L’erreur doctrinale qui est à la base du mouvement de Pentecôte est accompagnée de graves erreurs et dangers d’ordre psychique et physique.
Il est un fait que la plupart des croyants ignorent de nos jours : toute vie humaine est soumise à certaines lois psychiques et spirituelles ; ces lois sont intimement liées l’une à l’autre, elles affectent d’une façon vitale certaines lois physiques. C’est ainsi que l’homme a la faculté consciente ou inconsciente d’extérioriser son psychisme, sa volonté, d’imposer consciemment ou inconsciemment sa manière de penser, de voir, de sentir à ses semblables, surtout si ceux-ci sont plus faibles que lui ; l’exemple de l’ascendant qu’ont exercé certains meneurs de peuples, l’exemple des impulsions inavouées et tragiques des foules nous en sont des preuves palpables.
L’ignorance qui règne à ce sujet n’empêche pas le mal de s’étendre ; au contraire elle favorise le fait que tant de chrétiens deviennent victimes d’états psychiques, spirituels et physiques qui sont le résultat fatal de la violation des lois établies par le Créateur pour le corps, l’âme et l’esprit de l’homme. Nous n’avons pas l’intention de donner ici un exposé complet de ces lois, ce que nous réservons pour une autre occasion ; mais il est cependant nécessaire d’appuyer sur ce fait, si l’on veut faire une étude utile et pratique des manifestations pentecôtistes.
Quand Dieu créa l’homme à Son image et selon Sa ressemblance, l’homme devint une âme vivante, reliée à Dieu par son esprit et à la terre par son corps. Si l’homme se place en dehors de la protection de Dieu, en violant les lois divines, il se met ou bien dans un état qui l’ouvrira à l’action des esprits séducteurs dont le nom est légion, ou bien il livrera son être tout entier à des manifestations physiques qui l’aviliront, étant la négation de tout ce qui est sain et normal. Tandis qu’au contraire, l’obéissance à la loi de l’Esprit de vie qui est en Jésus-Christ donne une vie équilibrée et normale. Les puissances qui sont latentes dans l’âme humaine peuvent être neutralisées ou paralysées par le péché ou la passivité ; elles peuvent aussi être gardées sous le contrôle de l’Esprit régénérateur de Dieu qui les emploie, ce qui est le cas du chrétien normal. Mais elles peuvent encore être des forces opérantes sur autrui, des forces capables de déclencher des manifestations spirituelles dangereuses, produisant des « résultats » précis. Car l’on peut par suggestion, par cette force de notre volonté, communiquer dans une certaine mesure à autrui nos pensées et nos persuasions, à condition que la personne que l’on veut influencer soit réceptive ou ouverte à cette action, où qu’elle ne soit simplement pas sur ses gardes.
En ce qui concerne les « guérisons » opérées, il est facile de comprendre que si l’atmosphère s’y prête, si le synchronisme existe, si les conditions de réceptivité sont réalisées — et elles le sont souvent, hélas, chez la victime part un besoin bien compréhensible de secours et de délivrance — l’opération de ces lois psychiques amène des résultats certains en la personne qui s’y soumet et s’y livre (bien que de telles pratiques soient défendues par Dieu). Et il faut ajouter que ces manifestations purement humaines sont bien souvent prises pour des manifestations divines, à cause de ce qu’elles ont d’étrange ou d’incompréhensible pour le malade ou ceux qui assistent à sa soi-disant guérison, alors que leur origine est juste le contraire.
Un enseignement que l’on entend souvent répéter dans les milieux pentecôtistes, de nom ou de fait, recommande au croyant de « s’anéantir », « de faire le vide » en soi-même afin que le Saint-Esprit puisse prendre possession de tout l’être ; on prétend qu’il faut permettre à Dieu de « briser le cœur » et « d’anéantir » la volonté !… Ces phrases qui prennent une importance considérable dans l’esprit de certains chrétiens trompés, constituent pour eux un danger terrible ; elles créent un état d’âme bien propre à soumettre l’être tout entier aux séductions de l’ennemi et à livrer les personnes qui se privent ainsi de leurs facultés à des manifestations où les nerfs d’un côté, et les esprits séducteurs d’un autre, ont alors le champ libre.
Obéir à de telles suggestions implique la violation des lois du Créateur, la perte du contrôle de la personnalité créée par Dieu pour être ensuite régénérée par Lui. Bien plus, agir de la sorte revient à renoncer à un état d’équilibre dont nous sommes responsables. En d’autres termes, c’est violer les lois physiques, psychiques et spirituelles qui régissent tout être sain et normal. C’est demander en priant ce qui est contraire à la Parole divine, et contraire à tout ce que désire un Père céleste pour Ses enfants, Ce qu’Il a créé, Il ne le « brise » pas ; ce qu’il a institué, seul Satan l’anéantit et cherche à le « détruire » ; « le larron vient pour dérober et pour détruire », nous dit Jean 10.9. Il est infiniment pathétique de constater que tant de croyants, gens sincères et bien intentionnés, s’adonnent aujourd’hui à de tels dangers et se soumettent pour leur malheur à ceux qui les maîtrisent de cette façon, prétendant agir « au nom du Seigneur » et être revêtus de la puissance et de l’autorité de « l’Esprit de Pentecôte ».
L’âme régénérée de l’enfant de Dieu, avec ses facultés merveilleuses est ou bien la servante soumise et intelligente de Dieu, ou bien captive, passive, dans la fausse sécurité à laquelle on donne le nom de « foi », ou bien alors elle est livrée aux esprits séducteurs. Ceux-ci, quand il s’agit d’un croyant, savent fort bien se déguiser de façon à mieux tromper leur victime et à créer dans son esprit les persuasions qui la tiendront sous leur domination. Il est un châtiment réservé à quiconque désobéit aux lois du Créateur. Sa création si parfaite, si merveilleuse pour Le corps, l’âme et l’esprit, ne peut être touchée impunément : la violation de Ses lois entraîne toujours un esprit d’égarement ou bien des manifestations physiques, psychiques ou spirituelles qui peuvent satisfaire et nourrir les aspirations psychiques et répondre au besoin malsain de choses extraordinaires. Ces manifestations provoquent aussi souvent chez ceux qui s’y livrent un état de dépression morbide ou de maladie même, dont la cause est parfois attribuée à tort au « péché » ou même au « péché contre le Saint Esprit », dont la seule menace peut plonger une âme dans le désespoir.
Comme nous le disions plus haut, il y a ici un grand domaine réel et des plus importants, ignoré de la multitude, mais qui explique fort bien certaines manifestations telles que « guérisons », extases, discours tenus en « langues inconnues », qui sont en réalité bien plus près des transes médiummiques que des manifestations divines. Le fait de méconnaître ces faits et les lois qui s’y rattachent ne met personne à l’abri du danger de leur violation : « Mon peuple périt faute de connaissance ».
Il est un fait que l’on semble oublier aujourd’hui presque complètement, mais dont la Parole nous avertit cependant à maintes reprises : avant et pendant la manifestation de son fils de perdition, Satan lui-même va procéder sur les lignes que nous venons de décrire. Un seul passage suffit : « Nous vous prions, frère, de ne pas vous laisser facilement ébranler dans votre bon sens et de ne pas vous laisser troubler, soit par quelque inspiration, soit par quelque parole où par quelque lettre qu’on dirait venir de nous, comme si le jour du Seigneur était déjà là. Que personne ne vous séduise d’aucune manière ; car il faut que l’apostasie soit arrivée auparavant et qu’on ait vu paraître l’homme de péché, le fils de la perdition, l’adversaire qui s’élève au-dessus de tout ce qu’on appelle Dieu ou de ce qu’on adore, jusqu’à s’asseoir dans le temple de Dieu, se proclamant lui-même Dieu. Ne vous souvenez-vous pas que je vous disais ces choses lorsque j’étais encore chez vous ? Et maintenant vous savez ce qui le retient afin qu’il ne paraisse qu’en son temps. Car le mystère de l’iniquité agit déjà ; il faut seulement que celui qui le retient encore ait disparu. Et alors paraîtra l’impie, que le Seigneur Jésus détruira par le souffle de Sa bouche, et qu’Il anéantira par l’éclat de Son avènement. L’apparition de cet impie se fera par la puissance de Satan avec toutes sortes de miracles, de signes et de prodiges mensongers, et avec toutes les séductions de l’iniquité pour ceux qui périssent parce qu’ils n’ont pas reçu l’amour de la vérité pour être sauvés. Aussi Dieu leur envoie une puissance d’égarement pour qu’ils croient au mensonge » (2 Thessaloniciens 2.2 à 11). Ce passage décrit ce terrible jour encore futur où le mal et la puissance du diable auront atteint leur apogée… mais, ne l’oublions pas, nous vivons dans le temps qui précède ces événements, le temps où tout se prépare, où tout est en germe, où l’esprit de séduction est « déjà » à l’œuvre sous des formes très visibles.
Cet avertissement maintes fois répété par le Seigneur, par amour pour Son Église, devrait suffire pour nous rendre au moins plus sages, sains et attentifs — et surtout ceux qui ont charge d’âmes — à l’égard de tant de manifestations extraordinaires dans les domaines physique, psychique et spirituel. Nous parlons d’une façon générale et non seulement en rapport direct avec le Pentecôtisme.
Si l’on considère la fatale et déplorable ignorance qui règne parmi la plupart des chrétiens à l’égard des possibilités d’une activité psychique purement humaine d’une part, et de Satan, ses esprits, ses séductions, d’autre part, tels que l’Écriture sainte nous les révèle, on est obligé de constater qu’il n’est point étonnant que cette ignorance facilite son activité et ouvre largement le chemin à ses séductions. Seule la vérité peut affranchir, disait notre Seigneur. Seule la vérité peut dévoiler l’ennemi et permettre aux croyants de lui résister, comme le Seigneur Lui-même l’a fait et comme Ses disciples après Lui nous l’ont enseigné dans les écrits sacrés. La sincérité n’est pas la vérité, elle n’est pas même une garantie contre le mal et la séduction. Seul l’amour de la vérité et l’obéissance à la vérité peuvent sauver, garder et mettre à l’abri. Les choses dont nous parlons ici sont si subtiles, si solennelles qu’il ne faut rien de moins qu’une constante vigilance, une saine et absolue obéissance à la volonté révélée de Dieu pour en être gardé. Malheur à ceux qui s’en croient à l’abri. « Que celui qui pense être debout prenne garde de peur qu’il ne tombe. »
Qu’il soit répété ici que, si dans le mouvement de Pentecôte, il y a des enfants de Dieu, des croyants consacrés et dévoués à la cause de notre Seigneur — et nous tenons à affirmer ce fait de la façon la plus absolue et loyale — il existe aussi un nombre considérable de chrétiens qui prennent grand soin de dire qu’ils ne sont pas de ce mouvement, qu’ils ne l’approuvent « pas en tout », etc… mais qui ont néanmoins l’esprit du Pentecôtisme, esprit étranger, renforcé par de fausses conceptions et fausses interprétations plus nombreuses qu’ils ne le pensent. Leur cas est peut-être plus grave, car il est moins franc et aussi moins facile à discerner. Mais leurs fausses conceptions humaines et fausses interprétations bibliques, vont de pair avec ce mélange de. choses spirituelles bonnes et mauvaises. qui représente un si grand danger pour ceux qui les écoutent et leur accordent leur confiance, précisément parce qu’ils ne sont « pas du mouvement de Pentecôte » ! Le manque de discernement est une des caractéristiques de ces derniers ainsi que l’absence d’une certaine franchise et loyauté qui seraient bien plus utiles que certains prétendus dons spirituels. On remarque aussi chez ceux qui sont mal affermis un besoin jamais satisfait d’expériences nouvelles qui fait qu’ils passent sans cesse d’une chose à l’autre et montrent une grande instabilité, se prouvant ainsi impropres à être des conducteurs d’âmes. Ils contribuent à créer en ceux qui sont sous leur influence cet état de confusion, de trouble, d’incertitude qui si souvent aboutit à la « persuasion », la fausse paix, qui ouvre la porte à la séduction, et tout cela sans qu’on veuille reconnaître qu’il s’agit tout simplement de « pentecôtisme », c’est-à-dire un « esprit étranger » prouvant un état d’enfance spirituelle où l’on confond trop souvent un certain zèle, une certaine facilité de parole, et certaines manifestations d’ordre physique où psychique avec la puissance du Saint-Esprit. C’est ainsi qu’au nom d’une prétendue charité chrétienne, on se rend coupable de tolérance et de faiblesse devant l’erreur et le mal.