« Dès que Jésus eut été baptisé, Il sortit de l’eau. Et voici, les cieux s’ouvrirent et Il vit l’Esprit de Dieu descendre comme une colombe et venir sur Lui »
« Christ nous a rachetés de la malédiction de la loi, étant devenu malédiction pour nous, car il est écrit : Maudit soit celui qui est pendu au bois, afin que la bénédiction d’Abraham ait pour les païens son accomplissement en Jésus-Christ, et que nous ayons reçu par la foi l’Esprit qui avait été promis »
La Bible montre clairement que chaque fois qu’une phase de Son Plan devait se réaliser, Dieu l’a fait par le moyen de Son Esprit. L’Esprit de Dieu a été à la fois sagesse, puissance, énergie, initiateur et réalisateur de ce que Dieu a voulu accomplir, ce qui fut une évidence pour tous. Dès la création du monde, l’Esprit de Dieu est présent comme initiateur, réalisateur, conducteur, toujours en évidence dans la mise en place de l’ordre cosmique.
Toute l’histoire et toute la vie du peuple d’Israël fut l’affaire de l’Esprit de Dieu. Il œuvra avec leurs pères. Il les conduisit hors d’Égypte avec la colonne de feu et la nuée. Il les a soutenus dans le désert. Il a suscité des hommes au milieu d’eux pour la conception, la fabrication et l’achèvement du Tabernacle, puissant symbole de Christ.
Betsaleel et Oholiab en particulier, furent des hommes remplis de l’Esprit de Dieu pour tous les travaux en relation avec le Tabernacle. Dans beaucoup d’autres domaines, on constate à quel point l’Esprit de Dieu a pris en charge toute la vie et l’histoire d’Israël. Dieu accomplissait toujours ses objectifs par le moyen de son Esprit.
C’est tout aussi vrai dans la vie et l’œuvre de Jésus : saisi du Saint-Esprit, oint du Saint-Esprit, Il accomplissait Son ministère, Il développait Son enseignement, Il faisait des œuvres toujours par l’Esprit, s’offrant finalement Lui-même à Dieu sans défaut et sans tâche « par l’Esprit Éternel ». En toutes choses, Dieu œuvre par le moyen de Son Esprit.
Quant à l’Église, tout le plan divin la concernant au cours des âges est entre les mains du Saint-Esprit. C’est l’Esprit qui donne naissance à l’Église le Jour de la Pentecôte : à partir de ce jour-là, tout est soumis à l’action du Saint-Esprit.
Ce qui est vrai de l’Église, de son appel, de sa vocation, de son but, est vrai selon les Écritures pour chaque membre qui la compose et pour chaque individu dans le futur. La vie de chaque enfant de Dieu commence par le Saint-Esprit : il est né de l’Esprit, puis, sous la conduite de l’Esprit, il est amené et attiré dans la volonté, les pensées et les voies du Seigneur. Il est sauvé, sanctifié, perfectionné et glorifié par l’Esprit.
C’est un constat élémentaire à la base de ce postulat : l’homme ne peut répondre à aucune exigence morale, intellectuelle ou spirituelle lui permettant de réaliser ne serait-ce qu’une petite partie du Plan de Dieu. Si l’homme en avait été capable, alors le Saint-Esprit aurait été totalement inutile. Or, la venue du Saint-Esprit déclare à l’homme que Dieu doit faire Son œuvre malgré tout et que, sans l’Esprit, cette œuvre aurait été irréalisable.
Ceci prouve que l’Esprit de Dieu a toujours parfaitement en main les affaires de Dieu, car l’homme se trouve en totale incapacité dans ce domaine. Ainsi, l’avènement du Saint-Esprit n’est rien moins que l’avènement de Dieu Lui-même dont le but est de projeter, constituer et réaliser un système spirituel nouveau, un cosmos spirituel, une nature spirituelle, dont le domaine naturel et physique n’est qu’une vague représentation.
Le modèle de cet ordre spirituel, de cette économie spirituelle, c’est Jésus-Christ, Fils Unique de Dieu. C’est un monde extrêmement vaste. Cela ne veut pas dire qu’Il n’est pas une Personne, un Individu, mais Il est beaucoup plus que cela. En Lui, est incarné, en Lui est concentré un vaste système de pensées, de lois, de principes dont la nature est divine.
L’univers physique que nous connaissons de mieux en mieux représente un très vaste ensemble de lois et de principes en interrelations les uns avec les autres par des influences, des forces, des pouvoirs qui forment une merveilleuse harmonie que rien ne dérègle.
La connaissance progressive de cet univers en est arrivée là aujourd’hui grâce aux travaux, aux recherches et aux découvertes qui se sont étendus sur des générations. Ceux qui en savent le plus admettent qu’ils sont encore très loin de ce qu’il faudrait en connaître et en comprendre. Notre cerveau n’est même pas capable de concevoir les distances et les vitesses de l’univers, la rapidité de la lumière, … toute une vie ne serait pas suffisante pour en percer tous les mystères.
Et cependant, l’univers physique n’est qu’un vague symbole, une représentation du spirituel et Christ en est le centre, unité illimitée, merveilleuse harmonie, perfection inexprimable, … Quand on commence à saisir cela, on est tout à coup pris dans ce que les Apôtres ont commencé à voir, pris par une aspiration passionnée de Le connaître. « Je considère toutes choses comme une perte pour l’excellence de la connaissance de Christ Jésus, mon Seigneur… Afin qu’on Le connaisse Lui… » (Philippiens 3.8, 10).
Même à la fin d’une vie entière d’apprentissage de Christ, même après de fantastiques révélations du Ciel, des choses qu’il n’est même pas permis à un homme d’exprimer, Paul est toujours pris par ce tourbillon d’aspiration : « que je puisse Le connaître Lui ».
Alors on comprend mieux pourquoi cette volonté, cet élan profond dans chaque croyant pour suivre le Seigneur et aller toujours de l’avant. Les Apôtres parlent non seulement de connaissance de Dieu, de Christ, non seulement ils utilisent le mot de gnosis, mais plus tard ils y ajoutent le préfixe epignosis, une connaissance qui va au-delà d’une certaine maturité spirituelle : « … jusqu’à ce que nous arrivions tous à la connaissance du Fils de Dieu, à l’état d’homme fait, à la mesure de la stature parfaite de Christ » (Éphésiens 4.13).
Ils ont été saisis par l’epignosis, la révélation du Saint-Esprit, quelque chose de si grand : un monde spirituel complètement nouveau. Qui en connaît quelque chose ? Que connaissons-nous vraiment de Christ ?
Plus on avance avec Christ, et plus on se rend compte que tout un monde reste à découvrir : on est comme submergé par son ignorance lorsqu’on réalise qu’Il est tellement au-delà de nous qu’on ne peut le saisir et le comprendre ! « Frères, je ne pense pas l’avoir saisi, mais je fais une chose : oubliant ce qui est en arrière et me portant vers ce qui est en avant, je cours vers le but, pour remporter le prix de la vocation céleste de Dieu en Jésus-Christ » (Philippiens 3.13).
Presque à la fin de sa course, Paul dit « Je presse afin de pouvoir Le connaître ».
Oui, Christ est un univers de pensées, de lois, de principes divins, dont les implications pratiques sont énormes. Et cela n’a rien d’abstrait ou de théorique…
Dans l’univers où nous sommes, toutes ces choses sont-elles abstraites ? Sont-elles sans significations pratiques ?
On sait que les forces et les lois physiques qui sont à l’œuvre, sont précisément ce qui rend la vie possible sur cette terre ! Les marées, par exemple sont influencées et gouvernées par des corps célestes. Chaque fois que la marée monte ou descend, c’est en réponse à des corps dominants dans les Lieux célestes. Ces marées ont une valeur et un sens.
Dans bien d’autres domaines, il en est ainsi… Notre vie sur terre n’est possible que parce que l’univers est organisé et ordonné de telle et telle manière en apportant équilibre et harmonie.
Notre vie, notre venue sur terre pour le plan que Dieu nous destinait, dépend de notre réponse aux principes de Christ, de notre réaction aux influences de Christ, de notre connaissance de ces choses qui nous rend vraiment intelligents.
Pour tirer tous les bénéfices de cet univers, on n’a pas besoin d’être tous des savants, mais chaque jour on en tire profit sans comprendre quoique ce soit ; mais dans le domaine spirituel, la volonté de Dieu est que nous devrions savoir et connaître toujours plus !
Après tout, que connaît-on de Christ ? Notre Sauveur, notre Rédempteur, notre Seigneur, notre Souverain Sacrificateur, notre Avocat, que connaît-on de Lui en fin de compte ? RIEN. Paul l’avait bien compris : il parle ici comme quelqu’un qui ne sait rien. En effet la potentialité de connaissance allait bien au delà de ce qu’on croyait avoir atteint.
Mais justement, la venue du Saint-Esprit a pour objectif de nous conduire dans ce vaste univers qu’est Christ, cet ordre spirituel merveilleux de l’incarnation de Christ, pour nous faire vivre une progression et un développement en continu de la connaissance de Christ. Quand on y réfléchit et qu’on réalise, ça nous touche plein cœur !
Les Apôtres ont vu et perçu de Christ quelque chose d’immense et d’infini : toute leur vie en a été saisie, retournée même, pour qu’ils veuillent à tout prix L’atteindre !
Ce qui leur a été révélé a tendu toutes les fibres de leur être dans le but de connaître tout ce qu’il était possible de connaître, pas seulement parce qu’ils étaient curieux de savoir juste pour le plaisir de découvrir, mais surtout parce qu’ils ont vu que cette connaissance correspondait au Plan parfait de Dieu pour leurs vies et pour la vie de leurs frères et sœurs, le Corps de Christ, Son Église.
L’Église et les membres qui la constituent ne grandiront jamais s’ils ne saisissent pas quelque chose de la grandeur de Christ ! Le chemin de la croissance spirituelle, c’est saisir la grandeur et la profondeur de Christ par révélation du Saint-Esprit.
C’est pourquoi, Paul a prié « que les yeux de votre cœur soient illuminés, afin de connaître quelle est l’espérance qui s’attache à notre appel, quelles sont les richesses de la gloire de Son Héritage réservées aux saints, et quelle est l’infinie grandeur de Sa puissance en nous qui croyons » (Éphésiens 1.18-19).
Il est possible de vivre cela par le don qu’Il nous fait d’ « un esprit de sagesse et de révélation dans la pleine connaissance [epignosis] de Christ ». La clé de la croissance de l’Église est là !
Parmi les besoins du peuple de Dieu aujourd’hui, le plus important est qu’il soit délivré de la satisfaction spirituelle au milieu d’une toute petite mesure de vie chrétienne… On constate une triste et tragique absence de volonté de Le connaître. Beaucoup de gens disent vouloir Le connaître et aller plus loin, mais leur désir et leur aspiration n’est pas celle de l’Apôtre Paul : « Je considère toutes choses comme une perte à cause de l’excellence de la connaissance de Christ Jésus mon Seigneur ».
Chez beaucoup de chrétiens, si on touche à leur œuvre, leur organisation, leur système, leur "truc", on rencontre une farouche résistance ! Très vite on constate qu’ils sont attachés aux choses plutôt qu’au Seigneur… Si les chrétiens étaient attachés réellement au Seigneur et qu’Il était leur premier désir, on serait débarrassé de 95 % des problèmes de disputes, préjudices, critiques, divisions, … dans l’Église. Il nous faut lâcher nos choses et n’être concerné que par le Seigneur. La question à se poser : « Cela contribue-t-il d’une façon ou d’une autre à ce que Christ prenne plus de place ? » Si la réponse est positive, alors avançons le cœur en paix et peu importe les conséquences pour les institutions existantes !
Christ est un fantastique facteur d’élargissement et d’émancipation pour l’Église et ses membres. Lui seul nous « tire vers le haut » ! Les choses nous ont tiré vers le bas et nous ont rendu petit, pauvre et misérable ! Christ délivre, Christ élargit… Oh, que nous puissions être entraînés, emportés par le Saint-Esprit, comme la reine de Saba fut emmenée pour que lui soit montrée tout le royaume de Salomon, sa gloire, sa table, ses serviteurs, au point qu’elle s’est exclamée : « J’ai entendu parler de tes actions et de ta sagesse, mais avant d’être venue voir de mes propres yeux, je ne croyais pas ce qu’on me disait. Or, tout cela est bien vrai, et on ne m’avait pas raconté la moitié » (1 Rois 10.7).
Et voici que Christ est bien plus grand que Salomon ! On a tous besoin d’une révélation intérieure de Christ pour nous élargir et nous émanciper.
Quand nous Le verrons, quand nous Le saisirons pleinement, certaines choses tomberont d’elles même et d’autres reprendront leur juste place.
Voila justement pourquoi le Saint-Esprit nous a été envoyé : Est-ce pour qu’il soit à notre service, pour qu’on l’utilise à des fins personnelles pour nous donner une importance, un nom, une réputation ? Certes NON, Il est venu avant tout pour apporter une plénitude toujours plus grande de Christ aux chrétiens, pour faire de Christ dans l’Église ce qu’Il est aux yeux de Dieu : la plénitude de Celui qui remplit tout en tous. « L’Esprit est la garantie de notre héritage » (Éphésiens 1.14).
Avec le Saint-Esprit, toute cette plénitude nous appartient potentiellement.
Maintenant, c’est à nous d’être enseignés par l’Esprit, certainement pas à l’aide d’un manuel, par des lectures, des discussions ou des mots en tant que tels, mais par expériences pratiques. L’instrument qu’il utilise est la Croix et tant que la Croix n’est pas une réalité en nous, on n’apprendra rien de nouveau.
Nous avons parlé plus haut des relations et des interrelations fortes qui existent entre les différents éléments de cet univers physique. Sur le plan spirituel, Christ est tout cela, même s’il n’est pas toujours facile de le saisir.
Ainsi dans l’Église, Corps de Christ, qui est la reproduction de Christ, il existe ces mêmes relations et interrelations spirituelles. Aucun membre du Corps ne peut dire à un autre membre, quelque soit sa position ou son éloignement : Je n’ai pas besoin de toi (1 Corinthiens 12.21).
La tête ne peut pas dire au pied, ni l’œil dire au bras : Tu es trop loin de moi, je ne dépend pas de toi, donc je n’ai pas besoin de toi ! La proximité ou la distance ne font pas de différence : la relation fait du corps un ensemble parfait, une unité et une harmonie parfaites.
Dans le domaine spirituel, même s’il n’est pas toujours facile de le saisir.
Il est tout à fait possible d’être influencé ou affecté par quelque chose qui se passe à une distance très éloignée de nous et qui n’a aucun rapport avec nos circonstances ou notre entourage immédiats.
Il peut se passer quelque chose de grave à l’autre bout du monde, et parce que le Saint-Esprit est très concerné par ce problème, on le traverse aussi et on est conduit à prier : le problème est unique et identique et la géographie n’influe pas sur lui. Quelquefois, un fardeau, un souci, une pensée nous assaille, un conflit intérieur se produit et on ne peut l’expliquer : quelque part ailleurs, il y a un combat spirituel et parce que l’Esprit est Un et le Corps est Un, on se trouve lié à ce combat ! On vit dans un nouveau système spirituel fait d’unité, d’harmonie, d’interactions. Certains d’entre nous le vivent chaque jour, de manière pratique.
Si seulement l’Église avait la révélation de ces choses et le vivait au quotidien, quel dégât pour l’Ennemi ! Souvent les enfants de Dieu interprètent mal leur expérience spirituelle et les événements de leur vie : au lieu de faire concourir toutes choses vers une victoire, l’Ennemi pose des fondements erronés dans leur vie et les paralyse.
Si l’Église discernait et voyait cette unité, cette interdépendance, cette harmonie et y « plongeait droit dedans », elle aurait une grande puissance dans ce monde. Même la parfaite harmonie entre 2 enfants de Dieu est un grand combat, mais quelle efficacité pour Dieu il en résulte. C’est pourquoi Satan s’acharne à séparer 2 enfants de Dieu liés pour la vie… et il réussit souvent.
Quand on considère aussi bien l’Ancien que le Nouveau Testament, on voit combien la Croix est liée au Saint-Esprit. Voyons-en les symboles :
Les deux (la Croix et l'Esprit) vont toujours de pair et sont inséparables ; il y a encore beaucoup d’autres exemples dans la Bible. Jusqu’à la veille de Sa Passion, les discours de Jésus sur le Saint-Esprit étaient très retenus.
C’est lorsque l’ombre de la Croix a croisé Son chemin qu’Il s’est mis à parler de la venue du Consolateur et de sa signification. En effet, Jésus n’aurait jamais pas pu dire « Recevez le Saint-Esprit », tant qu’Il ne pouvait pas montrer Ses mains et Son côté percés.
Le même Saint-Esprit venu au moment de Sa mort symbolisée par le baptême, l’a conduit à la Croix où l’épître aux Hébreux nous déclare au chapitre 9, verset 14 : « Par l’Esprit éternel, Il s’offrit Lui-même sans défaut à Dieu ».
La Croix conduit à l’Esprit et l’Esprit ramène toujours à la Croix. Pourquoi la Croix est-elle fondamentale pour l’action de l’Esprit ? Galates 3 nous donne la réponse : « Christ nous a rachetés d’une malédiction étant devenu malédiction à notre place ».
Le genre humain, par nature, est sous une malédiction et le Saint-Esprit ne peut pas reposer sur quelque chose de maudit. La promesse de l’Esprit ne peut jamais s’accomplir en ceux qui restent sous une malédiction. L’huile d’onction ne peut se répandre sur aucune chair, par conséquent, la malédiction doit être ôtée.
Notre réponse, c’est un changement complet de condition, pour préparer le chemin de l’Esprit et recevoir notre nouvelle identité par la foi. Même si cela ne fait pas plaisir, lorsque le Saint-Esprit fait son œuvre dans une vie, celui qui est concerné a de plus en plus conscience que sa chair est maudite. Découvrir que notre chair est maudite, c’est tout simplement expérimenter un processus de séparation et emprunter le chemin de la Gloire.
Dans le cas des Galates, Paul leur dit qu’ils ont bien commencé dans l’Esprit mais leur pose la question : avez-vous l’espoir d’améliorer votre chair et d’être meilleurs en vous remettant sous la malédiction ? Il faut revenir au point de départ : par l’action de la Croix dans nos vies, on maintient à distance la malédiction du « vieil homme ».
Pour persévérer dans l’Esprit et intégrer tout les désirs de l’Esprit, il faut une coupure permanente par rapport à la chair, par le moyen de la Croix. Ce n’est pas à nous de nous focaliser continuellement sur la crucifixion de notre vieille nature, c’est le Saint-Esprit qui va s’en charger. Il faut nous focaliser plutôt sur l’obéissance à l’Esprit, ce qui est positif et pas négatif.
La Croix, comme instrument de l’Esprit a plusieurs applications :
Jusqu’au chapitre 7 de Romains, tout tourne autour de la Croix, tout converge vers elle. Romains 6.3-11 en est un résumé : « Tous ceux qui ont été baptisés en Christ Jésus, ont été baptisés dans Sa mort… nous avons été unis en Lui en conformité à Sa mort… notre vieille nature a été crucifiée, afin que le corps du péché soit anéanti » (versets 3,5,6).
Tant que cette position n’a pas été établie et intégrée, aucune révélation d’une vie dans l’Esprit n’est possible. Mais lorsque cette base est présente, on possède tout ce qui concerne la présence et l’action de l’Esprit.
« La loi de l’Esprit de vie en Christ Jésus m’a libéré de la loi du péché et de la mort..
La pensée de l’Esprit, c’est la vie et la paix… Vous êtes dans l’Esprit si l’Esprit demeure en vous. Mais si quelqu’un n’a pas l’Esprit de Christ, celui-ci ne demeure pas en lui » (Romains 8.2, 6, 9).
L’Apôtre met bien l’accent sur le fait que pour que le croyant et le Corps de Christ connaissent réellement la présence et l’œuvre du Saint-Esprit, tout le corps du péché (la créature placée sous le jugement et la condamnation) doit être non pas réformé, amélioré, éduqué, adapté pour le meilleur, mais crucifié et enterré ; pas seulement ses péchés effacés et pardonnés, mais lui-même écarté.
Il appartient par nature à une race déchue loin du Plan de Dieu. Dieu a fait une nouvelle création. Par la résurrection, Christ est le « Premier-né parmi un grand nombre de frères ». Il est le dernier Adam, mais aussi le Premier d’une race nouvelle, d’une humanité nouvelle. Nul besoin d’un autre… Ce dernier Adam s’est pour ainsi dire éclipsé pour devenir, par la résurrection le « Premier-né d’entre les morts ». Il a subi tout le jugement et l’abandon de Dieu lorsqu’il s’est écrié : « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? ».
Ce fut le plan ultime de Dieu pour toute la race humaine, symbolisée par le premier Adam. Nous sommes appelés à le reconnaître personnellement, à prendre une position et à déclarer que nous acceptons la Mort de Christ comme notre mort, et Son ensevelissement comme notre ensevelissement : c’est la déclaration faite à notre baptême et sa signification.
Une vie dirigée et conduite par l’Esprit sera toujours ramenée aux conséquences de la Croix, qui marque la fin de l’ancienne créature. Une crise fondamentale, mais nécessaire, va se produire dans notre vie, mais au cours des années, nous aurons à affronter des prises de conscience successives, jusqu’à ce qu’on ait pleinement intégré cette position. Des questions nouvelles surgiront quand on sera prêt à les rencontrer. C’est alors et alors seulement, que l’œuvre de la Croix et l’action du Saint-Esprit auront produit leur résultat : Christ seul, plus moi !
La position de l’épître aux Romains est la bonne : « justifiés en Christ ». Ils ont accepté Christ comme leur substitut. Ils ne sont pas spécialement dans la chair, c’est plutôt la chair qui demeure en eux et ils ont été fortement influencés par elle. Dans leur cas, l’homme naturel (ou charnel) guide l’homme spirituel.
Dans 1 Corinthiens, "naturel" est "psychique" en grec. Par "psychique", Paul montre que leurs propres pensées, leurs cœurs, leurs volontés dominent leur vie, au lieu que ce soit la pensée de Christ par le Saint-Esprit.
Leurs jugements, leurs raisonnements, leurs conceptions, leurs idées, leurs références, leurs valeurs – la "sagesse du monde" – entraînent un comportement, une attitude opposée à la nature et à la ressemblance de Christ.
La vie psychique se fraye un chemin même dans les domaines les plus spirituels : par exemple, l’utilisation des dons spirituels pour se mettre en valeur et se glorifier soi-même ; l’utilisation de la Table du Seigneur pour se dédouaner et apaiser sa conscience. Leur progression vers le fait d’ être en Christ est retardée : ils sont charnels et immatures, des bébés spirituels.
L’Apôtre affirme très clairement : « Je suis déterminé à ne connaître parmi vous que Christ et Christ crucifié » (1 Corinthiens 2.2). Ce qui est nécessaire : c’est pas qu’on soit sauvé de manière générale, mais qu’on soit délivré de nos âmes lorsqu’elles empêchent ou freinent la vie de l’Esprit en nous. La Croix doit ouvrir la voie à l’Esprit, car c’est la domination de notre vie psychique qui pose problème.
Cette épître parle énormément de l’Esprit et de la Croix. Les Galates ont été tentés de retourner à l’ordre moral du « Tu dois » et « Tu ne dois pas », ce système religieux de codes et de règles. Ils voulaient reprendre le costume du légalisme.
Le légalisme n’est pas seulement le fait des Juifs, c’est quelque chose de récurrent, la chose la plus facile dans laquelle on tombe. C’est si facile pour une personne qui a l’Esprit d’imposer des lois et des règlements aux autres : il faut, il faut pas ; tu dois adopter ceci ou cela. Le costume étroit du lien légaliste est fait d’obligations multiples. Or, l’essentiel n’est pas la loi, mais bien que le Saint-Esprit soit Seigneur en nous. S’il en est ainsi, beaucoup de choses vont tomber et les personnes savent très bien ce que Dieu attend d’elles. Elles découvrent la voie de la filiation et de la liberté : on fait confiance au Seigneur et on n’a plus besoin d’être contrôlés par les hommes.
C’est la question de la circoncision qui a provoqué la Lettre aux Galates.
Souvent ce sont les formes, les rituels et les règles chrétiennes qui sont la cause de la pression légaliste et d’autres problèmes de ce genre.
Ne nous sentons pas trop forts dans ce domaine, car si on n’a pas bien intégré la Croix dans notre vie pour nous délivrer du lien de la tradition, des mentalités et des valeurs populaires… en dehors de l’Esprit, pour laisser une part très large à la souveraineté du Saint-Esprit dans nos vies, certaines choses pourraient bien revenir à la surface.
Une des œuvres les plus merveilleuses de la Croix, c’est de nous délivrer de l’héritage des générations antérieures. La rigidité et la bonne conscience d’un système légaliste empêchera toute croissance et tout élargissement spirituel.
Il est possible d’avoir la structure et le modèle les plus proches du Nouveau Testament, d’être le plus près de la lettre de la Parole et être totalement dépourvu de vie et d’onction. Cette situation vient d’une absence d’expérience profonde de la Croix et d’un obstacle à l’Esprit.
Dans Colossiens, le thème est la plénitude de Christ, comme Tête de l’Église, Son Corps : « Il est la Tête du Corps, l’Église… afin qu’en Lui demeure toute la plénitude… » (Colossiens 1.18-19), « en qui sont tous les trésors de sagesse et de connaissance… » (Colossiens 2.3), « en Lui demeure toute la plénitude… et en Lui vous êtes en plénitude » (Colossiens 2.9-10).
Dans Éphésiens, la plénitude est en Christ dans l’Église : « Il a tout mis sous ses pieds, et Il L’a donné pour chef suprême à l’Église, qui est son corps, la plénitude de Celui qui remplit tout en tous… » (Éphésiens 1.22-23), « afin que nous soyons remplis de toute la plénitude… » (Éphésiens 3.19), « jusqu’à ce que tous nous atteignons la plénitude de Christ » (Éphésiens 4.13).
Voila l’objet du "Plan éternel", du "Conseil de Sa Volonté" qui nous ramène au commencement des âges, un but divin vaste et inexprimable que tous n’atteindront pas. C’est cet objectif là qui a coûté à Paul tant de douleur, d’intercession et d’agonie pour l’Église (Colossiens 1.28 ; Colossiens 2.1). Pour arriver à cet objectif, il faut une application particulière de la Croix et une opération marquante du Saint-Esprit dans nos vies.
L’expression « Lieux célestes » revient 5 fois dans Éphésiens et plusieurs fois dans Colossiens. Elle est là pour marquer notre position spirituelle et pour souligner ses implications pratiques. Paul insiste sur la plénitude qui est d’ordre spirituel et céleste. C’est la raison pour laquelle, si le peuple de Dieu veut atteindre le BUT, il doit vivre dans la dimension céleste.
Par conséquent, toutes caractéristiques terrestres dominantes doivent être abandonnées :
Christ réside au Ciel ; Il est la Tête du Corps ; Il est représentatif de la nouvelle humanité, et certainement pas d’une race ou d’un peuple divisé, chaotique, conflictuel et corrompu. Il est très différent de nous. La plénitude de Dieu en tant que telle ne peut être connue et expérimentée qu’en Lui. Il nous faudra donc pour cela quitter point par point le terrain de notre humanité pour vivre sur le terrain de Christ, celui où « Christ est tout en tous ». Faire autrement, c’est diminuer, dévaloriser, diviser et limiter Christ.
Pour cette position et pour cette plénitude céleste, le Saint-Esprit est venu conduire l’Église – qui, comme « un seul corps » ne peut admettre ou tolérer divisions, schismes, querelles, … si ce n’est pour sa propre destruction.
L’action de l’Esprit demande que la Croix soit placée entre la Terre et le Ciel et que nous ayons pris notre position avec Christ dans les Cieux : « Il nous a fait asseoir avec Christ dans les Lieux Célestes » (Éphésiens 2.6), et « nous avons la rédemption par Son sang, le pardon de nos péchés » (Éphésiens 1.7).
« L’extraordinaire grandeur de Sa puissance à nous qui croyons… qu’Il a suscité Christ, quand Il l’a ressuscité d’entre les morts… et nous a ressuscités avec Lui… » (Éphésiens 1.7, 19 ; Éphésiens 2.6), et « que vous vous dépouillez du vieil homme pour revêtir l’homme nouveau » (Éphésiens 4.21-24).
Ces Lettres nous donnent une énorme révélation, une «terre éloignée» pleine de richesses infinies. Nous en serons privés si nous vivons et si nous sommes motivés par des considérations terrestres. Il nous est interdit de faire des discriminations de races, de nationalités, des distinctions sociales, qui caractérisent la vieille humanité.
À cause de Christ, nous sommes crucifiés à tout cela pour rencontrer les autres croyants uniquement sur le terrain de Christ. C’est ainsi qu’on édifiera le Corps. La Croix et le Saint-Esprit sont le remède à tous les problèmes de l’Église.
« Existant en forme de Dieu… Il s’est dépouillé Lui-même, prenant la forme d’un serviteur… Il s’est humilié obéissant jusqu’à la mort, la mort de la Croix. C’est pourquoi aussi Dieu l’a exalté et Lui a donné le Nom qui est au-dessus de tout nom » (Philippiens 2.6-9).
Paul est comme aspiré vers le haut, lorsqu’il parle du « prix de l’appel d’en haut ». On peut y mettre en parallèle Apocalypse 3.21 : « Celui qui est vainqueur, Je lui donnerai de s’asseoir avec Moi sur Mon Trône ».
Il est bien clair dans l’Écriture que :
On se trouve en face de la balance de notre vie : d’un côté, le Trône ; de l’autre côté, ma positions, mes droits, mes avantages, ma réputation, mes biens, etc. C’est bien toute notre façon de penser qui doit radicalement changer : la situation de l’église de Philippes était une menace pour le « prix », un obstacle et un défi à « l’appel d’en haut ».
Lorsque la Croix va commencer à s’occuper de notre manière de penser, de notre mentalité, alors la porte de la pensée de Christ s’ouvrira. Il faut bien savoir que Satan est déchaîné contre les enfants de Dieu qui cherchent à s’approcher du Trône. Ce Trône et le Nom qu’Il transcende : voila Sa touche finale !
L’Esprit œuvre toujours au moyen de la Croix. La Croix conduit toujours à l’Esprit.