« C’est par la foi que Moïse, devenu grand, refusa d’être appelé fils de la fille de Pharaon, préférant être maltraité avec le peuple de Dieu que d’avoir pour un temps la jouissance d’une vie de péché, considérant l’opprobre de Christ comme une richesse plus grande que les trésors de l’Égypte, car il avait les yeux fixés sur la récompense. C’est par la foi qu’il quitta l’Égypte, sans la crainte de la colère du roi; car il se montra ferme, comme voyant celui qui est invisible »
« C’est dans la foi qu’ils sont tous morts, sans avoir obtenu les choses promises ; mais les ont vues, crues et saluées de loin, reconnaissant qu’ils étaient étrangers et voyageurs sur la terre… maintenant, ils désirent une meilleure patrie, une céleste. C’est pourquoi Dieu n’a pas honte d’être appelé leur Dieu, car Il leur a préparé une cité »
Dieu a un grand désir, c’est d’avoir ce qu’on pourrait appeler « un peuple de Son excellence ». Tant qu’il n’aura pas ce peuple-là, Il ne sera jamais pleinement satisfait. Il y aura sans doute ceux qui vont accepter son second choix, son « plan B », et souvent Il le permettra, mais seul un peuple qui aspirera à son excellence comblera son cœur. Mais, étant donné que l’atteinte de l’excellence est synonyme de conflits, de discipline, de prix à payer et de tout ce qui est contraire à la nature charnelle, ce n’est qu’un petit nombre qui ira de l’avant pour viser son excellence. Nous le voyons bien dans les Écritures par des exemples significatifs.
Nous n’irons pas jusqu’à dire que la génération qui a péri dans le désert et qui a été délivrée par le précieux sang et par la foi initiale (car c’est « par la foi qu’ils traversèrent la Mer Rouge » Hébreux 11.29), a perdu finalement son salut, cependant il est clair qu’ils ont perdu la pensée de Dieu et que ce fut une perte énorme et douloureuse, montrée en exemple dans la Bible comme une tragédie et une terrible désillusion.
Nous ne nous permettrons pas d’affirmer que la plupart de ceux qui partirent en exil à Babylone en Chaldée et ne revinrent jamais, ont perdu leur salut pour toujours. Mais, nous savons bien qu’une minorité seulement est revenue et a accompli le vrai plan de Dieu, et que ce sont eux dont Dieu a dit qu’Il n’en a point honte. Tous les autres, dans le désert et à Babylone, Dieu en a quelque part honte, mais Il renouvelle son appel en rappelant à son peuple qu’Il ne peut se contenter d’un « plan B », d’un second choix.
Comme nous l’avons dit, pour nous, ce n’est pas seulement un but à atteindre, c’est un appel adressé au peuple pour qu’il soit pionnier de ce chemin pour les autres — car il y a tellement d’enfants de Dieu qui ne connaissent pas la voie céleste. Bien que nés d’En-Haut, étrangement, ils ne connaissent pas la voie céleste. Nous n’en donnerons pas toutes les preuves, mais c’est une réalité : peut-être que certains d’entre nous avons été de ceux là pendant une certaine période de notre vie chrétienne. Nos activités étaient orientées vers le domaine terrestre, avec un vernis chrétien.
Et puis, il s’est produit une crise, où nous sommes entrés dans une phase où le ciel s’ouvrait peu à peu, où nous nous élevions à un autre niveau de vie spirituelle et où nous avons appris les choses d’En-Haut de nouvelle manière.
Ce sont des faits concrets ; et tous ceux qui empruntent cette voie céleste ne le font pas selon une mesure spirituelle qui leur est propre, mais ils sont appelés à être pionniers pour ceux qui ne connaissent pas cette voie, au sein même du peuple de Dieu.
Cela ne veut pas dire : leur prêcher, leur donner une interprétation particulière de l’Écriture sur cette voie céleste, une doctrine ou une phraséologie sur cette voie céleste. Cela veut dire qu’ils sont appelés à être là, du bon côté, et qu’ils connaissent ou expérimentent par eux-même ce chemin pour être en mesure d’aider tous les autres qui sont à un niveau plus bas de vie spirituelle.
Nous allons à présent nous concentrer sur un autre grand pionnier, Moïse.
En plus de pionnier, Moïse présente bien d’autres caractéristiques, mais la colonne vertébrale de sa vie était d’être un pionnier de la voie céleste. Si nous considérons sa vie d’un point de vue terrestre, nous voyons échecs, désillusions et tragédies. Bien que Moïse ait marché sur cette voie céleste pendant 80 longues années éprouvantes de discipline et de souffrance, il a appris beaucoup sur ce chemin, mais ni lui ni le peuple qu’il avait fait sortir d’Égypte, n’entrèrent dans le pays de la promesse, ce qui constitue déjà en soi une déception et une tragédie. Il est émouvant de voir Moïse plaidant devant Dieu pour qu’Il laisse aller Son peuple, et Dieu qui le lui refuse catégoriquement.
Vous voyez bien que parmi toutes ces personnes qui constituaient une nation par la main de Moïse et qui avaient lié leur existence à lui comme nation, cette génération non seulement n’est pas entrée dans le pays promis, mais toute son histoire jusqu’à aujourd’hui est une tragédie. Il y a eu quelques épisodes brillants dans son histoire ; il y a eu des temps glorieux, mais si vous considérez toute l’histoire de Moïse jusqu’à ce jour, en se souvenant de la façon dont ils parlaient de Moïse, ce qu’ils lui attribuaient et comment ils faisaient appel à lui, ce fut très décevant. Sous un certain aspect, la vie de Moïse nous parle davantage d’échec, de désillusion et de tragédies que d’autre chose.
Mais sous un autre aspect, sa propre vie, la fin de sa vie, la génération morte dans le désert après échecs et désillusions, sont l’argument le plus fort et le plus concluant par rapport à la vérité céleste. Cette perspective met en valeur le fait que, si c’est tout ce qu’il y a, c’est plutôt pauvre ; non, ce n’est pas tout, il doit exister une autre voie, la voie céleste, où le ciel révèle, domine et dirige tout.
Voyons tout d’abord Moïse lui-même et sa formation :
Nous allons commencer par Moïse en Égypte, en nous appuyant sur l'épître aux Hébreux. Nous avons affaire avec Moïse à un sens inné de sa destinée. Il en est de même pour nous, nous ne pouvons nous en affranchir. Pour le pionnier, le point de départ pour le plan et l'œuvre de Dieu, le service, le ministère, c'est le sens, la conscience de sa destinée, une aspiration profonde à ce qui touche à la souveraineté de Dieu, qui est toujours présente. Cet homme, Moïse est encerclé par tout ce qui existe en Égypte.
Les historiens savent que la gloire et le rayonnement de l’Égypte étaient loin d'être négligeables à l'époque de Moïse. Celui-ci était entouré de tout cela. L'auteur parle des « plaisirs de l’Égypte » : ses plaisirs, son éducation, ses coutumes, et tous les privilèges dans la maison du roi ; tout était à disposition, à portée de main de Moïse, et sous son commandement. Il fut « éduqué dans toute la sagesse des Égyptiens » (Actes 7.22). Il avait tous les plaisirs de l’Égypte sous la main. C'était quand même quelque chose ! Pensez-vous que c'était facile pour lui de s'en affranchir ? C'était le monde dans toute sa splendeur, mais la conscience qu'il avait de son rôle et de sa destinée faisait que c'était rien du tout… Chaque fois qu'il jouissait de quelque chose, il y avait comme une ombre à sa jouissance, quelque chose en lui qui l'empêchait d'être content ; en fin de compte, une insatisfaction permanente régnait en lui et faisait qu'il lui était impossible de passer à côté du Plan divin.
Moïse n'aurait pas pu expliquer ou définir ce sens étrange de l'urgence, mais ce dernier lui a fait comprendre que toute l’Égypte n'était rien en comparaison de la plénitude divine, que l’Égypte n'aurait jamais pu répondre à son appel, mais au contraire l'aurait tiré vers le bas. Maintenant, il n'y a là aucune exagération et ce n'était pas que des mots… ceci est prouvé par la Parole : pour ceux qui sont ainsi appelés sur la voie de la pensée de plénitude divine, de Son excellence, il en sera ainsi.
Peu importe leur degré de popularité, leur position dans ce monde, leur niveau de réussite, de moyens et de ressources, et tout ce que l'on peut saisir, si nous sommes vraiment appelés à entrer dans Son Plan, nous ne trouverons aucun repos dans tout cela, nous serons insatisfaits et nous ressentirons « Après tout, cela en vaut-il la peine ? ». Il y a beaucoup plus que cela… Éprouvez vos cœurs ; ce n'est pas de la fiction, c'est un fait qui doit être devant vous en lisant ces paroles aujourd'hui. Vous pourriez posséder beaucoup dans ce monde si vous vouliez vous y consacrer. Vous pourriez trouver une voie intéressante dans ce monde, si vous le souhaitiez réellement.
Oui, peut-être pourriez-vous trouver de la faveur et une position, même dans le monde religieux, mais pour vous tout cela est secondaire… il y a quelque chose à l'intérieur de vous, vous ne pourriez ni définir ni écrire ce que c'est, mais vous savez que c'est là et tant que vous ne la découvrez pas, ce sera la désillusion, car vous vous moquez du reste. Si c'est réellement votre cas, il y a une merveilleuse espérance pour vous, le Ciel est descendu pour vous saisir dans toute sa signification. Bien sûr, si vous n'en êtes pas là, vous vous satisferez de tout ce qui est moindre et vous vous y adonnerez. Mais, sachez le bien, si vous êtes dans cette dernière situation, vous serez quelque part dans une dépendance terrible, car cela voudra dire que l'appel céleste dans votre vie a échoué.
Ainsi le processus a commencé intérieurement en Moïse, et cet état intérieur l’a conduit à une crise, la crise du terrestre et du céleste. Le Seigneur a toutes sortes de façons de produire cette crise. Vous savez qu’elle n’est pas toujours provoquée par une excitation quelconque, si c’est ce que vous recherchez, la gloire d’une grande lumière ou d’une vision, l’attraction de votre âme, une merveilleuse expérience céleste. Cela ne se passe pas toujours ainsi. Cela ne s’est pas passé comme ça avec Moïse, ni avec d’autres. Comment ça s’est passé ? Un jour, il est sorti et il a vu un égyptien tuer un hébreu, et ce sens de sa destinée pris possession de lui et le submergea, et comme il était d’un physique corpulent, il se précipita vers l’égyptien et le tua. Ce fut la crise qui précipita les événements.
Quelquefois, nous nous éveillons seulement au céleste ou nous sommes placés face au domaine céleste, par un terrible écart de conduite ou par un échec retentissant ; car, presque immédiatement après cet événement, la situation devint intenable pour Moïse et il fut obligé de fuir.
Mais qu’y avait-il au cœur de cette crise, quel sens avait-elle, pourquoi Dieu l’avait-il permise ? Moïse aurait pu dire « Pourquoi le Seigneur m’a-t-Il permis de commettre ce meurtre ? Pourquoi le Seigneur qui m’avait prédestiné et appelé à Son grand service, m’a-t-Il laissé dans une situation aussi catastrophique ?
Pourquoi m’a-t-Il autorisé à m’engager dans un acte meurtrier avec du sang sur mes mains ? Moi qui suis appelé à être le libérateur du peuple de Dieu !
Pourquoi tout cela ? ».
Et la réponse aurait été « Ce n’est pas la manière dont le Ciel fait les choses, Moïse ; c’est la manière dont le monde, la chair les fait. Toi, Moïse, tu ne pourras jamais emmener un peuple céleste dans un lieu céleste, par des méthodes et des moyens terrestres. Apprends bien cela une fois pour toutes. C’est peut-être un moyen terrible de régler la situation, mais c’est clair, net et transparent. Ce peuple, que tu as été choisi à conduire dans la connaissance anticipée de Dieu et par Son action souveraine : ce peuple, choisi pour être le peuple céleste — comment peux-tu l’amener à un niveau de vie céleste, si ton niveau de vie se situe là ? »
Le Ciel descend et dit avec une terrible insistance « Non, Moïse. Des armes charnelles pour des objectifs charnels, mais pas des armes charnelles pour des objectifs spirituels ; des méthodes terrestres pour des objectifs terrestres, mais pas des méthodes terrestres pour des objectifs spirituels. Le Ciel commande ici et s’impose tel quel » Quelle leçon de vie ! Quel fondement !
Sans doute ne serez vous jamais un meurtrier, mais je n’ai aucun doute que certains d’entre vous ont appris de très grandes leçons de ce type ; vous ne pouvez simplement pas avancer avec Dieu à ce niveau, vous ne pouvez percer avec Dieu ni servir Dieu de telle manière, par la force de la chair. Ce principe est tellement vrai. Le Ciel n’a aucun rapport avec tout cela ; il veut sa propre vie, sa propre nature. C’était la crise du céleste et du terrestre côte à côte dans la formation de Moïse.
L'étape suivante fut le désert pour les 40 années suivantes. Les déserts impliquent d'« être vidé de soi-même ». Réfléchissons-y… Vous ne pouvez être une personne très importante dans un désert. Vous ne pouvez pas être une personne très autonome dans un désert. Vous ne pouvez pas être une personne très sûre d'elle dans un désert. Un désert vous vide de tout ça. Non seulement, vous êtes dans un désert, mais le désert vous prend et vous saisit, stérile, désolé, impuissant, inutile. Et ne pensez-vous pas qu'il a saisi Moïse pendant 40 ans ?
Que s'est-il passé ? C'est le côté négatif de la formation. C'est l'abrogation, l'arrêt de l’Égypte et du monde.
L’Égypte faisait la promotion de l'autonomie, l’Égypte était toujours synonyme d'indépendance et l’Égypte devait être vidée de Moïse ; il devait être vidé de l'esprit et de la mentalité du monde. Celui-ci était en lui, maintenant il fallait qu'il soit extirpé de lui pour que le contraire de l’Égypte entre en lui.
Ce côté négatif fait intégralement partie de l'école de la voie céleste. Il nous conduit dans une position où nous voyons clairement que nous ne pouvons plus tirer un quelconque bénéfice en nous, ou de nous-même nous ne pouvons plus produire et accomplir quoi que ce soit. Voilà ce qu'est le désert. Ne passez pas à côté de cette prise de conscience là… C'est vrai de la vie, c'est vrai de l'expérience et c'est vrai du principe divin. Il faut que de la place soit faite pour le Ciel en nous — car par nature aucune place ne sera faite pour le Ciel en nous.
Après cela, le processus suivant est celui où Moïse est ramené en Égypte pour l'épreuve de l'émancipation, de la libération. Cette émancipation ce sera le Seigneur, pas Moïse ; tout le Seigneur ou rien du tout. « L’Éternel dit à Moïse : Tu verras maintenant ce que Je vais faire… » (Exode 6.1). Il y eut un jour où Moïse disait « Tu verras maintenant ce que je vais faire », et l'égyptien a payé pour le savoir, et le jour suivant, l'hébreu. Mais c'était du passé et l’Éternel lui a dit « tu vas voir maintenant ce que Je vais faire… ». Je le ferai maintenant que tu as arrêté de faire. La position a changé ; tout devient possible à présent. Il s'est produit une transition du négatif vers le positif. La grande épreuve de la libération de ce peuple peut commencer.
La première étape est en rapport avec le bâton et la main. Exode 4 : « Que tiens-tu dans ta main ? ». « Un bâton », « Très bien ; avec ce bâton, des choses s'accompliront ».
« Maintenant mets ta main sur ta poitrine », « Retire-la : elle était couverte de lèpre blanche ».
« Remets ta main sur ta poitrine », « Retire-la : elle était redevenue comme sa chair ».
Le bâton : Quel est-il ? Vous savez que le bâton que Moïse utilisait fut plus tard le bâton d'Aaron qui se mit à faire des bourgeons lorsque la sacrificature fut instaurée (Nombres 17). Douze bâtons, représentant les 12 tribus d'Israël, furent remis pendant la nuit. Le lendemain, 11 de ces bâtons étaient morts et un seul vivait encore : le signe de la sacrificature vivante. Et n'oubliez pas, la sacrificature a un lien avec le spirituel. Les sacrificateurs auront à affronter tous les dieux égyptiens, car ils sont impurs, corrompus, mauvais ; ils font partie du camp de Satan. Il faut la grande puissance de la sacrificature sainte pour faire face à une situation impure. Le message de la Croix est un puissant bâton.
Quel est l'enjeu qui est lié à toute cette épreuve ? Le Seigneur a dit « Les Égyptiens connaîtront que Je suis l’Éternel Dieu » (Exode 7.5). Voilà l'enjeu. Très bien ; alors commencez à appliquer de manière pratique le message de la Croix, la parole de la sacrificature vivante. Appliquez-le d'abord dans la nature, la création, « Moi, l’Éternel, j'ai créé » (Ésaïe 44.8). Le Seigneur du Calvaire est le Seigneur de la création, et la première application du message de la Croix se fait en Égypte dans ce domaine. Au contact du Dieu de la création, le monde des êtres vivants se trouve sous le jugement ; l'enjeu est « Je suis l’Éternel ».
La deuxième application porte sur les cieux — car l’Éternel a fait les cieux et la terre — et les éléments, sous la parole, sont touchés. Si vous considérez le Calvaire, vous retrouverez toutes ces caractéristiques. Lorsque Lui, le grand Pionnier de la voie céleste, a été sur la Croix, toute la Création en a été affectée, les Cieux et la terre. Il y eut un grand tremblement de terre, et « les ténèbres couvrirent tout le pays jusqu'à la neuvième heure ». La création et tous ses éléments ont été impactés par Celui qui est le Verbe, Parole faite chair, sur la Croix. C'est arrivé en Égypte, comme un symbole.
Puis, la troisième application a porté sur l'enfer. Quelle était la plus grande arme de l'enfer ? La mort, « le dernier ennemi » (1 Corinthiens 15.26). La mort n'est pas une amie, la mort est la dernière ennemie, et ce fut le dernier jugement de l’Égypte. La forteresse de l'enfer fut brisée ; le pouvoir de la mort fut anéanti pour l'émancipation, la libération d'un peuple. C'est précisément ce que Christ a fait sur la Croix. Le message de la Croix est le suivant : l'enfer a été détruit et la mort a plutôt servi les intérêts de Dieu plutôt que de les contrarier.
En Égypte, la parole du bâton toucha et frappa les premiers-nés de mort, et la mort fut frappée et transpercée par son propre aiguillon. Mais ce n'est pas tout. Ce même bâton a sorti le peuple d’Égypte et de la Mer Rouge et lui a apporté la rédemption : « Lève ta verge (ton bâton) , étends ta main sur la mer et fends-la » (Exode 14.16). Le message de la Croix est la Parole de vie triomphant de la mort. La mort est éliminée ; la vie et l'incorruptibilité sont mises en lumière.
Par le moyen du bâton de la parole de la Croix, par cette merveilleuse épreuve de l'émancipation, Moïse apprend quelque chose : le Ciel domine, le Ciel domine dans sa création, le Ciel domine dans les cieux, le Ciel domine en enfer ; et dans le royaume des hommes le Ciel œuvre à la libération, à l'émancipation des élus. Tout cela constitue l'histoire de l'intervention du Ciel. Peut-être vous demandez-vous pourquoi cela s'est passé étape après étape ? Cela ne s'est pas passé d'un coup. L'effet du bâton n'était que partiel au début, mais a gagné en force et en puissance au fur et à mesure.
Il y a deux côtés à cela. D'un côté, il y a la nature progressive de cette éducation, qui est graduelle. Nous n'en venons pas en une seule fois à voir et à connaître toute la puissance du Ciel. Nous en apprenons un peu à la fois, pas à pas, très progressivement. Nous apprenons par des moyens simples comment le Ciel est plus grand que la terre, que l'être humain, que la nature, que l'ennemi.
Nous apprenons étape après étape, de plus en plus la signification de cette ascendance fantastique et infinie du Ciel.
Mais, il y a l'autre côté. Dieu, progressivement, élève les forces d'opposition et les déploie : « J'endurcirai le cœur de Pharaon », « J'endurcirai le cœur de Pharaon »,
« J'endurcirai le cœur de Pharaon » et « Pharaon endurcira son cœur ». Dieu aurait pu anéantir Pharaon, mais Il va permettre de le faire agir jusqu'à l'extrême limite.
La puissance de ce monde va se manifester jusqu'au bout pour qu'elle se trouve confrontée à la puissance infinie du Ciel, et puis la supériorité du Ciel sera simplement évidente, après tout.
Bien que nous ne pouvons le saisir, ni le voir, ni le mesurer, la vérité est que « la puissance qui agit en nous » est « l'infinie grandeur de sa puissance » (Éphésiens 3.20 ; 1.19). Nous ne le savons pas, nous ne pouvons le mesurer, l'immensité des forces qui se tiennent contre une âme sauvée, l'immensité des forces qui s'opposent au Plan divin pour Son peuple. Nous connaissons partiellement, et nous en connaîtrons de plus en plus en avançant ; mais quand il est dit « l'infinie grandeur de sa puissance », ce ne sont pas que des mots, c'est une tentative — seulement une tentative — par le moyen du langage, par des superlatifs, par tout ce que le langage humain peut faire — pour arriver à la réalité.
« … Quelle est envers nous qui croyons, l'infinie grandeur de sa puissance, se manifestant avec efficacité par la vertu de sa force. Il l'a déployée en Christ en le ressuscitant des morts… » (Éphésiens 1.19-20). Et cela nous est destiné. Il y a ici quelque chose d'extraordinaire. C'est la supériorité céleste qui se manifeste envers toute la situation d'un peuple pour sortir d’Égypte et pour traverser la Mer Rouge.
Nous sommes à cette école. Moïse était dans cette école. Il fut placé dans cette épreuve afin de pouvoir progressivement, mais de manière ferme et définitive, reconnaître que tout ce qu'il y avait en Égypte, tout ce que représentait Pharaon, serait vidé jusqu'à la dernière goutte de sa vitalité et entraîné finalement dans la mort, de manière totale.
Moïse était quelquefois perplexe. Parfois, il revenait déçu. Il ressentait « Nous n’y sommes pas encore, il faut quelque chose en plus ! ». Le Seigneur le conduisait dans le cours de son éducation ; il fut amené à y voir de plus en plus clair. Ne pensez-vous pas que si Dieu avait fait tout d’un coup, nous serions passés à côté de quelque chose, nous aurions pris cela à notre compte et considéré cela comme acquit, et cela n’aurait pas été très marquant pour nous, peut-être juste un miracle du passé ? Alors, tout au long de notre vie, Dieu libère les forces opposées contre nous pour prouver la supériorité de ses forces à Lui. C’est une formation longue, mais c’est la voie du plan céleste.
La main : du bâton à la main, « Pose ta main sur ta poitrine ». Quelle main ?
Cette main qui a tué l’égyptien, cette main pleine de sang, cette main de la force naturelle, cette main de l’auto suffisance cette main qui représentait le vieux Moïse et ses échecs, avec l’énergie et la domination de sa propre volonté. « Met ta main. Qu’y a-t-il sur ta poitrine, Moïse ? Ce qui t’appartient. Penses-tu que ce qui t’appartient va contrôler le bâton de Dieu ? Crois-tu que ce qui t’appartient peut apporter l’autorité céleste ? Oh, non, cette main doit être purifiée avant de pouvoir contrôler ce bâton. Cette poitrine doit être purifiée, cette tâche doit être ôtée, toute cette énergie propre, cette auto suffisance doivent être retranchées. Moïse, cette lèpre sur ta main, c’est ce que tu es en toi-même ».
N’allons-nous pas faire la même découverte ? À quoi ressemble mon cœur ?
À quoi ressemblons-nous ? Exactement à cela. Plus nous nous connaissons et nous nous voyons nous-mêmes, plus ça ressemble à la lèpre. Mais, Dieu soit béni, il y a la purification. Pour Moïse, il y a eu un acte divin de purification. À cet instant, tout le sens de la Croix, le message de la Croix a pris effet dans la vie de Moïse — bien sûr en symbole et en représentation. Et, puisqu’il y a une main purifiée, c’est-à-dire un cœur circoncis, la vie intérieure séparée de la force charnelle, de l’orgueil, de la suffisance, tout ce qui peut annihiler la parole de la Croix, la parole d’autorité, c’est ainsi que cela doit être.
Nous n’avons aucun pouvoir avec les dieux des égyptiens, ces forces spirituelles qui animent ce monde, aucune autorité du tout dans ce domaine, aucun espoir de dominer cette force, à moins que quelque chose se produise pour la délivrance de notre force, de notre prétention, de nos cœurs.
Et puis il y a cette phase, si vaste que nous n’oserons à peine en parler maintenant : Israël sous le commandement de Moïse. Ce fut le thème très largement évoqué du céleste et du terrestre. Toutes ces 40 années de la nation dans le désert furent simplement la scène du combat entre le céleste et le terrestre. Ils ont été amenés à être un peuple céleste ; à avoir toutes leurs ressources, tout leur soutien et leur secours, du Ciel ; à être dans ce monde sans en faire partie, ce qui était encore plus vrai dans un désert.
La pensée divine était de faire une grande place pour le Ciel. Il y avait beaucoup de place pour le Ciel dans ce désert. Tout ce qui venait de Dieu était céleste. Le peuple s’était constitué selon des principes célestes. Moïse sur la montagne a renforcé ces principes divins pour la constitution de la nation.
Tout cela venait du Ciel. Toute leur relation avec Dieu dans le désert, centré sur le tabernacle, émanait des cieux ; c’était le modèle montré par Dieu sur la montagne. Il était céleste ; rien du tout n’était laissé à l’homme et à son jugement. Leur marche jour après jour dépendait du Ciel, par le moyen d’une colonne de fumée et de feu. Tout était céleste. Le combat qu’il rencontrait était céleste : Moïse au sommet de la montagne, les mains levés, la bataille dans la vallée. Le Ciel contrôlait cette bataille céleste. C’était l’apprentissage de la voie céleste, sous tous ses aspects.
Mais, ils n’ont pas appris ces leçons. S’ils revenaient sur terre, ils rejetteraient à nouveau le céleste. C’était trop dur, trop difficile pour la chair, plein d’incertitudes. Il y avait une telle dépendance, c’était si désespérant pour la chair. Ils ne pouvaient rien faire — et nous voudrions tant nous donner un coup de main dans cette affaire. Tout était si céleste, mais si vrai. Ceux qui en connaissent un peu sur ce sujet, savent que les choses célestes sont les plus réelles, que les choses spirituelles sont bien plus vraies que les autres choses ; et ils ont tout rejeté et ont péri sur la terre, dans le désert. Josué et Caleb ont retenu pour eux-mêmes toutes les leçons apprises lors de la formation de Moïse et d’Israël. Ils ont saisi la vérité céleste et ils ont conduit la génération suivante — une génération céleste.
On pourrait considérer tout cela comme de l’histoire dans la Bible ; mais je suis sûr que beaucoup d’entre vous vous y lisez votre propre histoire. Ce n’est pas tellement vrai en principe dans tout ce que nous vivons, dans tout ce que Dieu fait pour nous — nous briser, nous châtier, nous amener au bout de tout, dans un vide et sans espoir ? — et pourtant, par une grande puissance que nous ne sentons pas, dont nous ne sommes pas conscients, nous allons de l’avant ; nous sommes attirés vers l’avant et attirés vers le haut.
C’est l’histoire de tant de survivants, quand tout semble s’envoler ; nous sommes perdus, nous avons échoué, nous sommes brisés, nous avons déçu le Seigneur ; il n’y a plus d’avenir. Mais il y a un avenir. Nous avons continué.
Quelque chose d’En-Haut nous tient en permanence, et il se peut fort que maintenant nos cœurs sont plus proches de Dieu que jamais. Pourquoi ? Pas parce que nous avons plus de succès, pas parce que nous faisons moins d’erreurs ou que nous avons moins de faiblesse. Non ; plutôt parce que nous avons tiré la leçon de notre propre faiblesse. Nous savons en ce jour, plus que jamais que « en moi, c’est-à-dire dans ma chair, il ne reste plus rien de bon » (Romains 7.18) — et cependant, le Seigneur compte sur nous plus que jamais.
Comment cela ? C’est un mystère. Loué soit Dieu, c’est une réalité ! Merci pour Sa grâce souveraine ! Ce sont les évidences qu’Il nous a appelé d’un grand appel et qu’Il ne sera pas satisfait tant qu’Il ne nous aura pas amené dans la totalité de Son Plan. Que nous puissions Le suivre, quelque en soit le prix.