Tout le monde s’en mêle ! Journalistes, psychologues, médecins, enseignants, hommes de lettres, ecclésiastiques « de pointes » pratiquent le bourrage de crâne « tous azimuts », un endoctrinement systématique, convergeant, qui n’est pas sans effet sur notre jeunesse avide de liberté.
Ces beaux parleurs ont du succès.
Leur objectif ?
« Assumer la société », c’est-à-dire instaurer une société permissive, débarrassée de ses tabous et guérie une fois pour toutes de ses intolérables interdits. D’où l’urgence de neutraliser par tous les moyens la famille, l’Eglise, la collectivité, ces milieux réputés contraignants et répressifs. On ne craint pas les mots !
Pour mieux charmer, ces doctes messieurs ont leur vocabulaire, leur style, leurs expressions qui font sérieux. Ils prônent « la libération sexuelle » et prétendent « déculpabiliser la sexualité », laquelle doit s’exprimer sans contrainte. Il faut, proclament-ils, « laisser s’exprimer les revendications du plaisir », légitimes chez tout individu normalement constitué, l’enfant y compris. Donc plus de contrainte. Plus de refoulés sexuels. Liberté totale. Bref, la sexualité au grand jour, à la portée de tous, avec la bénédiction du grand public.
Ces docteurs ont réussi. C’est fait. puisque la société permet. Voyez les kiosques à journaux, les vitrines des « sex-shop » qui se multiplient comme les rats : sur l’avant-scène de leurs étalages pullulent les revues « porno » où le nu s’exhibe sans vergogne. L’homosexualité est prônée. Elle est dans la rue… comme du temps de Sodome.
L’homosexualité ? Mais, dirons nos ecclésiastiques d’avant-garde, c’est loin d’être une déviation ou un péché contre-nature. Non point ! Mais seulement une autre manière d’exprimer sa sexualité. Une sexualité personnalisée, tout simplement. Les vrais coupables, c’est nous – Saint Paul y compris (1) – les pharisiens modernes qui nous permettons de juger sévèrement des innocents « qui assument librement leur sexualité ».
(1) Romains 1.26-27.
Certes, devant tous ces débordements, les pouvoirs publics tentent – l’expression est de Michel Droit – de « tendre un vague cordon sanitaire » (2) par un ensemble de taxes fiscales élevées dont la valeur dissuasive apparaît bien symbolique. L’Etat est complice. En taxant le « porno » il le consacre. Alors, par tous les trous, par tous les égoûts – le cloaque est énorme – se déverse le vice. Il envahit la chaussée. Il a pignon sur rue. Par voie d’affiche, l’homme « fornique » sur la place « comme du temps de Sodome ». La dégradation de notre société s’accélère de jour en jour, à la vitesse grand V. Elle est mûre pour le jugement.
(2) « La coupe est pleine » édit. France Empire Paris 1975.
Hélas ! Ce déferlement a déjà produit ses fruits. De tristes fruits. Certains jeunes chrétiens sont contaminés. On a banni la morale, évacué les principes. On a perdu la notion du bien et du mal. Pire, on approuve l’inconduite. (3)
(3) Romains 1.32.
♦
♦ ♦
Une demoiselle qui approche la trentaine me raconte sa détresse. Sans l’ombre d’une hésitation. Elle m’apprend qu’elle a vécu de longs mois avec un homme marié lequel a promis de l’épouser dès qu’il aurait obtenu son divorce. Or, voilà que « l’infidèle » vient d’annoncer à la jeune fille qu’il rompait avec elle, donc qu’elle ne devait plus espérer le mariage. D’où la déception et la tristesse de mon interlocutrice.
Alors je questionne, un brin ahuri :
— J’espère que vous avez vu non seulement votre erreur mais aussi votre péché devant Dieu. Que vous l’avez confessé !
La réponse de la « délaissée » – une chrétienne qui se dit militante – me coupe le souffle :
— Vu mon péché ? Même pas !
— Alors Mademoiselle, il est grand temps de demander au Seigneur de sainteté qu’il vous ouvre tout grand les yeux sur votre état et vous fasse connaître ce qu’il pense de votre comportement. Vous êtes aveuglée et vivez dans une dangereuse illusion.
♦
♦ ♦
Le lavage de cerveau est tel, l’endoctrinement si efficace que j’on trouve normal, voir souhaitable le mariage à l’essai, le concubinage, les relations sexuelles libres. Il est grand temps de revenir à la loi, d’appeler abomination et péché ce que la Bible appelle abomination et péché. Il est temps aussi de dénoncer les faux-prophètes et les faux docteurs qui ont droit de cité dans l’Eglise. Quoi qu’en pense tel pasteur, la Bible condamne énergiquement la fornication, toute relation en dehors des liens du mariage. Commentant l’exclamation des disciples qui apprenaient de la bouche du Christ le caractère indissoluble du mariage : « Si telle est la condition de l’homme à l’égard de la femme, il n’est pas avantageux de se marier » (4), un ecclésiastique a osé écrire dans un éphéméride de 1975 : « De cet absolu, notre société dite chrétienne a fait un carcan juridique parfois difficile à supporter et qui risque d’entraver la liberté de l’amour authentique. Il me semble que la réaction des disciples est à méditer. Le mariage chrétien n’est pas à la portée de tous. Il ne faut pas l’imposer à tous. Un engagement si fort devrait être plutôt l’aboutissement d’un long cheminement à deux, avec ses échecs et ses recommencements. En attendant d’arriver à cette maturité, il est peut-être préférable que les jeunes gens puissent s’aimer sans se marier et vivre leur amour comme leur foi dans le provisoire. Il en résulterait moins de casse et plus de vérité ».
(4) Matthieu 19.10.
Alors comment ne pas évoquer la parole de l’apôtre : « L’Esprit dit expressément que dans les derniers temps quelques-uns abandonneront la foi pour s’attacher à des esprits séducteurs… par l’hypocrisie de faux docteurs portant la marque de la flétrissure dans leur propre conscience, prescrivant de ne pas se marier (5)… »
(5) 1 Timothée 4.1-3.
Que dire du mariage aujourd’hui ? Il est devenu pour beaucoup une « survivance archaïque » en passe de disparaître, une concession faite à une société contraignante parce que vieux-jeu. Un sondage qui date de fin 1975 nous apprend que 52 à 56 % des jeunes considèrent le mariage comme inutile. C’est « une simple formalité juridique » à laquelle on veut bien se soumettre pour apaiser les parents et ne pas choquer le milieu « rétro ». D’ailleurs, un peu partout on se félicite de voir la jeunesse moderne prendre conscience « de l’aspect contraignant du mariage tel qu’il est pratiqué dans nos pays ». Il va sans dire que nombre de plumes pensantes se sont employées à rendre cette jeunesse majeure sur ce point !
D’après le même sondage, 70 % des jeunes interrogés (de 17 à 23 ans) considèrent l’entente sexuelle comme essentielle à la solidité du couple. D’où l’importance du mariage à l’essai.
Et les divorces ? On prétend qu’à Paris un couple sur trois « pratique la cohabitation prénuptiale ». Cette proportion va croissant et s’accélère de jour en jour. Du reste, 40 % des futurs époux envisagent, à quelques mois du mariage, l’éventualité du divorce.
C’est affolant !
Mais en réalité que valent ces chiffres ? Je ne sais ! Ils nous donnent au moins une idée de l’ampleur du mal. L’endoctrinement a si bien joué que la plupart des jeunes ont perdu leur liberté par des théories qui prétendaient la leur apporter. Plus de freins face aux appétits sexuels.
La vraie liberté sexuelle n’est pas de forniquer avec bonne conscience. Elle consiste à maîtriser sa propre sexualité. L’Esprit doit dominer le corps. Tenir tête aux appels de la chair.
Le couple ne sera nullement heureux si l’un des conjoints – l’homme surtout – ignore la tempérance, je veux dire la « maîtrise de soi ». (6) Il n’y a pas de bonheur à attendre là où triomphe l’égoïsme jouisseur. On fait l’amour sans amour. Que vaut l’amour qui se désintéresse de l’autre, de sa joie ? Et quelle garantie ont, pour l’avenir, des fiancés qui n’ont pas su résister à la tentation et rester purs jusqu’au mariage ? Quelle sécurité aura la future épouse si elle sait que son partenaire a eu des relations ailleurs ? Un conseiller conjugal américain s’adressant à une jeune fille harcelée par son fiancé qui réclamait des relations sexuelles lui suggéra de glisser ce mot au jeune homme entreprenant : « Ne sois pas trop pressé mon ami et tu auras le temps de découvrir tout ce qu’il y a en moi. Mais si tu insistes et exiges, je m’apercevrai, moi, qu’en toi il n’y a pas grand chose ».
(6) Tite 2.6.
Le mariage à l’essai est une hypocrisie, un mensonge et un vol. Les partenaires unissent leurs corps provisoirement, sans s’engager, sans envisager la vie à deux, sans être vraiment responsables. Pour le plaisir seulement. On feint d’aimer l’autre alors qu’on n’aime que soi. Non, ce n’est pas l’entente physique qui conduit à l’amour ou préserve l’amour. A l’inverse c’est l’harmonie sexuelle qui est une conquête de l’amour, un fruit de l’amour.
Que dire aux jeunes gens, sinon : Refusez de vous laisser asservir par des doctrines qui viennent tout droit de l’enfer (Paul les appelle des doctrines de démon). (7) Vous devez à votre futur conjoint de rester pur. Et si vous avez failli dans ce domaine, dites-le à Dieu en acceptant son pardon, bien décidé désormais à vivre à Sa gloire par la force que communique le Saint Esprit.
(7) 1 Timothée 4.1.
Et puis, demandons au Seigneur, pour nos communautés, le souffle purificateur d’En-Haut. Refusons toute licence. « Résistons au diable » en rejetant toute pensée impure, toute infidélité. En un mot, refusons l’esclavage de la chair. Je ne veux pas me laisser asservir par mes instincts ; je refuse avec le secours de Dieu de céder à la sensualité et à la convoitise de la chair.