« Sion est fondée sur la montagne sainte. L’Éternel aime les portes de Sion plus que toutes les demeures de Jacob. Des choses glorieuses ont été dites à ton sujet, Cité de Dieu.
Je rappelle le souvenir de l’Égypte et de Babylone parmi ceux qui me connaissent : Voici le pays des Philistins, et Tyr avec l’Éthiopie, c’est là qu’un tel est né. Mais de Sion il sera dit : tous y sont nés et c’est lui, le Très Haut qui l’établira. L’Éternel fera les comptes en inscrivant les peuples : c’est là qu’un tel est né » (Psaume 87.1-6).
En contemplant Sion ou Christ, notre première préoccupation, ce sont les fondations, et nous avons parlé de la stabilité spirituelle que nous trouvions en Christ lorsqu’Il fut sur la terre, sous toute sorte d’adversité, puis perfectionné et mis à notre portée par le soutien de l’Esprit de Jésus-Christ, afin que nous soyons dans ce domaine spécifique semblables à Lui – solide, inébranlable, fiable, tranquille, plein de confiance et d’assurance – une œuvre du Saint-Esprit, l’Esprit de Jésus-Christ.
Il est bien évident que nous n’irons pas bien loin si nous sommes instables.
Tant que le Seigneur ne nous aura pas positionné là où nous sommes, enracinés, établis, fixés solidement, Il ne pourra pas nous confier la responsabilité de Sa maison.
Sa maison n’est pas une structure matérielle construite sur des fondements matériels. C’est quelque chose de spirituel. C’est une responsabilité, un ministère, une vie, une communion spirituels, tout ce qui est représenté dans la Maison de Dieu, et cela ne peut pas être posé sur notre instabilité, nos âmes changeantes et fluctuantes, notre égocentrisme capricieux.
Ce ne peut être posé et établi que sur ce qu’est Christ en nous dans le sens d’une stabilité. Il est tellement important, pour porter la responsabilité avec et pour le Seigneur, d’entrer dans la pleine assurance de la foi, cette confiance en Dieu !
Nous passons maintenant à un autre aspect des fondations, car les fondations elles-même sont complexes, bien qu’uniques. Vous savez par l’Apocalypse, à quel point ces fondations sont complexes : toutes sortes de pierres précieuses dans la fondation ; et le point suivant à considérer est que la fondation est une question de famille formée par une vie, et cette vie a conquis la mort. C’est une affirmation plutôt vague, mais elle mérite une explication. Abraham, qui recherchait la cité qui a les fondations, a dû se rendre sur le Mont Morijah pour offrir Isaac et le recevoir comme sorti de la mort, et Dieu avait dit « C’est d’Isaac que sortira ta postérité » (Genèse 21.12).
Donc, il est bien clair que la descendance familiale a pour origine un triomphe sur la mort, une vie qui a triomphé de la mort, qui l’a anéantie, et partout dans la Bible où il est question de famille céleste, de famille divine, vous verrez que cette mort et cette résurrection sont toujours autour, et très liées. Il a fallu l’anéantissement de la mort pour donner naissance à cette famille céleste et pour la constituer sur cette base là. Et c’est une famille, avec chacun de ses membres, qui possède en priorité la vie qui triomphe de la mort, qui apprend à vivre de cette vie, et qui est appelée à prouver, au milieu de cette terre où la mort prévaut encore jusqu’à la fin, la puissance de cette vie victorieuse sur la mort.
C’est quelque chose que nous sommes appelés à expérimenter, un terrain de preuve et d’affermissement. Il est fondamental que, non seulement nous possédions cette vie en Christ, mais que nous éprouvions continuellement sa valeur, sa puissance et que nous la connaissions en tant que puissance de Sa résurrection. C’est vraiment la base.
Si Abraham est le père de tous ceux qui croient, s’il est le père d’une postérité spirituelle et céleste, donc il est en principe le fondement. Et si ce fut en Isaac que sa descendance devait être appelée, il est bien clair que ce fut sur le Mont Morijah que la famille fut sécurisée et assurée, par le rejet de la mort et le triomphe de la vie. La même chose est arrivée de nombreuses années plus tard à David. Il avait répandu la mort sur le pays ; la mort ravageait le pays en retranchant ici et là plusieurs milliers d’hommes, par la folie et le péché de David. Sur le Mont Morijah, le sacrifice fut offert, l’épée fut éloignée, la mort fut abolie, la vie a triomphé, et il devint la fondation de la maison de Dieu, le temple où la caractéristique suprême est la vie triomphant de la mort.
Il est intéressant de noter qu’en conclusion du Psaume 48, il est dit « Voilà le Dieu qui est notre Dieu éternellement et à jamais ! Il sera notre guide jusqu’à la mort ».
En fait, la traduction correcte est « Il nous guidera à travers la vallée de la mort ».
« Parcourez Sion », et « Il nous guidera à travers la vallée de la mort », pas seulement jusqu’à la mort, mais sur la mort, à travers la mort, de l’autre côté de la mort.
Lorsque nous réfléchissons à cela, à la lumière du Seigneur Jésus, il est bien évident que c’est à l’heure de Sa résurrection qu’Il a dit « Je monte vers mon Père et votre Père, vers mon Dieu et votre Dieu » (Jean 20.17). Ce qu’Il avait dit auparavant – leur Père et Son Père – n’est devenu pleinement vrai et valable que par Sa résurrection. Il nous a régénéré « pour une espérance vivante par la résurrection de Jésus-Christ d’entre les morts » (1 Pierre 1.3).
C’est une famille, une descendance, qui incarne cette grande réalité de vie victorieuse, et c’est à ce propos que l’apôtre utilise ces paroles qui nous sont si familières dans 2 Corinthiens 2.15-16, « Nous sommes pour Dieu la bonne odeur de Christ … une odeur de vie donnant la vie ». C’est-à-dire, nous redonnons à Dieu ce qui est de Christ, ce qui lui est précieux et agréable, quelque chose en qui Il se délecte. C’est Christ, une odeur de vie donnant la vie aux autres, afin de partager le message et la puissance de cette vie triomphante de la mort aux autres. C’est la douce saveur de Christ pour Dieu. C’est une famille dans la puissance de vie.
Sur quoi Dieu peut-Il bâtir ? Il ne peut que bâtir sur la vie, et Il ne peut que bâtir une famille sur la vie. Une des choses très précieuses de la Parole de Dieu, la Vérité de Dieu, est la suivante : la fondation de Dieu dans son essence spirituelle, c’est la famille. Nous pensons à construire plein de choses, et c’est à ce niveau qu’existe tant de confusion.
Nous pensons à la construction en termes de vérité, de doctrine, de connaissance, de lumière, et nous en faisons tout le temps des critères, et très souvent, ces choses détruisent l’esprit de famille par incompréhension. Nous divisons le peuple de Dieu quand nous faisons de la vérité et de la lumière une question de relation, de communion. Presque inconsciemment, surgit quelque chose qui nous divise, la supériorité, la différence d’approche. Alors, on s’exclame « ils n’ont pas vu ! Ils n’ont pas eu la révélation ! ». Et la façon dont on s’exprime implique qu’ils appartiennent à une catégorie et que nous sommes dans une autre. C’est très subtil, et nous faisons notre degré de lumière notre degré de relation. Le résultat c’est la distance, la différence, la méfiance, la division…
Comment vous, moi et le peuple de Dieu, pourrions-nous prendre un bon départ dans l’espérance ? J’ose dire que si nous prenons cette attitude et que nous y tenons fermement, nous irons loin, c’est-à-dire que nous faisons partie d’une famille, que nous sommes membres d’une même famille, que nous avons une vie et Christ au milieu de nous tous. Vous pouvez ne pas être d’accord avec moi sur beaucoup de points, mais est-ce que cela va vous éloigner de moi, vous en laver les mains, et me rejeter ? Si c’est le cas, la relation et la communion se situe au niveau de l’enseignement, de la doctrine et de l’interprétation.
Si vous dites « C’est vrai, je ne vois pas exactement les choses de la même manière, et je n’ai pas la même opinion sur certains sujets, mais nous appartenons à une seule famille, il existe un seul fondement, nous sommes membres de la même famille ». Cela constitue un bon point de départ, une bonne fondation pour voir jusqu’où on peut aller ensemble. Vérifiez bien votre fondement, la puissance de cette vie sera ainsi éprouvée.
Nous disons partager une vie, mais de quelle vie s’agit-il ? Elle est abstraite, c’est quelque chose que nous avons en commun, et que nous appelons vie éternelle ! Nous ne l’avons guère plus définie que comme une vie au-delà de la vie qui nous transporte dans l’éternité.
Mais il y a quelque chose dans la vie que nous partageons, quelque chose qui a prouvé être bien plus qu’un challenge pour les forces perturbatrices de cet univers. Elles s’étaient concentrées sur la croix de Jésus-Christ pour détruire, désintégrer, diviser et éparpiller. Par sa résurrection, cette vie va être plus qu’efficace contre ces forces perturbatrices, et le Jour de la Pentecôte, vous voyez l’impact que cette vie a eu : les disciples furent tous dispersés la nuit de son reniement, mais le jour de Pentecôte, ils étaient ensemble, et il est dit de ceux qui furent sauvés qu’ils persévéraient dans la communion fraternelle.
Quelque chose s’est produit.
Les puissances de mort et les forces spirituelles ont été confrontées. Une belle communion familiale est née dans Sa résurrection, et dans cette vie, rien de passif, rien d’abstrait. Elle a en elle le pouvoir d’unir et de vaincre l’opposition.
Elle est l’Esprit de Jésus-Christ.
Il aurait été facile pour tout ce groupe d’être détruit avant Sa crucifixion !
Il aurait été aisé pour Lui de ne plus faire d’eux aucun cas en disant ne rien pouvoir faire avec ces hommes et encore moins de les unir ! Tout aurait pu aller dans ce sens, mais « ayant aimé les siens qui étaient dans le monde, Il les aima jusqu’au bout » (Jean 13.1).
Il ne les a pas laissé partir. Il ne les a pas abandonné. Il ne s’en est pas lavé les mains. Il n’a jamais dit « ils sont impossibles ! ». Il n’a pas dit « Je n’ai pas de place pour tel ou tel, il est insupportable ! ». Il n’a permis aucune désintégration ; il les a réunis avec Lui par Son amour jusqu’à la fin.
L’Esprit de Jésus-Christ est venu pour œuvrer de la même manière en nous, afin que nous ne laissions pas facilement tomber l’autre à cause de nos fautes, nos imperfections et autre chose qui nous séparerait ou nous diviserait. Nous ne sommes pas si prêts à laisser d’autres gens partir parce qu’ils n’ont pas le même point de vue que nous, parce qu’ils n’ont pas la révélation.
Non, l’Esprit de Jésus est l’Esprit de la famille, et la famille n’est pas seulement composée de ceux qui voient les choses pareillement, qui se rassemblent en un certain lieu et qui sont occupés par la même interprétation des choses. Non, la famille est bien plus large que ça !
Tout dans la nature même de l’exclusion est une violation de l’esprit de famille, de la nature familiale, du Saint-Esprit Lui-même. Où en serions-nous si le Seigneur nous avait traités par rapport à ce que nous sommes, avec ce que nous connaissons de Ses pensées et de Sa volonté, avec notre ressemblance à Christ ? Combien nous, ses enfants lents à comprendre, à croire et à agir, nous sommes redevables à sa patience et à sa longanimité !
Ne faisons pas des choses extérieures la base de notre communion. La famille est bien différente de cela. Qu’aucune « chose » ne soit la fondation d’une quelconque relation. Reconnaissons que c’est Christ qui est la fondation et Christ en termes d’amour et de vie qui ont confronté toute la puissance de la haine et de la mort et qui les ont conquis.
Cette vie est en nous pour prouver sa puissance et sa valeur face à toutes les œuvres du mal en matière de division et de mort. La fondation est Christ, la vie, Christ comme victorieux sur l’œuvre de la mort. Vous savez que dans la nature, où la mort s’est installée, la désintégration surviendra bientôt. Là où il y a la vie, là il y a toujours l’espérance – la base tient les deux ensemble.