Prologue. — Après un salut à l’Église « qui est en séjour à Corinthe », l’Église de Rome semble s’excuser d’avoir tardé à s’occuper des détestables dissensions qui compromettent le bon renom de cette chrétienté (1.1).
Tableau largement brossé de la grande sainteté de l’Église de Corinthe, très spécialement de l’harmonie qui régnait entre les frères.
Tant de prospérité est en train de sombrer, par suite de la jalousie qui a pénétré dans l’Église avec tous les maux qu’elle traîne à sa suite (ch. 3).
L’idée de jalousie sert de transition, pour entrer dans les développements parénétiques où s’esquisse l’idéal d’une vie chrétienne.
Considérations morales où sans s’astreindre à un ordre très rigoureux, l’auteur aborde comme il le dira au chapitre 62, « la conduite qui convient à notre religion et ce qui contribue le plus efficacement à la vie vertueuse. »
I. — Revue des vertus les plus nécessaires : ch. 4 à 22.
1) Exclure la jalousie qui fait « insurger les hommes de rien contre les hommes en dignité. » (3.3) et dont les suites fatales se montrent dans l’histoire d’Abel et de Caïn (4.1-7), d’Esaü et de Jacob, de Moïse, de Marie et d’Aaron, de Dathan et d’Abiron, de David et de Saül (4.8-13).
Pareillement elle est cause des épreuves souffertes par les « athlètes de notre génération », savoir : Pierre et Paul (ch. 5), une grande foule d’élus, des femmes débiles de corps qui subirent le sort des Danaïdes et des Dircés (ch. 6).
2) La Pénitence. Ceux qui reçoivent cette remontrance et ceux qui la font doivent également se laisser instruire « par la glorieuse et vénérable règle de notre tradition », au sujet de la beauté et de la nécessité de la pénitence. Exemples de Noé, de Jonas, et citations de l’Écriture (ch. 7 et 8).
3) Obéissance, foi, piété, hospitalité. Obéissons à la volonté divine à l’exemple d’Hénoch, de Noé (ch. 9), d’Abraham surtout (ch. 10), pratiquant la piété et l’hospitalité comme Loth (ch. 11) et Rahab (ch. 12).
4) Humilité. Elle est génératrice de paix, de douceur, d’obéissance (ch. 13 et 14) et de sincérité (ch. 15).
L’exemple du Christ, venu avec « d’humbles sentiments », et « blessé par nos péchés » (ch. 16), est soigneusement mis en tête des exemples donnés par les prophètes Élie, Élisée, Ézéchiel, par Abraham, Job, Moïse (ch. 17) et par David (ch. 18). La haute vertu de ces personnages nous invite à les imiter et à revenir en hâte vers la paix « qui nous a été proposée en but dès le commencement » par le père et créateur du monde (ch.19).
Le spectacle de l’harmonie qui régit les cieux, les océans et jusqu’aux entrailles de la terre, est une leçon de concorde et d’union. La conclusion de cette envolée lyrique est qu’il faut vivre d’une manière digne de Dieu, « respectant les chefs, honorant les presbytres, instruisant les jeunes gens dans la crainte de Dieu, dressant les femmes à la vertu » (ch. 20 et 21).
La crainte de Dieu n’a toute sa force que pour ceux qui ont foi en la présence du souverain Juge (ch. 22). C’est la foi en sa venue que l’auteur va s’efforcer de réveiller.
II. — Résurrection que Dieu ménage aux siens : ch. 23 à 30.
Après une précaution oratoire sur la certitude et la promptitude des bienfaits divins (ch. 23), l’auteur s’étend sur Ici promesse de la résurrection : nous en tenons les prémices en Jésus-Christ ; l’espérance que nous en avons se fonde sur des analogies avec les résurrections dans la nature (24.2-5) et s’entretient spécialement par le prodige du phénix d’Arabie renaissant de ses cendres (ch. 25) et par l’enseignement formel de l’Écriture
Cet enseignement ne peut nous égarer. Dieu est fidèle à ses promesses, il a la puissance pour les exécuter (ch. 27) ; rien n’échappe à son œil, à sa main, à sa présence universelle (ch. 28). Son omniprésence est une excitation à la sainteté pour ceux qui forment le peuple des bénis, « la portion choisie de Dieu » (ch. 29 et 30).
Cette exhortation sert de transition pour passer à un nouveau développement moral sur les chemins que prend la bénédiction divine et la façon de se l’attirer.
III. — Les voies que suit la bénédiction divine : ch. 31 à 36.
1) C’est par la foi qu’est venue la bénédiction de Dieu sur Abraham, Isaac et Jacob et qu’elle viendra sur nous-mêmes qui « avons été appelés en Jésus-Christ » (ch. 31 et 32).
2) Mais nous y devons joindre la charité et les bonnes œuvres. Comme le Créateur s’applique à l’ouvrage de la création (ch. 33), il faut que nous soyons des ouvriers diligents qui gagnent le salaire ineffable que Dieu leur propose (ch. 34).
Retour sur les vertus nécessaires pour plaire à Dieu ; en cheminant par cette voie nous rencontrons Jésus-Christ qui est notre salut et le rayonnement de la majesté divine. (ch. 35 et 36).
Transition — L’idée de paix et de concorde traverse, comme un leit-motiv tous les développements moraux sur les vertus qui en sont la préparation, la condition nécessaire. Toutefois, l’auteur semble l’avoir un peu perdue de vue, quand le souvenir de Jésus le ramène au sentiment de l’unité souhaitable. Limage s’en offre très vivante dans la discipline des armées romaines sous la conduite de leurs chefs et dans le concert des membres du corps (ch. 37) : c’est de la sorte que l’unité d’âme, le concert d’action doit exister dans le corps mystique « que nous formons en Jésus-Christ » (ch. 38). Ces deux chapitres, terminés en doxologie, servent de transition pour amener la seconde série de développements, où l’auteur serrera davantage son dessein.
Enseignement directement destiné à guérir les divisions des Corinthiens.
I. Dieu auteur de l’ordre dans les fonctions : ch. 39 à 50.
Insigne folie des hommes qui « habitent des maisons d’argile » et qui voudraient s’attribuer quelque force en dehors de Dieu (ch. 39).
Or c’est Dieu qui a prescrit d’accomplir les diverses fonctions avec ordre ordre et en des temps déterminés : grand-prêtre, prêtres, lévites, laïques ont leur rôle propre dans l’Ancien Testament (ch. 40 et 41).
Jésus a été envoyé par Dieu. A son tour il a envoyé des apôtres qui ont établi des évêques et des diacres (ch. 42). Une famille avait été investie du sacerdoce par les soins de Moïse pour prévenir les rivalités (ch. 43). De même les apôtres prévoyant des querelles au sujet de la dignité de l’épiscopat ont institué des ministres qui à leur tour se sont donné des successeurs dans leur ministère (44.1-3). C’est une faute de chasser de l’épiscopat ceux qui ont présenté correctement les offrandes et de leurs places des presbytres recommandables. Se séparer d’eux, c’est « écarteler les membres du Christ » au lieu de s’attacher aux saints (44.4 à 46).
Saint Paul n’a-t-il pas dû réprimer déjà les partis à Corinthe ? ils étaient pourtant excusables en comparaison du schisme actuel qui fait blasphémer Dieu (47) ; il importe de travailler à supprimer les divisions (ch. 48) afin de vivre dans la charité dont la perfection est au-dessus de tout éloge (ch. 49 et 50).
II. — Conduite à suivre par les auteurs du schisme : ch. 51 à 58.
1) Qu’ils fassent pénitence, par l’exomologèse de leur péché, et ils obtiendront leur pardon (ch. 51 et 52).
2) Moïse a intercédé et s’est offert pour son peuple coupable (ch. 53) ; comment les instigateurs de la sédition hésiteraient-ils à s’exiler pour ramener l’accord de la communauté et des presbytres (ch. 54), quand des rois, des chefs, des femmes telles que Judith et Esther, se sont sacrifiés pour leur peuple (ch. 55) !
3) Il reste à prier pour que les coupables acceptent la réprimande ou correction fraternelle et se convertissent : ch. 56.
Exhortation directe et pressante adressée aux auteurs de la discorde pour les amener à se soumettre aux presbytres, à se tenir à leur place dans le troupeau du Christ
A la fin de la seconde partie, après avoir menacé les obstinés d’un risque grave (59.1-2), l’auteur supplie Dieu « de conserver intact le nombre compté des élus ». Il épanche sa prière dans une improvisation lyrique où alternent les louanges du « Dieu, seul Très-Haut dans les cieux, admirable dans sa force et sa majesté », et les supplications ardentes pour obtenir sa protection, ses grâces, la paix et la concorde, notamment pour les princes à qui il a donné le pouvoir souverain par sa puissance (59.3 à 61).
Conclusion : Le résumé de la lettre montre clairement que l’auteur a conscience d’avoir traité en réalité des devoirs de la vie convenable à des saints (ch. 62) ; mais il ne perd pas de vue la paix qu’il cherche à ramener parmi les Corinthiens (ch. 63). Il rappelle en un souhait les dons spirituels qu’il demande à Dieu (ch. 64), fait mention nominale des trois députés porteurs de son épître et termine par une doxologie semblable à celles qu’il a semées au cours de toute la lettre (ch. 65).
Prologue (ch. 1 à 3). — L’occasion de cette lettre est un schisme dans l’Église de Corinthe, jadis d’un renom si glorieux.
Considérations morales pour préparer indirectement le retour de la paix.
I. Les vertus nécessaires à la paix et à la concorde :
- Bannir la jalousie (ch. 4 à 6).
- Faire pénitence (ch. 7 et 8).
- Pratiquer l’obéissance, la foi, la piété, l’hospitalité (ch. 9 à 12).
- Humilité génératrice de paix et de douceur (ch. 13 à 15), à l’exemple du Christ (ch. 16) et des Saints (ch. 17 à 19).
Transport d’admiration en présence de l’ordre qui règne dans l’univers et leçon d’harmonie et de paix qui en découle ; (ch. 20 à 22).
II. La résurrection que Dieu ménage aux siens ; confiance dans ses promesses, excitation à la sainteté (ch. 23 à 30).
III. Les voies que suivent les bénédictions de Dieu pour parvenir aux hommes : foi, charité, œuvres bonnes, Jésus-Christ (ch. 31 à 36).
Transition. — Avec Jésus-Christ nous formons un corps où doit régner l’unité (ch. 37 et 38).
Enseignement directement destiné à remédier aux divisions des Corinthiens.
I. C’est Dieu qui a voulu l’ordre dans les fonctions de l’Ancienne et de la Nouvelle Loi. Il faut donc respecter l’ordre établi de Dieu par Jésus-Christ et ses apôtres (ch. 39 à 50).
II. Conduite à tenir par les instigateurs du schisme : conversion et au besoin exil volontaire pour se sacrifier au bien commun (ch. 51 à 58). Improvisation lyrique : Prière (ch. 59 à 61).
Conclusion :
- Résumé de la lettre, ch. 62 et 63.
- Souhait de paix, ch. 64.
- Envoi de députés qui remettront I’épître à destination, ch. 65.