« L’Éternel parla à Moïse et dit : Envoie des hommes pour explorer le pays de Canaan que je donne aux Israélites ; Vous enverrez un homme de chaque tribu de leurs pères ; chacun d’eux sera un prince. Moïse les envoya du désert de Paran, d’après l’ordre de l’Éternel ; tous ces hommes étaient chefs des Israélites »
« Moïse leur dit : Montez ici par le Néguev, puis vous monterez sur la montagne. Vous verrez le pays, ce qu’il est et le peuple qui l’habite, s’il est fort ou faible, en petit ou en grand nombre, si le pays est bon ou mauvais ; ce que sont les villes où il habite, campements ou forteresses ; ce qu’est le terrain, s’il est gras ou pauvre, s’il s’y trouve des arbres ou pas. Prenez courage. Prenez des fruits du pays. C’était le temps des premiers raisins ; ils montèrent et explorèrent le pays… ils montèrent dans le Néguev et ils allèrent jusqu’à Hébron où étaient les enfants d’Anak… Ils arrivèrent jusqu’à la vallée d’Echkol où ils coupèrent un sarment de vigne avec une grappe de raisins qu’ils portèrent à deux au moyen d’une perche ; ils prirent aussi des grenades et des figues »
« Ils racontèrent à Moïse : nous sommes arrivés dans le pays où tu nous as envoyés. C’est bien un pays où coulent le lait et le miel, et en voici les fruits. Mais le peuple qui habite ce pays est puissant, les villes sont fortifiées et très grandes ; nous y avons même vu des enfants d’Anak… les Amalécites, les Hittites, les Jébusiens et les Cananéens l’occupent. Caleb fit taire le peuple qui murmurait contre Moïse en entendant ce récit ; il dit : Montons, et nous prendrons possession de ce pays et nous en serons vainqueurs ! Mais les hommes qui étaient montés avec lui dirent : nous ne pouvons pas monter pour combattre ce peuple, car il est bien plus fort que nous. Et ils décrièrent devant les fils d’Israël le pays qu’ils avaient exploré. Ils dirent : le pays que nous avons parcouru, pour l’explorer, est un pays qui dévore ses habitants ; tout le peuple que nous y avons vu se compose de personnes de haute taille ; nous avons vu là les géants, fils d’Anak : nous étions à nos yeux comme des sauterelles, et c’est-ce que nous étions aussi à leurs yeux ! »
« Toute la communauté éleva la voix et poussa des cris, et le peuple pleura pendant cette nuit là. Tous les Israélites murmurèrent contre Moïse et Aaron, et tout le peuple leur dit : Pourquoi ne sommes nous pas morts en Égypte ou dans ce désert ? Pourquoi l’Éternel nous fait-il entrer dans ce pays pour tomber par l’épée ? Nos femmes et nos petits enfants deviendront une proie. Ne vaut-il pas mieux pour nous retourner en Égypte ? »
Nous avons étudié la vraie nature de la voie céleste. La Bible commence avec la création des cieux et leur domination. Elle finit avec l’émergence de ce qui a été formé dans les cieux, conformément à ses principes : la Nouvelle Jérusalem, descendue du Ciel, concrétisation des paroles d’Hébreux 11.16 « Dieu leur a préparé une cité ».
À chaque nouvelle étape dans l’Ancien Testament, se produit une rupture, à cause du contraste entre deux mondes, entre deux ordres établis : le domaine terrestre et le domaine céleste. Tout au long de l’Ancien Testament, le même élément apparaît : le Ciel lance un défi au monde, à sa nature et à son organisation.
Quand nous lisons ce récit de Nombres 13 et 14, nous voyons aisément que se produit une rupture, et même quelquefois un conflit. Le Ciel ne se satisfait pas de ce monde, bien au contraire, il s’oppose même à ce monde.
Néanmoins, le Ciel cherche à utiliser ce qui est possible dans ce monde pour reconstituer une organisation qui soit conforme à ses valeurs propres. Ainsi, en même temps que nous nous confrontons à une opposition et à un défi du Ciel, une lignée d’individus, une nation se détache de ce monde, même s’il y vivent, et par un long processus devient un peuple radicalement différent des autres pour servir au Plan de Dieu.
Les hommes et les femmes de l’Ancien Testament étaient les pionniers de la voie céleste. Nous en avons déjà fait allusion, mais nous allons mettre l’accent sur ce point particulier à présent. Ce n’est pas seulement la voie céleste qui marque fortement sa différence… nous savons très bien dans nos cœurs si nous sommes nés d’En-Haut et à quel point nous apprenons en marchant cette grande différence. Mais ce qui est primordial, c’est qu’une telle vie de pionnier existe bien sur cette voie céleste, et que chacun d’entre nous est appelé à entrer en relation avec le Ciel, afin d’ouvrir une voie pour rendre possible le fait que Dieu soit pleinement bien compris et bien interprété sur cette terre, avec par voie de conséquence un ministère et un service auprès des autres.
Le sens commun fait que chaque personne née d’En-Haut est pionnier ; il s’engage sur une voie nouvelle que lui et lui seul peut suivre. Personne ne pourra le faire pour eux ; ce chemin est nouveau pour chacun. Nous nous en tiendrons là en ce qui concerne la vocation.
Quelque chose qui ne fait aucun doute, c’est que la majorité des enfants du Seigneur connaît très peu de choses concernant la voie céleste… ce qui n’étonne personne, étant donné que le christianisme organisé est demeuré longtemps terrestre, avec des valeurs terrestres, des conceptions terrestres, et faisant appel à des ressources terrestres : c’est la raison pour laquelle ce christianisme là reste très limité spirituellement.
En comparaison avec le Ciel, ce monde est très, très, très petit, tant symboliquement que spirituellement. Le Royaume des Cieux, par contre, est extrêmement vaste, bien au-delà de toute conception humaine. Les pensées de Dieu, comme le Ciel, sont infiniment plus élevées que le niveau des conceptions et valeurs terrestres… et tant que nous n’avons pas pris de distance par rapport à cette terre, nous ne réalisons pas que, d’un côté, nous sommes dramatiquement insignifiants, et de l’autre côté, nous pouvons agir dans une sphère bien plus vaste spirituellement.
Le besoin criant de notre temps est le suivant : le peuple de Dieu, l’Église, doit prendre sa vraie position céleste, avec sa vision céleste et sa vocation céleste.
Ce peuple doit être pionnier afin de tracer un chemin nouveau pour l’Église, celui qu’elle a emprunté au commencement et qu’elle a perdu en suivant des orientations et des options terrestres. L’instrument pionnier est nécessaire mais le prix à payer est élevé. Les hommes et les femmes de l’Ancien Testament étaient les pionniers de la voie céleste ; l’auteur de l’épître aux Hébreux l’affirme très clairement.
Le Ciel a sa propre base, ses propres références, ses propres valeurs, et la terre ne peut y accéder. Un des mots-clé de l’Ancien Testament est « sanctifier ». Sanctifier veut dire : séparer, rendre saint, consacré, mettre à part… essentiellement une division spirituelle intérieure, entre le Ciel et la terre.
Dieu a divisé ces deux choses et Il les a séparées aussi intérieurement.
Ces hommes et ces femmes ont été mis à part ; au centre de leur être s’est produit une séparation d’avec le monde ; ils se sont engagés dans une course radicalement différente de celle de ce monde ; et, sous la pression, la contrainte et la séduction, consciemment ou pas, ils ont retouché ce monde et se sont retrouvés en pleine confusion. Ils savaient intérieurement qu’ils avaient dévié du chemin, et que la seule solution pour eux était de revenir au point de départ.
C’est une situation qui revient continuellement dans l’Ancien Testament. Le Ciel fait opposition à leur situation et à la position qu’ils ont prise. Tant qu’ils ne reviennent pas au point de départ, ils ne peuvent plus avancer ! Ils sont guidés par une toute autre échelle de valeurs, si différente et parfois si difficile à comprendre !
Considérons Caïn et Abel ; d’un point de vue terrestre, la situation de Caïn était plus qu’acceptable ; la perspective de l’homme religieux rend difficile de voir ce qui n’allait pas chez Caïn et pourquoi Abel était considéré comme juste.
La justice d’Abel est prouvée par la suite ; l’un eut accès au Ciel et entra dans la présence de Dieu, l’autre rejeta Dieu et le Ciel se ferma pour lui. Vous dîtes, quelle est la base de référence ?
Toute la différence est entre le Ciel et la terre : la base de référence pour l’accès au Ciel est foncièrement différente de celle de la terre et du monde religieux. L’être religieux peut avoir le même Dieu, adorer le même Dieu, apporter son offrande au même Dieu, mais n’avoir aucun accès pour entrer au Ciel et sur la voie céleste.
Le Ciel a sa propre base, ses propres références et ses propres ressources, et la terre ne peut ni les trouver, ni les fournir. C’est différent. Vous ne pourrez obtenir tout cela que du Ciel, et c’est ce qui contrarie fortement tous nos petits calculs humains. Il vous faut rechercher quelque chose que la nature n’a pas. Si, comme Caïn, vous raisonnez religieusement et humainement, vous n’irez nulle part : « C’est par la foi qu’Abel offrit à Dieu un sacrifice de plus grande valeur que celui de Caïn : par elle, il fut déclaré juste, Dieu Lui-même rendant témoignage que cette offrande lui était agréable » (Hébreux 11.4).
Le Ciel l’atteste. Il faut bien retenir que les standards et les jugements célestes sont radicalement différents ; et ils vont nous plonger dans une totale confusion, si nous tentons de les appréhender de manière terrestre, et même religieuse. Nicodème pouvait bien être la plus parfaite représentation du système religieux, mais il ne saisissait rien du tout pour ce qui concernait le domaine céleste. Vous pouvez utiliser toutes les méthodes et tous les artifices possibles pour comprendre et saisir les valeurs du ciel, seul le Ciel lui-même pourra vous en donner les moyens d’accès.
Revenons à Nombres 13 ; au moment de l’envoi des 12 espions, le récit se focalise sur deux hommes, Josué et Caleb. Vous remarquerez que les douze têtes des tribus d’Israël, les princes d’Israël, étaient appelés à être pionniers de la voie céleste. Le principe même de leur autorité, de leur principauté, était qu’ils étaient des pionniers. Si vous êtes un vrai pionnier, vous êtes un leader, avec un caractère de prince. Mais seulement deux hommes justifiaient leur appel ; seuls deux sur douze devinrent ce que tous les autres étaient supposés être : des pionniers.
Il en est ainsi très souvent ; c’est la minorité, une petite minorité qui fait le travail. Les autres portent le nom et mais ils ne vont pas faire le travail ; les autres ont une position officielle, mais ils n’accomplissent pas l’œuvre. La question est : par qui cela va-t-il se faire ? Dans le cas présent, c’était Josué et Caleb.
Attardons-nous un peu sur la signification de ces deux hommes, Josué et Caleb. Ils représentent tout d’abord un lien avec le passé. L’intention de Dieu à leur propos remontait à Son alliance avec Abraham, pour qu’avec Josué et Caleb, Abraham soit mis en évidence. Pour cela il nous faut comprendre l’importance d’Abraham lui-même ; en effet, Josué et Caleb entrent en scène à une période très critique de l’histoire du peuple d’Israël, une période de crise grave.
La question dominante était « Le plan de Dieu va-t-il s’accomplir par ce peuple, ou non ? » Ce n’était pas un petit problème ! Et ils constituent le facteur décisif. Trois caractéristiques du rôle d’Abraham peuvent se dégager dans cette situation.
Tout d’abord, il y a la caractéristique d’une postérité spirituelle et céleste. Nous, aujourd’hui, sommes en position très favorable ; nous couvrons maintenant, par le Saint-Esprit, toute la signification d’Abraham, tout ce que le Nouveau Testament dit concernant Abraham. Nous en avons toute la révélation par l’Apôtre Paul, et sur ce point, nous avons beaucoup plus d’éclairage.
C’est une descendance spirituelle et céleste, qui pèse beaucoup sur Josué et Caleb et qu’ils ont pris à bras le corps. Mais cette autre postérité d’Abraham n’est ni spirituelle ni céleste. Elle est descendue sur terre. Dans Nombres 13 et 14, les réactions de ce peuple sont énormes, disproportionnées, terrestres, manquant de vision spirituelle, de vie et d’aspiration ! Ils sont totalement rivés au terrestre, par ce que leurs yeux voient, les choses, les difficultés, le peuple, les montagnes. Pour eux il n’y a pas d’issue ! Pour Josué et Caleb, les montagnes étaient un chemin, pas un obstacle ; il existait une voie céleste. Mais les autres ne voyaient rien de tout cela, ils son terrestres. Une postérité spirituelle et céleste, voilà la pensée de Dieu au sujet d’Abraham clairement exposée dans le Nouveau Testament.
Sommes-nous encore plus éclairés là-dessus ? C’était quelque chose d’exclusif. Paul le développe dans les Galates : « Les promesses ont été faites à Abraham et à sa postérité. Il n’est pas dit : et aux postérités, comme s’il s’agissait de plusieurs, mais en tant qu’il s’agit d’une seule » (Galates 3.16). Une exclusivement.
Notez que cette promesse était liée étroitement à Sarah. À cette époque, il était permis à un homme d’avoir plus qu’une femme, mais Dieu avait réservé Sarah.
Abraham sous la pression et la précipitation, essaya d’engendrer une nouvelle lignée, par un autre moyen, celui d’Hagar : une erreur, une glissade, une faute, un écart, sous l’épreuve, la pression ; s’écarter de la lignée céleste et la harasser — et l’histoire l’a montré jusqu’à ce jour. Il a du revenir vers Sarah ; Dieu avait réservé une exclusivité : ni Hagar, ni les autres, mais celle-ci.
Et cette postérité porte en elle les marques célestes. Elle a eu une naissance surnaturelle, impossible par une lignée naturelle. C’est Isaac, et Abraham a été réservé pour cela, contraint à une intervention du ciel. Elle ne peut exister que si le ciel le voit ; Dieu était très sensible à cela ; parfois Dieu montre à quel point il tient à ce qui est juste en nous permettant de voir la laideur de l’injustice. Dieu ne va pas juste laisser faire le mal, une faute, un dérapage tels quels. Nous sommes parfois englués jusqu’à la fin de notre vie à cause d’un mauvais pas.
Dieu le gardera quelque part, afin que nous puissions voir : non, le droit chemin est important, il n’est pas juste une option. Le céleste est le chemin, et toute autre alternative n’est simplement pas autorisée, comme si cela n’avait pas d’importance. Nous découvrons que cela a de l’importance ; et il en était ainsi ici. Le ciel doit l’accomplir, ou cela ne s’accomplira pas, parce que nous sommes sur la voie céleste. Combien nous avons encore à apprendre à propos de ce principe. Cela explique une bonne partie de ce qui se passe dans nos vies.
Dieu nous a entre ses mains.
Isaac ne fut pas simplement le produit d’un miracle céleste, mais vous voyez que Dieu va aller à l’extrême en demandant l’offrande du sacrifice d’Isaac. Isaac est né d’un miracle, d’une intervention d’En-Haut, mais il fallait quelque chose de plus ; il devait mourir, puis être extrait de la mort. Dieu devait le faire et le ratifier. Ce que Paul dit dans Romains 1.4 « … déclaré Fils de Dieu avec puissance, selon l’Esprit de sainteté, par sa résurrection d’entre les morts » aurait pu aussi se traduire par : « Dieu légitima le Fils de Dieu… par la résurrection ». C’est aussi le cas pour Isaac qui a été légitimé et confirmé de manière céleste.
Notre histoire spirituelle ressemble à celle-là : notre nouvelle naissance n’est pas seulement due à une intervention miraculeuse de Dieu, mais elle a été légitimée et confirmée étape après étape. La nouvelle naissance est maintenue en permanence par la vie de résurrection ; et cette vie de résurrection n’a aucun sens tant que nous ne passons pas par la mort. Dieu nous maintient sur un terrain céleste ; c’est tout le sens de l’exemple d’Isaac : établi sur ce terrain, sur cette base, mais resté sur ce terrain par une expression continue de la résurrection qui sauvera toutes les situations.
Après tout, peu importe ce qui s’est passé au début de notre vie chrétienne — que nous ayons eu une merveilleuse expérience de conversion, écrite sur un cahier le jour où ça s’est passé… — il faut que ce soit confirmé, légitimé par les manifestations de la vie de résurrection ; il faut que nous soyons maintenus dans cette position, c’est le chemin emprunté par le pionnier. Être pionnier de la voie céleste, c’est connaître continuellement le sens de la mort, de sa douleur, pour pouvoir connaître la dimension de sa résurrection.
L’Église a emprunté ce chemin pionnier. La révélation divine s’engage sur cette voie, l’enfant de Dieu également ; pour garder vivante et dynamique cette voie céleste et pour stopper la sécheresse du terrestre qui essaye toujours de nuire à la vie chrétienne… nous savons à quel point c’est une réalité ! Abraham en est venu à comprendre que son véritable héritage était au Ciel.
Cet aspect de la vie et de l’expérience d’Abraham sous la main de Dieu est extraordinaire ; aucun doute que lorsqu’il s’est levé la première fois au commandement de Dieu, il a interprété ces promesses à un niveau terrestre très limité, il s’attendait à ce que les choses s’accomplissent de cette manière ; mais, plus il avançait, plus il a pris conscience qu’il s’agissait de quelque chose de bien plus grand, de bien différent et de bien supérieur que ce qu’il avait prévu au départ. Il est toujours allé de l’avant et il fait partie de ceux dont il est question dans ce verset « Ils sont tous morts dans la foi, n’ayant pas reçu l’accomplissement des promesses, mais les ayant vu et salué de loin… mais ils aspirent à présent à une meilleure patrie qui est au Ciel ». Dieu avait dit « Je vous conduirai dans un pays… » (Genèse 12.1).
Au début, Abraham pensait à une patrie sur la terre… au fur et à mesure, il s’est aperçu que ce n’était pas le cas. Il en est venu à voir et à percevoir, car le Seigneur Jésus a dit « Votre père Abraham se réjouissait de voir mon jour se lever ; il le vit et il s’est réjoui » (Jean 8.56). « Ils les ont vu et salué de loin… ».
Et ainsi Paul nous y ramène également, dans sa Lettre aux Galates « … et à ta postérité c’est-à-dire à Christ… Il n’est pas dit : et aux postérités, comme s’il s’agissait de plusieurs, mais en tant qu’il s’agit d’une seule ; et à ta postérité, c’est-à-dire à Christ » (Galates 3.16). Christ était la réponse à tout l’héritage d’Abraham. Mais Christ, le Christ céleste, est l’incarnation de tout ce qui du Ciel, d’où la nature céleste de cette descendance.
Tout est lié à Josué et Caleb : quel sera le peuple qui héritera et qui prendra possession ? Certainement pas la foule reliée simplement à la pensée terrestre : leur terre sera leur prison et leur tombeau ; elle sera remplacée par une génération différente de constitution, celle de Josué et Caleb, les prémisses d’une nouvelle génération qui prendra possession de sa terre : ils sont les pionniers de la voie céleste. Josué et Caleb en ont beaucoup souffert « Toute la congrégation les lapida avec des pierres » (Nombres 14.10). Être pionnier est toujours un chemin de souffrance et de grand prix, même au milieu de ceux même qui marchent avec Dieu et au nom du peuple de Dieu.
Il en sera toujours ainsi pour le pionnier de la voie céleste ; de descendance céleste, il doit constamment affirmer sa marque céleste par des interventions célestes répétées pour s’extraire et être délivré du terrestre, et pour continuer sa marche en avant. C’est aussi vrai pour notre vie spirituelle ; nous n’aurions fait qu’un petit bout de chemin, puis stoppés net, à bout de force, si le Ciel n’était pas intervenu, si Dieu n’avait pas affirmé et confirmé notre appartenance au domaine céleste. Et Il le fait sans cesse.
Il est aussi clair que la lumière du soleil, que la descendance céleste a été parfaitement accomplie et réalisée en Christ : Sa naissance est due au miracle d’une intervention divine. À son baptême, le Ciel a déclaré solennellement « Celui-ci est mon Fils bien-aimé ». Sa Croix ? En apparence, l’intervention divine n’apparaît pas clairement… mais attendez un peu ! N’oubliez jamais que le Nouveau Testament ne parle pas de la Croix de Christ sous l’aspect de sa mort seulement, mais toujours sous deux aspects, mort et résurrection : « Cet homme, livré selon le dessein arrêté et selon la prescience de Dieu, vous l’avez crucifié, vous l’avez fait mourir par la main des impies. Dieu l’a ressuscité, en le délivrant des liens de la mort, par ce qu’il était impossible qu’il soit retenu par elle » (Actes 2.23-24).
Le monde a fait tout ce qu’il a pu et s’est acharné contre lui. Les puissances du mal se sont épuisées à l’éradiquer. Que pouvait-on faire de plus ? Le Ciel est intervenu, Il est descendu, Il a annulé toutes tentatives en relevant Christ d’entre les morts et en confirmant solennellement que Christ appartient au Ciel et non à ce monde. Il n’était la propriété et le jouet ni de ce monde, ni des puissances du mal. Il appartient au domaine céleste. Le Ciel ne se contente pas de le relever, mais le ressuscite et le fait monter au Ciel.
Son histoire spirituelle est celle du pionnier de la Voie céleste. Il est le pionnier : « Cette espérance, nous la possédons comme une ancre de l’âme, sûre et solide ; elle pénètre au-delà du voile, là où Jésus est entré pour nous comme précurseur, ayant été fait souverain sacrificateur pour toujours » (Hébreux 6.19-20).
Comme Abraham et tous les pionniers, Josué et Caleb constituèrent un lien entre l’échec et la réalisation. Considérez le monde au temps où « le Dieu de gloire est apparu à notre père Abraham » (Actes 7.2) à Ur en Chaldée. Où trouvez-vous ce qui vient du Ciel ? Où est la pensée de Dieu ? Il semble qu’une fois de plus, tout ceci a disparu ; aucune trace de la pensée de Dieu. Où il y a-t-il quelque chose représentant et manifestant la pensée de Dieu ?
« Le Dieu de gloire apparut à notre père Abraham », et il devint le lien entre échec et réalisation. Josué et Caleb se sont emparés de cela ; c’est l’histoire de l’échec dans le désert où le domaine céleste est absent. Mais Dieu n’a pas renoncé, même s’Il semble avoir disparu de la scène ; cette situation s’est souvent répétée.
Mais le Ciel intervient et assure le lien entre échec et triomphe : ce lien est constitué par le pionnier. Le Seigneur a besoin d’un instrument comme lui pour s’opposer à l’échec et ouvrir encore une voie céleste vers la réalisation.
Vous vous demandez peut-être « Quel rapport cela a-t-il avec moi ? ». « C’est merveilleux, c’est une réalité dans la Bible, mais quel effet pour nous ? ».
Nous n’aimons pas rester sur une situation critique, et quoiqu’on en dise, l’intervention du Seigneur sur terre est précieuse ; en fait, le besoin criant des chrétiens aujourd’hui est d’être rétablis dans la totalité des pensées divines et célestes. Souvent, ils se contentent du moindre et s’engagent dans peu ; cela a souvent été le cas dans le passé. Le Nouveau Testament a été en grande partie écrit pour cette raison là. Le peuple de Dieu a toujours été en danger par rapport à cela. Ils gravitent spirituellement autour de ce monde et perdent un tant soit peu leur témoignage céleste.
La pression est toujours présente pour nous tirer vers le bas ; le Seigneur a besoin de vies qui voient clair — qui sont devenus comme ceux pour qui le centre de gravité de leur vie est le Ciel et qui ont cette orientation — qu’ils puissent l’expliquer ou pas, qu’ils puissent l’intégrer dans un système de vérité, une doctrine, un enseignement biblique, ou pas. Ils ont un sens aiguisé de leur destinée qui va bien au-delà de ce que le monde peut leur offrir ; ils sont pris par quelque chose qu’ils ne peuvent qu’appeler « appel d’En-Haut » et qui les tient.
Le Seigneur a besoin d’un peuple de ce type, qui ne peut se satisfaire des choses comme elles sont ; ce n’est ni une question de pensée ni une question de raisonnement, non, c’est en eux ; ils savent que Dieu a accompli quelque chose et ils sont engagés dans quelque chose qui va bien au-delà des limites de cette vie terrestre. Ils sont liés à quelque chose d’extraordinaire ; peut-être ne peuvent-ils pas bien l’exprimer, mais ils le savent.
Nous ne serons jamais utiles au Seigneur sans la vision divine intérieure dans notre cœur : de la dimension de notre vision dépendra notre utilité. Voila où se situe le besoin criant du peuple de Dieu aujourd’hui : l’immense mesure du Ciel dans le cœur du peuple ! C’est bien de l’appel d’En-Haut dont nous parle l’Apôtre, mais c’est aussi le chemin le plus difficile, car parsemé de difficultés, mais c’est le vrai chemin, le réel, l’ultime… car le Ciel représente une nature, une puissance, une vie, un ordre, destiné à remplir cet univers.