« Ayant donc cette espérance, nous jouissons d’une grande liberté pour parler et nous ne faisons pas comme Moïse, qui mettait un voile sur son visage, pour que les fils d’Israël ne fixent pas leurs regards sur l’objectif de ce qui était passager. Mais ils sont devenus durs d’entendement. Car jusqu’à ce jour, le même voile demeure, quand ils font la lecture de l’Ancien Testament, et il n’est pas retiré, parce que c’est en Christ qu’il disparaît. Car jusqu’à ce jour, lorsqu’on lit Moïse, le voile est jeté sur leurs cœurs, mais quand une personne se tourne vers le Seigneur, le voile est ôtée. Or le Seigneur c’est l’Esprit et là où est l’Esprit du Seigneur, là est la liberté. Nous tous qui le visage découvert, contemplons comme dans un miroir la gloire du Seigneur, nous sommes transformés en la même image, de gloire en gloire, comme par le Seigneur l’Esprit. » (2 Corinthiens 3.12-18)
« Lorsque Moïse eut achevé de leur parler, il avait un voile sur son visage. Quand Moïse se présentait devant l’Éternel pour Lui parler, il ôtait le voile jusqu’à sa sortie, et quand il sortait, il disait aux enfants d’Israël ce qui lui avait été ordonné. Les enfants d’Israël regardaient le visage de Moïse et voyaient que la peau de son visage rayonnait, et Moïse remettait le voile sur son visage jusqu’à ce qu’il soit à nouveau en présence de l’Éternel. » (Exode 34.33-35)
Lors de notre dernière méditation, nous avons vu les deux aspects de la personne et de l’œuvre de Christ.
Le cas de Moïse est une autre illustration : quand il se trouvait en présence du peuple, Moïse jugeait nécessaire de mettre un voile sur son visage, mais quand il se trouvait en présence de Dieu pour Lui parler, il le faisait à visage découvert. Cette dualité représente bien la mort et la vie.
Comme ce passage de 2 Corinthiens le dit clairement, « l’exercice de la condamnation » et « l’exercice de la justice » sont au cœur du sujet. Cette épître est pleine de contrastes :
Ces comparaisons et ces contrastes sont accompagnés de beaucoup de détails. Tout repose sur les expressions « exercice de la condamnation et « exercice de la justice ». L’un est une sentence de mort, l’autre est une sentence de vie. L’un amène le jugement, l’autre rend possible une communion ouverte avec le Seigneur. C’est quelque chose qui doit être bien clair dans le cœur des enfants de Dieu.
Pourquoi fallait-il que Moïse, quand il était en contact avec le peuple, se retrouve du côté de la condamnation, du jugement et de la mort ? D’un autre côté, comment pouvait-il retourner dans la présence du Seigneur sans voile et vivre au sein de cette gloire, qui était mortelle pour le peuple ? C’est impressionnant ! La gloire extraordinaire et merveilleuse de Dieu était là, et pourtant elle exerçait d’un côté une sentence de mort, mais Moïse lui pouvait se trouver en présence de cette gloire, le visage découvert, et rester en vie.
La réponse se trouve dans un autel. Quand Moïse est monté sur la montagne, la gloire du Seigneur s’est manifestée, une gloire terrible, et il a bâtit un autel au pied de la montagne. Chaque fois qu’il montait, il passait par l’autel ; il y avait toujours un autel entre l’entrée du parvis où s’assemblait le peuple, et le Lieu Très Saint où était le Seigneur. Cet autel faisait que la mort se changeait en vie. La gloire qui avait exercé jugement et condamnation, était devenue celle d’une communion bénie. Alors, on se demande : «
Que signifie cet autel ? » Nous regardons au sang et au sacrifice : l’offrande du sang parfait, sans défaut et sans tâche qui a passé le test du regard divin , qui demeure éternellement. Ceci étant pourvu, la justice est faite. Si on peut s’en saisir et venir devant Dieu avec la valeur et la vertu de ce sacrifice, la mort est changée en vie, le jugement est changé en communion.
L’Apôtre parle ensuite de l’exercice de la condamnation. Quelle que soit Son intention ou Son action, Dieu est toujours glorieux. La conséquence dépend de là où nous en sommes, de quel côté de l’autel nous nous tenons, à l’intérieur ou à l’extérieur des valeurs de l’autel par la foi.
Il est clair que, bien qu’ils soient le peuple de Dieu, ils vivaient dans l’incrédulité et ils sont morts dans l’incrédulité. Tout leur cheminement dans le désert est emprunt d’incrédulité ; malgré tous les moyens que Dieu avait mis à leur disposition. Leurs cœurs incrédules s’étaient endurcis et ils ne pouvaient vivre du bon côté de la bénédiction par la foi. Au lieu de connaître la délivrance et le salut, ils ont subi la condamnation et le jugement.
Ils avaient à disposition tous les sacrifices, tous les moyens de grâce, mais dans leurs cœurs ils ne voyaient plus ces choses de manière positive. C’est pourquoi c’était inéluctable : Dieu ne pouvait jamais construire sur une base de rites extérieurs, de pratiques et de performances. Dieu ne peut édifier quelque chose que sur un état intérieur.
Relisez les chapitres 24 à 34 de l’Exode et vous retrouverez les deux mouvements. Au départ, Moïse est monté sur la montagne et a reçu tout le modèle divin ; Il est resté 40 jours sur la montagne, où il reçut le Loi, le modèle complet. Puis, en descendant de la montagne, il trouva le peuple qui adorait le veau d’or, ce qui devait attirer sur le peuple un jugement terrible. Puis, Moïse monta une deuxième fois sur la montagne et l’Éternel lui donna la Loi sur des tables de pierre, les Dix commandements, il redescendit avec la gloire de Dieu sur lui. Quand il se retrouva en face du peuple, ce dernier était dans un état d’absence totale de foi, de relation de cœur avec le Seigneur et d’attente d’une provision divine.
La gloire fut une marque de jugement et de mort sur eux, mais Moïse, lui, se trouvait sur un autre terrain, il était un médiateur et se tourna vers eux, mais il pouvait aussi se tourner vers le Seigneur. Situé sur un autre fondement, il était médiateur ; il avait une relation de cœur à cœur avec Dieu et comprenait le sens de l’autel et du sang. C’est la raison pour laquelle, il n’avait pas besoin de recouvrir son visage d’un voile et pouvait vivre en présence de cette gloire. Le voile n’était présent qu’à cause du peuple.
La sentence de condamnation existait à cause de l’absence de foi en ce que Dieu leur proposait et mettait à leur disposition : l’offrande, l’autel, le sang.
Il est étrange de constater que la Parole ne parle pas clairement et précisément d’une sentence de mort et d’une sentence de vie. Elle parle d’« exercice de la condamnation » et d’ « exercice de la justice » La justice fait bien sûr référence à la vie et vice versa, la vie est en rapport avec la justice. Exercer la justice veut dire administrer la vie, être vivant le visage découvert, sans crainte d’une condamnation ou d’un jugement ; cette vérité élémentaire est de la plus haute importance, une des bases de notre foi. Le peuple de Dieu a besoin d’instruction solidement fondée sur la Vérité, de proclamation solennelle de la Parole, car recevoir un témoignage, une exhortation, un don spirituel, une parole de connaissance ou de prophétie ne suffit pas…
Aujourd’hui, un grand nombre d’enfants de Dieu sont incapables de tenir fermes et assurés, car leur fondement n’est pas solide. Leur relation avec Dieu est souvent émotionnelle, liée aux circonstances et quand leur fondement est frappé par les tempêtes de l’Ennemi, ils ne savent plus du tout où ils en sont.
Lorsque les sentiments et les émotions, les éléments superficiels de notre salut sont soumis à la pression de l’opposition, quand, par-dessus le marché, l’Ennemi envoie ses accusations contre nous, alors les vraies fondations se font jour et beaucoup sont ébranlés. Ce n’est pas qu’ils soient perdus, s’ils ont mis leur confiance dans le Seigneur, mais ils perdent la joie de leur salut. C’est pourquoi il nous est nécessaire d’être bien instruits dans la Parole.
Une chose doit être parfaitement sûre et claire dans notre esprit, dans notre cœur et dans notre pensée : cette vie, avec tout ce qu’elle a de sens, une vie de communion ouverte avec Dieu, une vie qui remporte la victoire sur la mort et abolit la condamnation, cette vie là est enracinée dans la justice, dans l’exercice de cette justice. Il nous est possible de dire en parfaite assurance et confiance devant Dieu : Ce que je suis en dehors de Christ est une chose, ce que je suis par l’union de la foi avec Christ fait que je suis juste de Sa propre justice, je ne peux être ni détruit ni sous la condamnation. Vous pouvez vous adresser à Dieu sur ce terrain, pourrait-on dire. Dieu nous incite à le mettre à l’épreuve sur cette base là…
Souvent, le Seigneur nous place dans des situations pour nous attirer sur ce terrain. C’est le cas d’Abraham lorsque Dieu lui annonçait qu’Il allait détruire les cités de la plaine, Abraham Le confronte en disant : « Vas-tu détruire le juste avec le méchant ? Loin de Toi cette manière de faire et de les considérer à un même niveau ! Le Juge de toute la terre fera-t-Il les choses avec justice ? » La réponse de Dieu fut : « Si c’est réellement le cas, Je ne pourrais pas le faire… le jugement ne peut tomber s’il existe un juste. » Nous lisons plus loin qu’ « il arriva que lorsque Dieu détruisit les cités de la plaine, Il se souvint d’Abraham et délivra Lot et sa famille de la destruction et du jugement. » (Genèse 19.29).
Christ est la Justice de Dieu : « Il a été fait justice pour nous par Dieu… » En tant que justice, Il a détruit le jugement et la condamnation. Vous pouvez comprendre à quel point l’arme de défense extraordinaire qu’est la cuirasse de justice est efficace contre l’Ennemi. Le Seigneur insiste là-dessus car Satan fait des efforts incessants pour utiliser tout ce qui est possible pour nous détruire par la condamnation et le jugement. La foi au Seigneur Jésus nous permet de dire à un Dieu infiniment saint : « Par la foi, je suis juste comme Toi ; c’est extraordinaire : Christ est la justice divine en moi. Et quelle justice ! Voyez un peu ! Quel mal peut affecter la justice de Dieu? La justice de Dieu sera universelle et triomphante, elle couvrira la terre comme l’eau couvre le fond des mers. Quelle puissance et quelle victoire !!
C’est à cause de Sa justice qu’il nous est possible d’être en communion bénie avec le Seigneur le visage découvert. Il n’est pas surprenant de voir à quel point Dieu met l’accent sur le sabbat avec Israël. Notez dans ces chapitres d’Exode combien de fois il est parlé de sabbat. Le Sabbat est à la base de la plus grande force que nous puissions trouver dans notre relation avec le Seigneur.
Prenez par exemple la marche du peuple d’Israël autour de Jéricho :Ils ont fait tout le tour de la ville une fois chaque jour pendant 6 jours et le 7e jour, ils l’ont fait 7 fois de suite. Mis à part les sacrificateurs qui sonnaient de la trompette, le reste du peuple marchait en silence jusqu’à la septième fois le jour du sabbat où ils poussèrent tous de grands cris pendant que les trompettes retentissaient. On est loin de penser qu’un mouvement pareil allait provoquer une action aussi puissante.
À supposer que vous y soyez vous aussi : devant vous se dresse une puissante forteresse très bien défendue, tout y incarne la force invincible… alors imaginez une procession de gens qui avancent en silence et qui rentrent chez eux ; pareil le jour suivant et ainsi de suite jusqu’au 6e jour et le 7e jour, c’est le cas 7 fois. Que se passe-t-il ? Vous constatez que rien ne se passe ! En apparence seulement, car si vous pouvez lire spirituellement , vous pouvez voir tout ce qui se produit derrière : une puissance terrifiante infiniment plus grande que le pouvoir et la puissance de cette forteresse ; le silence s’achève en cris de victoire et la forteresse tombe à terre en s’effondrant sur elle-même.
Quelle puissance y était investie ? Laquelle ? Tout ce qui a été fait la semaine s’est concentré le dernier jour. Pourquoi le 7e jour ? Parce que le 7e jour, Dieu a tout accompli, Il a achevé toutes Ses Œuvres et Il entre dans Son Repos. En entrant dans le Repos de Dieu par la foi, le plus grande puissance de cet univers se met en branle. La foi était opérationnelle jour après jour et le 7e jour, c’est encore et toujours la foi.
Aucun travail spécifique n’a été entrepris : ils n’ont rien creusé sous la muraille, aucun moyen technique n’a été utilisé pour en venir à bout. Ils étaient tous dans un état de repos de la Foi et de tranquille assurance.
À ce moment là, ils n’étaient plus le peuple incrédule qui errait dans le désert, ils étaient de l’autre côté du Jourdain, un peuple croyant et obéissant en Dieu : l’Éternel leur disait de faire et ils y entraient et le faisaient par la foi ; ils sont entrés dans le repos de Dieu. Il est absolument capital de comprendre et de reconnaître que le Sabbat a été précisément la porte ouverte pour la conquête du pays. Jéricho fut le chemin vers l’autel, tant au niveau du principe que de la méthode : le reconnaissez-vous ?
Quel est le sabbat de Dieu ? Dans la nouvelle création, Christ est le sabbat de Dieu, parce qu’en Christ, Dieu a accompli toutes Ses œuvres et est entré dans Son repos. Cela demande une explication : Qu’est-ce qui donne à Dieu le repos ? Dieu a créé l’univers et Il est lié à Lui moralement, mais Il ne pouvait connaître aucun repos tant que justice n’était pas faite pour le monde ; Il l’a fait Lui-même par la justice et par la nature de Son existence. Il a trouvé cette justice en Son Fils : Christ a obtenu la justice que Dieu lui demandait par la création nouvelle. Dieu l’ayant obtenue, Il entre dans Son repos. Christ est le Sabbat de Dieu et c’est une puissance immense.
Qu’est-ce que cela veut dire pour nous pratiquement ? Entrer dans le Repos de Dieu en Christ nous met en position inébranlable. C’est pourquoi l’ennemi cherchera toujours à voler notre repos, à ôter notre repos du cœur, en remettant en question notre position et notre relation avec le Seigneur ; son objectif est de perturber notre repos de la foi. Nous disons que la foi est la victoire, mais la foi n’a rien d’abstrait, ni une simple projection de soi même pour croire que quelque chose qui n’existe pas, existe réellement. La foi a un objectif, une base ; et la foi victorieuse est celle qui s’approprie et se repose sur la justice de Dieu en Christ. Tout est gagné par le repos de la foi.
Le Seigneur dit en langage simple : « Si seulement tu peux Me faire confiance et avoir confiance en mon intervention, que tu arrêtes de te faire du souci ; si tu crois en Moi j’ai tout ce qu’il faut pour répondre à tout besoin ! Il y eut un temps où Je n’avais pas de fondement pour agir en ta faveur, mais maintenant, tu es fondé sur Christ et sur cette base Je peux pleinement agir… ta peur et ton anxiété n’ont plus de raison d’être. » Les soucis nous minent… une agitation secrète dans nos pensées, dans notre cœur, une profonde anxiété nous empêchent d’entrer dans le Repos.
Cela prend toutes sortes de formes : parfois lorsque le Seigneur nous montre une direction, nous ressentons que si nous ne la suivons pas tout de suite, nous ne la prendrons jamais. Nous ressentons que si nous ne nous y consacrons pas, alors tout peut partir en pièces ; cela dépend tellement de nous !
Personne ne peut penser qu’il s’agit d’un appel à la passivité où on n’est plus concerné par les choses divines. Mais il est possible de les avoir à cœur et d’avoir la foi qu’elles vont s’accomplir. Une bonne partie de nos faiblesses, de nos échecs et de nos souffrances inutiles révèlent des secrets cachés, mais qui n’ont pas de rapport avec la foi confiante en Dieu. En effet, certaines personnes doivent prendre plus les choses à cœur, mais pour la plupart d’entre nous, le problème est ailleurs : ils pensent qu’il faut courir partout dans l’univers pour s’occuper de tout sinon rien ne va se faire !
Le sabbat guide beaucoup la vie et l’histoire d’Israël, parce qu’il représente tant au niveau de la justice.
« Sortez et ramassez du bois, travaillez le jour du sabbat et vous mourrez » Par la justice, vous violez le fondement du repos de Dieu. Mais, observer le sabbat (personne ne le prendra littéralement comme un jour de la semaine qu’il faut observer), reconnaître Christ comme le Repos divin par la justice, observer et garder ce sabbat, c’est la Vie qui remporte la victoire sur la mort, car c’est une justice qui est indestructible.
Si nous nous séparons des valeurs de cet autel, nous nous plaçons sous la condamnation (dans 2 Corinthiens, c’est une question de cœur : « Dieu a brillé dans nos cœurs… Il y a mis des tables de chair, celles du cœur… » ; mais, se tenir sur le fondement de la Justice de Dieu en Christ par la foi du cœur, implique la Vie, le visage découvert et demeurer dans la gloire.
« Mais nous tous qui le visage découvert, contemplons comme dans un miroir la gloire du Seigneur, nous sommes transformés en la même image de gloire en gloire » (2 Corinthiens 3.18)
Une partie importante de la gloire disparaît avec notre anxiété provoquée par le fait de satisfaire Dieu.
Cela peut sembler étrange, mais c’est en exprimant cette anxiété que nous grandissons. Il n’y a pas d’autre issue pour notre sanctification, de manière pratique, que de la saisir en sachant que nous sommes déjà sanctifiés. Si vous luttez pour votre sanctification, vous ne l’atteindrez jamais. Si vous la saisissez par la foi, vous grandirez dans la sainteté. Ce n’est pas question de vous faire croire quelque chose qui n’existe pas, mais c’est l’œuvre du Saint-Esprit : « nous sommes transformés en la même image de gloire en gloire, par le Seigneur l’Esprit. »