« Tous, ils s’attendent, à toi pour que tu leur donnes leur nourriture en son temps. Tu la leur donnes et ils la recueillent. Tu ouvres ta main et ils sont rassasiés de bien ! » Ps 104.27,28.
Ce cantique de louange au Créateur parle des oiseaux et des bêtes des forêts, des lionceaux et de l’homme qui va à son travail, de la grande mer où vivent des animaux sans nombre, petits et grands, et il conclut ce récit de la création en remontant au Créateur dont tous dépendent : « Tous s’attendent à toi ». Si l’œuvre de Dieu est de créer, son Œuvre aussi est de maintenir ce qu’il a créé. Sa créature, incapable de se créer elle-même, ne peut pas mieux suffire seule à ses besoins. La confiance en Dieu est donc la loi qui régit toute, la création.
Cette confiance en Dieu nous dit pourquoi la créature a reçu l’existence. En lui donnant la vie, en pourvoyant ensuite à l’entretien de cette vie et à son bonheur, le but de Dieu était de manifester sa sagesse, sa puissance et sa bonté; et comme la nature même de Dieu le porte à pourvoir à tout ce que réclament ses créatures, celles-ci sont appelées par leur nature même à s’attendre à lui, à recevoir de lui ce que lui seul peut leur donner et ce qu’il prend plaisir à leur donner.
Si la lecture de ces pages nous fait saisir ce que doit être pour le croyant celle attente à Dieu, si elle nous amène à en éprouver pratiquement l’utilité et le bienfait, elle nous fera reconnaître aussi pourquoi Dieu nous appelle à regarder à lui avec confiance. Nous comprendrons qu’il s’agit là d’obéir à un commandement qui n’a rien d’arbitraire et que cette attente à Dieu, rendue nécessaire par nos péchés et notre incapacité, devient en outre une restauration qui nous ramène à notre destinée première, nous rend nos droits de très haute noblesse, nous replace dans la position glorieuse de créature directement dépendantes du Dieu de gloire.
Aussitôt que nos yeux s’ouvrent à cette vérité, la nature entière devient pour nous une vivante prédication. Elle nous rappelle que tout ce que Dieu a fait au commencement dans la création, il le fait à présent en nous par son œuvre de rédemption. Quand le psaume 104e nous fait voir la main de Dieu active à entretenir tout ce qui a vie dans la nature, nous comprenons qu’il est nécessaire de nous attendre à Dieu pour tout notre être. Les lionceaux et les corbeaux qui crient à lui, les oiseaux, les poissons et tous les insectes qui reçoivent de lui la nourriture au temps voulu nous rappellent ce qu’est la nature de Dieu et sa gloire ; ils nous disent qu’il est un Dieu auquel on doit s’attendre. À mesure que notre pensée saisit mieux ce qu’est la nature et ce qu’est Dieu, nous sentons mieux aussi toute la valeur de ces mots : « Attends-toi à Dieu. »
Tous s’attendent à toi afin que tu leur donnes. C’est Dieu qui donne tout. Puisse cette confiance s’implanter profondément dans notre cœur ! Avant même de comprendre tout ce que comporte cette attente, avant de prendre l’habitude de nous attendre a Dieu, pénétrons-nous de cette vérité: S’attendre à Dieu, dépendre de lui continuellement et entièrement, voilà sur la terre comme au ciel la seule vraie religion, la seule véritable manière d’exprimer ce que doivent être nos relations avec le Dieu saint et béni en qui nous avons la vie.
Prenons aussitôt la résolution de nous attendre à Dieu continuellement avec humilité et confiance. Que désormais ce soit là le trait dominant et distinctif de notre vie et de notre culte. Soyons certains que celui qui nous a créés pour se donner lui-même à nous et habiter en nous, ne permettra pas que nous soyons jamais déçus. En nous attendant à lui, nous trouverons repos, joie et force, car il pourvoira à tous nos besoins.
« Mon âme, attends-toi à Dieu ! »