Lire Actes 18.24 ; 19.6
« Avez-vous reçu l’Esprit Saint quand vous avez cru ? »
Disons tout de suite que nous ne désirons pas faire un exposé sur la personne et l’œuvre de l’Esprit Saint, ce que nous voulons mettre en avant c’est l’importance capitale de Sa présence (personnelle) dans les croyants.
Tout d’abord examinons les termes employés dans le titre de notre présent chapitre. Lorsque nous disons « essentiel » nous pensons aux paroles de l’apôtre Paul dans sa lettre aux Romains : « si quelqu’un n’a pas l’Esprit de Christ, celui-là n’est pas de lui [il n’appartient pas à Christ, il n’est pas un enfant de Dieu]. » Ceci indique clairement que la possession de l’Esprit Saint est essentielle et indispensable à la vie chrétienne.
Ensuite, lorsque nous parlons du « sceau » nous pensons à d’autres paroles de l’apôtre Paul dans sa lettre aux Éphésiens : « ayant cru, vous avez été scellés du Saint Esprit de la promesse », Éphésiens 1.13. Remarquons que c’était à ces mêmes Éphésiens que la première question avait été posée : « Avez-vous reçu l’Esprit Saint quand vous avez cru ? » Par leur confession de foi ils reçurent l’Esprit Saint et plusieurs années plus tard Paul leur écrivit les paroles ci-dessus. Le mot « sceau » implique l’apposition d’un sceau sur une transaction, le document en question prend alors toute sa valeur ; il est certifié par un acte délibéré à un moment précis : « vous avez été scellés du Saint Esprit de la promesse. »
Enfin lorsque nous évoquons la « constitution » de la vie chrétienne, dominée par l’Esprit Saint, nous nous remémorons les paroles du Seigneur Lui-même à Nicodème : « Ce qui est né de la chair est chair ; et ce qui est né de l’Esprit est esprit » Jean 3.6. Par ces paroles le Seigneur enseigne explicitement qu’il s’agit d’un genre totalement différent de personne. Il est question d’un changement de constitution, c’est une personne qui a une autre nature. « ce qui est né de l’Esprit est esprit » est autre de « ce qui est né de la chair est chair ». L’un est chair et l’autre esprit.
Considérons maintenant le passage que nous avons lu dans le livre des Actes, nous y voyons plusieurs choses importantes et qui ont de grandes conséquences. Toutes nos versions traduisent ce verset correctement : « Avez-vous reçu le Saint Esprit quand (lorsque) vous avez cru ? ». Seule la version Darby se démarque des autres en traduisant : « Avez-vous reçu l’Esprit Saint après voir cru ? ». La traduction exacte est celle des autres versions, la signification du mot employé dans l’original est « quand » ou « lorsque » et non pas « après ». Le Nouveau Testament tout entier nous enseigne que ceux qui confessent le Seigneur Jésus reçoivent l’Esprit Saint au moment même où ils placent leur foi en Lui.
Dans ce passage des Actes nous voyons le commencement d’une grande assemblée — l’assemblée qui était à Éphèse. Pour tous ceux qui connaissent bien leur Nouveau Testament il n’est pas nécessaire de réitérer l’importance de cette assemblée. Sans exagération, ce fut à cette assemblée que l’apôtre Paul écrivit l’un des plus marquants documents de toute l’histoire. Le plus important écrit de tous les temps est sans aucun doute cette lettre aux Éphésiens. Il semble assez probable qu’il s’agissait d’une lettre qui devait circuler et être lue dans plusieurs assemblées d’Asie Mineure. Il n’existe pas de lettre ou de document plus important, je vous suggère de l’étudier pour voir si vous arrivez à épuiser son contenu spirituel. Cette lettre vous portera dans l’éternité passée, elle vous fera traverser tous les agissements de Dieu à travers les âges et elle vous emmènera « aux siècles des siècles ». Elle vous montrera Dieu à l’œuvre dans les cieux, sur la terre, et partout ailleurs ; y compris l’univers tout entier.
Aussi, nous devons remarquer la place occupée par l’Esprit Saint dès la fondation de cette assemblée. L’apôtre Paul s’assura que les choses étaient correctement établies dès le commencement, que le fondement était bien posé et sain ! Ce fondement devait servir à porter une superstructure immense, il devait donc être inébranlable. C’est pourquoi il demanda à ces disciples, qui devinrent sans doute le noyau de cette assemblée, « Avez-vous reçu le Saint-Esprit quand (lorsque) vous avez cru ? ». Suite à cet incident nous devons prendre en compte le travail considérable effectué par Paul à Éphèse. Pendant trois ans il demeura dans cette ville, et lors de sa dernière entrevue avec les anciens de cette assemblée, il put leur dire : « je vous ai annoncé tout le conseil de Dieu, sans en rien cacher », Actes 20.27. Durant trois ans un homme tel que Paul dispensa tout ce qu’il savait du propos éternel de Dieu.
Nous voyons une assemblée fondée et établie avec des perspectives énormes et des capacités hors du commun. Une telle assemblée devait posséder de très grandes capacités spirituelles afin de pouvoir absorber tout ce que l’apôtre Paul leur enseigna durant trois ans. C’est ici une marque significative de la capacité spirituelle d’une assemblée. Ceux qui enseignent la Parole de Dieu par l’Esprit Saint connaissent bien la capacité de ceux qui les écoutent par la liberté qu’ils ont d’enseigner. Parfois ils se sentent limités car ils perçoivent que ceux qui les écoutent sont eux-mêmes spirituellement limités. Peut-être ne connaissent-ils pas très bien l’assemblée dans laquelle ils partagent la Parole, mais ils sont conscients des limitations présentes. D’autres fois ils exercent une très grande liberté, donnant tout ce qu’ils ont. Ils se meuvent alors dans l’Esprit Saint, et ceux qui les écoutent ont une grande capacité.
Ceux qui étaient à Éphèse avaient cette capacité spirituelle. En ces trois années ils purent recevoir « tout le conseil de Dieu », plus tard ils purent accepter cette lettre écrite par l’apôtre du fond d’une prison. Une assemblée avec une telle capacité — des chrétiens avec une telle capacité — savent de façon pertinente ce que recevoir l’Esprit Saint veut dire et implique. La réception de l’Esprit est le commencement et le fondement de toute l’œuvre d’édification et de croissance qui doit suivre.
Paul excella parmi ces croyants à Éphèse, son ministère y fut d’une importance capitale. Rappelons-nous que Timothée était aussi à Éphèse pendant de longues années, son service fut constitué, inspiré et enrichi par Paul lui-même. L’apôtre put dire de lui qu’il avait suivi sa conduite et son enseignement (2 Timothée 3.10). Timothée fut l’un des plus proches collaborateurs de l’apôtre Paul, avec qui il œuvra durant de nombreuses années sur un vaste territoire, et il finit ses jours à Éphèse. Nous nous souvenons également que l’apôtre Jean était également à Éphèse. Quelle richesse ne nous a-t-il pas donnée à travers ses écrits : l’évangile qui porte son nom, ses lettres et le livre de l’Apocalypse ! Quelle assemblée celle d’Éphèse devait être ! Quelle assemblée elle devint suite à la conversion d’une douzaine d’hommes ! Tout ceci résultait de la réception de l’Esprit Saint. Une étude de la place donnée à l’Esprit de Dieu dans la lettre aux Éphésiens, révélera l’importance cruciale qu’Il avait dans cette assemblée.
Le premier aspect, que nous avons considéré ci-dessus, nous apprend toute l’importance qu’avait l’assemblée qui était à Éphèse et les ministères qui y étaient exercés. Examinons maintenant les enseignements que nous pouvons tirer de ce même passage. Tout d’abord celui-ci peut être divisé en trois parties, représentées par un mot ou une expression. Nous avons les disciples, ensuite l’Esprit Saint et enfin le baptême ; l’Esprit Saint étant au milieu de ces choses.
Nous devons admettre que la question de Paul à ces disciples au sujet de l’Esprit Saint était fondée. Il ne s’agissait pas d’une question générale, posée par l’apôtre à ces hommes par hasard. Aussi, nous reconnaissons que Paul avait une très bonne raison de poser cette question : « Avez-vous reçu l’Esprit Saint quand vous avez cru ? » Il est clair que Paul avait décelé quelque chose qui l’interpellait dans ces disciples, une lacune spirituelle. Ce discernement lui permit de savoir précisément ce qui leur manquait.
Lorsque nous examinons cette question de Paul, nous devrions prendre en compte tout ce qu’il a enseigné au sujet du Saint-Esprit à travers toutes ses lettres. Ses enseignements et ses expériences nous montrent l’importance qu’il donnait à la primauté, à l’œuvre et à la nécessité de l’Esprit de Dieu. Cet enseignement de Paul, fondé sur sa connaissance et sur ses expériences, est très vaste et profond.
Tout d’abord l’apôtre Paul déclare sans aucune ambiguïté que sans l’Esprit Saint il ne peut y avoir d’union avec Christ. Cette union avec Christ est au cœur-même de la foi chrétienne — c’est le grand thème de Paul — et cette union avec Christ est l’œuvre de l’Esprit Saint. Rien que pour citer un exemple : « Celui qui est uni au Seigneur est un seul esprit avec lui » (1 Corinthiens 6.17). Tout ce que Paul savait et avait vécu à propos du Saint-Esprit, se focalisait sur cette prépondérance de notre union avec Christ. C’est ce qui le motiva à poser cette question à ces quelques disciples. Il aurait pu la formuler autrement. Il aurait pu évoquer directement cette vérité fondamentale de leur union avec Christ, ou bien il aurait pu leur parler de la nouvelle création ; il connaissait toutes les implications d’être une nouvelle création en Christ. De par ces choses et toutes les autres que nous lisons dans ses lettres, nous comprenons que Paul voyait la vie chrétienne comme étant la contrepartie spirituelle de la création matérielle. Nous lisons : « Dieu qui a dit que du sein des ténèbres la lumière resplendît, qui a relui dans nos cœurs pour faire luire la connaissance de la gloire de Dieu dans la face de Christ. », 2 Corinthiens 4.6. Il vit ceci comme étant l’envers de l’acte créatif de Dieu, comme étant l’équivalent spirituel de « Que la lumière soit » ; la contrepartie spirituelle s’est accomplie en nous. Dans d’autres passages Paul met en avant l’Esprit Saint quant à cette vérité. Il change de métaphore mais retient le principe spirituel : « Car vous êtes manifestés comme étant la lettre de Christ, dressée par notre ministère, écrite non avec de l’encre, mais par l’Esprit du Dieu vivant, non sur des tables de pierre, mais sur les tables de chair du cœur. », 2cor 3.3.
Paul utilise beaucoup d’autres allusions à la création, afin d’illustrer les contreparties spirituelles. Il donne une très grande place à la puissance de la Parole de Dieu — une puissance créative dans la vie du croyant. Combien il donne d’importance à l’ordre essaimé dans tous les domaines de la vie spirituelle par l’Esprit Saint ! Au début de la Bible nous voyons de l’ordre émergeant d’un chaos sous l’influence de l’Esprit se mouvant. En contrepartie, sous l’influence et par la puissance de l’Esprit de Dieu et dans cette nouvelle création, la même chose se produit dans la vie spirituelle : un nouvel ordre s’établit dans la vie du croyant. De la même façon que la terre qui était improductive, étant comme elle l’était sous un fléau d’infertilité, fut transformée afin qu’elle devienne fructueuse ; le croyant peut, lui aussi, maintenant produire du fruit de l’Esprit : « l’amour, la joie, la paix, la patience, la bonté, la bénignité, la fidélité, la douceur, la tempérance », Galates 5.22. À la place de la stérilité de la vie du non-croyant, il y a maintenant une abondance ; c’est une œuvre de nouvelle création par le Saint-Esprit. Comme il en était au commencement dans l’ancienne création où nous constatons un développement et une progression, ainsi Paul nous enseigne beaucoup de choses quant à la croissance et l’élargissement sous le gouvernement de l’Esprit de Dieu. Une vie gouvernée et conduite par l’Esprit Saint est une vie qui s’accroît, se développe et progresse en Christ continuellement. La vie dans laquelle le Saint Esprit dirige les choses n’est jamais stagnante. Une telle vie n’est pas la même qu’il y a un an, ceci serait contradictoire. L’apôtre démontre clairement que dans la nouvelle création l’Esprit Saint joue un rôle déterminant quant à la croissance spirituelle.
Ensuite, l’apôtre enseigne de façon profonde et pleine, ce qui concerne le dessein et la destinée de l’homme. Au commencement de la Bible nous avons des indices nous indiquant que Dieu créa l’homme avec un grand dessein et une grande destinée, ces choses sont pleinement développées par Paul. Il nous dit exactement ce que Dieu avait en pensée avant même de créer l’homme, quelle était sa raison pour créer l’homme et quelle était la destinée de l’homme. L’apôtre put nous transmettre ces choses car elles lui furent révélées par l’Esprit de Dieu. Par ce même Esprit, cette grande œuvre divine qu’est la nouvelle création, doit se poursuivre jusqu’à son accomplissement. La dernière chose que nous lisons concernant la première création est : « Dieu vit tout ce qu’il avait fait et voici, cela était très bon. », Genèse 1.31. Dieu entra alors dans son repos. C’est ici le parachèvement de l’œuvre de l’Esprit Saint : tout amener finalement à l’entière satisfaction de Dieu. Il ne s’agit pas uniquement que Dieu trouve son repos, mais que toute la création puisse jouir du repos de Dieu.
Paul nous parle largement de cette nouvelle conscience qui habite l’homme et la femme de la nouvelle création. Une conscience entièrement nouvelle est donnée au croyant qui reçoit l’Esprit Saint. Tout ce dont il était inconscient, est maintenant réel dans la vie du croyant. Comme, par exemple, la conscience de connaître Dieu comme Père et celle de connaître Jésus Christ comme Sauveur. Chaque chrétien ayant reçu l’Esprit de Dieu sait combien ces choses sont vraies. Il a une nouvelle conscience dans toutes les différentes sphères, il a de nouvelles capacités, qu’il n’avait pas auparavant, pour faire et pour être. Tout ceci est en parallèle à l’ancienne création, c’est la nouvelle création en Christ Jésus. Comme l’Esprit avait affecté l’ancienne création, Il accomplit toutes choses dans la nouvelle.
L’apôtre Paul était l’héritier de ce que le Seigneur Jésus avait enseigné au sujet de l’Esprit Saint. Nous savons que le Seigneur parla beaucoup au sujet du Saint Esprit. À la fin de sa vie le Seigneur passa beaucoup de temps avec ses disciples, loin des foules ; loin de tout. Très souvent nous retrouvons son sujet de prédilection lorsqu’Il était avec ses disciples, ce sujet était souvent exprimé au travers d’une expression caractéristique : « En ce jour-là… ». À plusieurs reprises le Seigneur utilise cette phrase et c’est ceci qui était sous-entendu : « Quand l’Esprit de vérité sera venu. », Jean 16.13. Jésus annonçait à l’avance le jour où l’Esprit viendrait et ce qu’Il ferait, l’apôtre Paul pouvait témoigner que ce jour était arrivé et qu’il vivait l’accomplissement de la promesse. Paul en vint à connaître, ce que tous les apôtres redoutaient jusqu’à ce qu’ils comprirent, la vérité et la signification des paroles du Seigneur : « Il vous est avantageux que moi je m’en aille ; car si je ne m’en vais, le Consolateur ne viendra pas à vous ; mais si je m’en vais, je vous l’enverrai » Jean 16.7. Bien sûr les disciples appréhendaient le départ de Jésus, mais plus tard ils comprirent qu’il était incomparablement plus important qu’Il s’en aille afin que l’Esprit vienne. Paul avait saisi toute l’importance de la venue de l’Esprit, il savait que sa présence en lui était plus importante que d’avoir le Seigneur Jésus à ses cotés.
Paul connaissait ces choses par expérience, c’est avec cette connaissance spirituelle qu’il posa la question à ces Éphésiens. Nous comprenons mieux maintenant l’importance cruciale de cette question ! Tout ce que Jésus enseigna et expliqua au sujet de ce jour où l’Esprit Saint viendra, tout ce que l’Esprit fit afin d’accomplir les paroles du Seigneur : « Quand l’Esprit de vérité, sera venu, il vous conduira dans toute la vérité… il prendra de ce qui est à moi, et vous l’annoncera » Jean 16.13-14 ; toutes ces vérités furent révélées à l’apôtre Paul. Quelle richesse avons-nous dans les lettres de Paul au sujet du Saint Esprit ! Tout ceci était résumé dans la question soumise à ses disciples : « Avez-vous reçu l’Esprit Saint quand vous avez cru ? » C’est une question d’une très grande profondeur. Lorsque nous prenons tout en compte, il ne peut y avoir de question plus importante. Si tout ce que nous lisons dans le Nouveau Testament au sujet de l’Esprit de Dieu est vrai, alors la vie des croyants doit être extraordinaire !
En résumé, le chrétien, le croyant, celui qui a véritablement reçu l’Esprit Saint, est une personne surnaturelle. La présence intérieure de l’Esprit Saint, de l’Esprit de Dieu et son impartition de la vie éternelle, font du croyant quelqu’un de supranaturel. Il est habité d’un caractère surnaturel, le distinguant de tous les autres. C’est une vie immortelle. Celui qui possède la vie éternelle a ce qui transcende l’ordre naturel des choses, faisant de celui qui la reçoit un être éternel, dans le sens divin ; il est rattaché aux cieux et à l’éternité. L’assemblée pour laquelle ces choses sont vraies, qui a vraiment reçu l’Esprit Saint, qui est habitée par Lui, est un corps surnaturel ; il n’y a aucune puissance dans l’univers qui puisse la vaincre et la détruire. L’histoire prouve que c’est vrai, et le prouvera jusqu’à la fin. Que les hommes et les démons s’unissent contre l’Église du Seigneur — elle demeurera car elle est supranaturelle.
Ensuite il est question des disciples dans ce passage : « Paul, après avoir traversé les contrées supérieures, vint à Éphèse ; et ayant trouvé certains disciples… » Il est très probable qu’ils étaient appelés « chrétiens », ils se définissaient ainsi et étaient appelés ainsi par les autres ; il ne pouvait pas en être autrement. Bien que ces hommes fussent des « chrétiens » il leur manquait la caractéristique essentielle qui marque la foi chrétienne ! Quelle était-elle ? Nous la voyons en ce disciple appelé Apollos, un juif d’Alexandrie, qui était arrivé depuis peu à Éphèse et qui était familier avec le ministère de Jean le Baptiseur concernant le Seigneur Jésus. Il nous est dit ici qu’il avait été « Il était instruit dans la voie du Seigneur… ne connaissant que le baptême de Jean. », Actes 18.25. Quelle avait été la vocation de Jean ? Elle consistait à préparer la voie du Seigneur, de conduire ceux qui le suivaient à Jésus. Quel était son message ? La repentance en vue de l’imminente venue du Messie. Le message de Jean était « Repentez-vous », Matthieu 3.2. Il est évident que le message de Jean était partiel : « Moi, je vous baptise d’eau pour la repentance ; mais celui qui vient après moi… vous baptisera de l’Esprit Saint et de feu. », Matthieu 3 : 11. C’est ici toute la différence entre le ministère de Jean et celui du Seigneur Jésus.
Apollos connaissait ces choses et probablement d’autres encore, puisqu’il est dit qu’il était puissant dans les Écritures. Malgré cela Apollos n’alla pas plus loin que Jean, il demeurait sans l’expérience personnelle de l’œuvre de l’Esprit Saint par le baptême en Christ. Néanmoins, il n’était pas sans qualités, nous lisons qu’il connaissait les Écritures, ce qui laisse à penser qu’il maîtrisait l’Ancien Testament d’une façon particulière. Il connaissait ces passages qui parlaient du Messie, ceux que nous appelons les passages messianiques ; ce sont ces passages qui avaient préparés à l’avance ceux qui avaient compris ces promesses à la venue du Christ. Jean avait baptisé avec un baptême de repentance en préparation de Christ et de son Royaume, mais il ne put aller plus loin car c’est à ce point que son ministère s’arrêtait. Il semble qu’Apollos s’arrêta au même point. Peut-être était-il supérieur à Jean dans sa connaissance des Écritures, mais malgré cette connaissance il n’avait pas fait l’expérience de l’Esprit Saint. Aussi, selon le principe spirituel de tout ministère, il ne put mener plus loin ces disciples qu’il n’avait été lui-même.
Nous voyons alors que Aquilas et Priscilla, ce couple chrétien très prometteur qui avait accompagné Paul de Corinthe à Éphèse, relevèrent cette lacune importante ; ils lui expliquèrent en privé et « lui expliquèrent plus exactement la voie de Dieu. », Actes 18.26. Son ministère fut d’une toute autre nature après cela. Peu après, il quitta Éphèse pour se rendre à Corinthe, il est très intéressant de voir alors l’efficacité du ministère d’Apollos à partie de ce point. Nous nous rappelons ces choses pour une raison bien précise : Lorsque Apollos alla au-delà de Jean le Baptiseur, qu’il saisit toute l’importance de l’Esprit Saint et du baptême en Christ, ceci eut un immense impact sur son service envers les saints. L’apôtre pouvait alors dire : « Moi, j’ai planté, Apollos a arrosé », 1 Corinthiens 3.6. C’est ici que nous voyons toute l’importance d’avoir l’Esprit Saint.
Ces disciples ne savaient rien de cet Esprit. Bien qu’ils aient eu avec eux un frère comme Apollos connaissant très bien les Écritures, et étant familier avec le ministère de Jean ; ils ne pouvaient aller plus loin que lui dans la vérité. En fait, ils ne connaissaient aucune des choses vitales et nécessaires du Seigneur, bien qu’ils aient eu un tel homme avec eux.
Ainsi, ces disciples représentaient un interlude, une transition entre Jean et Jésus. Il est possible qu’il y ait encore de tels disciples aujourd’hui, ils demeurent dans une situation de transition. Ils ont une certaine connaissance de la Bible, ils disent connaître Jésus ; ils se disent « chrétiens » mais n’ont pas d’expérience personnelle quant à l’Esprit de Dieu, ils ne sont pas des disciples. Ils appartiennent en fait à cette grande partie transitoire de la chrétienté. Ils ne sont pas allés au bout des choses, au bout du déroulement normal de la vie chrétienne ; ils se sont arrêtés en route. Mais ces Éphésiens ne se sont pas arrêtés, ils sont allés au bout et ont franchi cet état transitoire.
Considérons maintenant la troisième chose — le baptême. Car c’était à celui-ci que voulait en venir l’apôtre Paul. Leur réponse : « Mais nous n’avons même pas ouï dire si l’Esprit Saint est », indiquait soit qu’ils ne savaient pas qu’il y avait une telle chose que l’Esprit Saint ; ou bien, qu’ils ne savaient pas que l’Esprit Saint était venu. Mais ce n’est pas le plus important, il est suffisamment clair qu’ils ne savaient rien personnellement de l’Esprit de Dieu. C’est alors que Paul leur dit : « Eh bien dans quel baptême avez-vous été baptisés alors ? » C’est ici qu’est l’épicentre de cet échange entre Paul et ces disciples. « Avez-vous reçu l’Esprit Saint quand vous avez cru ?… En quoi avez-vous donc été baptisés ? » C’est deux choses vont ensemble, l’une des questions est incluse dans l’autre : « De quel baptême donc avez-vous été baptisés ? »
Nous devons alors nous demander : Quelle est donc la signification du baptême en Christ ? Autrement-dit : Pourquoi est-ce que l’Esprit Saint attendait ce témoignage ? La réponse à cette question est l’élément le plus important de la vie chrétienne. C’est ici que nous en venons au « sceau » et à la « constitution » dont il est question dans le titre de ce chapitre. Le baptême n’est pas ces choses, mais allons au-delà du baptême et regardons à sa véritable signification. Qu’est-ce que signifie le baptême en Christ ? Nous devons retourner au tout début des choses pour le savoir. Que s’est-il donc passé dans le jardin, quand l’homme n’a pas cru Dieu ? Lorsque l’homme, à la suggestion de Satan, a désobéi à Dieu ? Il a en fait ouvert la porte de son être, une ouverture dans laquelle Satan s’est immiscé et de cet être Satan ne s’est jamais retiré. Quand l’homme s’est ouvert à Satan, ce dernier a pris possession de l’âme du premier ; il a obtenu un point d’encrage dans le cœur de l’homme. C’est à partir de ce point et depuis ce temps-là, que les forces maléfiques ont accompli l’œuvre de Satan dans l’homme et à travers l’homme.
Ne nous trompons pas à ce sujet : les âmes des hommes et des femmes incrédules sont en alliance avec les forces démoniaques de ce monde. Peut-être en sont-ils conscients ou pas, mais ceci n’enlève rien à cette vérité. Chacun de nous peut témoigner des forces mises en mouvement lorsque nous nous sommes donnés à Christ. Nous nous sommes rendus vite compte que nous n’étions pas aussi libres que nous le pensions, nous n’avions pas la liberté de choisir, que nous pensions avoir. Ceux qui veulent se donner à Christ s’aperçoivent très vite qu’ils sont en fait des esclaves, et à moins de faire appel à un libérateur hors normes, il n’y a point d’échappatoire. Cette ouverture a été faite alors, cet encrage à pris place, cette alliance avec Satan à été scellée et rien ne peut y remédier. L’âme de l’homme non-régénéré est liée à Satan, et les forces du mal y accomplissent toutes ses volontés.
Y a-t-il donc un moyen d’échapper à cet état ? Le seul moyen c’est la mort. C’est la sentence prononcée par Dieu sur l’homme : « Au jour que tu en mangeras, tu mourras certainement », Genèse 2.17 ; « L’âme qui péchera, celle-là mourra », Ézéchiel 18.4. Mais les Écritures déclarent également : « Un est mort pour tous », 2 Corinthiens 5.14. Jésus a pris la place du pécheur et est mort à sa place. En sa mort Il a brisé le lien, Il a mis fin à cette union, Il a « dépouillé les principautés et les autorités », Colossiens 2.15. Il « rendît impuissant celui qui avait le pouvoir de la mort, c’est-à-dire le diable », Hébreux 2.14. Un est mort pour tous. Le baptême est notre témoignage, c’est le double témoignage du croyant. D’une part, dans la mort de Christ, l’homme qui était uni à Satan a été mis de côté et Satan également. D’autre part, dans son union avec Christ dans Sa résurrection, l’Esprit Saint établit une nouvelle relation intérieure. La mort marque le point de non-retour. La résurrection marque la nouvelle union. C’est par cette union du croyant avec Dieu que Christ et son Royaume deviennent effectifs. C’est ainsi que les propos éternels de Dieu sont réalisés — réalisés sur l’unique terrain de cette union rendue effective et opérante par la réception de l’Esprit Saint.