Dieu a mis sur mon cœur ce besoin de vous parler de l’appel de Joseph. C’est un sujet assez difficile à présenter, mais nous avons le temps suffisant, et j’aimerais que vous m’écoutiez avec une attention soutenue.
Il y a dans la vie de Joseph un très grand sujet, et nous pouvons très certainement trouver un grand bénéfice quant à l’application de cette vie à notre propre vie. Nous ne sommes pas ici seulement pour nous réunir, pour assister à une réunion. Nous sommes ici afin d’apprendre quelque chose de Dieu, afin d’étudier la parole de Dieu. Nous sommes ici pour être édifiés par Dieu.
Permettez-moi tout d’abord de vous donner notre but. Notre leçon aura deux applications différentes : l’une concerne tout le monde ; l’autre est spéciale pour les prédicateurs. Je soulignerai d’abord l’application générale.
Dieu a un but, un plan pour ses enfants. Un jour, le Seigneur Jésus va revenir sur cette terre pour y régner durant mille ans.
Savez-vous que nous devons régner avec Jésus-Christ ? Le croyez-vous ? Il régnera sur ce monde avec son peuple.
Il faut que je revienne à ma phrase du début. Nous ne sommes pas uniquement sauvés afin d’aller au ciel. Dieu a, pour nous, d’autres buts que celui-là. L’un de ses buts est de nous rendre semblables à son Fils ; l’autre, c’est de nous rendre capables, de nous qualifier afin que nous puissions régner avec son Fils. Et voilà ce qui nous conduit vers l’application générale de notre leçon. Son but, son plan, c’est que nous régnions avec son Fils durant mille ans; il faut pour cela que nous soyons qualifiés, et afin d’être qualifiés, il faut que Dieu nous prépare.
Notre leçon sur la vie de Joseph nous fera voir de quelle façon Dieu prépare un homme afin qu’il puisse régner avec Jésus-Christ.
Aimeriez-vous être préparés ? Voudriez-vous être qualifiés pour ce règne ? Vous le pouvez mais cela demande une préparation difficile. Tous les croyants ne régneront pas avec lui, mais seulement ceux qui seront qualifiés. Le livre de l’Apocalypse nous dit qu’en fait, ce règne sera pour « ceux qui auront vaincu », et l’Apôtre Paul a écrit :
« Si nous souffrons avec Lui, nous régnerons avec Lui »
Il y a donc une condition, des qualifications nécessaires. Voilà l’application générale de notre leçon.
Voici la seconde application pour ceux qui sont dans le ministère. Nos ministères seront rendus semblables, au royaume. Dieu donne à certaines personnes un royaume, un ministère. Et pour cela, il y a aussi quelques qualifications nécessaires, indispensables. Nous allons parler de ces qualifications.
Comme je vous l’ai dit précédemment, il faut que vous prêtiez bien attention. C’est une leçon excessivement difficile à apporter à cause de sa particularité, et de ce fait, également difficile à comprendre et à recevoir. Mais avec une bonne attention et le secours du Saint-Esprit, nous y parviendrons.
Que pouvons-nous apprendre de la vie de Joseph ?
Avant de commencer, il faut que je fasse quelques applications générales. En parlant de Joseph, nous parlerons d’un homme qui a été envoyé par Dieu. Vous savez que c’est une chose magnifique que d’être envoyé par Dieu, et nous verrons tout ce que cela implique. Nous voyons aussi que Joseph était accompagné par Dieu. Nous lisons dans le livre de la Genèse que le Seigneur était avec lui. C’est une chose merveilleuse que d’avoir Dieu avec nous.
Joseph a traversé de grandes difficultés. — Ne traversez-vous pas, vous aussi, des temps difficiles? Mais Dieu était avec Joseph dans ses difficultés, et alors nous découvrons que Joseph fut un homme qui a été éprouvé par Dieu.
Nous parlons d’un jeune homme qui n’a que 17 ans, et nous allons voir Dieu à l’œuvre ; nous allons voir de quelle façon Dieu fait un homme, de quelle manière Il le qualifie pour le trône. Nous allons découvrir ensemble, comment Dieu fait un serviteur d’un garçon de 17 ans. Nous voulons voir comment Il moule un homme, comment il forge, comment il s’en fait un instrument. C’est un processus difficile, terrible.
Nous allons donc voir Dieu agir dans la vie de Joseph ; nous voyons aussi Dieu à l’œuvre dans vos vies et dans ma vie...
Joseph a été éprouvé par Dieu, il a été affligé par Dieu. Pourquoi ? Parce que Dieu voulait faire de Joseph un homme ; il voulait en faire un gouverneur ; il voulait faire de Joseph un homme sage, et cela, c’est un grand travail. Joseph fut un homme qui a été forgé par Dieu.
Mes amis, combien Dieu a besoin d’hommes et de femmes faits, formés et forgés par Lui ! Et c’est quelque chose que d’être ainsi formé, de passer au travers des écoles de Dieu ! L’an passé, à Rouen, pendant toute une semaine, je vous ai parlé de l’Ecole de Dieu. Joseph a assisté à l’école de Dieu. Dieu voulait faire de lui un gouverneur, mais avant, Il a dû travailler dans le cœur et la vie de Joseph.
Il y a beaucoup de personnes qui aspirent à une charge dans l’Eglise ; il y en a qui désirent être prédicateurs de grandes Eglises. C’est beau d’avoir un grand désir, mais sommes-nous prêts à payer le prix ? Sommes-nous tous d’accord qu’il nous faut être qualifiés, formés par Dieu pour en être rendus capables ?
Vous savez tous que je voyage autour du monde entier pour le Seigneur. Cet été, je vais voyager plus de 35 000 km pour Lui. Une année, un jeune homme m’a écrit. Il m’a dit : « Cher frère Monsieur Beuttler, je suis très inspiré par vos voyages, que vous faites pour le Seigneur, et je me demande si vous ne pourriez pas me prendre avec vous. Je n’ai pas de ministère, je n’ai pas d’argent, j’ai une famille, je ne sais absolument rien concernant le ministère mais j’ai reçu le don de voyager ». C’était la seule qualification qu’il possédait pour m’accompagner ! Vous pensez bien que je ne l’ai pas pris avec moi. Il m’aurait encombré ! Je lui ai quand même répondu parce qu’il me paraissait vraiment sincère. Ce jeune homme n’avait aucune idée des années d’école et d’enseignement que cela nécessitait, aucune idée du prix de vie abandonnée, consacrée que cela coûtait. Si je vous disais, mes amis, tout ce que Dieu m’a demandé et le prix que j’ai eu à payer — ce que personne ne connaît et ne connaîtra jamais — vous trembleriez sur vos chaises. Vous me diriez : « Comment avez-vous pu faire une chose pareille ! » J’ai dit Oui à Dieu, là où dix mille ont dit Non. Il y a un prix à payer pour le ministère...
Joseph a reçu de Dieu un grand ministère, et il a payé un énorme prix. Il a persévéré avec Dieu, mais- tout d’abord, Dieu a dû le moudre. Nous allons voir maintenant comment Dieu l’a fait.
Nous lirons dans le livre de la Genèse, au chapitre 41, les versets 39 à 43. {Ge 41.39-43}
Dans ce passage, nous voyons le plan et le but de Dieu pour Joseph, mais ce fut un long chemin avant que Joseph y parvienne.
Supposons que Dieu vous offre, aujourd’hui, la position qui fut offerte à Joseph. On dira : « Alléluia ! moi, je veux bien monter sur un char ; je serais bien content, moi aussi, de revêtir des habits de fin lin, d’avoir un anneau au doigt, une belle chaîne en or autour du cou. Je serais heureux de voir les hommes se courber devant moi. Oh oui ! j’aimerais voir tout le peuple venir vers moi pour me demander des permissions, des droits. J’aimerais bien être à côté du roi, être son bras droit ». Si vous posiez cette question à une foule de gens, combien aimeraient une telle position ! Vous auriez beaucoup de mains qui se lèveraient, mais combien seraient disposés à payer le prix ? Combien de personnes seraient capables de passer par l’école que cela demande ?
Voilà le but que Dieu avait préparé pour un garçon de 17 ans. Il a été appelé par Dieu pour cette œuvre, mais Dieu ne prend pas simplement un homme de quelque part pour, soudainement, le mettre à une place de souveraineté. Il ne lui donne pas immédiatement un royaume, une place de ministre, une place d’autorité. Il commence à travailler en lui. C’est ce qu’il a fait pour Joseph. Dieu commence son œuvre dans ce jeune homme, et cela nous le voyons dans le chapitre 37 de la Genèse.
Lisons donc au chapitre 37 les versets 1 à 11. {Ge 37.1-11}
C’est là le commencement d’un long chemin, le chemin qui devait conduire Joseph jusqu’au règne en Egypte. Voici ce jeune homme de 17 ans, le plus jeune d’un grand nombre de frères, le bien-aimé de son père, un simple garçon. Il n’avait aucune idée du plan que Dieu avait pour lui, jusqu’au jour où Dieu lui parla au travers d’un songe. Il ne sait vraiment pas ce que cela veut dire et, dans son innocence, il raconte le rêve qu’il a eu à son père et à ses frères. Il réalise peut-être qu’un jour, il sera dans une position de grande autorité, mais il ne sait pas comment il y parviendra. Dieu ne lui a pas révélé les différentes étapes qui lui seront nécessaires pour atteindre cette place. Et je crois que ce fut une excellente chose que Dieu ne les lui ait pas révélées.
Cela est aussi vrai dans nos vies ; Dieu ne nous révèle pas toutes les choses qui nous attendent dans l’avenir, et c’est, je crois, une excellente chose.
Joseph a dû faire face à une seule crise à la fois. J’ai un peu de regrets pour ce jeune homme dans son innocence. Il a eu de la peine et des difficultés avec ses frères. Ils voyaient tous que son père l’aimait et ainsi, ils ne pouvaient dire de gentilles et aimables paroles à leur jeune frère. Et pour rendre les choses pire encore, il reçoit maintenant différents rêves. Son père et ses frères ont une idée de l’interprétation de ces rêves et ils lui disent : « Veux-tu dire que nous allons nous courber devant toi, toi qui est le plus jeune d’entre nous. Nous ne nous courberons jamais devant toi. Nous ne reconnaîtrons jamais ton autorité ». — Mais ils ne comptaient pas avec Dieu. Le jour est venu où ils se sont courbés devant Joseph. (Oh ! ce que Dieu est capable de faire par sa providence !) Ils l’ont haï d’autant plus qu’ils l’ont envié.
Permettez-moi de vous dire quelque chose, chers amis. Si vous voulez que le plan de Dieu soit accompli dans vos vies, si vous voulez la main de Dieu sur vous, si vous voulez que Dieu fasse quelque chose avec vous, dans votre vie, la première chose que vous rencontrerez, ce sera l’envie et la haine de vos frères il y aura là ceux qui se tourneront de suite contre vous. Je l’ai réalisé plusieurs fois dans ma vie. Vos frères et vos sœurs vous haïssent parce qu’ils vous envient. Savez-vous ce qu’on me dit aux Etats-Unis ?
— Allez-vous voyager de nouveau ?
— Oui, dis-je.
— N’avez-vous pas encore vu suffisamment de cette terre ?
Tout ce que vous allez faire, c’est voir le paysage, voyager en touriste. C’est maintenant le moment de rester à la maison et de laisser quelqu’un d’autre partir à votre place.
Eh bien ! qu’ils s’en aillent, ce n’est pas moi qui les empêche de s’en aller ! Le monde est grand, qu’ils s’en aillent. Mais personne ne part parce que personne n’est envoyé...
Je ne fais pas le touriste et pendant tout l’été, je travaille très dur. Je fais de mon mieux pour Dieu. Je n’emporte pas avec moi une caméra...je ne suis pas intéressé par les vues, les photos...Je suis intéressé d’entendre de la part de Dieu et je suis intéressé et réjoui de pouvoir partager sa Parole avec son peuple. Je trouve que c’est très difficile de quitter mon foyer. J’ai un foyer là-bas en Amérique, une famille, et si quelque chose arrive, la maladie ou l’épreuve, je ne puis leur être d’aucun secours. Ils sont absolument tout seuls aux Etats-Unis, et même s’ils meurent, je ne pourrai pas assister à leur enterrement. Cela n’est pas une chose facile et malgré cela, j’ai à faire face à la haine et à l’envie de quelques frères. Il y a des frères que je connais qui me donneraient plus volontiers une dose de poison pour rats qu’une offrande pour mes voyages. Je vous parle de quelques-uns de ces frères aux Etats-Unis. Pourquoi cela ? Je ne leur ai absolument rien fait, je ne leur ai rien demandé. Pourquoi donc me haïssent-ils? C’est parce qu’ils m’envient !
Voulez-vous être employé par Dieu ? Voulez-vous un règne, un royaume de la part de Dieu? Si oui, il faut que vous comptiez avec la haine et l’envie de ceux qui vous entourent. Ils ne sont pas d’accord de payer le prix pour eux-mêmes et ils essaieront de vous empêcher d’obtenir ce que Dieu a préparé pour vous. Mais Dieu est encore sur son trône! Ainsi ses frères ont commencé à agir à l’égard de Joseph. J’attire votre attention sur le verset 23 de ce chapitre 37. {Ge 37.23} Voyez-vous quelque chose ? Gardons en vue le plan et le but de Dieu. Souvenez-vous du passage que nous avons lu tout au début. On a mis sur les épaules de Joseph la robe, la tunique royale, la robe de l’autorité, la robe de puissance. Tout le monde aimerait être revêtu de cette robe. Mais quel est le prix que Joseph doit payer avant d’obtenir cette robe? Voyez l’image. Ces frères ont vu Joseph arriver et ils ont parlé entre eux : « Le voilà qui arrive, le voilà, le rêveur ! Voilà celui qui reçoit toutes ces révélations ! Il y a quelque chose qui ne tourne pas rond dans sa tête. Il croit qu’il va avoir, un jour, une place d’autorité; nous allons prendre soin de lui, tuons-le ! ». Mais un de ses frères dit : « Non, ne le tuez pas, faisons autre chose » et ainsi, ils ont dépouillé Joseph de sa tunique.
Voyez-vous encore quelque chose ? Avant que nous obtenions la tunique de l’honneur, ils vont nous dépouiller, nous allons traverser la place du déshonneur ; des personnes vont nous enlever notre réputation, des personnes parleront contre nous, elle diront du mal de nous. Avant que Dieu puisse vous donner, il doit vous dépouiller !
Mais rappelez-vous ceci: la parole de Dieu dit que Dieu était avec Joseph. Il est dit que Dieu a envoyé Joseph, Il était avec lui. lorsqu’on l’a dépouillé de sa tunique. Vous souviendrez-vous de cela ? Lorsque vous traverserez le processus du dépouillement, allez-vous dire : « Je croyais que Dieu était avec moi ». Mais oui, Il est avec vous. « Mais pourquoi Dieu permet-il que des personnes me dépouillent ainsi ? » C’est afin que, plus tard, Il puisse vous revêtir de la robe d’honneur. « Mais pourquoi doit-il le faire de cette façon ? » C’est parce que nous ne pourrions pas supporter ce vêtement d’honneur autrement.
Savez-vous de quelle façon Joseph à agi lorsqu’on l’a revêtu de ce vêtement d’honneur ? Il ne fut pas rempli d’orgueil. Il y a une différence entre la croissance et l’enflure. Il y a des personnes qui s’enflent d’orgueil et elles ont l’impression qu’elles grandissent. Mais Dieu a formé Joseph, il ne se promenait pas comme ceci : « Me voici ! me voici ! j’arrive ! »
Il faut que nous soyons d’abord dépouillés afin d’être capables de revêtir le vêtement d’honneur avec humilité.
Joseph n’était pas prêt pour le règne, pour le royaume de l’Egypte. Ce jeune homme aurait été tellement rempli d’orgueil qu’il aurait éclaté ! Dieu fait un travail proprement, de sorte que lorsqu’il vous placera dans une situation de gouverneur, d’autorité, lorsque vous serez dans une place d’autorité, vous garderez une profonde humilité, parce que vous serez tout d’abord passé au travers du processus du dépouillement. Mes amis, ce n’est pas une école facile, mais c’est une école très fertile, très précieuse.
Dieu était avec Joseph lorsqu’on l’a dépouillé. Il l’envoyait vers le trône de l’Egypte.
Observez quelque chose. Je vous ai dit tout à l’heure que ses frères ont dit : « Le voilà qui arrive. Il croit qu’il va régner sur nous, mais nous allons immédiatement prendre bien soin de lui ! » et ainsi, ils ont pris bien soin de lui.
Puis, Joseph fait un autre pas. Voici ce qui est arrivé. Au verset 24 du même chapitre 37, Joseph est jeté dans un puits. Ainsi donc, avant que Dieu puisse l’élever sur un trône, il a dû descendre dans un puits. {Ge 37.24}
Ils avaient dit : « Nous verrons bien ce qu’il adviendra de ses rêves, nous allons prendre bien soin de lui ». Et ils l’ont mis en bas dans un puits.
Dieu était avec Joseph et remarquez ceci attentivement: ses frères ont essayé de l’empêcher d’arriver à l’accomplissement de ses rêves, ils l’ont jeté dans la citerne, mais en faisant cela, ils ont contribué à l’accomplissement du plan de Dieu dans la vie de Joseph. Voyez encore là l’œuvre de la providence de Dieu. Avant que Joseph fut élevé à la place d’autorité, il a fallu qu’il descende dans le lieu d’humiliation. C’est là la façon dont Dieu travaille.
Je crois que je peux vous dire quelque chose. Il y a quelques années, aux Etats-Unis, nous avons connu dans notre Ecole biblique une grande visitation de Dieu. Les professeurs de la faculté m’ont demandé de prendre la direction de toutes les réunions durant ce réveil. Dieu m’y a aidé puissamment. Mais, un soir, j’ai fait une grave erreur, quelque chose s’est égaré dans la réunion, et au lieu d’attendre que Dieu m’aide à résoudre le problème, je suis allé de l’avant, sur ma propre initiative. Autrement dit, j’ai agi selon la chair, j’ai mis ma main sur la situation afin de la corriger, et immédiatement, la bénédiction de Dieu fut arrêtée. C’est moi qui ai tué la réunion en mettant ma main sur les choses de Dieu. Durant la nuit, le Seigneur m’a réveillé. Il a commencé à œuvrer en moi et il m’a révélé de quelle façon j’avais commis une erreur, et alors, il m’a demandé quelque chose. Le Seigneur m’a demandé de me tenir debout dans l’Ecole, devant 200 étudiants et toute la faculté, et de faire une confession publique de l’erreur que j’avais faite dans la réunion. Et il me disait de demander aux étudiants et aux professeurs de me pardonner. Ce n’était pas là une chose facile, mais j’ai dit : « Seigneur, je le ferai, mais Seigneur, quand devrai-je le faire ? » Le Seigneur m’a montré que je devrais le faire le dimanche suivant, durant le service de Sainte-Cène, avant qu’on fasse passer le pain. J’ai donc attendu jusqu’au dimanche; j’avais peur de faire cette confession. Je ne voulais pas traverser cette humiliation ! Ce matin-là, pendant que la réunion se déroulait, j’étais assis dans l’auditoire. C’était un autre membre de l’Ecole qui avait pris la direction des réunions afin que je puisse me reposer, parce que Dieu m’avait réveillé tous les matins, à peu près à 2 h 30, de sorte que j’avais passé la moitié de la nuit dans la prière durant toute une semaine, et j’étais très épuisé physiquement.
Je me suis donc assis dans l’auditoire, on avait juste commencé à servir le pain, lorsque l’Esprit de Dieu me poussa au-dedans de moi, et me dit : « Voici le moment ». C’était à peu près 11 à 12 h, le dimanche matin. Je me suis levé, je leur ai dit : « Avant; que nous poursuivions le service de Sainte-Cène, j’ai une confession à faire ». Ainsi, j’ai fait ma confession, et sur cette confession, l’Esprit de Dieu est descendu puissamment. Il y a quelque chose que je ne peux pas vous dire, parce que j’ai peur de vous le dire, non parce que cela vous ferait du mal, mais j’ai plutôt peur que cela me fasse du mal à moi-même. Je ne veux pas courir ce risque. Mais je puis vous dire ceci : Il y a eu immédiatement un parler en langues avec une interprétation et je puis vous donner le commencement du message : « Parce que tu as fait cela, parce que tu t’es humilié à la vue de tout cet auditoire, le Seigneur fera ceci et ceci pour toi ». Je ne vais pas vous dire ce que l’Esprit a promis de faire maïs je peux vous dire que cette confession publique avait quelque chose à voir quant à mon voyage autour du monde. A la fin de la réunion, Dieu m’a dit : « Va maintenant, et enseigne toutes les nations », et c’est là l’expérience qui a marqué le commencement de mon ministère autour du monde. Il y avait encore d’autres facteurs alors impliqués, mais cette confession publique était l’un des facteurs les plus importants.
Mes amis, c’est quelque chose que de traverser les écoles de Dieu !
Dieu a permis que Joseph soit précipité dans un puits, le lieu de l’humiliation, là où il fut tout seul. Pouvez-vous vous imaginer Joseph au fond du puits, tout seul ?
Eh bien ! voulez-vous encore le trône, voulez-vous encore régner ? voulez-vous encore une place d’honneur, une place d’autorité ? voulez-vous encore être un serviteur ? Si vous le voulez encore, c’est que vous avez beaucoup de courage ! à moins que vous ne compreniez pas ce que je dis.
Voilà ce garçon de 17 ans au fond d’un puits. Pouvez-vous réaliser ce que cela veut dire ? Pendant que ses propres frères le descendaient, pouvez-vous vous imaginer la façon dont ils riaient ? Pouvez-vous vous imaginer toutes les paroles qu’ils prononçaient ? Ils disaient : « Adieu, Joseph ! ah ! ah ! alors tu allais régner sur nous ? tu croyais que nous allions nous courber devant toi ? ah ! ah ! Nous verrons bien ce qui t’arrivera. Nous t’avons réglé ton compte. Adieu ! pas de nourriture, là au fond, pas~de fromage ni de marmelade...adieu, Joseph ! voilà ta fin et la fin de tes visions. Nous avons bien réglé tes rêves, adieu, maintenant ! » Voyez-vous ce que tout cela voulait dire pour ce pauvre garçon ?
Comment expliquez-vous cette situation ? Dieu était avec Joseph lorsqu’ils le descendaient dans le puits ; oui, Dieu était avec lui. N’est-il pas dit que c’était Dieu qui envoyait Joseph ? C’est bien là ce que dit l’Ecriture, mais qu’est-ce que Dieu fait avec Joseph au fond du puits ? Dieu l’envoie vers l’Egypte. Vous allez me dire : « en l’envoyant dans un puits ? » Oui, c’est ce que je veux dire. Alors vous ajouterez : « c’est une drôle de façon d’envoyer un homme ! » Je suis d’accord avec vous ; c’est une façon étrange, mais c’est aussi une façon très précise. C’était là le chemin de Dieu vers le trône de l’Egypte.
Dieu a-t-il placé quelque chose dans votre cœur quant à sa volonté, son plan ? Priez-vous et dites-vous : « Seigneur, accomplis ta volonté en moi. Je veux régner avec ton Fils mille ans ; je veux une place, un ministère. » Vous pouvez faire cette prière, prier dur, prier souvent, mais ne soyez pas surpris lorsque Dieu répondra en vous laissant descendre dans un puits et que votre frère vous dira : « Adieu, maintenant c’est terminé nous verrons bien ce qu’il adviendra de tes visions ! Nous avons bien pris soin de toi ! »
Il est fort probable que Joseph n’a pas compris ; il ne savait pas à ce moment-là ce que Dieu accomplissait. Ses frères l’avaient quitté et il était tout seul dans le puits. Vous pouvez réaliser quels étaient ses sentiments ! — Que diriez-vous si vous étiez à sa place ? tout seul ! Il lui semblait que Dieu l’avait abandonné. Il devait se dire : « Dieu m’a pourtant montré qu’un jour, je serai un gouverneur, mais ceci ne me semble pas être un trône, il ne me semble pas que je sois dans une place d’autorité ! Quelque chose ne doit pas tourner rond ! » Mais si, tout allait bien ; il était sur le chemin...un étrange chemin...
N’avez-vous jamais fait cette expérience que lorsque Dieu vous amène à une place, à ce moment-là, vous vous trouvez tout seul, personne ne vous comprend, personne ne prend soin de vous, personne ne s’intéresse à vous. Tout semble perdu ! pas d’issue !
Joseph se trouvait dans cette place-là, Mais Dieu était avec lui.
Mes amis, c’est quelque chose que d’être à l’école de Dieu !
L’été dernier, je suis allé en Amérique du Sud, et je me souviens d’avoir quitté Rio de Janeiro pour le Chili. J’ai beaucoup voyagé, mais je ne sais ce qui m’est arrivé ce jour-là. J’étais à 5 heures du matin sur le terrain d’aviation de Rio de Janeiro, et je m’ennuyais ; il me semblait que j’étais seul. Parfois, j’éprouve ce sentiment d’ennui et cette impression d’être seul. Je me suis déjà trouvé dans cette situation à Rouen, autrefois. Je n’oublierai jamais ma première visite parmi vous. Assis dans un petit parc, tout seul ! C’était un jour où il faisait très froid, et j’avais le col de mon manteau relevé ; j’étais assis sous l’un des arbres de ce parc ; il pleuvait et la pluie coulait au bas de mon visage. J’étais assis, là, tremblant de froid ! J’ai dit : « O Dieu ! pourquoi ne me laisses-tu pas retourner aux Etats-Unis, dans mon foyer, et n’envoies-tu pas quelqu’un d’autre en France ? » Que d’expériences il faut traverser !
Ce matin-là, au Chili, j’ai fait une autre expérience d’ennui, J’étais sur le chemin vers le Sud, et j’avais tellement le mal du pays, de mon foyer ! Nous nous envolions vers Saint-Paul et ce sentiment m’a tellement saisi que j’ai commencé à pleurer comme un bébé. Je pleurais, pleurais, pleurais...et je ne voulais pas qu’on me voie, et spécialement, l’hôtesse de l’air ! Je savais bien que si elle me voyait pleurer, elle viendrait vers moi, elle me dirait : « Monsieur, qu’est-ce qui ne va pas ? » Je ne voulais pas être ennuyé par qui que ce soit, et ainsi, je regardais par le hublot, comme si j’étais fort intéressé par le paysage ! et je pleurais, pleurais, pleurais...
Alors, nous sommes arrivés à Saint-Paul. Il y avait là un avion tout prêt, un américain, qui était sur le point de décoller pour les Etats-Unis, et cela a rendu ma situation pire. Je savais que cet avion serait à New-York le lendemain matin, et j’avais envie de dire : « Attendez une minute ! laissez-moi sortir de cet avion ! je vais aller dans l’autre avion là-bas ! » Mais, je me suis dit à moi-même : « Beuttler, reste un moment tranquille. Ce n’est pas encore l’heure de rentrer chez toi. Tu as encore un long voyage à faire, tu dois prêcher au Chili, en Argentine, en Uruguay, au Paraguay, et au Pérou. Tu es encore excessivement loin de ta maison, aussi, tiens-toi bien ! Cet avion-là n’est pas pour toi. » J’ai tenu bon. Un petit moment plus tard, nous avons continué notre route vers le Sud ; c’était un long jour de vol, de 5 h du matin à 9 h du soir, et encore 3 heures en plus. Alors, en descendant vers le Sud, j’ai pleuré, pleuré, pleuré jusqu’à ce qu’il n’y ait plus une larme en moi. Dans mon cœur, il y avait une douleur indescriptible et ce qui rendait la chose infiniment pire, c’était mon enfant, ma petite fille à la maison. Je sortais de ma valise un nouveau mouchoir, car l’autre était trempé ! J’ouvrais mon mouchoir et là, il y avait quelques mots écrits sur ce mouchoir par ma petite fille, et voici ce qui était écrit : « Cher Papa, reviens à la maison bien vite, je t’attends tous les jours ! » Cela rendait la chose pire encore. Dans toutes les affaires de la valise, je trouvais ici et là une petite note semblable...Quand je sortais quelque chose d’autre, encore ce mot de ma petite fille...
J’ai dû prêcher à Valparaiso. Mon cœur souffrait constamment ; je ne pouvais me guérir de ce mal du pays, et un soir, lorsque je suis allé me coucher, j’ai prié. J’ai dit : « Seigneur, cela ne peut pas continuer ainsi. J’ai encore un si long voyage à faire je ne peux plus continuer ma route avec cela dans mon cœur. S’il te plaît, fais quelque chose pour moi. » Je suis allé au lit, je me suis endormi. Dans la nuit même, le Seigneur m’a réveillé, alléluia ! Il y avait la présence intense de Dieu dans cette chambre, et c’est cette présence qui m’a sorti de mon sommeil. J’ai su immédiatement ce que cela voulait dire; je me suis levé, ce sentiment était encore dans mon cœur. J’ai dit : « Seigneur, pourquoi ne m’aides-tu pas ? » et Dieu m’a parlé au milieu de la nuit et il m’a donné ce verset biblique :
« Ma présence t’accompagnera et je te donnerai du repos. »
Avec ces paroles mêmes, ces sentiments qui étaient dans mon cœur ont disparu; j’étais complètement libéré, et j’ai été libéré jusqu’à ce jour à tout jamais.
Mes amis, cela coûte quelque chose que de marcher avec Dieu ! Je retournerai aux Etats-Unis en septembre prochain ; je sais très bien ce que certaines personnes vont me dire là-bas : « Alors, tu as eu un bon temps ? Tu as vu beaucoup de belles choses ? As-tu eu beaucoup de joies ? As-tu pris beaucoup de photos ?» — Que leur répondrai-je ? Mes amis, cela coûte quelque chose que de suivre Dieu.
Mais nous avons laissé Joseph dans son puits.
Il était terriblement seul dans ce puits, mais Dieu était avec lui. Dieu a conduit cet homme au trône de l’Egypte ; c’était un long voyage...mais c’était un voyage efficace.
Je veux encore vous dire autre chose. J’aimerais vous parler de mon voyage en Amérique du Sud, l’été dernier. J’allais alors. au Paraguay. J’ai pris un avion très tôt le matin ; le temps était très froid, c’était l’hiver là-bas. Il n’y avait personne sur le terrain d’aviation ; j’étais absolument seul, je ne connaissais pas la langue du pays, et il me semblait que quelque chose ne tournait pas rond, parce qu’il n’y avait sur le terrain personne d’autre. Finalement, une demoiselle de la Compagnie est arrivée et elle m’a dit : « Allez-vous au Paraguay» — je lui ai répondu «oui» — « Alors, venez avec moi » m’a-t-elle dit. Elle m’a conduit là, sur le terrain d’aviation, tout seul ; il y avait un avion. Quelqu’un alors est arrivé, m’a poussé dans l’avion et a refermé la porte avec bruit derrière moi. Il n’y avait pas une seule âme dans l’avion, il était rempli de bagages et il n’y avait qu’un seul siège libre ! J’ai dit : « Qu’est-ce que cela veut dire ? » Mais personne n’était là pour me répondre ! J’étais tout seul ! J’ai dit : « mon Dieu, qu’est-ce que je fais ici ? Sont-ils en train de me kidnapper ? Ne suis-je pas dans l’avion de quelque bandit ? » Ces choses-là arrivent en effet, on a ainsi enlevé des Américains, et je me suis dit : « Es-tu un de ceux qui sont kidnappés ? » Mais personne pour me donner une réponse...Je ne puis vous dire quels ont été les sentiments de mon cœur; je me disais : « mais si seulement quelqu’un m’avait accompagné sur. le terrain d’aviation ? » Or, ils voulaient m’accompagner, mais je leur ai dit : « ne vous dérangez pas ! » Personne ne savait où j’étais.
Je me suis alors attaché sur mon siège. Tout était dans la, nuit, c’était encore longtemps avant que le soleil se lève, et j’étais là, assis dans un puits...Mon puits avait des ailes, mais je puis dire que j’étais réellement dans un puits ! Je suis resté ainsi longtemps, il faisait un de ces froids...finalement, l’avion décolle, je n’avais encore vu personne, je ne savais ce qu’ils faisaient. Je puis vous dire que j’ai bien prié. J’ai dit : « Mais, Seigneur, que m’arrive-t-il ? Pourquoi ne m’as-tu pas averti ? M’as-tu abandonné ? Je n’ai pas fait d’erreur en tant que je sache. Pourquoi ne m’as-tu pas parlé ? Où me conduit-on ? Ma famille ne sait pas que je suis dans l’ennui, personne ne le sait. Ils peuvent bien m’emmener dans la jungle, personne ne saura ce qui est arrivé à Beuttler ! Alors, j’ai pensé à ma petite fille, à ses petites notes : « reviens à la maison bien vite ». Et je me disais : « mais je ne sais si je reverrai la maison ! » Alors, tout à coup, la présence de Dieu s’est approchée. Finalement, le soleil s’est levé, et j’ai dit : « Où vais-je ? Le soleil brille dans le hublot droit, cela veut dire que nous volons vers le Nord. Je dois aller vers le Nord, alors, peut-être tout va bien ! »
Deux heures après, nous avons atterri quelque part sur un champ. On a ouvert la porte et le prisonnier est sorti ! Comme cela semblait bon d’avoir les pieds par terre. J’ai vu deux personnes. Je n’ai jamais été aussi heureux de ma vie de voir deux personnes ! Peu importe qui elles étaient c’était des personnes ! Je leur ai demandé : «L’un de vous parle-t-il anglais ? » Oui, me dirent-ils. « Voudriez-vous me dire où je me trouve actuellement ? » Ils me l’ont dit. Je leur ai dit : « mais dites-moi, quel genre d’avion est celui-ci ? » Oh ! me dirent-ils, on vous a casé sur un avion de marchandises, de fret » — Mais tout était très bien ! Mais quelle expérience j’avais faite alors ! J’étais dans un puits volant. Voulez-vous venir avec moi ? Avez-vous le don de voyager ? Ah ! Ah ! Cela vous coûtera un peu plus cher que cela.
Revenons à Joseph. Ses frères l’ont quitté et il est seul, sans secours, dans un puits. Mais Dieu était avec lui. Savez-vous ce que dit la parole de Dieu ? Il est dit qu’il n’y avait pas d’eau dans le puits. Ne voyez-vous pas encore là la préservation de Dieu ? S’il y avait eu de l’eau, le pauvre garçon se serait noyé, mais Dieu ne voulait pas qu’il soit noyé; il voulait simplement qu’il apprenne une leçon, et c’est aussi ce que Dieu fera pour vous. Il ne vous laissera pas vous noyer ; il vous préservera pendant qu’il vous façonnera.
Voici donc Joseph seul, abandonné de tous. Mais soudain ses frères voient arriver des marchands madianites et l’un d’entre eux dit : « Ne tuons pas notre frère, vendons-le à ces Madianistes ».
Voyons l’image. Joseph est maintenant un esclave. En fait, Dieu voulait qu’il devienne un roi, un gouverneur ; il devait exercer son autorité sur toute l’Egypte, et en ce temps-là, l’Egypte était une grande puissance. Joseph devait régner sur toute la nation, personne ne pourrait rien faire sans lui demander son autorisation au préalable. Mais la situation actuelle de Joseph ne ressemble pas à celle d’un gouverneur ! Pourquoi Dieu ne l’a-t-il pas pris et placé immédiatement sur le trône ? Le savez-vous ? Il y a à cela un grand nombre de raisons. D’abord, il aurait éclaté d’orgueil — Il y a encore une autre raison: que pensez-vous que Joseph aurait fait à ses frères ? — Il leur aurait dit : « J’ai l’autorité, et la première chose que je ferai avec vous, c’est de vous trancher la tête ! »
Dieu ne pouvait accepter une telle chose ; il devait mettre quelque chose dans ce jeune homme, pour que le jour où ses frères qui lui avaient fait tant de peine se trouveraient devant lui, il ne leur coupe pas la tête, il ne les jette pas en prison, mais qu’il pleure sur leurs épaules. Dieu savait ce qu’il accomplissait. Il devait mettre quelque chose dans l’âme de Joseph.
Dieu permet qu’il soit vendu ; avant de devenir un gouverneur, il a dû être un esclave. Oh ! que le peuple de Dieu puisse apprendre ces leçons, et tout spécialement, ceux qui aspirent à un rang élevé dans l’Eglise ; qu’ils puissent réaliser qu’il y a un chemin vers cette place et que le chemin vers la hauteur, c’est de descendre? Avant que Dieu vous élève pas à pas, il vous conduit en bas, en bas, et encore plus bas...Avant que vous puissiez exercer l’autorité pour Dieu, et exercer cette autorité avec efficacité, d’une manière juste, dans la crainte de Dieu, Il doit vous laisser devenir des esclaves.
Joseph avait perdu tous ses droits ; il ne pouvait plus faire ce qu’il désirait faire, il ne pouvait aller où il voulait, il n’avait plus droit sur sa propre vie, il était un esclave. Dieu a permis qu’il devienne un esclave, pour le rendre capable d’être un gouverneur. Ce n’est pas un chemin facile ! Certains d’entre nous sont pressés de régner, oubliant qu’il y a tout un processus de préparation. Les gens ne nous vendent-ils pas parfois ? Comment Joseph se sentait-il ? Mais Dieu était avec lui, Dieu l’assistait dans cette situation, Il l’envoyait vers le trône d’Egypte.
Revoyons notre image. J’aimerais que vous remarquiez les merveilles de la providence divine. Je suis émerveillé, étonné de la façon dont Dieu œuvre. Ses frères dirent : « Nous allons faire en sorte que ses rêves ne se réalisent pas, nous verrons ce qu’il en adviendra ; nous allons le vendre en Egypte » et ainsi, ils pensaient qu’ils allaient se débarrasser de Joseph, or, au travers même de cette hostilité, ils l’envoyaient eux-mêmes sur le trône d’Egypte ! Voyez-vous là la providence merveilleuse de Dieu ? Ils pensaient se débarrasser de lui, et ce sont eux qui l’approchent du trône ! Ses frères ne le savaient pas, Joseph ne le savait pas, Pharaon ne le réalisait pas, personne ne savait ce qui allait s’accomplir. Mais Dieu savait ce qu’il faisait.
Je suis tenté, ici, de vous donner une illustration personnelle. J’espère que c’est le Seigneur qui m’y conduit. Je suis sûr que cela ne fera aucun mal.
Il y a plusieurs années que Dieu, aux Etats-Unis, m’a conduit pour que je vienne en France. Ceci s’est passé lors de ma première visite à ce pays, et ce voyage a eu bien des aspects différents. Quelqu’un m’a demandé ce « que je venais faire des Etats-Unis en France. » Au travers du ton, je pouvais comprendre : « Que venez-vous faire ici ? »
Je devais aller à Paris, et à cette même époque, Billy Graham arrivait des Etats-Unis. On me dit : « Frère Beuttler, nous ne pouvons pas avoir de réunion, Billy Graham arrive à Paris et toutes les Assemblées désirent aller l’écouter ; ainsi, il n’y a rien à faire pour vous. » J’ai eu alors une réunion de prière avec Dieu. Je lui ai dit : « Seigneur, je sais que tu m’as demandé de venir en France. Ne voudrais-tu pas « m’expliquer la situation actuelle ? Je ne suis pas venu ici pour prendre des photos ; Je ne suis pas venu pour visiter Paris, je ne suis pas venu ici pour aller m’asseoir au haut de la Tour Eiffel et me tourner les pouces. Maintenant on me dit que Billy Graham est là ! Pourquoi as-tu envoyé Billy Graham en même temps que moi ? Le Seigneur ne m’a pas répondu.
Alors je me suis dit : « La seule chose que tu puisses faire, c’est d’aller aux réunions de Billy Graham à Paris, comme tout le monde ».
C’est tout ce que j’avais à faire, en effet, mais j’étais perplexe, je ne comprenais pas. Je ne pensais pas que Dieu m’avait envoyé à Paris pour rester assis.
Je me souviens. J’étais placé, bien en arrière, dans les balcons. Au cours de la réunion, quelqu’un est venu me chercher, mais je ne voulais voir personne ! J’étais caché tout là-haut, derrière un pilier, mais on m’a découvert quand même. Je ne sais plus qui c’était. Cette personne me dit : « Il y a quelqu’un qui aimerait vous rencontrer ». Et alors, j’ai fait la connaissance de quelques frères du Sud de la France. Ils parlaient ensemble des réunions qui avaient eu lieu à Rouen, et l’un d’entre eux m’a dit : « Frère Beuttler, pourriez-vous venir à mon Assemblée ? — Un autre m’a dit : « Pourriez-vous venir visiter mon Assemblée ? » puis un troisième m’a demandé : « Voulez-vous venir me voir et visiter mon Assemblée ? ».
Alors, j’ai commencé à comprendre. Dieu avait arrangé cette visite de Billy Graham, au moment bien précis et voulu, de sorte que je puisse rencontrer les frères du Sud de la France.
Et ainsi, tout le Sud de la France s’est ouvert au ministère. J’ai souvent pensé à cet incident, voyant là l’heure de la providence de Dieu.
C’est merveilleux de voir la façon dont Dieu œuvre et agit en notre faveur.
Il a agi ainsi à l’égard de Joseph. Le voici en route pour l’Egypte. Là tout alla bien jusqu’à ce qu’une méchante femme lui chercha des ennuis et Joseph, bien qu’absolument innocent, fut jeté en prison. Il est bien arrivé en Egypte, mais on ne le met pas sur un trône, on le met en prison ! C’est bien différent. Mais Joseph n’était pas encore prêt pour le trône, et avant qu’il puisse exercer son autorité justement, dans la crainte de Dieu, Dieu permet qu’il entre en prison. Remarquez de la manière dont Dieu œuvre ! Il est encore avec Joseph, or Il l’envoie vers le trône, par le chemin de la prison...
Suivez-moi avec beaucoup d’attention.
Savez-vous que Dieu permet que vous et moi allions en prison ? Je suis allé en prison, et je suis encore en prison. Je ne parle pas d’une vraie prison, mais parfois Dieu nous emprisonne dans nos propres actions et nous sommes si serrés de toutes parts, que nous sommes incapables d’en sortir.
Ainsi, actuellement, je suis « emprisonné ». Il y a certains prédicateurs aux Etats-Unis qui ne veulent même pas me parler.
Je ne leur ai rien fait
— Savez-vous pourquoi ils m’ont mis en prison ?
— Parce que je voyage autour du monde avec l’argent des autres...J’ai du bon temps, je m’amuse bien et ils disent : « Quelqu’un devrait bien l’arrêter ! » Personne n’y est encore parvenu !
C’est là ce qu’ils pensent à mon égard, pas tous, mais certains.
Y en a-t-il parmi vous qui sont en prison ? Vous savez ! C’est un lieu de sécurité !
Vous souvenez-vous de ce que l’Apôtre Paul disait : « Moi, Paul, le prisonnier de Jésus-Christ »
Qui avait mis Paul en prison? — C’étaient les Romains, mais lui, il dit : « Jésus m’a mis en prison ». Il n’a pas considéré les instruments humains, il a vu Dieu agir par ce moyen.
Nous emprunterons maintenant une pensée au livre de Jérémie, chapitre 48, verset 11. {Jer 48.11}
C’est un verset très instructif. Il nous est dit que « Moab n’allait pas en captivité » et on nous parle de l’ancienne méthode avec laquelle on faisait le vin. Je ne sais pas comment vous faites votre vin, mais en ce temps-là, on versait le vin nouveau dans des vases; on le laissait reposer pendant quelque temps; puis on le versait dans d’autres vases, de sorte que les impuretés restaient au fond. On le transvasait à nouveau jusqu’à ce que le vin soit pur.
Remarquez ce qui est dit à l’égard de Moab : « Moab n’allait pas en captivité, Moab n’était pas vidé d’un vase dans un autre, aussi son goût lui est resté, et son odeur ne s’est pas changée ».
C’est ce que Dieu fera avec vous durant votre captivité, si vous collaborez avec Lui.
Voyons cette pensée sous un autre angle.
Supposons qu’un homme parvienne à une place d’autorité sans avoir suivi le processus de Dieu. Je ne pense pas que vous connaissiez ces choses en France, mais nous les avons aux Etats-Unis. — Il y a ceux qui gouvernent le peuple de Dieu avec un fouet (savez-vous ce que je veux dire ?) Ils sont très durs, dominateurs d’esprit. Ils n’ont aucune considération pour les sentiments du peuple de Dieu. Savez-vous pourquoi ? C’est parce qu’ils ne sont pas encore passés par la captivité, ils n’ont pas suivi le processus du raffinement, et leur nature charnelle demeure en eux : il y a une odeur de la vie de la chair.
Dieu a emmené Joseph en captivité, et là, il a tellement fondu son esprit, il l’a rendu si tendre que le jour où il rencontra ses frères, il pouvait leur dire : « Dieu a fait cela pour mon bien — ne regrettez pas ce que vous m’avez fait, ce n’était pas votre œuvre, c’était celle de Dieu n’ayez pas peur, je ne vous ferai aucun mal ».
Cela, Joseph l’a appris en prison, et Dieu a besoin d’y mener quelques-uns d’entre nous, afin de faire disparaître la vieille nature.
Permettez-moi d’ajouter cela :
Nous avions une dame, aux Etats-Unis. Elle avait l’esprit critique, particulièrement à l’égard des personnes qui étaient malades. Elle leur disait : «Vous n’avez pas le droit d’être malades. Il y a quelque chose qui ne tourne pas rond dans votre vie, c’est pour cela que vous êtes malades. » Et si vous alliez au docteur, alors il fallait l’entendre ! Elle critiquait surtout les croyants qui allaient au docteur, ceux qui prenaient de l’aspirine lorsqu’ils avaient mal à la tête ! Elle avait le don du jugement, de la critique...
Avez-vous des personnes avec de tels dons ? Le don de pointer le doigt de l’accusation contre tout le monde, excepté eux-mêmes...Je n’aimais pas m’approcher d’elle et je l’évitais le plus possible, parce que je savais que j’en entendrais !
Mais Dieu, un jour, a opéré en elle. Il l’a emmenée en prison: elle est tombée malade. Bien sûr, elle n’allait pas voir le docteur...mais elle a dû y aller. Le Seigneur n’a pas répondu à la prière, et personne ne pouvait la secourir. Elle était si malade qu’elle a dû aller à l’hôpital. Elle qui, auparavant, critiquait ceux qui y allaient ; elle y était, à son tour ! Mes amis, il faut que vous fassiez bien attention à ce que vous dites. Dieu sait comment mettre en prison, et dans un isolement total.
Elle a eu besoin d’une intervention, c’était une question de vie ou de mort. On l’a opérée et elle est sortie de l’hôpital quelques mois plus tard ; sa maladie avait disparu ; quelque chose d’autre était aussi parti !
Voici ce qu’elle m’a dit « Frère Beuttler, Dieu a fait quelque chose pour moi. J’ai subi deux interventions, une dans mon corps, l’autre dans mon esprit. Dieu m’a délivré de l’esprit critique ».
Maintenant, elle gardait sa langue là où elle devait être, dans le garage ! Elle était allée en prison et là, Dieu l’a transvasée de vase en vase ; elle était désormais une personne transformée.
Vous vous demandez pourquoi Dieu conduit certains d’entre vous en prison, et vous envoyez cette requête à l’église : « s’il vous plaît, priez et jeûnez pour que Dieu me retire de prison ».
Peut-être devrions-nous plutôt prier pour qu’il vous laisse plus longtemps en prison, suffisamment longtemps pour que cela vous fasse du bien, assez longtemps pour que l’esprit critique sorte de vous, pour que vous soyez délivrés de la vieille nature, de sorte que vous ayez un esprit doux et paisible, que votre famille vive en bonne entente avec vous et que les gens disent : « Quelle transformation dans sa vie ! »
Avant, j’avais peur de m’approcher d’elle, maintenant j’aime la rencontrer, car sa vie est une telle bénédiction pour mon âme ! Que s’est-il passé ? Elle est restée en prison.
La méthode de Dieu est efficace, mes amis. Dieu voulait pouvoir avoir confiance en Joseph, lorsqu’il serait sur le trône ; Il voulait qu’il ne soit pas celui qui saisit les gens par le cou et les sort de l’église. Je sais bien que Joseph n’était pas un prédicateur, mais nous pouvons retenir la leçon ; ainsi, le jour où une sœur viendra à l’église, avec un nouveau chapeau qu’elle inaugure pour Pâques, même si vous avez l’impression qu’il est un peu trop grand, vous ne direz pas : « maintenant, je vous raye comme membre de l’Eglise ». Non...non...non...
Dieu a besoin de ceux qui gouvernent dans la crainte de Dieu. Ainsi, Dieu a mis ce jeune homme en prison, Dieu s’est servi de lui pour interpréter quelques songes. Joseph a dit à un autre prisonnier ces paroles : « quand tu sortiras, souviens-toi de moi près de Pharaon » mais la parole de Dieu nous dit qu’on l’a oublié dans la prison. Non seulement Joseph était en prison, mais il a été oublié dans la prison !
Est-ce qu’on vous oublie parfois ? Vous croyez que vous êtes oublié — Vous avez été malade, au lit, et vous commencez à vous plaindre : « Je me demande quel genre de Pasteur nous avons ! Il n’est pas venu me visiter depuis la dernière fois qu’il est venu me voir... »
Et quelqu’un vous demande : « Mais, lui avez-vous fait savoir que vous étiez malade ? »
— « Non, je ne lui ai rien dit ! »
Alors, comment le pauvre homme pouvait-il le savoir ? Vous, vous l’avez mis en prison par vos remarques, et vous vous croyiez oublié !
J’ai été oublié, Joseph a été oublié, pourquoi ? Pour qu’un jour le nom de Joseph soit connu de tous ceux qui habitent le pays. Mais avant que Dieu ait rendu le nom de Joseph célèbre, il fallait que l’homme apprenne ce que c’est que d’être — ainsi, le jour où son nom sera mentionné partout, il ne dira pas en regardant les journaux : « voilà mon nom ! C’est bien moi ! » Autrement, il s’enflerait, il deviendrait de plus en plus gros, et finalement, il éclaterait !
Voyez-vous l’œuvre de Dieu ?
Je suis poussé à terminer par une illustration. Une année, j’étais pasteur et un évangéliste est venu visiter notre église. Il aimait beaucoup cette église dont j’étais le pasteur. Il a commencé à parler aux chrétiens disant que Dieu l’envoyait pour être leur pasteur. Parfois, on l’invitait aux repas. Il demandait : « Alors, Sœur, comment va votre Pasteur ? vous visite-t-il suffisamment ? »
— « Non, dira la sœur, il ne me visite pas tous les jours ! Il pourrait bien venir me voir un peu plus souvent. »
Savez-vous ce qu’il disait encore :
— « Ma sœur, cette église a besoin d’un véritable berger ».
(Bien sûr, c’était lui le véritable !)
— « Cette église a besoin qu’on s’occupe d’elle, je le crois volontiers que vous avez été négligée ».
Et naturellement, elle était d’accord, d’autres aussi étaient d’accord ; vous pouvez avoir beaucoup de personnes qui s’accordent ainsi, mais il faut que ce soit vrai !
Alors, on m’a demandé de faire une réunion générale pour savoir si c’était moi ou l’évangéliste qui devait être le pasteur. Tous les jours, il visitait les membres de l’église pour s’amasser des voix. La réunion a eu lieu, et c’est lui qui fut élu pasteur...moi, j’ai dû m’en aller.
Mais Dieu m’a placé dans une situation vraiment magnifique. Trois mois après, j’étais dans une autre ville où je prêchais la Parole.
Nous nous dirigions, mon épouse et moi, vers une autre ville, lorsque Dieu, soudain, m’a parlé et j’ai dit à ma femme : « Lorsque nous arriverons dans la ville, il y aura un télégramme qui nous demandera de retourner dans l’église que nous avions dû quitter ».
Le télégramme était là !
« Cher frère Beuttler, nous regrettons beaucoup ce qui est arrivé et nous vous demandons pardon de notre façon d’agir à votre égard. Toute l’église vous demande instamment de revenir immédiatement pour continuer votre ministère pastoral ».
J’y suis retourné, et durant douze ans, je n’ai pu comprendre pourquoi cela était arrivé.
Puis Dieu m’a appelé à visiter différentes églises aux Etats-Unis. Parfois, je visitais des assemblées dont le pasteur était absent et pendant un certain temps, j’étais seul à m’occuper de l’église. Un jour, Dieu m’a parlé. Il m’a dit : «Voici la raison pour laquelle j’ai permis que cela arrive il y a douze ans. Je savais que je t’enverrais dans les églises d’autres pasteurs ».
Je vais vous dire cela dans mes propres paroles. Cela m’est arrivé comme un éclair ; c’était comme si Dieu me disait : « Avant que je puisse te confier les assemblées d’autres serviteurs, je voulais te donner une leçon que tu n’oublierais jamais. Je voulais que tu saches ce que c’est que d’avoir, dans son auditoire, un homme infidèle, de sorte que, dans une autre église, tu ne fasses jamais ce qui a été fait à ton égard ! »
Je n’ai jamais oublié ! Dieu m’avait donné là une leçon qui m’a servi une fois pour toutes.
Mes amis, les méthodes de Dieu sont efficaces. Souvenez-vous de Joseph. Il y a tout un chemin de préparation, tout un processus au travers duquel Dieu travaillera. Pour avoir un idéal élevé, il faut descendre...Le chemin pour être connu, c’est d’être oublié, la façon de devenir un vrai gouverneur, c’est d’être, d’abord, un esclave, mais si vous tenez ferme, Dieu sera avec vous, et Dieu rendra parfaite l’œuvre qu’il a commencée en vous.
Si vous pouvez résister dans l’épreuve, si vous pouvez accepter l’œuvre de Dieu, alors Dieu vous donnera une place de responsabilité, dans son royaume.
Voilà, mes amis, le chemin de Dieu.