de leur Seigneur que de leurs propres avantages, prêts à rendre compte à leur Maître de l’administration des dons, des talents et des biens qu’Il leur avait confiés en vue du témoignage à lui rendre dans ce monde.
Mais pourquoi ce réveil ne se produirait-il pas aujourd’hui?
Le Christ n’a-t-Il plus d’attraits pour nos cœurs? La vraie foi en son nom est-elle devenue si rare sur la terre?
Dans le tourbillon de la vie présente, notre esprit est-il à tel point occupé des choses de la terre que nous en oublions pratiquement le retour du Seigneur?
Au contact de ce monde et de ses plaisirs, notre amour pour le Christ s’est-il refroidi au point que sa venue nous paraisse indésirable, troublant nos projets d’avenir, les plans chéris de cœurs trop attachés aux choses d’en bas?
Aurions-nous fait du si grand salut de Dieu, un oreiller de paresse pour dormir pendant la moisson comme un fils qui fait honte? Proverbes 10.5.
Notre conformité aux habitudes de ce monde est-elle si accentuée que nous ne puissions déjà plus penser au retour du Christ sans malaise et sans crainte?
S’il en est ainsi, n’avons-nous pas mille raisons de plus pour vouloir avec Dieu que quelque chose change sans tarder dans nos vies? Aux dernières heures du temps de la patience et de la grâce de Dieu, comme un coup de clairon, l’avertissement du Christ résonne aux oreilles de tous: "Soyez prêts"!
Cette proclamation nous pose une question personnelle et précise: "Suis-je prêt pour son retour"? Car son retour veut dire aussi règlement des comptes! Lisons les paraboles du Christ sur sa venue, et nous saurons ce qui nous attend.
Si nous vivons en harmonie avec les enseignements de la Parole de Dieu, si nous marchons dans la lumière comme Dieu est dans la lumière, le retour du Seigneur sera pour nous une bienheureuse espérance, une source intarissable de consolation, un puissant motif de sanctification et un aiguillon salutaire pour servir Christ en L’attendant. 1 Jean 1.7; Tite 2.11-13; 1 Jean 3.3; 1 Thessaloniciens 1.10.
Si le moment précis du retour du Christ ne nous est pas révélé, Dieu ne nous a pourtant pas laissés sans précision concernant l’époque de la seconde venue de son Fils.
Par la Bible, le croyant en connaît les signes plus particulièrement évocateurs qui se manifestent de plus en plus sur le plan politique, social, moral et religieux. Celui qui lit les Écritures est frappé de l’exactitude effrayante de ces prédictions. Sachant par la Parole que le Christ doit revenir sur la terre avec les siens, 1 Thessaloniciens 4.14, toute âme pieuse arrive à la conclusion que l’enlèvement des croyants ne saurait trop tarder. Cette conviction se trouve encore renforcée par le fait que, si plusieurs signes annoncent le retour glorieux du Seigneur, aucun événement spécial n’est prédit dans la Bible, comme devant s’accomplir avant que Jésus revienne chercher les Siens. Cela est si vrai que les apôtres eux-mêmes étaient autorisés à penser que cet enlèvement pouvait se produire de leur vivant.
D’autre part, membre du Corps de Christ, 1 Corinthiens 12, participant de la nature divine, 2 Pierre 1.4, l’enfant de Dieu est un homme qui vit sur la terre dominé et dirigé par la Tête de ce Corps, Christ Lui-même qui est dans le ciel. Il cherche à marcher ici-bas d’une manière digne de son Chef, conforme à la volonté de Dieu, ses désirs et ses aspirations étant célestes et correspondant à sa nouvelle nature. Vivant ainsi dans ce monde, il s’aperçoit chaque jour davantage que l’heure vient où il n’y aura plus de place pour lui ici-bas. En face d’une marée montante d’impiété, d’iniquité et d’apostasie, il réalise que si, aujourd’hui, il est encore toléré, demain il ne le sera plus, à moins qu’il ne s’aligne et ne fasse comme les autres, en suivant le courant du siècle. Le fait même qu’il cherche à remonter ce courant, sa manière de vivre séparé de la souillure du monde qui s’insinue partout, ses paroles d’avertissement le mettent en opposition avec le monde et ses principes. Il devient ainsi, même silencieux, un reproche vivant pour plusieurs et la condamnation de leur vie. Encore un peu de temps et — les derniers scrupules, les derniers préjugés ayant disparu, en des jours où l’on assiste très rapidement à la transvaluation des valeurs — le compte des vrais chrétiens sera réglé au nom d’une nouvelle morale universelle.
L’avenir terrestre du chrétien est bien sombre. Il le sait, il le sent. De plus en plus il éprouve à quel point il est étranger sur la terre, incompris même par ses intimes et ses frères. Le mal est si subtil, devient si général, qu’on ne sait plus faire la différence entre ce qui est saint et ce qui est profane, entre ce qui est bien et ce qui est mal, en attendant que, demain on appelle ouvertement le mal: Bien et le bien: Mal! On regarde aux hommes et non plus à Christ, et comme les hommes s’autorisent à faire bien des choses, on pense pouvoir faire comme eux! "Faire comme les autres", semble devenir de plus en plus l’idéal de plusieurs. Et si parfois la conscience de quelques-uns se réveille, on la calme par ce slogan de plus en plus accrédité: "On ne peut pas faire autrement, il faut vivre avec son siècle."
Or, le chrétien qui vit en communion intime avec le Christ, sait qu’on peut faire autrement, affirme même qu’on doit faire autrement, que pour lui, il lui est de plus en plus impossible de ne pas faire autrement. S’habituer au péché, aux reniements perpétuels, à une vie de compromissions, c’est tout cela qui devient impossible à celui qu’anime encore la vie de Dieu. Pas plus que son Maître ne l’a fait, il ne s’évade du monde. Il vit aujourd’hui, proche de toutes les âmes, se penchant sur toutes les misères, préoccupé de tous les problèmes, mais séparé totalement de toute corruption et de toute violence. Il vit dans le monde, mais enseigné par la grâce et non par les principes du siècle; il y vit sobrement, justement, pieusement en attendant la bienheureuse espérance, Tite 2.11-14. Et parce que cette espérance est vivante en lui, parce qu’elle est concrète et précise, il ne craint pas la colère des hommes qui, eux, ne se soucient pas de la colère de Dieu.
Être jugé digne d’échapper à la colère à venir, voilà ce qui importe au chrétien. Alors, comme un Énoch, il marche avec Dieu au sein d’une génération corrompue et perverse. En présence de l’impiété grandissante, il avertit les âmes sans se lasser. Il souffre de la présence du péché et soupire après la délivrance. Son cœur est lié à Christ; il languit après Lui. Il désire sa venue parce qu’il aime son Seigneur. Il soupire après Lui parce que son cœur bat pour Lui. Il appelle son retour, non point par lâcheté, pour s’évader et fuir l’adversité, mais parce qu’il aspire après le jour où Christ sera pleinement glorifié en lui et dans ce monde.
Maranatha, "le Seigneur vient", tel était le mot d’ordre par lequel les chrétiens des temps apostoliques s’excitaient à la vigilance. Oui, Il revient pour enlever les siens et les introduire dans les aimables demeures de la maison du Père, Jean 14.2-3. Le monde doit s’attendre à la disparition totale et soudaine des vrais chrétiens. On les cherchera, mais ils ne seront plus trouvés. Avant même qu’ils aient été exterminés au nom d’une religion apostate, ils auront disparu, enlevés par le Seigneur auprès de Dieu et de son trône.
Ce qui fait obstacle à la corruption totale étant loin, l’homme de péché, l’Antichrist, pourra paraître. Cet inique viendra par la puissance de Satan, opérant toutes sortes de miracles, de signes et de prodiges menteurs et recourant à toutes les séductions de l’injustice pour la perte de ceux qui périssent, parce qu’ils n’ont pas ouvert leur cœur à l’amour de la vérité pour être sauvés, 2 Thessaloniciens 2.8-10. C’est en ce temps-là que les terribles jugements apocalyptiques fondront sur le monde impie jusqu’au jour où le Seigneur Jésus, sortant de la salle des noces, descendra du ciel entouré de tous ses rachetés et détruira par le souffle de sa bouche l’Antichrist et ses adorateurs, mettant ainsi un terme aux iniquités des hommes, Apocalypse 19. Alors, tout œil verra Jésus, et toutes les tribus de la terre se lamenteront à cause de Lui, Apocalypse 1.7.
Roi de gloire, Seigneur des seigneurs, Il établira en puissance son règne de justice et de paix sur une terre purifiée par ses terribles jugements, Apocalypse 20.4-6.
Tout cela est révélé dans la Bible. Lisez-la avec quelque attention et, si votre esprit n’est pas prévenu par des idées préconçues, vous verrez clairement que le retour du Seigneur ne s’est pas déjà produit, comme le prétendent quelques-uns, le jour de la Pentecôte ou à d’autres époques déterminées dans l’histoire du monde, ou qu’il a lieu chaque fois qu’une personne se convertit, qu’une personne meurt ou prend l’Eucharistie.
L’Évangile enseigne un retour glorieux et visible de la personne du Christ et fournit des arguments positifs contre l’idée d’une venue en esprit, qu’il s’agisse de la Pentecôte, de la conversion ou de la mort. Que Dieu nous garde de rien ajouter ni retrancher à la bonne nouvelle du salut.