A trois reprises dans l’Evangile selon Jean, il est fait mention de « choses » et « d’œuvres » plus grandes. Notre Seigneur préparait Ses disciples à ce qui allait suivre, et qui dépendait de Son rejet comme Messie : Son entrée dans la gloire et ce qui en résulterait pour la foi.
1) Après que Nathanaël eut confessé que Jésus était le Fils de Dieu, le Roi d’Israël, le Seigneur lui répondit : « Parce que Je t’ai dit que Je t’ai vu sous le figuier, tu crois ; tu verras de plus grandes choses que celles-ci. En vérité, en vérité, vous verrez désormais le ciel ouvert et les anges de Dieu monter et descendre sur le Fils de l’Homme » (Jean 1.50, 51).
Jésus-Christ parle du jour où, en Roi d’Israël, Il montera sur le trône de David, pour établir Son règne universel dans le monde ; mais Il fait également allusion à ce qui devait précéder Son règne ici-bas, c’est-à-dire Son rejet, Sa crucifixion et Sa glorification. Le « ciel ouvert » indique un état de choses différent du messianisme. Tout ce que le ministère de Jésus en terre sainte avait apporté à Israël était certes l’accomplissement des prophéties de l’Ancien Testament. Mais le rejet du Messie devait conduire à la croix, où fut inauguré un état de choses entièrement nouveau. Désormais, en Christ ressuscité et glorifié, est révélé « le ciel ouvert », et ce terme signifie, comme nous allons le voir, le jour d’opportunité de la prière : le chemin nouveau et vivant par lequel le croyant pénètre en Jésus-Christ jusqu’au trône de la grâce.
L’ascension de notre Seigneur dans la gloire a ouvert à la foi le ciel et ses trésors. Désormais, celui qui a été fait une nouvelle créature en Christ entre en possession de Ses richesses incompréhensibles ; ces privilèges inconnus aux Juifs sont à l’origine de la vie et du service de l’Eglise. Car si elle participe au rejet de Jésus-Christ en portant l’opprobre de Son Nom, elle participe à la gloire de Son Seigneur glorifié et elle vit de Sa victoire (Lire Romains 11.11-15 ; Ephésiens 1).
2) « Car le Père aime le Fils, et Il Lui montre tout ce qu’Il fait, et Il Lui montrera des œuvres plus grandes que celles-ci, afin que vous soyez dans l’étonnement » (Jean 5.20).
Adressée aux chefs religieux des Juifs, cette phrase prend un sens tragique : Jésus-Christ était venu comme leur Messie, accomplissant les prophéties de l’Ancien Testament. Mais bien qu’Il ait fait beaucoup de miracles devant eux, ils n’avaient pas cru en Lui (Jean 2.23-25).
Le Seigneur leur révèle ici Sa divinité : Il est le Fils de Dieu, soumis en toutes choses à la volonté de Son Père. Non seulement les Juifs L’ont rejeté comme Messie et Fils de David, mais ils vont maintenant Le rejeter comme Fils de Dieu et Sauveur des hommes. En prévision des conséquences de la crucifixion, le Seigneur annonce alors des œuvres plus grandes que Ses œuvres messianiques, mais des œuvres auxquelles les hommes ne croiront pas plus qu’aux premières (Cp. Matthieu 11.2-6 et Luc 4.18-30).
La source de ces plus grandes œuvres, dont la première est la prière, est dans le Père qui a remis toutes choses entre les mains de Son Fils bien-aimé (Jean 3.35). Nous sommes conduits dans ces œuvres, dans la mesure où nous vivons dans la présence du Fils glorifié, maintenant Souverain Sacrificateur auprès du Père. Ce que les Juifs ont méconnu et par conséquent perdu, Dieu le donne par grâce à ceux qui croient. La foi est invitée à se l’approprier.
3) « En vérité, en vérité, Je vous le dis, celui qui croit en Moi fera aussi les œuvres que Je fais, et il en fera de plus grandes, parce que Je M’en vais au Père ; et tout ce que vous demanderez en Mon Nom, Je le ferai, afin que le Père soit glorifié dans le Fils. Si vous demandez quelque chose en Mon Nom, Je le ferai » (Jean 14.12).
Nous voyons au début de ce chapitre le Seigneur exhorter Ses disciples à ne pas se laisser troubler par le changement d’économie qui va se produire : « Que votre cœur ne se trouble point. Croyez en Dieu et croyez en Moi » (Jean 14.1). Ils avaient été habitués à Sa présence visible sur la terre, aux bienfaits et aux miracles physiques qu’Il avait accomplis. Maintenant, Il va les quitter ; après avoir achevé l’œuvre de la rédemption, Il sera glorifié à la droite du Père, d’où Il dispensera à la foi les fruits de Son œuvre et de Son triomphe sur l’ennemi. Il faut qu’ils apprennent à Le connaître comme tel, à recevoir les bienfaits spirituels qui résulteront de Son sacrifice et de Sa présence dans la gloire.
Ces plus grandes œuvres sont, nous dit-Il, la conséquence de Son ascension auprès du Père. Ici, au sujet de la prière, et plus loin, au sujet du Saint-Esprit qui sera envoyé, le Seigneur emploie ces mêmes termes : « parce que Je vais au Père ». Le Saint-Esprit est venu et Sa mission est de convaincre les hommes de péché, de justice et de jugement : du péché d’avoir crucifié Jésus-Christ, de la justice de Dieu pour laquelle la propre-justice de l’homme est un affront, et du jugement prononcé à la croix où le diable est vaincu et jugé. Mais le Saint-Esprit est aussi le Consolateur qui conduit l’enfant de Dieu dans cette plus grande œuvre, celle de la prière de la foi.
La prière faite en Son Nom dans la puissance de l’Esprit est la preuve de Sa glorification, la démonstration que Sa puissance agit présentement dans le monde, quand les enfants de Dieu savent user ainsi de leur héritage et de leurs privilèges (Ephésiens 1.17-21).
Remarquez que dans ce passage de l’Evangile selon Jean, 14.12-16, la mention des plus grandes œuvres est directement suivie de celle de la Prière. La façon dont le Seigneur la relie aux « plus grandes œuvres » montre que, dans ce monde incrédule, Dieu Se plaît à glorifier Celui que les hommes ont rejeté, et Son bon plaisir est que Ses enfants présentent leurs requêtes au Nom du Fils… « Tout ce que vous demanderez en Mon Nom, Je le ferai, afin que le Père soit glorifié dans le Fils. Si vous demandez quelque chose en Mon Nom, Je le ferai » !
Plus loin, au cours de ce même entretien, le Seigneur dit : « En vérité, en vérité, Je vous le dis, ce que vous demanderez au Père, Il vous le donnera en Mon Nom. Jusqu’à présent, vous n’avez rien demandé en Mon Nom. Demandez et vous recevrez afin que votre joie soit parfaite » (Jean 16.23, 24). En effet, jusqu’alors, les disciples avaient suivi l’enseignement que le Seigneur leur avait donné dans la prière dominicale en réponse à leur demande : « Seigneur, enseigne-nous à prier ». Mais la prière en Son Nom leur était inconnue : ils ne pouvaient la connaître avant que Jésus ne soit glorifié.
Aussi le Seigneur leur parle-t-Il de ce jour où le Saint-Esprit sera répandu dans le cœur des Siens, en tant que Dispensateur de la gloire du Fils, de tout ce qu’Il possède et de toutes Ses ressources pour l’accomplissement des promesses, qui sont « Oui » et « Amen » en Jésus-Christ (2 Corinthiens 1.20).
Ce jour est venu, c’est le temps de la grâce (2 Corinthiens 6.1), le temps des plus grandes œuvres. Plus que toute autre activité, la prière, faite dans l’Esprit (Jude 22), glorifie Dieu parce qu’elle reconnaît Son Fils et prouve l’efficacité de Son œuvre, la puissance et l’autorité infaillible de Son Nom, l’immutabilité de Ses promesses. Les richesses spirituelles qui découlent de Sa couronne de gloire et d’honneur, sont la possession des Siens… En face de la détresse d’un monde, à laquelle seule la puissance de Sa grâce peut remédier, le Seigneur appelle tous Ses enfants au sacerdoce de la prière (1 Pierre 2.4, 5). L’adversaire a été fort habile en reléguant la prière au second plan dans la vie de l’Eglise.
Que le Seigneur nous enseigne à nous tenir devant Lui dans la prière, demeurant ferme comme voyant Celui qui est invisible et obtenant la preuve qu’Il est ce qu’Il affirme être !