Puisqu’il est « impossible à l’homme d’être sauvé », (1) aucun espoir n’est laissé à quiconque tenterait de se racheter lui-même pour hériter le ciel. « Soyez parfait » ordonne le Christ. Autrement dit, le Dieu parfait n’admet en Sa présence que … des par- faits. Il exige la perfection, rien de moins. Etre meilleur, s’efforcer de pratiquer le bien, faire pénitence, multiplier les actes de piété, chercher à se réformer… ne sauraient suffire. Il en veut plus. Infiniment. Il ne tolère aucune défaillance et s’attend à ce que tous ses commandements soient observés à la lettre : « Qui obéirait à la Loi divine mais pécherait contre un seul de ses commandements, deviendrait coupable de tous » précise l’Ecriture. (2) Déclaration apparemment excessive qui se vérifie dans la vie de tous les jours. Si je grille un feu rouge, je paierai l’amende même si j’ai scrupuleusement observé le code de la route durant vingt ans. J’aurai beau évoquer mon passé de conducteur modèle, le gendarme demeurera inflexible.
(1) Matthieu 19.26.
(2) Jacques 2.10.
Oui, Dieu n’accueille que… des saints, c’est-à-dire des hommes et des femmes irréprochables qui n’ont jamais fait le mal ni omis d’accomplir le bien. C’est ainsi que la Bible déclare :
« Soyez parfaits comme votre Père céleste est parfait ».
« Soyez saints dans toute votre conduite selon qu’il est écrit :
Vous serez saints car je suis saint, moi votre Dieu ». (3)
(3) Matthieu 5.48 ; 1 Pierre 1.15-16 ; Lévitique 19.2.
Exigence redoutable parce qu’humainement inaccessible. Qui peut se targuer de sainteté devant Celui qui « sonde les cœurs » ? Alors dois-je en conclure qu’il n’y a pas d’espoir de salut pour les pécheurs que nous sommes ? Avec force, je réponds : « Si, il y a de l’espoir ». En effet, Celui qui a dit : « C’est impossible aux hommes », n’a pas manqué d’ajouter : « …mais c’est possible à Dieu ». (4) Autrement dit, si le salut ne peut venir de l’homme indigne de toute faveur, il est pleinement accordé et sans réserve par Celui qui fait grâce au pécheur repentant. Tel est l’enseignement de l’Ecriture : « C’est par la grâce que vous êtes sauvés… cela ne vient pas de vous : c’est le cadeau de Dieu. Ce n’est point par les œuvres afin que personne n’en tire gloire » (5)… « Nous sommes gratuitement déclarés irréprochables par le moyen de la délivrance qui est l’œuvre de Jésus-Christ ». (6)
(4) Matthieu 19.26.
(5) Ephésiens 2.8-9.
(6) Romains 3.24.
Imaginez le récit suivant : Un garçon — dix ou onze ans — vient de briser les vitres du voisin en lançant maladroitement un caillou. Effrayé, l’enfant prend la fuite et se tient prudemment éloigné de cet homme, un monsieur pas commode du tout et qui, par malchance, a tout vu de la scène. Désormais, les relations sont rompues et la cassure subsistera aussi longtemps que réparation n’aura pas eu lieu. Mais que peut faire l’enfant ? Il a les poches vides. Heureusement, quelqu’un — son père — consent à se rendre auprès du voisin pour lui présenter des excuses et financer la réparation. En père responsable, il se substitue à son fils et paie la casse comme s’il était, lui, le coupable. Alors tout rentre dans l’ordre. Le voisin est satisfait et les relations sont parfaitement rétablies. Rassuré, le coupable sait que son méfait est réparé. Et parce qu’il croit en la valeur de cette réparation, il n’éprouve plus de gêne à côtoyer son voisin. La paix a été acquise, non par le coupable, mais par l’innocent qui a payé à sa place.
Ainsi a fait notre Dieu, il y a deux mille ans. Il a pris les devants pour rétablir l’harmonie — la communion — entre Lui et ses créatures. Il est venu à la rencontre du pécheur en la personne de son Fils, le Christ. C’est une histoire merveilleuse, la plus belle histoire d’amour qui vaut la peine d’être contée même si elle est déjà connue.
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Jésus, l’envoyé du Père céleste, naît miraculeusement à Bethléhem (7) de la vierge Marie. En tout point semblable aux hommes malgré sa divine origine, il rayonne partout l’amour authentique et la pureté par- faite. A l’âge de trente ans, il quitte son village suivi d’une poignée de jeunes gens — ses disciples — et s’en va visiter villes et bourgades de Palestine. Il guérit des incurables, rend la vue aux aveugles, ressuscite des morts, multiplie le pain, apaise des tempêtes. Emerveillées, les foules accourent pour l’entendre parler du ciel. Ses auditeurs le porteraient au pouvoir si celui qui se nomme le Fils de l’homme cédait à leurs instances, mais telle n’est pas sa mission. Dieu son Père l’a envoyé dans ce monde pour inviter ses créatures — toutes en guerre contre Lui — à cesser les hostilités et à se rendre sans condition pour obtenir son pardon.
(7) Village à quelques kilomètres au sud de Jérusalem.
Hélas ! Jaloux de ses succès, les chefs religieux ne songent qu’à se débarrasser de ce « gêneur ». Ils se saisissent de Jésus — c’est son nom — le livrent au gouverneur romain et, devant ce haut fonctionnaire, l’accusent et le calomnient bassement. Résultat ! Un innocent bienfaiteur est condamné à périr tel un meurtrier, cloué sur une croix. Terrible supplice. La victime n’oppose aucune résistance et expire dans d’indicibles souffrances… puis on l’ensevelit dans un tombeau neuf creusé dans le roc.
Mais — ô miracle ! — le Fils de Dieu en sort vivant le troisième jour, se montre à ses disciples qui éclatent de joie et vont proclamer partout la grande nouvelle de Sa résurrection.
Quelques semaines plus tard, le Christ rejoint son Père dans le ciel, promettant de revenir plus tard pour rassembler et chercher ses partisans qu’il destine à la gloire. Hélas ! Une partie seulement de l’humanité reconnaît sa divine origine et sa mission, acceptant de quitter le camp de la révolte pour se ranger derrière Lui. Poignée de disciples dont le nombre ira grandissant de jour en jour pour devenir un peuple nombreux. Ce peuple, c’est l’Eglise de Jésus-Christ. En butte à la méchanceté et aux moqueries des hommes, cette grande famille aura le dernier mot : elle attend avec joie Son retour et la gloire promise.
Ce vieux récit — ici je vais vous étonner — nous concerne de très près. En effet :
1° Je dois savoir que Dieu a envoyé son Fils, le Christ, pour moi d’abord. Il s’est déplacé pour moi, pour m’amener par l’amour et non par la contrainte, à la reddition en vue d’une réconciliation avec Dieu.
2° Je dois savoir que le Christ, par sa mort, a réglé le prix, tout le prix de cette réconciliation. Il a payé de sa vie, de son sang, toutes mes fautes. Il est l’Otage innocent frappé à mort pour que des multitudes soient épargnées. C’est incroyable mais vrai. Ma dette envers Dieu est bien réglée.
Et puisque le ciel est ouvert par le Christ sauveur, il appartient à chacun, librement, d’y entrer puisque « nous avons au moyen du sang de Jésus, une libre entrée dans le ciel ». (8)
(8) Hébreux 10.19.
Un orateur éminent du XVIIe siècle, Bourdaloue, s’écriait : « Allez pécheurs, allez au pied de la Croix. Contemplez-y le douloureux mystère de Sa passion. Si vous le pouvez, comptez tous les coups qu’il a reçus, toutes les plaies dont il est couvert, toutes les épines qui lui percent la tête, toutes les gouttes de sang qu’il a répandues… et demandez-Lui qui l’a frappé. Vous entendrez ce qu’il vous répondra. C’est le péché, votre péché, vous-même qui êtes l’auteur de sa sanglante passion ». Allez vous jeter dans les bras du Sauveur maintenant ressuscité : ils sont ouverts pour vous recevoir.
3° Je dois savoir que le Dieu souverain m’ordonne de capituler devant Lui sans réserve. A qui se rend, il accorde un pardon total. Que j’obéisse sur ce point et il me comptera parmi ses sujets qui partageront sa gloire lorsqu’il viendra prendre possession du monde.
4° Enfin, je dois savoir qu’il m’en coûterait de « négliger un si grand salut ». (9) Quiconque sera trouvé dans « le camp de la révolte » lorsque le Christ apparaîtra, aura pour partage la « honte éternelle » réservée à tous ceux qui l’auront méprisé car c’est cela le péché. Une éternité de détresse loin de Celui qui nous a tant aimés.
(9) Hébreux 2.3.
Aussi est-ce avec insistance que la Bible nous supplie : « Soyez réconciliés avec Dieu par Jésus-Christ ».