Propos sur le temps

HORS DU TEMPS

Mille ans sont, à tes yeux, comme le jour d’hier, quand il passe.

Psaumes 90.4

Que ce 30 juillet 1971 nous parut long !

Partis de Paris vers 15 heures, le Boeing 747 nous déposait sur le sol canadien à… 16 heures (heure locale) alors que nous avions survolé l’océan durant plus de sept heures. Notre fils vint nous accueillir à l’aéroport et voulut à tout prix nous faire découvrir séance tenante la grande ville de Montréal. Il prit son temps. Or, nous tombions de sommeil et le lit nous tentait plus que ses explications. Nos montres, il est vrai, n’étaient guère à l’unisson ; la mienne indiquait 3 heures du matin tandis que le soleil brillait encore sur les toits. Il était tout juste 20 heures aux horloges de la cité. Le décalage horaire surprend et perturbe celui qui atterrit sur une terre lointaine, à l’est comme à l’ouest. Le voyageur se rendant par exemple aux U.S.A. en supersonique peut aisément s’imaginer que le soleil a suspendu sa marche comme jadis à Gabaon (Josué 10.12-13).

Mais de fait, aurions-nous vraiment la notion de temps si le Dieu souverain et sage n’avait jugé bon de créer le soleil, la lune et les étoiles ? Selon les Écritures, le Créateur a assigné à ces luminaires un rôle bien précis, celui de séparer le jour d’avec la nuit. Ces astres sont effectivement des signes pour marquer les époques, les jours et les années. (Genèse 1.14). Grâce aux nuits, les journées se distinguent les unes des autres et sont autant de points de repère permettant de situer les événements dans le temps. Il devient alors possible de compter les jours, de dire par exemple que tel fait s’est passé hier ou trois mois auparavant. Pour cette même raison, l’officier de l’état civil est en mesure d’inscrire sur ses registres la date de la venue au monde d’un fils ou d’une fille et de fournir longtemps après un « extrait de naissance » parfaitement exact.


♦   ♦

A bien réfléchir, le temps indiqué sur le cadran de nos montres n’intéresse que notre planète. Qu’on s’en éloigne et nos pendules « battront la breloque ». En effet, ce que nous appelons une année (soit 365 jours) est la mesure d’une révolution de la terre dans son orbite autour du soleil. Si nous habitions Mercure, nous aurions une notion du temps totalement différente car cet astre tourne autour du soleil en… 88 jours, et dans ce laps de temps, il ne tourne qu’une seule fois sur son axe. Ce qui veut dire qu’un jour et une année sont équivalents ; si l’on utilisait nos montres, les heures dureraient… 5280 minutes. Alors on est en droit de se demander si le temps mesuré par nos horloges a quelque valeur pour Dieu, s’il y a vraiment pour lui un « hier », un « aujourd’hui » et un « demain », bien qu’il ait lui-même fixé des dates aux événements de ce monde, ce que confirme l’expression souvent citée dans la Bible : au temps marqué. Moïse ne dit-il pas que mille ans sont aux yeux de l’Éternel comme le jour d’hier quand il n’est plus (Psaumes 90.4) ? Affirmation étonnante que l’apôtre reprend dans sa lettre : Vous ne devez pas ignorer… que, devant le Seigneur, un jour est comme mille ans et mille ans sont comme un jour (2 Pierre 3.8). C’est vrai ! Dieu est hors du temps mesuré par nos pendules et il n’a besoin ni de cadran solaire ni de calendrier pour situer les événements de la terre. Imaginons un père de famille qui observe son enfant de quinze ans occupé à éplucher des pommes de terre pour sa maman. « Voilà un bon garçon ! » pensera-t-il. Mais supposez qu’à l’instant même cet homme soit propulsé sur une planète fort éloignée, à quelque dix années-lumière de la terre. De sa nouvelle position — si la chose était possible — il verrait avec surprise son garçon âgé seulement de… cinq ans, peut-être en train de chaparder des pommes dans le jardin du voisin (l’image de ce fils ayant mis dix ans pour lui parvenir). Dans ce cas, le père aura en même temps la vision de son enfant à cinq et à quinze ans commettant simultanément la bonne et la mauvaise action. L’une n’aura pas caché l’autre. Or, puisque Dieu est omniprésent, c’est-à-dire présent partout dans l’univers, à la fois tout proche et éloigné de nous, je peux en déduire que ma vie tout entière est présentement devant ses yeux. Rien n’échappe à ses regards pénétrants, capables de sonder les cœurs et les reins (Psaumes 7.10 ; Jérémie 17.10 ; Apocalypse 2.23). Éternel ! Tu m’entoures par-derrière et par-devant… Une telle science est trop merveilleuse pour moi, trop élevée pour que je puisse la saisir. Où irais-je loin de ton Esprit et où fuirais-je loin de ta face ? Si je monte aux cieux, tu y es ; si je me couche au séjour des morts, t’y voilà. Si je prends les ailes de l’aurore, et que j’aille demeurer au-delà de la mer, là aussi ta main me conduira (Psaumes 139.5-10). Ne suis-je un Dieu que de près… et ne suis-je pas aussi un Dieu de loin ? (Jérémie 23.23). Pensée troublante qui devrait m’ôter la velléité de chercher à camoufler mes infidélités, de prétendre même les cacher derrière une action bonne. Seul le sang du Fils de Dieu est efficace pour couvrir entièrement mes fautes passées, présentes et à venir, et les faire disparaître à toujours, tel un nuage qui se résorbe et dont on oublie le souvenir (Esaïe 44.22).

Éternel ! Fais-moi connaître ma fin, quelle est la mesure de mes jours ; je reconnaîtrai combien je suis fragile. Voici que tu as donné à mes jours la largeur de la main, et la durée de ma vie est comme un rien devant toi. (Psaumes 39.5-6)

QUESTIONS

  1. Êtes-vous convaincu que le temps n’efface pas le péché ? Qu’il est inutile de vouloir le cacher ? Que seul le sang du Christ peut nous purifier de toute iniquité ?
  2. Votre nom est-il inscrit dans le Livre de vie ? Si oui, rendez grâces au Seigneur qui, par sa vie donnée, vous permet de l’affirmer.

chapitre précédent retour à la page d'index chapitre suivant