Il y a dans le Nouveau Testament trois impératifs qui concernent le commencement, le développement et l’aboutissement de la vie de l’enfant de Dieu.
Quand notre Seigneur expose à Nicodème la doctrine de la nouvelle naissance, et voit la surprise de ce docteur en Israël, Il lui dit : « Ne t’étonne pas que Je t’aie dit : Il faut que vous naissiez de nouveau » (Jean 3.7). Cela signifie que, sans la nouvelle naissance, il est impossible d’entrer dans le royaume de Dieu, ni d’avoir aucune connaissance spirituelle des choses de Dieu.
A la nouvelle naissance, Dieu communique au croyant la nature divine par le Saint-Esprit (2 Pierre 1.4). Cette nouvelle nature crée en lui des pensées, des désirs, des élans divins dont le principal est la prière. Quand l’enfant de Dieu grandit normalement, la nature divine engendrée par le Saint-Esprit croît et s’affirme en lui, dans toutes les directions, à l’exclusion cependant de son ancienne nature déchue qui, elle, est crucifiée avec Christ. Ainsi la vie de prière commence, grandit et s’épanouit comme la lumière du jour.
Ceci nous conduit au deuxième impératif, que nous lisons dans l’Epître aux Hébreux (Hébreux 11.6) : « Or, sans la foi, il est impossible de Lui être agréable ; car il faut que celui qui s’approche de Dieu, croie que Dieu existe, et qu’il est le Rémunérateur de ceux qui Le cherchent ». C’est un texte sur lequel nous reviendrons pour expliquer la double obligation à laquelle le chrétien ne peut se soustraire, s’il veut croître dans la grâce et la connaissance du Seigneur Jésus, et éviter cette paralysie infantile dont l’Eglise, restée à l’état d’enfance, est atteinte. Il s’agit ici de la foi, engendrée par la Parole divine (Romains 10.17), et qui demeure ferme comme voyant Celui qui est invisible. Elle « prend Dieu au mot » et voit s’accomplir Ses promesses dans la lutte contre les puissances des ténèbres, devant la résistance de Satan et les difficultés de la vie.
« Car il nous faut tous comparaître devant le tribunal de Christ, afin que chacun reçoive selon le bien ou le mal qu’il aura fait, étant dans son corps » (2 Corinthiens 5.10).
C’est devant le tribunal de Christ (1 Corinthiens 3.10-15), que l’enfant de Dieu verra sa vie et sa profession éprouvées par le feu. Il aura à rendre compte, entre autre, de sa vie de prière, de l’emploi qu’il aura fait de ce privilège merveilleux qui lui a été donné par le Père céleste ; la vie de prière est la pierre de touche de la vie spirituelle du chrétien ici-bas, ne l’oublions pas !
L’origine de la vie de prière est l’acte miraculeux et régénérateur que Dieu accomplit en nous, en nous accordant la rémission des péchés et la vie éternelle par Son Fils Jésus-Christ. Cet acte de la nouvelle naissance ouvre notre esprit aux réalités éternelles et aux valeurs spirituelles considérées à la lumière du tribunal de Christ. C’est dans la mesure où nous en sommes conscients que notre vie de prière s’épanouira ; dans la mesure aussi où nous satisferons aux conditions énoncées par cette déclaration de la Parole : « Or, sans la foi, il est impossible de Lui être agréable ; car il faut que celui qui s’approche de Dieu croie que Dieu existe, et qu’Il est le Rémunérateur de ceux qui Le cherchent » (Hébreux 11.6).
Il y a là deux impératifs qui appartiennent à la même vérité.
C’est là le commencement de toutes choses dans la vie du chrétien. Mais n’oublions pas que le Nouveau Testament (spécialement les Epîtres) a été écrit à l’intention de païens qui adoraient des idoles, et de Juifs dont la religion s’était complètement détournée de la révélation divine de l’Ancien Testament, et pour lesquels le Nom de Dieu n’était plus qu’un vain mot. Il leur fallait donc, comme à nous-mêmes, une révélation du Dieu vivant et véritable (1 Thessaloniciens 1.9-10). Le monde spirituel ne s’ouvre qu’à la foi ; la foi naturelle humaine ne peut y entrer ; seule la foi, née de Dieu, créée et communiquée par la Parole de Dieu (Romains 10.17 ; Ephésiens 1.13 ; Colossiens 1.3-5), le peut. La foi véritable croit que Dieu est ce qu’Il affirme être dans l’Ancien et dans le Nouveau Testament, et cette révélation comprend le mystère de la Trinité.
Dieu Se révèle en Son Fils, notre Sauveur et Seigneur Jésus-Christ. La Bible nous enseigne à ce sujet : a) Son éternelle préexistence de Créateur, tout-puissant et omniscient (Jean 1.1 ; Colossiens 1.12-20). b) Son humiliation volontaire et Son œuvre rédemptrice (Philippiens 2.5-11). c) Sa gloire présente, Son triomphe rédempteur, et Son retour comme Seigneur des seigneurs et Roi des rois (Hébreux 2.9-15 ; 5.7-10 ; Actes 2.32-34 ; Hébreux 1.1-4 ; 9.24 ; Matthieu 24 et 25). La source de la prière est dans ces certitudes. La foi du croyant vit dans la présence de ce Sauveur et reçoit de Lui son inspiration, ses élans et sa puissance.
Le chrétien qui veut être « agréable à Dieu » doit croire cela. Admettre le moindre doute quant à Sa divinité éternelle, Sa toute-puissance et Son omniscience paralyse la foi naissante et obstrue le canal qui relie nos vies à la Sienne. Une certaine crédulité humaine peut exister, mais elle n’a rien à faire avec les valeurs éternelles.
Si Dieu « existe », comme le dit l’Epître aux Hébreux (Hébreux 11.6), toutes choses Lui sont possibles (Luc 1.37 ; Matthieu 19.26) : non seulement les miracles que les écrivains de l’Ancien et du Nouveau Testament ont été inspirés de nous raconter, non seulement Sa future intervention littérale et toute-puissante dans les affaires du monde, mais aussi Sa bonne volonté et Sa parfaite fidélité à l’égard des prières de Ses enfants, qu’Il Se plaît à exaucer dans le temps présent. « Nous avons auprès de Lui cette assurance, que si nous demandons quelque chose selon Sa volonté, Il nous écoute. Et si nous savons qu’Il nous écoute, quelque chose que nous demandions, nous savons que nous possédons la chose que nous Lui avons demandée » (1 Jean 5.14, 15). Dieu est tout ce qu’Il affirme être.
S’il plaît à Dieu d’agréer nos prières selon Sa volonté et Sa puissance, c’est surtout en vertu de Son incarnation et de Son humiliation volontaire. Il a fallu que Dieu soit manifesté en chair pour accomplir notre rédemption parfaite.
Jésus-Christ a souffert dans la chair, afin d’amener Dieu à l’homme et l’homme à Dieu (1 Pierre 3.18). Il est venu pour enlever la séparation, les barrières que le péché et la religion des hommes avaient élevées et élèvent encore entre l’âme humaine et son Dieu (Ephésiens 2.14). Il est venu pour nous adopter comme enfants de Dieu et membres de Sa famille spirituelle (Jean 1.12). Nous sommes héritiers de Dieu et cohéritiers de Christ (Romains 8.17). C’est en cette qualité que « nous nous approchons de Dieu ». Le chrétien qui réalise la grandeur de ce privilège saura faire valoir ses droits spirituels dans la prière.
Jésus-Christ est venu pour poser la base juridique de notre salut, afin que notre communion avec Lui soit fondée sur la parfaite justice et la parfaite grâce de Dieu (Romains 3.25, 26). Il a paru comme un simple Homme, prenant la forme de serviteur ; Il fut non seulement, et jusqu’au sacrifice, le parfait Serviteur des hommes, mais aussi le Fils entièrement soumis à la volonté du Père céleste (Jean 6.38, 39 ; Matthieu 26.39), Se rendant obéissant jusqu’à la mort, même jusqu’à la mort de la croix (Philippiens 2.5-8). A la croix, Il a accompli le parfait sacrifice pour le péché ; Il a remporté le triomphe parfait sur l’ennemi et toutes ses œuvres (Hébreux 2.14), triomphe dont la résurrection est le sceau et la preuve (Romains 4.25 ; Actes 17.31). Jésus-Christ est tout ce qu’Il affirme être. Désormais « toutes les promesses sont Oui ! et Amen ! en Lui ».
« Il faut que celui qui s’approche de Dieu croie » que Jésus-Christ est cela ; alors seulement la prière peut avoir sa signification véritable.
Il est élevé dans le ciel ; nous Le voyons désormais couronné de gloire et d’honneur; toutes choses Lui sont soumises (Hébreux 2.7-9). « Qu’Il illumine les yeux de votre cœur pour que vous sachiez… quelle est envers nous qui croyons l’infinie grandeur de Sa puissance, se manifestant avec efficacité par la vertu de Sa force. Il l’a déployée en Christ, en Le ressuscitant des morts, et en Le faisant asseoir à Sa droite dans les lieux célestes, au-dessus de toute domination, de toute autorité, de toute puissance, de toute dignité, et de tout nom qui se peut nommer, non seulement dans le siècle présent, mais encore dans le siècle à venir. Il a tout mis sous Ses pieds, et Il L’a donné pour Chef suprême à l’Eglise, qui est Son corps, la plénitude de Celui qui remplit tout en tous » (Ephésiens 1.19-23).
En prenant Sa place à la droite de la majesté divine, Jésus-Christ proclame dans les cieux des cieux, dans tout le monde physique et spirituel, jusque dans les profonds abîmes de l’enfer, qu’Il est le Triomphateur de toutes les œuvres et de toutes les intentions de Satan. Il proclame que Dieu Lui a donné un Nom qui est au-dessus de tout autre nom, devant Lequel tout genou doit fléchir, et que toute langue doit confesser, soit présentement comme Sauveur, soit comme Juge quand Il reviendra — mais alors il sera trop tard (Philippiens 2.9-11). Car Celui que les hommes ont méprisé et crucifié reviendra dans les flammes de feu du juste jugement de Dieu et, en dehors de Christ, il n’y aura point de salut (2 Thessaloniciens 1.7-9). Sans cette foi, il est impossible d’être agréable à Dieu. Il faut croire qu’Il est cela et qu’Il agira ainsi. Cette assurance revêt la prière de discernement et d’autorité. Jésus-Christ glorifié est ce qu’Il affirme être. Gloire à Son Nom !
Voilà la source de la consécration de ceux qui prient et de la ferveur de leurs prières. Elles ne sont plus une forme, faite de clichés, de phrases sans vie et sans force. La prière entre dans la communion des souffrances de Christ et goûte par avance quelque chose de la gloire à venir.
Le mot rémunérateur ne se trouve qu’une fois dans le Nouveau Testament. Il signifie donner le prix d’un salaire dû. La prière faite dans le Saint-Esprit est rémunératrice, au sens spirituel et à la mesure divine. La prière selon la volonté de Dieu reçoit toujours sa récompense ; et celui qui prie doit croire que Dieu est ce Rémunérateur.
La Parole ajoute : « de ceux qui Le cherchent ». Le Seigneur dit : « Cherchez et vous trouverez » (Luc 11.9), mais ici le préfixe du verbe chercher, employé dans ce verset de l’Epître aux Hébreux, signifie « hors de ». ll exprime l’idée d’une lutte, d’une recherche patiente, persévérante, pour arracher une réponse « hors de » toute l’opposition, de toutes les difficultés suscitées par l’ennemi.
Lisons le contexte de ce verset pour voir quelles étaient la prière et la foi des patriarches devant les luttes, l’adversité et les assauts du diable. Demeurant fermes, comme voyant Celui qui est invisible, ils ont obtenu la délivrance. Par la foi, ils ont vaincu des royaumes, éteint la puissance du feu. Le monde n’était pas digne de ces héros de la foi, et pourtant, nous est-il dit, Dieu a en vue quelque chose de meilleur pour nous (Hébreux 11.40). C’est ce qu’expriment les paroles de Jésus : « Jusqu’à présent, vous n’avez rien demandé en Mon Nom, demandez et vous recevrez, afin que votre joie soit parfaite » (Jean 16.24).
Avant de considérer cette promesse, n’oublions pas que la prière, cette sorte de prière, est un impératif devant lequel Dieu place chacun de Ses enfants. Il veut affermir leur foi et les former à la ressemblance de Son Fils en les conduisant dans les merveilles et les mystères divins de cette puissance divine. Il désire leur enseigner à toucher le trône même de Dieu, à coopérer avec Lui dans l’accomplissement de Sa bonne volonté pendant le temps de la grâce, comme dans l’accomplissement du jugement, quand Il reviendra.
En aucun temps de l’histoire de l’Eglise, la vraie prière n’a été aussi nécessaire, la situation du monde n’a été aussi tragique, et l’enseignement et les promesses de Dieu n’ont été aussi explicites qu’aujourd’hui.
« Or, sans la foi, il est impossible de Lui être agréable ; car il faut que celui qui s’approche de Dieu croie que Dieu existe et qu’Il est le Rémunérateur de ceux qui Le cherchent ».