L’établissement du Tabernacle présente deux points de vue entièrement différents : le développement des conseils de Dieu dans la grâce, et le péché qui donna lieu à ce développement et le nécessita. Toute la structure du Tabernacle était conforme au modèle donné sur la montagne. C’était une image des choses célestes, avant que le péché des Israélites eût détruit leur privilège d’une communion directe avec Dieu. Elle représentait par conséquent des principes qui trouvent leur accomplissement dans le parfait Tabernacle qui n’a point été fait de main. Mais l’économie du Tabernacle ne fut établie qu’après l’idolâtrie du veau d’or, lorsque l’indignation de l’Éternel contre le péché avait déjà éclaté. Du trône du sanctuaire, il suppléa ainsi dans sa grâce, par l’intercession du grand sacrificateur et l’aspersion du sang, aux besoins d’un peuple déchu.
De là vient aussi que la première fois qu’il est fait mention du Tabernacle, c’est à l’occasion du péché du veau d’or, lorsque la colère de Moïse s’enflamma contre la stupide impiété des Israélites, qui avaient rejeté Dieu avant même d’avoir reçu, par l’intermédiaire de Moïse sur la montagne, les ordonnances de la loi. « Moïse prit une tente et la dressa hors du camp, l’éloignant du camp ; et il l’appela (la tente ou le) Tabernacle d’assignation : et tous ceux qui cherchaient l’Éternel sortaient vers le Tabernacle d’assignation qui était hors du camp. » C’était là un lieu de réunion pour Dieu et pour ceux d’entre le peuple qui le cherchaient. – Dans la loi, il n’était pas question de chercher Dieu. Elle était la communication de la volonté de Dieu à un peuple déjà assemblé, au milieu duquel Dieu se manifestait selon certaines exigences de sa sainteté. Mais quand le mal fut entré, et que le peuple, comme corps, eut apostasié et transgressé l’alliance, alors fut érigé le lieu où l’on devait chercher Dieu. Ceci se passa avant que le Tabernacle, établi selon le modèle montré sur la montagne, eût été élevé ; mais c’est ce qui fit ressortir d’une manière frappante le principe sur lequel il était fondé.
Ces communications de Dieu avec son peuple, ou avec le médiateur, étaient de deux sortes : apostoliques ou sacerdotales ; c’est-à-dire que, dans ces deux genres de médiation, Dieu se proposait ou de communiquer sa volonté, ou d’être en relation avec le peuple pour le culte, pour les péchés et pour les besoins de ce peuple. C’est de la même manière que Christ est l’Apôtre et le Souverain Sacrificateur de notre profession ; expressions qui font allusion aux circonstances dont nous parlons. La présence du Seigneur dans le Tabernacle, afin d’y communiquer sa volonté, est mentionnée dans les chapitres XXVe et XXIXe de l’Exode. Dans le chapitre XXVe, après la description de l’arche et de ses accessoires dans le lieu Très-Saint, il est dit : « Et tu poseras le propitiatoire au-dessus de l’arche ; et tu mettras dans l’arche le témoignage que je te donnerai. Et je me trouverai là avec toi, et je te dirai, de dessus le propitiatoire, d’entre les deux chérubins qui seront sur l’arche du témoignage, toutes les choses que je te commanderai pour les enfants d’Israël. » Cela concernait le médiateur seul avec le Seigneur. Dans le chapitre XXIXe, nous lisons : « Ce sera l’holocauste que vous offrirez continuellement dans vos âges, à l’entrée du Tabernacle d’assignation devant l’Éternel, où je me trouverai avec vous pour te parler. Je me trouverai là pour les enfants d’Israël. »
C’est sur ce principe que le Lévitique est basé.
Dieu n’y parle pas du haut de la montagne de Sinaï, mais de l’intérieur du Tabernacle où l’on devait le chercher. C’était là que, selon l’image de sa gloire, mais aussi selon les besoins de ceux qui cherchaient sa présence, il entrait en relation avec le peuple par le moyen d’un médiateur et des sacrifices. En Sinaï, quand il apparut dans une gloire terrible, il demanda et proposa des conditions d’obéissance, moyennant quoi il promettait sa faveur. Ici, il est accessible au pécheur comme au saint, mais en vertu d’une médiation. Le fondement de notre accès auprès de Dieu, c’est l’obéissance et le sacrifice de Christ ; et c’est là ce qui nous est présenté en premier lieu, quand Dieu parle du sein du Tabernacle.