Si beaucoup d’âmes vivent sans Dieu dans le monde et ignorent le retour de son Fils, d’autres, au contraire, professent connaître Dieu et croient à l’avènement du Seigneur.
C’est à cette dernière classe de personnes que nous nous sentons pressé d’apporter un message. Tout en nous déchargeant de cette mission, nous supplions le Seigneur de sonder sans cesse notre propre cœur par Sa parole vivante et efficace, plus pénétrante qu’une épée à deux tranchants, de peur qu’après avoir prêché à d’autres, nous ne soyons nous-mêmes réprouvés, 1 Corinthiens 9.27.
Nous qui connaissons les vérités concernant la venue du Seigneur, nous qui chantons les cantiques de son retour, L’attendons-nous vraiment?
Jésus Lui-même a enseigné qu’Il reviendrait à l’heure où ses disciples n’y penseraient pas. Même le serviteur fidèle et prudent sera pris à l’improviste, mais il sera trouvé faisant son devoir, Luc 12.36-37.
Puisque nous savons ces choses, vivons-nous la minute présente comme si le Christ revenait aujourd’hui? Notre vie tout entière est-elle ouverte à Dieu? Si nous savions avec certitude que le Christ revient ce soir, aurions-nous besoin de changer quelque chose dans notre vie, de modifier le plan de notre journée, d’abandonner certains rendez-vous, de renoncer à telle affaire lucrative mais peu honnête? Si oui, alors ce n’est pas vrai que nous L’attendons.
L’imminence du retour du Christ ne doit pas limiter notre activité. L’ordre formel du Seigneur demeure: "Trafiquez jusqu’à ce que je vienne", Luc 19.13. Mais il y a trafic et trafic! Si la venue du Seigneur n’est pour nous qu’une vérité théorique sans puissance pratique sur notre vie, une terrible surprise peut nous être réservée. Celui qui attend vraiment le Christ, vit déjà avec Lui, faisant toutes choses de cœur comme pour le Seigneur. Conduit par son Esprit, il cherche à accomplir chaque jour les choses qui Lui sont agréables. Connaissant la puissance de la piété qui fait renoncer entièrement aux choses qui se font en secret, il a revêtu la vie nouvelle qui est en Jésus-Christ le Seigneur et passe l’heure présente tel qu’il désire être trouvé à Sa venue.
Si aujourd’hui notre vie n’est pas en ordre avec Dieu, pouvons-nous penser plus longtemps que le Seigneur mette le sceau de son approbation sur une existence qui le déshonore? N’est-ce pas après avoir reçu le témoignage d’avoir plu à Dieu qu’Énoch fut enlevé par Dieu? Heb 11.5.
Ne savons-nous pas que l’œuvre de chacun sera manifestée et éprouvée par le feu? Si cette œuvre subsiste, il recevra une récompense, dit la Parole, mais si elle est consumée, il perdra sa récompense; lui pourtant sera sauvé, mais au travers du feu, 1 Corinthiens 3.12-15. Serions-nous insensibles à un tel avertissement?
Professant croire aux vérités du christianisme, nous avons toujours pensé que notre enlèvement dans la gloire allait de soi. Cela va tellement de soi pour certains chrétiens, qu’il leur est devenu assez indifférent de vivre vraiment ici-bas comme le Christ a vécu. Leur enlèvement à la venue du Seigneur leur paraît si naturel, si incontestable, que toute pensée ou parole capables d’ébranler leur trop facile assurance, est immédiatement taxée par eux de fausse doctrine ou d’erreur dangereuse. Ainsi, les vérités de la Parole qui pourraient encore jeter dans leur cœur quelque doute salutaire, ne troublent plus leur conscience assoupie. Puisqu’ils sont sauvés, puisqu’ils se croient les brebis du Seigneur, dont le Christ a dit que "nul ne les ravirait de sa main", ils se persuadent aisément que les paroles du même Christ adressées aux tièdes de Laodicée ne les concernent pas. "Comment pourrions-nous être vomis de sa bouche, disent-ils, puisque nous appartenons au Christ?" Mais qui leur a dit qu’ils lui appartiennent véritablement? Le Saint-Esprit rend-il chaque jour dans leur cœur, témoignage à leur esprit qu’ils sont enfants de Dieu?
Nous qui avons fait de l’assurance du salut une certitude mathématique, nous qui croyons être sauvés comme deux fois deux font quatre, rappelons-nous quelques paroles aptes à nous faire réfléchir:
"Ce ne sont pas tous ceux qui me disent: Seigneur, Seigneur, qui entreront dans le royaume des cieux; MAIS CELUI QUI FAIT LA VOLONTÉ DU PÈRE QUI EST DANS LES CIEUX. Plusieurs me diront en ce jour-là: Seigneur, Seigneur n’avons-nous pas prophétisé en ton nom, et n’avons-nous pas fait beaucoup de miracles en ton nom? Et alors je leur déclarerai: JE NE VOUS AI JAMAIS CONNUS; retirez-vous de moi, vous qui pratiquez l’iniquité", Matthieu 7.21-23.
Et encore:
"Vous faites des injustices et vous faites tort, et cela à vos frères. Ne savez-vous pas que les injustes n’hériteront point du royaume de Dieu? NE VOUS Y TROMPEZ PAS; ni fornicateurs, ni idolâtres, ni adultères, ni efféminés, ni ceux qui abusent d’eux-mêmes avec des hommes, ni voleurs, ni avares, ni ivrognes, ni outrageux, ni ravisseurs, n’hériteront du royaume de Dieu"! 1 Corinthiens 6.8-10.
Et encore:
"Les œuvres de la chair sont manifestes, lesquelles sont: la fornication, l’impureté, l’impudicité, l’idolâtrie, les colères, les intrigues, les divisions, les sectes, les envies, les meurtres, les ivrogneries, les orgies et les choses semblables à celles-là, au sujet desquelles je vous déclare d’avance, comme aussi je l’ai déjà dit, que ceux qui commettent de telles choses n’hériteront pas du royaume de Dieu", Galates 5.19-21.
Ailleurs, Jésus disait encore:
"Luttez pour entrer par la porte étroite; car beaucoup, je vous le dis, chercheront à entrer et ne le pourront pas. Dès que le maître de la maison se sera levé, et aura fermé la porte, et que vous vous serez mis à vous tenir dehors et à heurter à la porte, en disant: "Seigneur, ouvre-nous"! Et que répondant, il vous dira: "Je ne vous connais pas ni ne sais d’où vous êtes"; alors vous vous mettrez à dire: "Nous avons mangé et bu en ta présence, et tu as enseigné dans nos rues". Et il dira: "Je vous dis, je ne vous connais pas, ni ne sais d’où vous êtes; retirez-vous de moi, vous tous, ouvriers d’iniquité", Luc 13.24-27.
On ne se moque pas de Dieu. On ne peut prendre du christianisme ce qui nous plaît tout en ignorant volontairement, ou en rejetant l’absolu de la vie chrétienne. L’Écriture nous montre que la part terrible de tous les timides, de tous les meurtriers, de tous les incrédules, de tous les abominables, de tous les impudiques, de tous les enchanteurs, de tous les idolâtres et de tous les menteurs, sera dans l’étang de feu et de soufre, qui est la seconde mort, Apocalypse 21.8.
Ces passages et bien d’autres encore prouvent, sans équivoque, qu’à la venue du Christ un grand triage s’opérera. Pour que ce jour ne nous surprenne pas, et que nous ne nous trouvions pas semblables aux vierges folles, après avoir cru être du nombre des prudentes, ne voulons-nous pas prendre la Parole au sérieux et examiner vraiment si nous sommes dans la foi?
Ce ne sont pas les gens du monde qui disent: "Seigneur, Seigneur"! Le monde ne prie pas.
Ce ne sont pas les théologiens libéraux et rationalistes qui emploient le nom de Jésus pour faire des miracles et chasser des démons, puisqu’ils ne croient pas au miracle, pas plus qu’au diable et aux démons.
Qui sont-ils donc alors, ces gens qui disent souvent Seigneur, Seigneur, qui se servent du Nom de Jésus, qui écoutent son enseignement et qui mangent et boivent en sa présence?
Quelques milieux évangéliques ont cru pouvoir les trouver partout ailleurs que dans leur propre communauté, au sein de tout ce qu’ils appellent: "La profession chrétienne sans la vie", mal funeste dont ils se croient totalement préservés.
Mais cette profession chrétienne sans vie dit-elle vraiment: "Seigneur, Seigneur"? Cultive-t-elle les réunions de prières où l’on invoque ce Nom? Se réunit-elle souvent pour manger et boire en sa présence?
N’est-ce pas plutôt parmi les milieux évangéliques qu’il faut trouver beaucoup de ceux dont le Seigneur parle? N’est-ce pas encore dans leur sein qu’on rencontre plusieurs âmes connaissant la doctrine du Seigneur, invoquant souvent son Nom, mais sans accomplir sa volonté et sans manifester que le Christ est pratiquement le Seigneur de leur vie? Enfin, n’est-ce pas encore parmi ces groupements que subsiste une certaine foi au miracle et que dimanche après dimanche on mange et boit en sa présence, dans le repas de la sainte Cène?
Pourquoi vouloir plus longtemps détourner l’épée de nos cœurs? Pourquoi refuser obstinément le collyre que Jésus offre pour oindre nos yeux afin que nous ne restions pas aveugles et conducteurs d’aveugles? Pourquoi dire: "L’épître à Laodicée ne nous concerne pas", avant d’avoir laissé le Christ nous poser ces questions personnelles et précises:
Es-tu froid?... Es-tu bouillant?... Es-tu tiède?...
Nous sommes maintenant devant Lui. Il sait tout de nous et connaît notre cœur. Tandis que son regard lit jusqu’au tréfonds de notre âme, Il nous répète ces cinq mots: "Es-tu froid pour moi"...? Si, loyalement, tout en reconnaissant notre misère, notre peu de zèle, nous pouvons répondre comme Pierre, conscient d’avoir renié son Maître: "Seigneur, tu connais toutes choses, tu sais que je t’aime, que je t’aime malgré tout! Non; je ne suis pas froid pour toi, froid n’est pas le mot", alors le Seigneur nous dira avec le même regard d’amour intense qui bouleverse le cœur: "Puisque tu n’es pas froid, es-tu donc bouillant pour moi"? Et soudain, nous révélant par sa croix l’étendue de son amour pour nous, Il nous fera saisir la mesure de notre amour pour Lui, la manière dont jusqu’ici nous avons répondu à son amour. Il placera devant nos yeux la vie de quelques serviteurs bouillants; d’un Pierre restauré, d’un Saul de Tarse converti et de plusieurs chrétiens de tous les âges dont le cœur fut dévoré par une vive flamme d’amour pour leur Seigneur bien-aimé, et qui purent dire en vérité avec saint Paul: "Pour moi, vivre, c’est le Christ"! Si en face du Christ et de cette nuée de témoins, nous ne pouvons que nous effondrer et confesser dans les larmes: "Non! Seigneur, je ne suis pas bouillant pour toi! Jusqu’ici j’ai dit te connaître, mais je ne t’ai pas vraiment aimé", alors le Christ, toujours là devant nous, ne pourra qu’inévitablement nous dire: "Si tu n’es ni froid, ni bouillant, serais-tu donc tiède pour moi"? Apocalypse 3.13-20.
Tiède!... Ni froid, ni bouillant, tiède, ce mot terrible dans ses conséquences, n’est-il pas pourtant celui qui caractérise peut-être le mieux notre état spirituel?
Pourquoi s’obstiner à nier l’évidence et courir, tout en chantant un cantique, vers le terrible jugement qui atteindra les tièdes? Car ce qui compte, dans cette question, ce n’est pas de se croire sauvé, mais de voir si réellement nous ne sommes pas des tièdes! Ne puis-je pas m’abuser sur mon propre état, et la Parole de Dieu n’est-elle pas là, justement pour me préserver de toute illusion et me donner une assurance qui ne soit pas une certitude trompeuse?
Nous savons parfaitement bien qu’un croyant véritable ne peut pas perdre son salut, mais nous n’ignorons pas non plus que le diable fait tous ses efforts pour mettre les âmes dans une fausse position, les gagner à une foi qui n’est pas la vraie foi, les amener à se croire converties quand elles ne le sont pas du tout.
C’est pourquoi il est nécessaire d’être bien au clair sur cette question capitale de laquelle dépendent notre comportement ici-bas et notre sort éternel.
Le témoignage de Dieu est simple. Il veut que tous ceux qui croient au Nom du Fils de Dieu sachent qu’ils ont la vie éternelle, 1 Jean 5.13, Son désir est que tous puissent dire avec l’apôtre Paul:
"Ayant donc été justifiés sur le principe de la foi, nous avons la paix avec Dieu par notre Seigneur Jésus-Christ", Romains 5.1. Et encore: "Il n’y a donc maintenant aucune condamnation pour ceux qui sont en Jésus-Christ... Je suis assuré que ni la mort, ni la vie, ni les anges, ni les dominations, ni les choses présentes, ni les choses à venir, ni les puissances, ni les cimes, ni les abîmes, ni aucune créature, rien ne pourra nous séparer de l’amour que Dieu nous a témoigné en Jésus-Christ notre Seigneur", Romains 8.1,38,39.
D’une façon évidente, l’ensemble des Écritures nous montre que l’assurance du salut ne repose pas sur nous-mêmes. Ni le zèle, ni la ferveur, ni la piété, ni la connaissance, ni les œuvres, ni le degré de sanctification auquel un homme peut se croire parvenu, ne saurait lui procurer l’assurance de son salut. Les appréciations humaines ont une valeur très relative et ne peuvent conduire, dans ce domaine, qu’à la présomption ou au désespoir.
L’assurance du salut a sa base en dehors de nous-mêmes. Elle se fonde sur l’œuvre accomplie par un Autre, sur l’œuvre parfaite du Christ à la croix du Calvaire. Là, s’étant chargé de nos fautes, le Fils unique de Dieu donna sa vie pour le salut des pécheurs. Pour la rédemption des coupables, tout fut accompli à la croix. Les droits d’un Dieu juste et saint furent pleinement satisfaits, en sorte que quiconque croit en Jésus-Christ et se confie dans les mérites de son œuvre, sait avec une pleine certitude qu’il est sauvé à jamais, Jean 10.7-28.
Le salut que Dieu accorde aux pécheurs est donc un salut par grâce. Il ne vient ni de nous, ni de nos œuvres, Eph 2.8. Cependant, pour que ce don gratuit de Dieu offert à tous, Tite 2.11, devienne notre partage, pour que les glorieux résultats de l’œuvre parfaite du Christ nous soient appliqués, il faut que, par une foi vivante, nous acceptions et nous approprions ce don merveilleux, ce si grand salut. Or, cette vie éternelle qui nous est présentée n’est pas une chose ou une doctrine, mais une personne, le Christ Lui-même qui veut entrer et vivre à jamais dans notre cœur. Alors, seulement, nous devenons l’enfant de Dieu, Jean 1.12, la brebis de Jésus que nul ne pourra ravir de Sa main, ni de la main de Son Père.
Or, il y a foi et foi. Jacques nous parle, dans son épître, d’une foi sans œuvres qui est morte, Jacques 2.14-26. Cette foi morte ne saurait sauver. La foi qui sauve ne peut pas être une simple adhésion intellectuelle aux vérités du christianisme. En conséquence, nous pourrions donc très bien nous trouver dans la situation d’un homme qui, élevé dès son enfance dans les vérités chrétiennes, les a assimilées, possède un credo orthodoxe sur la justification par la foi, la résurrection des morts et le jugement éternel, et qui, pourtant, n’a pas le Christ, le Christ vivant, dans son cœur.
Comment saurons-nous si notre foi est celle qui sauve?
Comment être assuré que la vie éternelle est en nous?
La foi qui sauve produit des œuvres, comme la loi de toute vie est de porter du fruit. Jésus disait Lui-même: "Vous les reconnaîtrez à leur fruit", Matthieu 7.20. De quel fruit s’agit-il? Sans contredit, du fruit de l’Esprit que saint Paul décrit comme étant "l’amour, la joie, la paix, la patience, la bonté, la bienveillance, la fidélité, la douceur et la maîtrise de soi", Galates 5.22, cet ensemble de toutes les grâces qui donnent au croyant une personnalité attrayante dans laquelle le monde reconnaît Christ.
Selon les déclarations de l’apôtre Pierre, celui qui a Dieu pour Père a reçu de sa divine puissance "tout ce qui contribue à la vie et à la piété, au moyen de la connaissance de Celui qui nous a appelés, par sa propre gloire et par la vertu, lesquelles nous assurent de sa part les plus grandes et plus précieuses promesses, afin que par elles nous devenions participants de la nature divine, en fuyant la corruption qui existe dans le monde par la convoitise"... 2 Pierre 1.3-4. Le croyant se trouve donc en communion avec le Père et avec son Fils Jésus-Christ. Ses désirs, ses aspirations, sa joie parfaite se trouvent en Lui. Dès lors, il s’efforce de joindre à sa foi, la vertu; et à la vertu, la connaissance et à la connaissance, la tempérance; et à la tempérance, la piété; et à la piété l’affection fraternelle; et à l’affection fraternelle, l’amour, 2 Pierre 1.5-8. Ainsi, celui qui est devenu l’enfant de Dieu, manifeste sa relation avec son Père par une marche dans la lumière, comme Dieu est lui-même dans la lumière, 1 Jean 1.5-7. Dans un tel chemin nous nous trouvons non seulement en communion avec Dieu, mais aussi avec tous ceux avec lesquels Dieu se trouve en communion et qui sont nos frères. "Nous savons, dit saint Jean, que nous sommes passés de la mort à la vie, parce que nous aimons les frères", 1 Jean 3.14.
La Parole de Dieu est claire. Si Dieu ne veut pas que les croyants soient dans le doute et dans la crainte, Il ne veut pas non plus que les hommes s’illusionnent dangereusement sur la réalité de leur foi. Toute la première épître de Jean témoigne de ce double souci.
Comment pouvons-nous prétendre avoir communion avec Dieu tout en marchant dans les ténèbres? Nous sommes menteurs et ne pratiquons pas la vérité. Or, la part des menteurs est dans l’étang de feu, Apocalypse 21.8.
Comment pouvons-nous dire: "Je le connais", alors que nous ne gardons pas ses commandements? A nouveau nous sommes menteurs et la vérité n’est pas en nous; or, la part des menteurs est dans l’étang de feu.
Comment pouvons-nous proclamer: "J’aime Dieu", tandis que notre cœur est rempli de haine contre notre frère? Encore une fois nous sommes menteurs et ce mensonge nous conduit vers l’étang de feu. Car si nous n’aimons pas notre frère que nous voyons, comment pouvons-nous aimer Dieu que nous ne voyons pas? 1 Jean 4.20.
Comment pouvons-nous affirmer marcher selon l’Esprit tout en vivant selon la chair, tout en accomplissant les œuvres de la nature humaine? Galates 5.16. Ne serons-nous pas trouvés de faux témoins de Dieu et notre fin ne sera-t-elle pas avec tous les lâches, les timides, qui peupleront l’étang de feu?
En revanche, si nous marchons dans la lumière, comme Dieu est dans la lumière, gardant ses commandements, aimant nos frères, pratiquant la justice, le Saint-Esprit habitant en nous nous délivre de toute crainte, rendant lui-même témoignage à notre esprit que nous sommes enfants de Dieu. Le Saint-Esprit ne peut rendre ce témoignage qu’en ceux qui sont conduits par Lui. Ceux-là sont fils de Dieu, Romains 8.14-16.
Est-ce à dire que ces croyants sont exempts de toute faute, déjà parvenus à la perfection? Loin de là! Car s’il est vrai qu’ils tendent, qu’ils avancent vers la perfection, Philippiens 3.12-14, ils savent bien qu’ils bronchent encore tous à plusieurs égards, Jacques 3.2. S’ils disaient qu’ils n’ont point péché, à quoi servirait donc le sang du Christ qui purifie de tout péché ceux qui marchent dans la lumière? 1 Jean 1.7.
Combien la marche dans la lumière fait apprécier à l’âme le sang de Christ. Car, marcher dans la lumière, c’est vivre et avancer dans la pleine manifestation de tout ce que Dieu est, dans la clarté de ce Dieu saint, juste et pur que Christ nous a révélé ici-bas. Cette marche dans la lumière du Dieu saint nous dévoile les abîmes de notre misère, la souillure, le mensonge et l’orgueil de nos cœurs incurables. Sans l’aspersion du sang précieux du Christ auquel il peut sans cesse regarder, cette marche dans la lumière conduirait le croyant au désespoir! Mais grâces soient rendues à Dieu! Plus la nature mauvaise du fidèle lui est révélée, plus il se trouve en accord avec Dieu qui a porté sur elle un verdict de condamnation et de mort.
Un véritable enfant de Dieu peut donc avoir encore une pensée d’orgueil, de jalousie, d’inimitié, d’impureté dans son cœur. Mais, ayant une nouvelle nature, n’étant plus débiteur à la chair pour vivre selon la chair, Romains 8.12, il porte sur de telles pensées le jugement du Dieu saint, c’est-à-dire la mort de Jésus que le sang lui rappelle, 2 Corinthiens 4.10. Marcher dans la lumière, c’est marcher dans un chemin où tout péché rendu manifeste n’est plus toléré, mais constamment jugé, ce qui permet ainsi une communion non interrompue avec Dieu et la manifestation du fruit de l’Esprit, la vie en abondance, la réelle liberté que promettait Jésus.
Toutefois, il se peut qu’un vrai croyant se relâche dans cette marche en avant qu’est la vie chrétienne. Il vit dans un monde hostile, où toutes sortes de convoitises règnent et sollicitent sans cesse sa vieille nature que sa foi tient pour morte, mais qui, elle, n’accepte pas de mourir. Si les actions grossières du corps paraissent être définitivement dans la mort, la convoitise se fera plus subtile. Par de toutes petites choses tolérées dans nos vies, par l’abus des choses légitimes, elle prendra pied peu à peu dans nos cœurs, et, pour un instant où nos yeux auront perdu le Seigneur de vue, la chute deviendra inévitable.
Que se passe-t-il alors? Le péché ayant brisé la communion avec Dieu, le Saint-Esprit étant contristé et ne pouvant plus rendre son vivant témoignage en nous, une souffrance profonde s’installe dans nos cœurs. L’âme qui a vraiment joui de la communion avec Dieu ne peut plus s’en passer. Loin de Lui, elle est si malheureuse qu’il lui sera totalement impossible de rester bien longtemps dans la voie ténébreuse du péché, Psaume 32. Par les soins du bon Berger qui l’a sauvée, elle sera ramenée de son égarement, et trouvera dans l’humiliation, la confession et l’abandon de sa faute, le pardon du Dieu saint et la joie du salut, Psaume 51; 1 Jean 1.9. Elle apprendra alors que sa seule sauvegarde consiste à fixer sans cesse ses yeux sur Jésus, Heb 12.1-2, car, comme l’a dit quelqu’un: "On ne peut regarder dans les yeux de Jésus et pécher"!
Si donc il est possible qu’un chrétien pèche, se relâche, tombe dans le sommeil spirituel et la tiédeur, ce qui est inconcevable, s’il est un véritable enfant de Dieu, c’est qu’il vive et demeure dans un tel état! 1 Jean 3.4.
Si trop souvent, hélas, il arrive au chrétien d’avoir une pensée d’orgueil, de jalousie, d’animosité ou d’avarice — ce qui est impossible à l’homme vraiment régénéré, c’est d’être encore un orgueilleux, un jaloux, un colérique, un être se plaisant dans les inimitiés et les querelles, un injuste, un impudique, un avare. Autrefois, il pouvait être tel. Mais s’il a réellement rencontré le Christ, il a été lavé, sanctifié, justifié au nom du Seigneur Jésus-Christ et par l’Esprit de notre Dieu, 1 Corinthiens 6.9-11. Étant en Christ, il est une nouvelle création, les choses vieilles sont passées et toutes choses sont faites nouvelles, 2 Corinthiens 5.17.
"NE VOUS Y TROMPEZ PAS"! Combien solennelles sont ces paroles que l’Écriture adresse à tous ceux qui, tout en se disant chrétiens, croient pouvoir tolérer dans leur vie, non pas tellement des péchés grossiers, mais le mensonge et toutes ses sœurs: la calomnie, la médisance, les exagérations; un esprit de querelle, d’envie, d’inimitié, de jalousie, d’avarice, ou des choses semblables à celles-là, Galates 5.19-21.
On pourrait donc se tromper! Et pour qu’on ne s’abuse pas, que tous soient avertis, la Parole déclare sans fard que l’héritage du royaume de Dieu sera refusé à de telles gens.
Et ce n’est pas le rappel véhément de leurs pratiques, de leurs formes et de leur zèle religieux qui pourra leur ouvrir la porte désormais fermée. "Je ne vous ai jamais connus", Matthieu 7.23, leur dira Jésus! Ils n’étaient pas "les siens", car les siens, Il les connaît, Jean 10.14. Ils n’avaient jamais été les siens! Il ne s’agit donc pas de croyants qui auraient perdu leur salut, mais bien de personnes qui se crurent chrétiennes sans avoir jamais passé par la nouvelle naissance, par la conversion qui n’est pas une simple formule théologique, mais la manifestation extérieure d’une vie transformée intérieurement. Souvenons-nous toujours que "le juste vivra de foi", Romains 1.17, et que l’assurance du salut ne nous est pas donnée dans un état statique, ni même dans une expérience passée, mais dans une marche en avant, dans cette course vers le but, dans cette poursuite qui a pour objet le prix de l’appel céleste de Dieu dans le Christ Jésus, Philippiens 3.14.
Posséder la vie éternelle, ce n’est pas se souvenir du jour de sa conversion, mais c’est connaître Dieu aujourd’hui et vivre en relation constante avec Lui en Jésus-Christ, Jean 17.3.