La prière est le don de Dieu aux hommes. Elle est l’expression de l’impuissance de l’enfant de Dieu et de son entière dépendance du Père céleste. Elle est un témoignage rendu à la toute-puissance et à la toute-science du Seigneur.
Les hommes de la Bible exprimèrent à Dieu leur adoration et Lui exposèrent leurs besoins en de nombreuses requêtes et supplications ; le texte de la Bible en est comme tissé. Ce souffle de la prière qui traverse les Saintes Ecritures est comme la respiration qui anime le volume sacré. La véritable prière doit être nourrie de la Parole de Dieu et c’est par l’étude approfondie de Ecriture que l’on peut recevoir l’esprit de prière. Nous exhortons vivement le lecteur à méditer les références bibliques données dans cette étude ; elles en sont la richesse.
La vie des patriarches dépendait de leur relation intime avec Dieu par la prière. Dieu Se révélait à eux non seulement pour les besoins de leur vie personnelle, mais en rapport avec Ses plans pour les nations qui les entouraient. Ils marchaient avec Dieu et s’il y eut quelques éclipses dans leur vie de foi, c’est parce que leur communion avec Dieu avait été rompue.
L’appel d’Abraham, païen, habitant la Chaldée, fut accompagné de l’apparition du Dieu de gloire (Actes 7.2) ; Abraham y répondit en obéissant (Genèse 12.1-4). Dès lors la communion et les conversations directes de Dieu et de Son serviteur furent constantes : il fut appelé ami de Dieu (Jacques 2.23).
Dieu l’honora en le choisissant comme intercesseur en faveur d’une contrée menacée par le jugement de Dieu. Les chapitres 18 et 19 de la Genèse nous prouvent que Dieu emploie la prière de Ses enfants pour déclencher Ses interventions de grâce envers ceux qui ne peuvent pas prier pour eux-mêmes (Cp. Genèse 20.17).
Jacob connut la communion avec Dieu, la vision de l’échelle par laquelle « les anges de Dieu montaient et descendaient », symbole de la prière (Genèse 28.10-22 ; 35.1-15). Il apprit aussi à lutter avec son Dieu et à ne pas Le laisser aller avant qu’Il ne l’ait béni (Genèse 32.26). Il vainquit, laissant ainsi un exemple qui a été suivi par des multitudes de rachetés.
Au fond du puits dans lequel il avait été jeté, en prison, à côté du trône de Pharaon, Joseph pria. N’est-il pas un de ceux qui, par la foi, ont exercé la justice et obtenu les promesses ? (Hébreux 11.22-33). Son exemple aussi a été une source d’inspiration pour ceux qui savent que « tout ce qui a été écrit d’avance l’a été pour notre instruction, afin que par la patience et la consolation que donnent les Ecritures nous possédions l’espérance » en face des difficultés, et la certitude que Dieu peut intervenir (Romains 15.4).
La vie de foi est inséparable à la vie de prière.
La vie et le service de Moïse typifient cette communion constante entre l’Eternel et celui qui se tient devant Lui et obéit à Sa Parole. L’’Eternel parlait à Moïse face à face « comme un ami parle à son ami » (Exode 33.11). Il lui révélait Ses voies, pour lui et pour les enfants d’Israël (Psaume 103.7 ; lire Psaume 90).
Nous voyons cette relation directe de Dieu avec Son serviteur devant le buisson ardent (Exode 3 et 4), à Réphidim (17.8-16), sur le Mont Sinaï (19 ; 33 ; 34.1-17) et ensuite devant la colonne de nuée (40.34-38). Avec hardiesse, Moïse ne cessait de présenter à Dieu l’état et les besoins de son peuple, confessant ses murmures et ses révoltes (Exode 32.11-14, 31-33 ; Nombres 14.11-25 ; Deutéronome 9.13-20, 23-29). Par leurs prières, lui et Aaron savaient se placer entre les morts et les vivants (Nombres 16.48), et Dieu exauçait.
Ce ministère unique de législateur d’Israël était inspiré par sa communion avec Dieu. C’est la principale caractéristique de la vie de Moïse. La véritable communion avec Dieu est un état de prière ; elle se traduisait chez Moïse par une intercession constante en faveur d’un peuple désobéissant et rebelle.
La vie et le service de ce grand stratège, formé à l’école de Moïse, sont également une démonstration de cette relation directe et intime de Dieu avec celui qu’Il a choisi. Le bras étendu et la main forte de Dieu s’exercent contre Ses ennemis par Sa puissance invisible. Mais Il Se plaît à employer dans cette guerre sainte Son armée terrestre ; c’est ce que nous voyons dans le livre de Josué. Dans la prise de possession de Canaan, le chef de l’armée de l’Eternel marchait devant les troupes d’Israël, et Josué était revêtu de Son autorité (Josué 5.13-15 ; 1.1-9 ; 7 ; 10.1-15).
Ce livre nous apprend à combattre avec le javelot de la prière et de la foi jusqu’à ce que les puissances qui s’opposent aux plans de Dieu soient anéanties (Josué 8.18-26). Il nous apprend à ne pas craindre ni trembler devant la traversée du Jourdain, ni devant aucun ennemi ; à ne reculer devant aucun obstacle, à ne douter d’aucune promesse de Dieu (Josué 1.8). La vie de prière est le secret d’un tel combat.
Depuis la mort de Josué jusqu’à la vocation de Samuel, le peuple de l’Eternel vécut dans le désordre et la défaite (Juges 2.1-23 ; 3.1-6). Mais le Seigneur veillait. Il suscita des Juges auxquels Il révéla Sa pensée et inspira des prières et des hymnes de louanges qui furent autant de secrets de délivrance pour Son peuple et de défaites pour ses ennemis (Juges 5 ; 6.11-16 ; 16.28). C’est en ces temps de décadence que Débora, Gédéon, Naomi, Ruth et d’autres qui connaissaient l’Eternel, surent invoquer Son Nom et Ses promesses pour transformer les situations et triompher des ennemis de Dieu. Ce qui était vrai alors l’est d’autant plus sous le règne du trône de la grâce.
L’appel de Samuel fut le fruit de la foi et de la prière de sa mère. Sa vie fut ensuite une vie de prières au milieu des temps troublés et de l’apostasie dans lesquels vivait son peuple (1 Samuel 1.1-17 ; 2.1-11 ; 3.1-21 ; 8 à 10).
La vie de David est une démonstration des différents aspects de la prière : confession et supplication, Psaumes 32 ; 51 ; 57 ; 63 ; 102 ; 139 ; invocation, Psaumes 34 ; 84 ; combat et victoire, Psaumes 59 ; 60 ; 68 ; adoration, Psaumes 23 ; 103 ; 139 ; 144 ; 145, etc.
Le livre des Psaumes demeure le recueil de prière de tous les croyants après avoir été de siècle en siècle, la source d’inspiration, de consolation et de force des rachetés. Il est une lumière sur le sentier du juste qui vit par la foi, et aussi la révélation des pensées de Dieu envers le méchant et ses œuvres. Il magnifie le triomphe du ciel sur l’enfer et publie la récompense promise à ceux qui mettent leur confiance en Dieu.
Même après la division du royaume, des rois pieux ont suivi l’exemple de David ; ils ont répandu leur cœur devant Dieu; refusant de céder au courant d’idolâtrie qui entraînait le peuple, ils ont réclamé l’accomplissement des plans originaux de Dieu et celui de Ses promesses, n’acceptant pas que Son Nom soit déshonoré. Ils ont expérimenté que Dieu honore ceux qui L’honorent. Devant de puissantes coalitions ennemies, ils ont su invoquer l’Eternel. Et l’Eternel intervenait, mettant en action ces puissances invisibles du ciel qu’Il tient en réserve pour manifester Son pouvoir divin sur les nations dont les desseins s’élèvent contre Lui et contre Son peuple (2 Chroniques 6.14-42 ; 14.20 ; 29.29-30 ; 32.20 ; 2 Rois 19.14-21 ; Esaïe 38.9-20).
Au temps des derniers rois, et surtout au moment des captivités, le message des prophètes fut la révélation de cette relation intime de Dieu avec l’homme et de l’homme avec Dieu. Ils étaient tous des hommes sujets aux mêmes infirmités que nous (Jacques 5.17), mais tous ont prié et ont connu, dans l’adversité, le secret de cette arme divine qui triomphe de tout, cette clé qui ouvre les trésors du ciel, cette puissance qui transforme les situations d’ici-bas (Exemples : 1 Rois 17 ; 18 ; 2 Rois 6.8-23, Exemples de prières des prophètes : Esaïe 12 ; 25.1-5 ; 26 ; cp. 59.1-5 ; 64 ; 65.1, 2 ; Lamentations de Jérémie 5 ; Jonas 2 ; Habakuk 3). Ils ont donné à maintes reprises la démonstration que la prière du juste faite avec ferveur est d’une grande efficace. Leurs livres, comme tous ceux de l’Ancien Testament, prouvent l’efficacité de la prière. L’apôtre Pierre nous dit de nous y attacher comme à une lampe qui brille dans la nuit (2 Pierre 1.19-20).
Le résidu des Juifs fidèles, ramenés dans leur pays sous Esdras et Néhémie, vécut et vainquit par la prière ; ces prières ont été écrites pour notre instruction afin que nous les employions au milieu des ruines de la fin du jour de la grâce (Lire Daniel 3.16-18 ; 6.10 ; 9 ; 10 ; Esdras 9 ; 10.1 ; Néhémie 9). Une seule phrase résume le travail de ces hommes. « Nous priâmes notre Dieu, et nous établîmes une garde jour et nuit pour nous défendre de leurs attaques » (Néhémie 4.9).
Ces prières transportées sur le terrain de la nouvelle alliance, imprégnées de la réalité des temps difficiles et solennels que nous vivons, sont celles qui, seules, peuvent engendrer un témoignage et une action permettant au peuple de Dieu de faire face au déchaînement des forces de Satan sur le monde. La foi d’Abel parle encore, selon Hébreux 11.4 ; de même l’exemple et les prières des prophètes parlent aussi et nous inspirent encore.
Si les Psaumes sont une révélation de la prière, le livre des Proverbes nous montre à plusieurs reprises les conditions d’exaucement de la prière (Proverbes 15.8, 29 ; 21.13 ; 28.9). Le livre de Job rapporte les prières de ce patriarche avant sa rencontre avec Dieu (Job 42.1-6). L’Ecclésiaste et le Cantique des Cantiques, ces livres souvent mal compris, contiennent de purs joyaux pour quiconque s’engage dans le chemin nouveau et vivant qui conduit au sanctuaire. C’est seulement dans ce lieu que ces livres s’éclairent et livrent leurs trésors à la foi. Si le livre des Proverbes nous communique la sagesse de Dieu, l’Ecclésiaste montre ce qu’est la sagesse de l’homme. Et le Cantique des cantiques est l’expression de la relation qui doit exister entre le Seigneur et les Siens.
En résumé, l’Ancien Testament n’est pas seulement un manuel de prière, mais il révèle la prière qui est le souffle de la vie des hommes de l’Ancienne Alliance. Celui qui le médite et le « dispense comme il faut » (2 Timothée 2.15) y trouve une inspiration : il apprend les lois divines de la prière et comprend la Parole de la justice ; il goûte des puissances du siècle à venir et passe de l’état d’enfance à celui de l’homme fait (Hébreux 5.7-14). Se laisser pénétrer et instruire par ces enseignements, c’est déchirer le voile qui nous sépare de notre Dieu. C’est nous enrichir de connaissances et de trésors spirituels qui, sous la Nouvelle Alliance, sont vivifiés par l’Esprit de vie qui est en Jésus-Christ.
L’Evangile selon Luc nous apprend que Jean-Baptiste enseigna à ses disciples à prier (Luc 11.1), Nous ne savons pas quelles étaient ces prières, mais nous voyons leur effet dans la vie et le message de cet homme unique, le plus grand de tous les prophètes, le plus humble de tous les hommes (Luc 7.24-30 ; Jean 3.30), N’oublions pas cette influence de la prière dans la vie du Baptiste, le Précurseur de notre Seigneur !
La doctrine de la prière, en rapport avec la vie terrestre de Jésus, a deux aspects : a) Sa vie de prière avec Son Père céleste. b) Ses instructions aux disciples sur la prière.
La communion du Fils de Dieu avec Son Père céleste était parfaite. Lui et le Père n’étaient qu’Un ; Il ne faisait rien qu’Il n’ait vu faire à Son Père auparavant (Jean 5.19-30 ; 8.28, 29). Les récits sacrés de Sa vie nous Le montreut Se retirant souvent seul pour prier, parfois sur la montagne, parfois toute la nuit. Des quatre évangélistes, Luc, qui parle de Son humanité, est celui qui mentionne le plus grand nombre de ces moments d’intimité avec Son Père (Luc 3.21 ; 4.42 ; 5.16 ; 6.12 ; 9.18, 28, 29 ; 10.21 ; 11.1-4 ; 22.41-45). En plusieurs occasions, il nous est relaté que le Seigneur « rendit grâces » (Matthieu 14.19 ; Marc 6.41 ; 8.6 ; Luc 22.19 ; 24.30 ; Jean 11.41, 42). Lisez encore Jean 12.27, 28, la prière sacerdotale de Jean 17, les prières de notre Seigneur sur la croix, et Sa dernière prière de bénédiction pour Ses disciples, pendant laquelle Il fut enlevé au ciel (Luc 24.51).
Nous avons dans ces récits de notre Seigneur en prière quelques-unes des scènes les plus émouvantes de la Parole divine ; on ne peut les méditer qu’avec le secours du Saint-Esprit. Il est impossible de réfléchir à ce temps que le Seigneur mettait à part pour prier, sans être saisi et entraîné sur cette voie sacrée. Il y a là pour l’enfant de Dieu un vaste sujet de méditation, que nous ne faisons qu’effleurer.
Là-bas, sur la montagne,
En secret, Jésus priait ;
Au loin dans la campagne,
Un feu divin s’allumait !
Loin des bruits de la terre,
Il savait Se décharger
Dans le sein de Son Père
Pour Ses enfants en danger.
Retiré dans la gloire,
Il intercède aujourd’hui,
Assurant la victoire
A qui croit et obéit !
A l’écart, en silence,
Il conduit Ses rachetés
A vaincre en Sa présence.
Il l’a dit : Surtout priez !
Fais cesser toute fièvre,
Bannis tout zèle charnel;
Purifie nos lèvres
Par le charbon de l’autel !
Alors, si deux ensemble
Invoquent Ton Nom béni,
L’enfer recule et tremble
Et le Saint-Esprit agit !
Dans ce monde en détresse,
En réponse à notre foi,
Accomplis Tes promesses,
Fais qu’il entende Ta voix !
Cette habitude de notre divin Sauveur met un sceau sur tout l’enseignement de la prière. Nous sommes sans excuse devant cet exemple qui nous révèle un secret si puissant qu’il devrait transformer notre vie et notre service.
1) La prière messianique (Matthieu 6.5-13). Elle fut donnée à ceux qui Le suivaient, pour les besoins de la situation qui allait être créée par le rejet du Messie : « Notre Père qui es aux cieux, que Ton Nom soit sanctifié ; que Ton règne vienne ; que Ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel. Donne-nous aujourd’hui notre pain quotidien ; pardonne-nous nos offenses, comme nous aussi nous pardonnons à ceux qui nous ont offensés ; ne nous induis pas en tentation, mais délivre-nous du malin. Car c’est à Toi qu’appartiennent, dans tous les siècles, le règne, la puissance et la gloire ! Amen ! »
Si cette prière appartient à ces circonstances-là, elle contient néanmoins de riches instructions pour le présent et pour les temps qui viennent, quand le royaume de Satan s’élèvera pour mettre fin au royaume de Dieu et que le royaume des cieux de notre Seigneur Jésus-Christ descendra sur la terre pour détruire le royaume d’Antichrist *.
* Voir C. C. B. n° 3, « L’Evangile selon Luc », page 119.
Si toutes les prières de la Bible doivent être considérées en rapport avec le principe divin d’Hébreux 1.1, qui établit que « Dieu a parlé en divers temps et de diverses manières », elles sont là pour enseigner ceux qui sont directement et définitivement engagés dans le combat de la fin. La prière dite « dominicale » est un trésor pour tout croyant qui s’en laisse instruire. Mais maintenant que « Dieu nous parle par Son Fils », c’est Lui qui réunit en Lui-même toutes les richesses de la prière.
2) La prière enseignée pendant le temps de transition. Il y eut un temps où le Seigneur Jésus, définitivement rejeté comme Messie, prépara Ses disciples et le monde aux conséquences de Son rejet, c’est-à-dire au jour de la grâce, qui dépendait de Sa résurrection, de Son entrée dans la gloire et du don du Saint-Esprit.
L’Evangile selon Luc (Luc 10.3-12) rapporte les instructions que le Seigneur ne donna pas seulement aux douze apôtres, mais aussi aux soixante-dix disciples qu’Il avait envoyés devant Lui. Cependant, comme il avait fallu douze patriarches pour établir Israël comme nation, il fallait aussi douze apôtres pour établir le nouveau plan de Dieu ; leur service, autant que leur nombre, était limité à ce temps-là. Mais ce n’était pas encore le jour de la grâce, car le Seigneur n’avait pas encore été glorifié (Jean 7.39 ; 16.17, etc.). Son enseignement sur la prière au chapitre suivant nous conduit au jour où la prière devait trouver sa maturité en Christ glorifié, notre Souverain Sacrificateur, qui donne pleine efficacité à nos prières (Luc 11.5-13).
3) La prière qui devait suivre la glorification du Seigneur et la venue du Saint-Esprit. Voici trois déclarations à ce sujet :
« Tout ce que vous demanderez en Mon Nom, Je le ferai, afin que le Père soit glorifié dans le Fils. Si vous demandez quelque chose en Mon Nom, Je le ferai » (Jean 14.13, 14).
« Si vous demeurez en Moi, et que Mes paroles demeurent en vous, demandez ce que vous voudrez, et cela vous sera accordé » (Jean 15.7).
« En ce jour-là, vous ne M’interrogerez plus sur rien. En vérité, en vérité, Je vous le dis, ce que vous demanderez au Père, Il vous le donnera en Mon Nom. Jusqu’à présent, vous n’avez rien demandé en Mon Nom. Demandez et vous recevrez, afin que votre joie soit parfaite » (Jean 16.23, 24).
Notre Seigneur a en vue « ce jour-là » où, glorifié à la droite du Père, Il donnera à tous Ses rachetés sur la terre le droit et la puissance de prier en Son Nom. Désormais, la prière a atteint sa plus parfaite expression ; elle n’est plus un rite réservé à quelques-uns ; elle est le sacerdoce et le privilège de tous les rachetés auxquels le Sauveur ouvre par Ses souffrances, à travers le voile de Sa chair, un chemin nouveau et vivant jusqu’à Dieu. C’est à cela qu’il préparait Ses enfants alors qu’il était encore parmi eux, pendant les jours de Sa chair (Matthieu 18.18 ; 21.21, 22 ; Marc 11.20-26 ; Luc 18.1-14).
Le Seigneur est glorifié, le Saint-Esprit est venu et, dans une Eglise unie, la puissance de Dieu se manifeste collectivement et individuellement selon ce que nous enseignent les Epîtres. Les disciples sont persécutés, privés de tout appui humain. Mais réunis dans la prière, ils invoquent les œuvres que leur Dieu avait accomplies autrefois ; le ciel s’ouvre sur eux, le Seigneur intervient et secoue littéralement le lieu où ils prient (Actes 1.14 ; 2.14 ; 4.24-31).
Désormais, le racheté est libre devant son Dieu. Il possède l’inestimable privilège d’un accès véritable, en Christ, auprès du Père par le Saint-Esprit (Ephésiens 2.18). Il peut en tous temps « faire toutes sortes de prières » (Ephésiens 6.10-18), et c’est là un des secrets de sa victoire. Toutes les Epîtres enseignent non seulement la prière (Romains 8.26, 27 ; Ephésiens 1.15-23 ; 3.14-21 ; 6.18-20 ; Philippiens 1.3-11 ; Colossiens 1.3-20 ; 4.12 ; 1 Thessaloniciens 1.2-10 ; 2.13-16 ; 3.10-13 ; 2 Thessaloniciens 1.11-12 ; 2.13, 14 ; Hébreux 4.14-16 ; 5.7-10 ; 7.25 ; 10.19-23 ; 11.6 ; Jacques 4.3 ; 5.13-18 ; 1 Pierre 1.17 ; 5.10, 11 ; 1 Jean 5.14, 15, mais elles l’ordonnent et l’inspirent (Romains 12.12 ; 15.5, 6 ; Philippiens 4.6 ; Colossiens 3.16, 17 ; 4.2, 3 ; 1 Thessaloniciens 5.17 ; 1 Timothée 2.1-8 ; 4.4-5 ; Hébreux 13.18, 19).
L’Epître de Jude, la dernière qui fut écrite, exhorte le chrétien à prier dans le Saint-Esprit (Jude 20). Le Seigneur donne ainsi à la prière une valeur inconcevable ; elle est le souffle même de l’Esprit de Dieu, qui exprime toujours les pensées de Dieu.
L’Apocalypse qui termine le Canon sacré révèle les prières du peuple de Dieu souffrant et martyrisé, qui entourent le trône du jugement ; au jour choisi par Dieu (Apocalypse 6.10, 11), elles reçoivent leur exaucement., dans les jugements de la fin. Pendant près de deux mille ans, Dieu a attendu en grâce, mais le temps de Sa patience est fini ; et le monde verra que ce n’est pas en vain que Dieu a fait Ses promesses et qu’Il a donné Sa Parole au monde.
Les cris des martyrs du temps d’Antichrist (Apocalypse 15.2-4 ; 19.1-3, 6-8), les hymnes des rachetés dans la gloire (Apocalypse 7.10-12), et enfin la suprême prière des vainqueurs d’ici-bas (Apocalypse 22.20-21 ; cp. Luc 18.1-8) marquent l’apogée de la prière.
La prière dans le Saint-Esprit et la lecture de la Bible sont donc inséparables. La prière est la respiration de la Bible, et la Bible révèle l’expression, la direction et la puissance de la prière. L’homme reçoit la révélation de sa faiblesse et de la nécessité de son entière dépendance de Dieu. Alors Dieu dévoile les trésors de Sa bonté envers l’homme, les ressources inépuisables de Sa puissance, et donne les preuves de Sa fidélité à Ses promesses.
La prière est l’établissement d’un pacte entre Dieu et le croyant ; les deux parties sont engagées ; nous verrons plus loin qu’une des conditions essentielles de la vraie prière est de le bien comprendre.