En faisant défiler devant nous, puis en examinant attentivement chacune des techniques thérapeutiques en vogue à l’heure actuelle, nous découvrons qu’elles procèdent toutes d’un arrière-plan philosophique et religieux. Il importe donc que nous en ayons connaissance afin de comprendre les principes auxquelles elles sont subordonnées, puis les remèdes, les exercices, les modes de vie, les dé- marches qu’elles proposent.
Elle nous vient de Chine et, depuis plusieurs milliers d’années, se réclame d’une conception de l’univers propre à ce pays. En voici les données principales. L’homme est un microcosme (petit univers), réduction du macrocosme (grand univers dans lequel tourne notre planète). Xi est à l’origine de tout. Ce n’est ni un dieu, au sens qu’a pris ce terme en Occident, ni une Intelligence supérieure comme l’entendait Platon. C’est une ÉNERGIE, une force vitale, capable de se communiquer.
L’homme, microréflexion du cosmos, serait régi par cette énergie universelle cosmique et animé par elle selon deux principes :
Nous ne pouvons pas, ici, rendre compte de tout le processus mais seulement en laisser percevoir certains aspects. Par exemple, à l’élément bois sont associés le printemps, la couleur verte, la planète Jupiter, la colère. A chaque élément correspondent une couleur, des sentiments, une saison, une planète. Leur indépendance est aussi liée à deux lois :
C’est à partir de ces données sommairement exposées que s’explique en partie le système philosophique qui est à la base de toute la culture chinoise mais aussi la pratique médicale dont l’acupuncture n’est qu’un aspect.
En effet, le corps humain étant une réplique de l’univers, le soigner c’est tenir compte des lois qui régissent ce dernier. A l’origine, l’acupuncteur n’était pas nécessairement médecin. En revanche, il fallait qu’il soit sage, astrologue, prêtre, ces trois disciplines étant prépondérantes au service de la médecine. L’implantation d’aiguilles dans le corps d’un patient résultait d’un diagnostic qui décelait le déséquilibre intervenu dans le microcosme et y remédiait par une action en harmonie avec le macrocosme.
Un dernier détail est ici important à relever : d’une part, l’équilibre entre le yin et le yang et, d’autre part, l’équilibre entre les cinq éléments contribuent à la santé spirituelle et physique de l’homme, et, parallèlement, à une progression de l’univers lui-même. La similitude entre le microcosme et le macrocosme est la justification de cette interaction.
♦ ♦ ♦
Mais il faut en arriver à la pratique de l’acupuncture et, pour cela, visualiser l’homme tel que se le représente la médecine chinoise.
Au vu de l’explication donnée plus haut, l’homme est donc un émetteur-récepteur dans lequel se rencontrent le yin et le yang, manifestation de la Ki-énergie. Celle-ci circule par de multiples canaux appelés méridiens principaux et secondaires; ils sont situés à trois niveaux : celui du ciel correspondant à la surface de la peau, celui du sol correspondant à la profondeur maximale de l’implantation d’une aiguille, celui de l’homme au niveau intermédiaire.
Sur ce réseau de méridiens sont répartis environ cent points d’acupuncture. Deux précisions importantes : les lignes de force le long desquelles court l’énergie sont à dissocier totalement des systèmes veineux et nerveux ; en outre, lorsque l’aiguille agit sur la peau, donc touche à l’être physique, son action par les méridiens vise essentiellement le corps psychique dit aussi corps subtil qui, outre son réseau, est constitué de trois foyers principaux nommés les triples réchauffeurs :
En théorie “l’acupuncture consiste à piquer certains points du corps à l’aide d’aiguilles afin de rétablir l’équilibre entre les niveaux lorsqu’il y a excès ou carence d’énergie, ce qui provoque la maladie”. 1
1 “L’acupuncture à la portée de tous”, A. Leptince, Ed. Dangles.
En vérité, cette forme de traitement est beaucoup plus compliquée que ne le laisse entendre cette citation.
Il y a, en effet, deux sortes de points d’acupuncture. Le premier se fait en posant la pointe sur la peau (‘le ciel”). Elle agit comme un “résonateur cyclique” ; nous apprenons qu’il y a alors “modification de la qualité du système”. Ce qui range cette forme d’intervention à l’enseigne d’une acupuncture “métaphysique”. On parle aussi, en ce cas, de “‘transmutation alchimique”. Cela correspond à une médecine préventive.
L’autre forme de point enfonce l’aiguille et agit sur “le sol” tel un “concentrateur statique modifiant le métabolisme”. En ce cas, l’aiguille agit sur l’organe malade par flux ou retrait de l’énergie vitale.
L’une ou l’autre de ces interventions sont en rapport direct avec le diagnostic, avec la détermination de la nature yin ou yang du patient, avec le choix des points.
On le conçoit aisément : Pour toute thérapie, le diagnostic est primordial. Pour l’établir, la médecine chinoise use de la méthode des pouls. Classés au nombre de douze, ils correspondent aux méridiens à raison de six par poignet et sont porteurs d’indications précises suivant qu’ils sont “‘tendus, évanescents, alternants, onctueux, faibles, flous, sidérés, frappants, impétueux, contractés, freinés, interrompus”. “Prendre le pouls” consiste à définir quel méridien est perturbé, et s’il se trouve en manque ou en surabondance d’énergie. A partir de ce diagnostic, complété par d’autres observations du patient et du thérapeute, l’acupuncteur peut alors piquer.
Nous n’étonnerons personne en précisant que la méthode des pouls exige une sensibilité et un apprentissage de longue durée propre à décourager l’Européen qui penserait à se former à cette discipline. Il suffit d’évoquer le rationalisme et le matérialisme à l’arrière-plan de notre médecine occidentale, pour comprendre que cette dernière a cherché une adaptation de la méthode. Elle l’a trouvée sous la forme d’un appareil électronique complété par des cartes perforées, indiquant les principaux points à piquer. L’acupuncteur tient en main un stylet, parcourt le ou les méridiens à traiter et repère ainsi, grâce aux indications de son ohmmètre, l’endroit où il plantera son aiguille.
C’est simple.
A vrai dire, les acupuncteurs sérieux n’aiment guère ces simplifications. Non sans raison, ils redoutent la superficialité des diagnostics, conséquemment celle du traitement. Sur le chemin de la guérison, l’intervention de l’aiguille n’est qu’une première étape. Si l’équilibre recherché est rétabli, l’important reste encore à faire : déterminer la ou les causes de la maladie. La plupart des acupuncteurs occidentaux utilisent les méthodes de la médecine scientifique pour établir le diagnostic. En Suisse, il faut être médecin diplômé pour pratiquer les médecines alternatives.
A la manière de l’homéopathe, l’acupuncteur doit mener une enquête étendue, faire un examen attentif et minutieux du patient, et cela par l’interrogation, la palpation, l’écoute des tonalités de la voix, l’observation des sécrétions ; et j’en passe ! Et la médication qui s’ensuivra tiendra compte de facteurs propres à une véritable médecine de la personne : type de tempérament du malade, saison et climat de l’endroit où il vit ; phase de la maladie, heure convenable au remède prescrit, etc. Non seulement cette thérapie chinoise connaît une pharmacopée d’herboriste, mais elle fait large place à d’autres moyens curatifs tels les massages, l’acupressure — c’est-à-dire le toucher de “points de traitement” dits aussi “points-réflexes” correspondant à certains méridiens — les pratiques de respiration mais aussi de méditation en accord avec la sagesse du Tao.
Elles se réclament des mêmes principes que l’acupuncture. Par rapport à cette dernière, la différence porte sur le procédé et ses applications limitées aux pieds, considérés comme un lieu cumul des zones-réflexes, c’est-à-dire un lieu d’insertion des méridiens reliés à une partie éloignée du corps.
La digipuncture (la pression du doigt remplace l’aiguille de l’acupuncture) accélère l’irrigation de la zone “‘punctée”. Conséquemment celle de l’organe ou du membre correspondant. La massopuncture opère semblablement, soit par le massage des zones-réflexes des pieds, soit par les massages le long des méridiens.
Comme le dit une fervente praticienne : “La zone-réflexe fonctionne tel un appareil téléphonique. Au lieu de décrocher le récepteur, on pèse à un endroit précis pour établir le contact avec l’organe correspondant. C’est aussi simple que ça !”
A noter que dans certains traitements, une méthode annexe — la moxibuxion (en Chine : le Kao) — remplace l’aiguille ou la digipuncture par un bâtonnet d’armoise dont on allume l’extrémité et qu’on approche puis éloigne de la zone-réflexe dès que la chaleur devient brûlante et insupportable.
Une autre méthode encore, l’auriculothérapie, utilise les zones- réflexes des pavillons des oreilles.
Il faut, en effet, les mettre au pluriel, puisque de l’avis même d’un sophrologue, cette science humaine relativement récente a autant d’aspects que de défenseurs. Son inventeur est un psychiatre colombien et espagnol, Monsieur A. Caycedo.
Dès 1960, les lettres de crédit de sa trouvaille ont retenu l’attention et l’entière confiance de gens on ne peut plus sérieux : médecins, dentistes, psychiatres, psychologues, animateurs de groupes, physiothérapeutes, infirmiers et infirmières, sportifs et sportives, éducateurs et éducatrices, etc. Il existe aujourd’hui une Association suisse de sophroprophylaxie, un Collège international de sophrologie médicale qui publie un bulletin d’information. Partout s’organisent des cours, des conférences, visant à faire connaître la sophrologie et ses bienfaits, visant aussi à former des sophrologues. Il n’est bientôt plus une seule Ecole en rapport avec la santé publique, qui n’inscrive pas des cours de sophrologie au programme de la formation des élèves. Alors de quoi s’agit-il ?
Son nom est un assemblage de mots grecs correspondant à ses intentions : sos (équilibre, harmonie), pren, (cerveau, esprit), logos (étude, science). Disons-le d’emblée, il s’agit moins d’une science ou d’une sagesse que d’une technique au service d’un art de vivre et du développement de la personnalité. Cette technique vise aussi à libérer tous “les prolétaires du mal dans la peau, du mal dans le cœur, du mal dans l’esprit”. C’est dire que son champ d’application est vaste et, de mois en mois, étend ses conquêtes, soit directement, soit indirectement, en mariant ses techniques à celles d’autres méthodes prophylactiques et thérapeutiques.
La sophrologie connaît plusieurs degrés dans l’entraînement qu’elle exige ; elle est liée à la relaxation physique et psychique. Lorsque le sujet est seul en cause, elle lui apprend à s’approcher de lui — en particulier de son corps — à prendre conscience, comme on le fait dans le yoga, des différentes parties qui le constituent. Il agira sur elles par la respiration, par la concentration, et bientôt par la méditation. C’est ainsi une forme d’auto-suggestion, comme dans le Training autogène de Schultz.
Je combats le stress en me répétant à moi-même que je suis un homme calme… relaxé ; je m’oppose à la douleur en m’assurant que j’en élimine progressivement et volontairement la sensation. Je peux aussi me projeter dans l’avenir en me visualisant avantageusement dans la réussite que je me prépare ou dans la course que je vais gagner. L’équipe suisse de ski engagée aux jeux olympiques de Sapporo a été préparée par un sophrologue.
L’intervention d’un sophrologue “maître compétent” est préconisée de toute manière, surtout si l’on veut passer à des degrés supérieurs de la conscience sophronique. Comme dans le zen ou le raja-yoga (yoga de méditation), le maître entraîne le sujet à la perception, puis à la communication avec le cosmos, en l’occurence avec des sphères intellectuelles et spirituelles. Le suprême degré sera la fusion possible avec “ce qui était avant” et “ce qui sera après”.
Le moyen usité par le sophrologue tient compte de la disjonction connue entre le système cérébro-spinal et le système neurovégétatif qui président, le premier, à notre existence volontaire, le second, à notre existence autonome. Cette disjonction survient à l’instant d’un assoupissement. Tandis que progressivement nous entrons dans un état de somnolence, le sophrologue, empruntant une voix agréable, douce, persuasive, souvent sur un arrière-plan musical, enjoint le sujet de croire ce qui lui est dit, d’obéir à ce qui lui est ordonné. A cause de l’état d’acceptation passive dans lequel il est entré, le sujet intériorisera puis s’appropriera le courant de pensées et de sentiments suggérés qui modifieront son état premier.
Le Dr R. Abrezol, praticien lausannois, dans le bulletin “Sophrologie” n° 5 de février 1980, écrit : “Le sophrologue doit réaliser qu’il manipule la psyché de ses patients ; autant dire de la dynamite ! Il doit être conscient de ses possibilités d’action en profondeur sur l’être humain, sur le conscient d’abord, puis sur l’inconscient…”
Mais il précise aussi : “Pour réaliser une communication parfaite avec son malade… le sophrologue doit pouvoir entrer lui-même en état sophronique et s’élever dans cet état de conscience. Il doit vivre la sophronisation… avec ses patients… C’est comme s’il absorbait le mal de son patient… Il se produit entre le sophrologue et son patient un échange énergétique difficilement compréhensible, mesurable par la biochimie. Il y a quelque chose qui passe de l’un à l’autre”.
Il semble que la sophrologie s’apparente ou alors trouve ses sources à la fois dans l’hypnose, dans le zen, dans le yoga, dans le training autogène de Schulz, dans la méthode Coué, et qu’elle peut avantageusement compléter sa méthode par une physiothérapie appropriée au but qu’elle veut atteindre. Il nous faut donc dire quelques mots de chacune de ces sources ou de ces pratiques concomitantes.
Il y a des points de vue contradictoires au sujet de ce sommeil provoqué par la fixation du regard accompagné de suggestions hypnotiques, c’est-à-dire provoquant un sommeil par paliers successifs jusqu’au somnambulisme, en passant par l’état léthargique et l’état cataleptique. Ce même pouvoir suggestif est ensuite utilisé, ou bien à insensibiliser le patient sur des points précis, ou bien à le convaincre de possibilités qu’il récusait, ou bien à déjouer ses simulations, ou bien à l’amener à des aveux de réminiscences enfouies en son subconscient, ou encore à l’inciter à une action qu’il accomplira à son réveil.
Dans le grand public, on pense que la personne hypnotisée devient inconsciente, qu’elle est en quelque sorte le jouet de l’hypnotiseur. En réalité, même sous hypnose profonde, le sujet reste consciemment éveillé et ne saurait être amené à agir contre sa ferme volonté. Cependant, s’il est admis par tous les expérimentateurs que l’hypnotiseur n’est pas omnipotent, le pouvoir suggestif dont il dispose, s’il est mal utilisé, peut provoquer de graves troubles chez le patient. Il y a en outre les dangers qu’il lui ferait courir s’il omettait de le libérer d’une suggestion momentanée qu’il avait faite ou de lui rendre une sensibilité dont il l’avait privé.
Cette méthode peut conduire à un exercice parallèle complémentaire appelé l’auto-hypnose, qui est présentée avec sa gamme de possibilités : vaincre l’insomnie, supprimer la fatigue, fermer la porte à la douleur, renforcer le pouvoir de concentration, retrouver des souvenirs oubliés.
Elle fait également appel à la puissance de l’idée suggérée, mais sans utilisation hypnotique. L’auto-suggestion est pratiquée en vue d’un résultat désiré. Elle peut tenir en deux phrases, évidemment simplificatrices. “Lorsque l’imagination et la volonté entrent en conflit, c’est toujours l’imagination qui gagne”. Si, quotidiennement, vous vous répétez matin et soir : “Je vais chaque jour, à tous points de vue, de mieux en mieux”, vous vous en trouverez fort bien !
Les deux méthodes conjuguées sont présentées comme une hypno- et une auto-thérapie.
Il y aura lieu de s’interroger quant à la valeur réelle de telles méthodes. On peut cependant remarquer que la seconde voit beaucoup de ses lois reconnues en médecine psychosomatique.
C’est un mysticisme dérivé du bouddhisme et du taoïsme chinois. Il doit ses lettres de crédit à l’éclat que lui a donné l’intelligentsia nippone. A l’inverse des philosophies s’attachant à tout ce que l’intelligence peut rationnellement concevoir, à l’inverse égale- ment des religions intéressées à des dogmes, le zen, par le biais d’une méditation qui lui est propre, veut aider au dépassement du “moi” conditionné par les limites de la raison, développer en l’homme sa personnalité cachée et retrouver son accord profond avec les énergies cosmiques répandues dans l’univers. Dans un article de Construire n° 17/71, R. de Prelle, rendant compte de la visée du zen, le présente comme le moyen “de redonner à l’être humain le sens de son être authentique et des lois naturelles qui le gouvernent à un niveau profond. Le règne de l’individualisme compartimenté et restrictif a pris fin. L’ouverture sur le cosmique, d’une part avec ses exigences, d’autre part avec ses promesses de rénovation de l’homme au sein d’un “tout” qui le dépasse infiniment, telle est la perspective qu’offre le zen aux générations futures.”
Il faut noter que cette perspective visant au bonheur éternel et à la liberté infinie comporte des aspects moraux inspirés de ce que la vie elle-même nous apprend. Chaque créature, végétale, animale, humaine, porte en elle une parcelle de vie ; dans le maintien et le développement de celle-ci, nous sommes interdépendants. Cette solidarité nous enseigne l’esprit de sacrifice des uns en faveur des autres, puisque la terre se sacrifie pour nourrir les plantes, qui se sacrifient pour nourrir les animaux et les hommes, qui eux-mêmes doivent se sacrifier pour instaurer la vie véritable à venir. Cette philosophie doit devenir celle de notre être tout entier.
L’un de ses promoteurs, Georges Ohsawa, auteur de plusieurs ouvrages, est connu par son livre : “Le zen macrobiotique” (du grec macro, grand, et bios, vie; c’est-à-dire : technique de longue vie). Il enseigne un “régime alimentaire conforme à ses conceptions philosophiques et morales”, autrement dit : une diététique. Selon lui, alors que l’Orient est tout entier intéressé à l’art divin de la vie, l’Occident ne recherche que le plaisir et les moyens de se le procurer. Ayant établi un rapport entre la nourriture et la civilisation qui en est l’expression, il veut corriger le malheur de la civilisation occidentale par une cuisine qui ‘améliore le jugement”. Ce n’est pas là une boutade. C’est au contraire une science extrêmement savante, à l’origine de laquelle se retrouvent les deux forces antagonistes bien connues de la philosophie religieuse chinoise : le yin et le yang. Elles sont actives à l’arrière-plan de tout ce qui existe, aussi bien des corps chimiques, des températures, des couleurs, des tendances, des directions, que des goûts, des sexes, des contrées, des saisons. L’équilibre de ces deux forces, c’est la clef de la santé et du bonheur. D’où la cuisine macrobiotique enseignant le dosage et la préparation des éléments yin et yang de notre nourriture et de nos boissons au service de notre vie éternelle.
Une citation dira l’importance et l’étendue de cette science philosophique et religieuse : “Le christianisme importé d’Orient… est maintenant périmé, symbolique et impraticable dans notre vie journalière. Il faut composer une nouvelle formule, d’ordre biologique et pratique, de la conception chrétienne de l’univers telle que nous l’offre la macrobiotique. Voilà la vraie portée de la rencontre de l’Orient et de l’Occident.” 2
2 G. Ohsawa : “Le zen macrobiotique” Libr. J. Vrin. p. 208.
Sans se réclamer de la même philosophie que le zen macrobiotique, elle lui est apparentée et tient, elle aussi, la diététique pour un facteur de santé de l’homme tout entier. Son propagateur et expérimentateur, M. J.-C. Burger, part d’une constatation de faits : « L’animal en liberté à l’instinct sûr mange et boit strictement ce qui lui est nécessaire. L’homme, pour son malheur, a inventé la cuisine. Il a, de ce fait, complètement détraqué son organisme. Le vrai carburant de notre vie est à retrouver dans une nourriture non apprêtée. Son effet rétablit l’homme dans sa santé originelle, le libère des tares de son hérédité, lui rend « l’instinct olfactif et gustatif permettant d’apporter à l’organisme exactement les substances nutritives ou médicinales qui lui sont nécessaires. »
Cette technique date de 1912. Par elle, Schultz veut former le patient à une auto-relaxation conduisant à une auto-guérison. On retrouve l’un ou l’autre des principes de sa méthode dans l’auto-hypnose, plus encore dans la sophrologie.
C’est à la fois une gymnastique mentale, psychique et physique. Le patient, yeux fermés, se voit en imagination dans une situation favorisant sa détente. Il concentre son attention successivement sur l’un ou l’autre de ses membres. Exemple : S’étant répété à lui-même qu’il était parfaitement à l’aise et détendu, il se convainc que sa jambe gauche devient de plus en plus lourde. Elle le deviendra jusqu’au point mort. Après une minute de cette sensation devenue réelle, le sujet ramènera sa jambe à la réalité. Ainsi de suite pour ses différents membres, à une cadence progressive. Cette première action — on devrait plutôt écrire désaction — conduit à cinq autres étapes comprenant le contrôle de la relaxation vasculaire (chaleur ou refroidissement d’un membre), cardiaque (régulation des battements du cœur), respiratoire (amplitude du souffle comparée à celle des vagues de la mer), du plexus solaire (dit “creux de l’estomac” agissant sur les organes abdominaux). Enfin, dernière étape, une action visant à agir sur les nerfs qui commandent la constriction ou la dilatation des vaisseaux sanguins du cerveau. Après quel- ques mois de ce travail reconnu de longue haleine, le patient, nous dit-on, pourra se mettre en état régulier et contrôlé d’anti-stress, de vie au ralenti, sinon de vie en hibernation.
La scientologie est, elle aussi, une philosophie de l’existence, embrassant un champ de connaissances capable, par sa technologie d’application — du moins nous l’assure-t-elle — d’opérer les changements les plus nécessaires et désirables dans la vie de tout homme. Elle part de deux a priori :
L’homme naît bon et il dispose, à l’origine, d’une intelligence comparable à un ordinateur perfectionné, incapable d’erreurs. Celles qu’il commet tiennent à un dispositif du mental humain composé de deux parties : “l’analytique” et le “réactif”. Le premier perçoit et analyse les données de toute expérience humaine ; le second, au niveau du subconscient, mémorise toute émotion (joie et douleur) accompagnant les faits de notre existence. Or, cet enregistrement non analysé marque de son empreinte toute expérience nouvelle offrant des similitudes avec celle qui l’avait initialement provoquée. Ce qui fausse et perturbe la santé morale, psychique, physique de l’homme.
Le remède approprié est la dianétique (du grec dia = à travers et nous — pensée). Il s’agit d’une technique, ou mieux d’un art comparable à la démarche psychanalytique, au moyen duquel le thérapeute aide le patient à la libération des fausses données du “réactif” et à la compréhension corrigée de l’expérience au niveau de “l’analytique”’.
Troubles psychosomatiques et angoisses étant ainsi dépistés et guéris, c’est la santé physique, c’est l’être tout entier qui retrouve vigueur, liberté, bonheur. Mais ce n’est là qu’une étape. Car, en remontant le fil du temps, on peut retrouver son intégrité première, en particulier celle qu’on avait dans des vies antérieures. C’est en tout cas ce que nous assure Ron Hubbard le fondateur de la scientologie. Nous sommes alors engagés dans un nouveau cheminement, faisant de l’homme non plus un être soumis aux vicissitudes de cette vie, mais un “homme cause”, maître du présent et de l’avenir.
Certes le mystère de la mort n’est pas dissipé pour autant. Cependant, l’homme né bon, progressivement rétabli par la scientologie, connaît la condition d’un dieu.
Si, dans cette étude, nous nous intéressons à nouveau à cette technique longuement décrite et sévèrement dénoncée par ailleurs, 3 ce n’est pas que nous nous plaisions à répéter les mêmes choses jusqu’à en fatiguer les lecteurs. Comme nous le fera découvrir le chapitre prochain, le yoga s’apparente à l’ensemble des médecines parallèles en ce qu’il recourt, lui aussi, aux prétendus bienfaits de l’énergie cosmique.
3 Editions Ligue pour la lecture de la Bible : “Non au yoga” Maurice Ray.
“Radiographie chrétienne du yoga, de la M.T. et de la réincarnation” Denis Clabaine.
C’est à ce titre qu’il a sa place ici, car il prétend apporter une guérison qui dépasse de beaucoup la santé physique et psychique. Selon lui, elle comporte une promotion conduisant la personne vers une existence nouvelle, assurée divine.
Au premier chef, en effet, le yoga vise à rétablir l’homme dans une profonde communion avec Dieu. Mais n’allons pas entendre. sous ce terme le Dieu révélé par le Christ, Dieu créateur, unique, personnel, Père, Fils et Saint-Esprit. Il s’agit ici du Dieu tel que le conçoit l’hindouisme, d’autant plus difficile à caractériser qu’il est le contraire d’une personne. Certes, on le tient pour “suprême” et “divin”, mais à vouloir le nommer par un ou plusieurs termes qui nous permettraient d’en saisir la véritable essence, on le défigurerait. Car il est “l’Intelligence créatrice”, “la Conscience pure”, “l’Absolu Impersonnel”, “le Moi universel et cosmique”, “le Pur Esprit Incréé”.
Il est bien la source de tout ce qui existe, mais il serait rabaissé au niveau de la créature s’il existait concrètement. Il est donc le Non Existant, il est l’Existence même.
Par le yoga, on ne rejoint pas Dieu, on devient Dieu. On passe du petit moi humain, individuel et personnel, au grand Moi ultimement impersonnel, universel, cosmique, divin. Dans le nirvana (en sanscrit : extinction), il a atteint son état de sérénité suprême, le multiple humain ayant fusionné dans un Tout indistinct, illimité et éternel.
Le yoga est l’un des chemins de cette divinisation. Encore nous égarerions-nous si nous pensions que ce passage de l’individu au Non Etre suprême est une marche ascendante. Elle l’est par certains aspects, mais il faut entendre qu’elle est plus évolutive que progressive ; au besoin et à long terme, cette divinisation est réalisable par quelques réincarnations.
Cela mis en lumière, nous saisissons mieux la visée profonde des différents yogas et de leurs différents aspects.
Il s’agit littéralement de désindividualiser, de dépersonnaliser, de dissoudre l’homme, afin qu’il échappe aux limitations dans lesquelles ce monde et cette vie l’enferment et l’asservissent et qu’il rejoigne son état d’Absolu divin et impersonnel.
A cette fin travaillent les poses et les exercices respiratoires du hata-yoga, les répétitions de formules du mantra-yoga, l’action du karma-yoga, la méditation du raja-yoga. Et il y a encore d’autres yogas.
Une comparaison peut illustrer cette divinisation par la fusion. Notre nature humaine originale, distincte et dissemblable, peut être comparée à un morceau de glace. Celui-ci rejoindra d’autant mieux sa véritable unité impersonnelle qu’il deviendra eau, puis vapeur et gaz.
A l’évidence, les praticiens occidentaux du yoga, dans leur très grande majorité, ignorent cette visée et ne voient dans le hata-yoga, communément enseigné, qu’un moyen de relaxation.
Examinons avec quelque attention ce “moyen’” afin de discerner ce qu’il implique en réalité. Dans le contexte de ce qui vient d’être dit, le propos d’un enseignant du yoga nous éclairera :
“Couché sur le dos, jambes un peu écartées, mâchoires entrou-vertes, pensez au mot rien ou au chiffre zéro. Ensuite, passez en revue tout ce qui pourrait être encore crispé, et relâchez-le. Lorsque tous vos muscles répondront absent, laissez la torpeur qui surviendra vous envahir pendant quelques minutes. Voilà ce qu’est la décontraction…” 4
4 “Yoga pour soi” E. Longue, M.C.L. Rue Bergière Paris, p. 34;
Cette première étape est indispensable et précède les autres étapes du yoga. Cela est connu : celles-ci conduisent aux poses, elles-mêmes accompagnées d’exercices particuliers de respiration.
Notre dessein n’est pas ici de les décrire, mais d’en comprendre le sens. On me permettra simplement de me citer puisque le yoga a déjà fait l’objet de l’une de mes publications : 5
5 “Non au yoga” Ed. Ligue pour la lecture de la Bible.
“Chaque exercice est caractérisé par une position particulière ayant des effets sur telle ou telle partie de notre corps, avec des répercussions sur l’être tout entier, aussi bien physique que moral et spirituel. Cette action est liée à la respiration qui non seulement oxygène notre organisme mais nous permet parallèlement d’emmagasiner le prana, appelé ailleurs l’énergie vitale cosmique. Poses et respiration nous permettent d’agir sur toutes les parties du corps, même sur les battements du cœur, les sécrétions d’une glande, l’afflux du sang dans un membre, de travailler donc au rétablissement, au maintien et à l’accroissement de la santé. La maîtrise de la personne serait de piètre valeur si elle devait nous permettre uniquement de durer dans l’attente de la mort. Le yoga l’enseigne : la vie de l’univers tout entier est liée au rythme, à l’échange du courant né de la polarité. En l’homme, le pôle positif, résidence de l’esprit, se situe dans la partie élevée du crâne ; le pôle négatif, concentration de la nature divinisée, est à la hauteur de la dernière vertèbre. Elle y est représentée comme un serpent enroulé sur lui-même. Dans leur visée ultime, les exercices de yoga tendent donc à éveiller le pôle négatif et à conduire l’énergie qui s’en dégage vers le positif, en empruntant des condensateurs d’énergie situés le long de la colonne vertébrale… Cette élévation intérieure conduit à la béatitude recherchée, l’extase, l’état de plénitude et de perfection. C’est le plan le plus élevé, celui où la conscience individuelle se fond et ne fait plus qu’un avec Dieu.”
Si le hatha-yoga est la base de lancement de cette recherche, le raja-yoga en est l’étape suivante. Au dernier stade de sa démarche, il prétend à la transfiguration de la matière en esprit. Sur le chemin qui mène à l’infini, le yoga devient une technique de salut, un affranchissement du monde physique, une réintégration au seul monde de l’Absolu.
Un Yogi, Maharishi Mahesh, en est le fondateur. La M.T. n’est qu’une variante moderne et occidentale du yoga. Ici encore, le vocabulaire pourrait prêter à confusion si nous ne rappelions pas que l’hindouisme dont s’inspire la M.T. ne fait pas de différence essentielle entre matière et esprit. Il n’y en a pas non plus entre la vapeur d’eau ou de la glace. Ce qui les distingue ne tient pas à la nature (c’est de l’H2O dans les deux cas) mais à des degrés de condensation ou de dispersion, de solidité ou de fluidité. Donc, ici encore, par une voie appelée “mécanique”, le moi est entraîné à rejoindre le moi divin — il n’en est qu’une émanation matérialisée — par un processus identique à celui du yoga. Avec cette différence — selon les propres termes du Maharishi — que “les approches pour la réalisation du Dieu impersonnel” (c’est-à-dire : la fusion en Lui ou la dissolution en Lui) ajoutent au yoga habituel ou lui substituent le mantra-yoga sous la conduite d’un guru.
Dans une cérémonie d’initiation, à laquelle le “Maître” préside, le candidat reçoit son “mantra”, formule phonétique personnelle, qu’il devra répéter chaque jour, si possible durant deux fois vingt minutes.
Cette répétition “est destinée à agir à la manière des techniques de transe… pour rétrécir le champ de conscience… et amener le sujet à un état second… c’est-à-dire à le faire passer progressivement de son état individuel à un état universel, cosmique, divin”. 6
6 “Le yoga face à la croix”, D. Clabaine, auteur et éditeur.
Donc, par ce type de méditation, l’être âme et corps est mis en condition afin de devenir champ opératoire de l’omniprésent Absolu et de son flux vital cosmique. Le caractère “religieux” de cette démarche est évident. L’intermédiaire du guru nous communiquant un mantra personnel en est la démonstration.
7 Relevons d’emblée que la thérapie inspirée de cette philosophie religieuse n’est pas considérée comme une médecine parallèle par la médecine officielle.
Comme les Francs-Maçons auxquels on peut les apparenter, ils constituent une fraternité qui, dans son information, nous assure avoir des origines remontant au 16e siècle avant J.-C. Ils s’intéressent avant tout à l’étude de la tradition ésotérique (c’est-à-dire compréhensible aux seuls initiés) et sont connus dans les pays francophones d’Europe et d’Afrique sous l’appellation AMORC (Ancien et Mystique Ordre de la Rose-Croix). Les textes originaux dont ils s’inspirent et qui datent du 17e siècle disent leur intention : travailler à une réforme universelle, à une rédemption du monde et de l’humanité. Et ce travaille accorde la primauté à une recherche englobant aussi bien la philosophie que l’ensemble de toutes les sciences, aussi bien les religions connues que les mystiques antiques ou modernes. La plus large tolérance dans la plus stricte indépendance en est la règle. Donc, l’occultisme sous toutes ses formes y est admis puisque rien de ce qui est à la portée de l’homme ne saurait rester étranger à une totale connaissance. Tout penseur est honoré dans la mesure où sa philosophie ou sa religion peuvent contribuer à la maîtrise, par l’homme, de son destin.
Ils disent offrir une “source de connaissances sûres que vous trouverez difficilement ailleurs”. Par un enseignement personnel et progressif, ils vous proposent de “réformer votre vie et de vous aider à découvrir vos facultés latentes”.
Les titres des monographies à la base de cet enseignement disent bien dans quel cadre et à quelle fin il est proposé. En voici quelques-uns : “La vérité sur les vibrations et leurs effets sur nous — Le développement du magnétisme personnel — L’aura humain et son effet vibratoire — Les enseignements des Maîtres orientaux — Le pouvoir créateur, la conscience cosmique, etc.” 8
8 La maîtrise de la vie, document AMORC, 27110 Neubourg.
Dans cet enseignement, la recherche de la santé n’exclut pas le recours aux guérisseurs et à leurs pratiques magiques. La philosophie enseignée n’ignore pas la morale ou l’ascèse et porte un intérêt compatissant aux nécessités d’autrui.
Comme dans la Franc-Maçonnerie, la formation est liée à une initiation qui range le Rosicrucien parmi l’élite promise à une communion aux Forces du cosmos, à une promotion qui, par réincarnations successives, permet à l’homme de fusionner finalement avec l’Absolu cosmique.
Si les Rosicruciens ont un respect des religions des pays où vivent leurs adeptes, c’est qu’ils tiennent ces religions pour une étape primaire. Ils se considèrent aussi comme les Maîtres de connaissances métaphysiques infiniment supérieures. Ils les partagent avec les initiés célèbres de l’antiquité, tels Bouddha, Pythagore ou Mahomet. Jésus est aussi un de leurs Maîtres à penser. (Soit dit en passant, il est aussi reconnu comme un “initié” par certaines obédiences maçonniques). Il serait une réincarnation de Zoroastre et, bien sûr, sa biographie n’est pas celle des Ecritures. “Leur” Jésus, Essénien zélé (Joseph de son vrai nom) aurait été initié aux mystères de l’Inde, puis du Tibet, de Babylone, puis de la Grèce, enfin de l’Egypte. Il aurait disposé d’une technique spirituelle dont ses miracles sont la démonstration. Ses techniques auraient permis à ses disciples, eux aussi initiés, de le réanimer après Golgotha. Il aurait poursuivi son existence terrestre dans une communauté cachée. Il aurait vécu jusqu’à 70 ans. Il aurait “transité dans le plan cosmique” où il aurait rejoint l’Egrégore, c’est-à-dire “le conclave” des Maîtres invisibles et hiérarchisés qui constitue cette “conscience pénétrant tout l’espace, vitalisant toutes choses”, “ce point focal de toutes les pensées positives transcendantes et de toutes les conceptions des hommes”.
L’ordre rosicrucien comprend un centre mondial connu sous le nom de Grande Loge Suprême à San José en Californie et des loges régionales dont l’une en France. L’adhérent connaît un noviciat, puis une initiation, puis une formation de neuf degrés. Les réunions sont réservées aux seuls membres de l’Ordre. Ils ont leur calendrier, leur temple, leurs prières, leurs symboles (y compris la croix), leurs mantras, leurs prédictions quant à la fin des temps.
Notons enfin que par comparaison avec l’ordre rosicrucien, la Franc-Maçonnerie, elle aussi secrète et ouverte aux seuls initiés, n’a pas la prétention de donner à ses membres “une connaissance métaphysique supérieure à tout ce que peuvent enseigner les religions courantes”, ni de leur enseigner que par cette connaissance “ils deviendront capables de diriger leur destin”.
La Franc-Maçonnerie n’a pas non plus de profession de foi. Elle se réclame certes d’une certaine métaphysique, de rites et de symboles, mais oriente ses intérêts vers une fraternité moins cosmique qu’amicale, fraternelle et, au besoin, secourable matériellement. 9
9 Profitons de ces pages d’information pour dédouaner l’Ordre des Bons Templiers de la suspicion que son appellation provoque quelquefois. Les mots “temple”, “ordre”, “loge”, en usage dans ce Mouvement international laisseraient facilement croire que cette société est affiliée à la Franc-Maçonnerie. Ce n’est pas le cas.
Les Bons Templiers ont vu le jour aux USA en 1851 et constituent une societe d’abstinence. Intéressés d’abord à la lutte contre l’alcoolisme, mais aussi à toute forme de dépendance — la drogue, le tabac, par exemple — ils contribuent par leurs écrits et leur interventions publiques, à sauvegarder la famille, à lutter pour que soient accordés à chacun de justes moyens d’existence, à rendre conscient tout citoyen ou citoyenne de sa responsabilité dans la défense de la santé publique.
A ce titre, les Bons Templiers sont actifs dans l’information prônant une alimentation saine et les boissons non fermentées.
Il s’agit d’un diagnostic par l’observation minutieuse de l’iris des deux yeux. Chaque iris, tel le cadran d’une horloge, est partagé en champs d’observation dans lesquels se lit l’état de santé ou de maladie d’organes ou de parties du corps correspondant à ces champs. Cette lecture se fait aussi à partir des taches de couleurs, d’intensité, de formes diverses et variables, repérables dans tel champ. D’autres indications précieuses sont données par les anneaux concentriques plus ou moins larges, faibles ou forts, que comporte l’iris. Enfin, ce tableau clinique se parachève par le repérage du “centrement”, de la dilatation, de la contraction, de la déformation, de l’inégalité des pupilles.
Une première constatation doit être faite. La surface de l’iris devenue champ d’observation est partagée en segments. Or, les iridologues n’ont pas tous la même clef de partage. Si celui-ci compte douze champs, celui-là en compte plus d’une centaine. De plus, leurs descriptions des taches, de l’intensité de leur couleur, de la minceur ou de la largeur des anneaux, varient souvent.
C’est déjà là un indice quant à la “fiabilité”” relative de ce diagnostic. Certes, tout médecin saura lire les informations apportées par l’examen de la cornée, de la pupille et de la rétine. Mais au-delà de ces indications usuelles et limitées, de nombreux hommes de sciences interrogés quant à la sûreté de la méthode iridologique d’examen ont publiquement fait connaître qu’ils ne lui reconnaissaient aucun fondement scientifique. Il y aura donc lieu de revenir, plus loin, sur la valeur réelle de l’iridologie qui n’a du reste aucune prétention thérapeutique.
F. Hahnemann, médecin allemand (1755-1843) est à l’origine de cette médecine d’abord fortement contestée, aujourd’hui souvent enseignée (en Suisse, sans label officiel).
Deux principes en sont la base :
Tandis que le médecin allopathe s’intéresse à la maladie — même s’il allie souvent connaissance du malade et combat contre la maladie — l’homéopathe est à ranger parmi les médecins de la personne. En effet, son attention se porte sur le patrimoine génétique constitutionnel du patient, c’est-à-dire sa nature, son histoire passée et présente, ses conditions d’existence, son travail, le stress dans lequel il vit, le choix de son alimentation, le climat de la région ou du pays où il réside. Il tient compte aussi des maladies ou accidents qu’il a eus, des remèdes absorbés, des injections qu’on lui a faites. Certes, ce sont là aussi les caractéristiques classiques de la médecine universitaire. Mais la recherche première de l’homéopathie est de déterminer le processus expliquant l’agression de la maladie chez le patient. Le traitement remontera des effets aux causes, c’est-à-dire visera à assainir le terrain afin d’éliminer en même temps que la maladie ce qui l’a provoquée ou l’a rendue possible.
Ces quelques données peuvent déjà faire comprendre la difficulté d’une véritable médecine homéopathique. Outre qu’elle exige des connaissances semblables à celles requises du médecin allopathe, elle tient compte des données en rapport avec le processus, soit de la maladie, soit de la guérison. Comme dans la médecine classique, il s’agit non seulement de déterminer le type d’affection dont souffre le patient, d’évaluer le stade d’évolution de la maladie, de choisir le plan et le mode de traitement, mais de mesurer la réserve d’énergie de l’organisme nécessaire à l’action du remède, de prévoir les actions ou réactions possibles du “simile” prescrit (au besoin d’en corriger le dosage), de comprendre et de suivre les différentes phases de réorganisation de l’organisme engagé dans son assainissement, d’ordonner une programmation du ou des remèdes conforme au processus envisagé, de connaître le temps biologique nécessaire à l’effet de la médication. Et j’en passe, car cette médication peut devenir “personnelle”, avoir à tenir compte de votre type (morphologie, tempérament, âge, constitution), de la saison en cours, de l’heure de la journée où elle agira le plus efficacement, etc.
Concernant encore cette médication, je cite un homéopathe connu, le Dr Senn de Lausanne : “Dans le commerce pharmaceutique, il existe des préparations homéopathiques appelées ‘complexes’. Elles peuvent être utiles dans les affections mineures et plutôt superficielles telles que les rhumes, les états grippaux, les catarrhes, les angines, les sinusites, les toux, les vertiges, etc. Mais si les symptômes ne s’amendent pas rapidement, il faut absolument consulter le médecin. Ces remèdes composés ne modifient pas le terrain de fond mais sont certes moins nocifs et même plus actifs qu’une profusion d’antibiotiques.” 10
10 “La Balance tropique” Dr. Dominique Senn, Ed. Fondation Cornelius Celsus, p. 189.
Cela nous aide à comprendre pourquoi il y a peu de vrais homéopathes, pourquoi également l’art de beaucoup de ceux qui s’en donneraient le titre se limite à certaines maladies ou alors combine homéopathie et allopathie dès qu’il s’agit de cas graves, ce qui est la seule forme d’homéopathie reconnue !
Le médecin consulté doit avoir une formation éprouvée. De plus, le traitement approprié exige une observation attentive, une analyse qui doit l’être également, un accompagnement constant du patient par le médecin.
Dans ces conditions, quel homéopathe sérieux pourrait recevoir ou visiter vingt à trente malades chaque jour ? Ce qui fait dire à certains que les maladies susceptibles de bénéficier de l’homéopathie sont des “petites” maladies !
Cela explique sans doute aussi une double constatation éclairée par la citation que voici : Dans son “Manuel théorique et pratique de l’homéopathie” le Dr Albert Prince souligne “l’importance primordiale du médicament et sa prescription en rapport avec le type du malade (lymphatique, sanguin, nerveux, bilieux, mais aussi son signe astrologique” (c’est nous qui soulignons). Parlant de l’avenir de l’homéopathie, il dit aussi : “N’étiquetons pas charlatanisme par simple ignorance et paresse, des méthodes thérapeutiques qui, pour n’être pas toutes très au point, ne comportent pas moins à leur actif de très réels et très nombreux succès. L’homéopathie n’est pas conformiste… Qui nous dit qu’un jour le pendule ne pourra déceler la présence ou utiliser la localisation de néoplasmes (tumeurs) non apparents ?” 11
11 Dr. A. Prince, Ed. Dangles, 38, Rue de Moscou, Paris 1951, p. 57-58.
Le Dr Prince a-t-il été pris au sérieux et suivi moins dans sa science homéopathique que dans ses suggestions de recourir à ces deux adjuvants occultes : l’astrologie et le pendule ?
Notre évaluation de cette médecine aura à tenir compte de ces données.
Certains pourraient s’étonner de ce que nous rangions cette dynamique parmi les médecines parallèles. Car au service d’une guérison intérieure et d’une meilleure relation avec autrui, elle est une méthode recommandable. Elle permet, en effet, de résoudre les tensions et les problèmes complexes de toute vie en commun.
Elle met en lumière des pensées, des sentiments que la timidité des uns ou l’extraversion des autres auraient étouffés. Dans un groupe de réflexion et de partage, elle favorise l’expression de richesses de connaissances ou d’intuitions qui, sans cette dynamique, seraient restées cachées. C’est donc une méthode aujourd’hui largement recommandée et pratiquée.
Cependant, à l’arrière-plan de toute difficulté relationnelle, il y a le moi que l’Ecriture dit charnel et pécheur. La dynamique de groupe prétend travailler à la libération de ce moi et de ses effets destructeurs. Sous la responsabilité d’un meneur de jeu, après un silence mutuellement consenti, tout masque étant ôté, chacun a liberté d’exprimer ce qu’il ressent envers les membres du groupe, meneur compris.
Cette manifestation de soi, sur la seule base de la considération que les autres vous accordent indistinctement, a certes quelque chose de libérateur et d’exaltant. Mais à ce stade, il faut pour le moins s’interroger quant à la nature de cette libération efficace et quant à l’esprit qui l’anime. Peut-être serons-nous quelque peu inquiétés, sinon rendus attentifs, au fait qu’à partir de cette communion réelle mais strictement psychique, la dynamique de certains groupes connaît les prolongements où le meneur encourage la communion des corps par attouchements et caresses, soit aussi “une exploration sensible et consciente de son propre corps et de celui de l’autre”.
Dans cette “exploration” à quelle source s’alimente une telle dynamique ? A cette question, nous chercherons la réponse.