Réponses à la prière

CHAPITRE III

Exaucements remarquables à la prière

Le premier gain de l'artiste

20 avril 1859. — « Reçu la lettre suivante, venant d'une ville éloignée : « Mon cher frère en Christ. Par ce courrier, je vous envoie 52 francs. Comment pourrions-nous mieux, ma femme et moi, vous exprimer ce que nous ressentons pour vous, si ce n'est en déposant cette somme dans la banque de Christ, qui paie toujours le plus haut intérêt et qui ne fait jamais faillite. Mon meilleur conseiller spirituel, comment vous dire toute la joie que j'éprouve en vous relatant ce qui suit : Je suis un artiste, un artiste pauvre (peintre en paysages). Il y a à peu près trois semaines, j'envoyai un tableau à l'exposition de Bristol. Je venais de finir un de vos livres. Ma prière fut alors que si mon tableau de Bristol était vendu, je réclamais le privilège de vous envoyer la moitié du produit. Le prix du tableau est de 500 francs. Dieu dans sa grâce m'envoie un acquéreur. J'ai exposé auparavant à Bristol, mais n'ai jamais fait de vente. Oh ! mon cher ami, mon cœur est plein de joie ! Je n'ai jamais senti aussi bien la présence de Dieu. Par votre moyen, j'ai été rendu capable de me rapprocher de Lui, avec plus de foi, d'ardeur et dans de saintes aspirations. C'est le premier gain que Dieu veut bien m'accorder dans toute l'année dernière. Avec quelle joie je lis votre livre ; le tableau dont je vous parle est exposé à l'Académie des arts à Clifton, numéroté dans le catalogue. Comme je ne serai payé qu'à la fin de l'exposition, je ne pourrai vous envoyer mon offrande qu'alors, etc. » — J'ai reçu des milliers de lettres semblables durant les 40 dernières années. »

Le vent du Nord transformé en vent du Midi

« C'était à la fin de novembre 1857. — Je fus informé, à mon grand étonnement, qu'il y avait dans la chaudière de notre appareil de chauffage au N° 1, une fuite assez considérable, en sorte qu'il nous aurait été impossible de passer l'hiver dans un tel état de choses. Notre appareil de chauffage consiste en une très grande chaudière cylindrique qui contient le feu, et avec laquelle communiquent les tuyaux remplis d'eau, répandant ainsi la chaleur dans les chambres. L'air chaud est aussi en rapport avec. cette chaudière. On avait constaté que tout était en règle de ce côté là pour l'hiver et cependant nous étions maintenant dans une grande difficulté. Comment la résoudre ? Je craignais fort que pendant les réparations qui s'annonçaient comme devant prendre un temps assez long, les enfants, surtout les plus jeunes, n'eussent à souffrir du froid. Mais alors comment chauffer les appartements ? Comment arriver à donner de la chaleur dans des chambres pouvant contenir 300 enfants ? Nous crûmes devoir examiner comme moyen de chauffage : d'abord le gaz, puis les fourneaux Arnolt, etc., mais nous arrivâmes à la conclusion qu'il nous fallait abandonner tous ces divers plans. Quoi faire alors ? J'aurais volontiers donné plus de 2500 francs pour résoudre cette difficulté et afin que les enfants n'aient pas à souffrir du froid. Enfin, je pris la détermination de me remettre entièrement dans les mains de Dieu qui est miséricordieux et compatissant.

Le jour fut fixé pour les réparations nécessaires. Il fallait pour cela éteindre le feu. Et voici ce qui arriva alors : un vent du nord extraordinairement froid se mit à souffler quelques jours avant le travail de réparation. Les premiers grands froids de l'hiver s'établissaient et nous étions dans de nouvelles difficultés. — Je demandais alors au Seigneur deux choses : d'abord qu'Il voulût bien transformer le vent du Nord en vent du Midi et ensuite qu'Il voulût bien presser les ouvriers dans leur ouvrage. Je me souvins comment Néhémie avait pu terminer son travail en 52 jours, alors qu'il rebâtissait les murs de Jérusalem, « parce que, le peuple avait à cœur son travail ». Le jour mémorable arriva. La veille, le vent du Nord soufflait encore, mais le matin, voilà, c'était le vent du Midi ! Exactement selon ma prière ! Le temps était si doux que l'on pût se passer de feu. — Ce qu'il y eut de remarquable également, c'est que la seconde partie de ma prière fut pleinement exaucée : les ouvriers, dirigés par leur patron, exécutèrent si bien et si promptement leur travail, qu'en 30 heures, les réparations étaient terminées, et le feu était dans la chaudière. Et tout le temps que le vent du Midi avait soufflé, il n'y avait eu aucune nécessité de faire du feu.

Voilà donc une de nos difficultés enlevées par la prière et la foi.

Le chrétien dans les affaires

1er janvier 1869. — Reçu d'Ecosse 1250 francs pour les missions, 625 francs pour la diffusion des saintes Ecritures, et 625 francs pour la distribution des traités, ensuite 250 francs pour le même but et 250 francs pour les orphelins. Je ferai quelques remarques au sujet de ce dernier don. Dans les premiers mois de l'année 1868, un commerçant chrétien m'écrivait pour me demander un conseil, étant alors dans des difficultés spéciales. Par ses lignes, on pouvait découvrir un homme ayant le désir de servir le Seigneur, en toutes choses. Il se trouvait toutefois dans de pénibles circonstances. Je lui répondis, en l'invitant à venir me voir à Bristol, ajoutant qu'il me serait plus facile de lui donner un conseil. Il entreprit ainsi un assez long voyage et nous eûmes une entrevue. Je pus me rendre un compte exact de sa position difficile.

Ayant conversé longtemps avec lui, je lui conseillai :

  1. D'exposer chaque jour devant le Seigneur, sa femme et lui, tout ce qui les concernait et même de prier pour cela deux fois par jour, si la chose était possible.
  2. D'attendre la réponse, comptant sur la délivrance de Dieu.
  3. D'éviter toute affaire louche, de ne pas exposer des articles de réclame, au-dessous de leur prix, dans le but de s'attirer des clients, car s'il agissait ainsi, il ne pourrait pas compter sur la bénédiction de Dieu.
  4. Je lui conseillai encore de mettre à part chaque semaine quelque chose de son gain, pour l'œuvre de Dieu et d'agir fidèlement vis-à-vis du Seigneur.
  5. Enfin, je le priai de me renseigner chaque mois sur la marche de ses affaires et comment le Seigneur allait lui venir en aide. — Le lecteur sera intéressé d'apprendre que de temps à autre Dieu fit prospérer ce frère chrétien, en sorte que ses rentrées, du 1er mars 1868 au 1er mars 1869, avaient augmenté de plus de 73 000 francs. Quand il m'envoya son offrande, mise à part pour l'œuvre de Dieu et les pauvres, elle se montait en tout à plus de 3000 francs. — J'ai rappelé ce fait, en vue des chrétiens dans le commerce. Ces détails peuvent leur être en bénédiction. »

Réveil dans les Orphelinats

« Dans mon rapport de 1871 à 1872, j'ai déjà parlé de la grande bénédiction qu'il plut au Seigneur de nous donner à la fin de l'année et au commencement de celle-ci. Comme c'est un sujet tellement important, j'en parlerai un peu plus en détails. La situation spirituelle de nos orphelins, en général nous donnait des préoccupations sérieuses, parce qu'il y en avait peu, relativement, parmi eux, qui pouvaient se reposer sur la mort du Seigneur Jésus pour le salut de leurs âmes et d'autres n'avaient pas le désir de rechercher Dieu. Nous fûmes donc conduits, tous ensemble, collaborateurs, instituteurs, etc., à demander un réveil parmi les enfants. En particulier, je le crois, chacun de nous priait dans ce but. Dans le cours de l'année 1872, nous eûmes, en réponse à nos prières, plus de conversions que nous n'en avions jamais eu parmi nos orphelins. Le 8 janvier 1872, le Saint-Esprit commença à travailler, et l'œuvre se continua ensuite plus ou moins. L'orphelinat N° 3 semblait plus réfractaire, jusqu'au jour où Dieu étendit lourdement sa main sur cette maison. La petite vérole se déclara. A partir de ce moment-là, l'œuvre du Saint Esprit se manifesta, en particulier dans une aile de la maison. A la fin de juillet 1872, les aides s'étaient rendu compte par des conversations et par une soigneuse observation que 729 orphelins ou orphelines, confiés à leurs soins, étaient des croyants au Seigneur Jésus. C'est le plus grand nombre que nous ayons jamais eu dans nos orphelinats. Au Seigneur soit la louange et la gloire ! Il a transformé l'épreuve occasionnée par la petite vérole, en une grande bénédiction. Considérez aussi comment nous avons été poussés à prier, alors que l'état spirituel était si bas, et comment aussi Dieu a répondu par une grande manifestation de son Esprit. »

La joie que donnent les réponses aux prières

« La joie que l'on éprouve lorsque Dieu répond à nos prières ne peut pas se décrire ! Et quel élan dans la vie spirituelle ! Je souhaite cette expérience à tous nos lecteurs chrétiens. Si vous croyez réellement en Jésus pour le salut de votre âme ; si vous marchez dans l'intégrité du cœur devant Dieu et que vous persévériez à prier en vous attendant à Lui seul, la réponse arrivera sûrement. Vous ne serez peut-être jamais appelés à servir le Seigneur dans la voie où Il a conduit celui qui vous écrit et, par conséquent, vous n'aurez pas à attendre des exaucements semblables à ceux qui ont été ci-devant énumérés, mais, dans vos circonstances diverses, votre famille, votre travail, votre position dans l'Eglise, vos travaux pour le Seigneur, etc., vous pouvez attendre de Dieu toute réponse à vos prières. »

La grande nécessité d'être sauvé par la foi au Seigneur Jésus

« Si ces lignes, toutefois, venaient à tomber sous les yeux de quelqu'un qui marche dans l'insouciance quant à son salut, je voudrais le supplier, d'abord, d'être réconcilié avec Dieu par la foi en Jésus, le Sauveur. Vous êtes pécheurs, vous méritez la condamnation. Si vous ne croyez pas cela, demandez à Dieu de vous le révéler. Demandez-Lui de vous montrer ce que vous êtes par nature et de révéler ensuite à votre cœur le Seigneur Jésus. Dieu l'a envoyé pour porter votre culpabilité, votre péché. Il l'a expié, et, maintenant, Dieu ayant accepté l'obéissance et les souffrances du Sauveur des pécheurs, Il peut vous recevoir, vous, à cause de Lui, et par Lui. A l'instant même où vous croyez du cœur au Seigneur Jésus, vous obtenez le pardon de tous vos péchés. Etant réconciliés avec Dieu, et ayant obtenu la rémission de ses péchés, le pécheur sauvé a la liberté d'entrer en présence de Dieu pour lui présenter ses requêtes. Plus il réalise que tout est réglé pour lui auprès de Dieu, pour l'amour de Christ, et plus celui qui croit en Lui sera heureux de venir auprès de Lui pour lui parler de tous ses besoins spirituels et temporels. Son Père céleste peut et veut lui aider dans tout ce qui le concerne. Mais quand il y a du péché sur la conscience, que la culpabilité demeure, il est inutile de penser à un exaucement des prières. C'est pourquoi, si vous êtes encore un pécheur non pardonné, que votre prière soit que Dieu veuille bien révéler à votre cœur le Seigneur Jésus, son Fils bien-aimé. »

Le commencement du Réveil de 1859

« En novembre 1856, un jeune Irlandais, M. James McQuilkin, fut amené à la connaissance du Seigneur. Bientôt, après sa conversion, il fit la lecture de mes livres : « Les dispensations de Dieu » . Il fut grandement béni dans son âme, spécialement en ce qui concerne l'exaucement à la prière. Il se dit alors en lui-même : « Voilà ce que M. Muller obtient par la prière ! Ne pourrais-je pas avoir une bénédiction par ce moyen, moi aussi ? » Il se mit donc à prier pour que Dieu lui accordât un compagnon, un jeune homme qui connût le Seigneur. Sa prière fut exaucée. Les deux jeunes gens commencèrent une réunion de prières. Ensuite, M. J. McQuilkin demanda au Seigneur de le conduire à faire la connaissance de quelques autres enfants de Dieu. Bientôt deux autres jeunes gens se joignirent à eux. Il leur proposa une réunion dans laquelle on prierait pour les écoles du dimanche, les réunions de prières et la prédication de l'Evangile. M. J. McQuilkin retrace ces bénédictions à la lecture qu'il a faite de mes livres. Dans l'automne de 1857, ces quatre jeunes gens se rencontraient tous les vendredis soir dans la petite maison d'école, près du village de Kells. Juste à ce moment-là, cette grande œuvre si puissante du Saint-Esprit aux Etats-Unis devenait un fait connu en Angleterre, et M. J. McQuilkin se dit en lui-même une fois encore : « Pourquoi n'aurions-nous pas les mêmes grandes choses ici, sachant tout ce que Dieu a fait pour M. Muller, simplement en réponse à la prière ? » Le 1er janvier 1858, le Seigneur les exauça d'une manière remarquable par la conversion d'un domestique de ferme. Il se joignit au petit nombre déjà existant, et ils furent cinq à prier et à attendre la bénédiction. Bientôt après, un autre jeune homme d'environ vingt ans se convertit ; ils étaient donc six. Et quel encouragement pour les trois premiers qui s'étaient joints à M. McQuilkin. D'autres se convertirent ensuite et formèrent un bon groupe de croyants qui se réunissaient pour lire les Ecritures, pour prier et échanger entre eux des pensées sur les Vérités de Dieu. Ces réunions et d'autres pour l'évangélisation se tenaient dans la paroisse de Connor, Antrim, Irlande. Jusqu'ici, tout se passait sans bruit, quoique bien des âmes passassent de la mort à la vie.

« Vers Noël 1858, un jeune homme de A... qui était venu demeurer à Connor et qui s'était converti au milieu de ce petit groupe de croyants, s'en alla visiter ses amis à A... et les entretint au sujet du salut de leurs âmes, leur parlant également de l'œuvre de Dieu, à C... Ses amis exprimèrent le désir de venir voir quelques-uns de ces convertis. Le résultat fut que M. McQuilkin et ses deux amis qui s'étaient d'abord unis à lui pour la prière, se rendirent à A... et tinrent une réunion dans une des églises presbytériennes de l'endroit. Quelques-uns crurent, d'autres se moquèrent et enfin bon nombre pensaient que ces trois jeunes gens étaient mus par un grand orgueil. Cependant, on demanda une autre réunion qui eut lieu, par les mêmes jeunes gens, le 16 février 1859. Le Saint-Esprit commença alors à travailler puissamment. Quelques-uns des nouveaux convertis s'en allèrent ici et là, portant avec eux le feu spirituel, en sorte que dans les alentours et au loin, l'œuvre de l'Esprit de Dieu se répandit. Un grand nombre de pécheurs furent convaincus de péché et cette œuvre se transporta à Ballymena, ensuite à Belfast et ailleurs. Les jeunes croyants étaient employés par le Seigneur pour porter la vérité d'un endroit à l'autre.

« Tel fut le commencement de cette œuvre puissante du Saint-Esprit qui amena au salut, à la conversion, des centaines de milliers d'âmes. Quelques-uns de mes lecteurs se souviendront comment, en 1859, ce feu divin s'alluma en Irlande, en Angleterre, au pays de Galles et en Ecosse, et comment aussi le continent d'Europe fut visité par le Seigneur et eut sa part de bénédictions. Des milliers d'évangélistes sortirent de ce grand mouvement spirituel et se mirent à travailler spécialement au salut des âmes. En cette année 1874, non seulement on voit encore les effets de cette œuvre qui prit naissance en Irlande, et qui se continue plus ou moins en Europe. Il est presque inutile d'ajouter que l'honneur n'en revient, en aucun degré, aux instruments, mais au Saint-Esprit seul. Cependant ces faits sont établis, afin qu'il soit évident que Dieu prend son plaisir à exaucer abondamment les prières de ses enfants. »

Grave maladie de la fille de M. Muller

« Au mois de juillet 1853, il plut au Seigneur d'éprouver ma foi d'une manière toute nouvelle. Ma fille bien-aimée, mon unique enfant, convertie au Seigneur depuis le commencement de l'année 1846, fut très malade, à partir du 20 juin.

Cette maladie, d'abord bénigne, se transforma en typhus. Le 3 juillet, il n'y avait plus d'espoir de la voir se rétablir. C'est alors que ma foi passa dans le creuset. Mais elle triompha, car ma femme bien-aimée et moi eurent la force de la remettre entièrement dans les mains du Seigneur. Il nous soutint tous les deux puissamment. Mais je ne parlerai que de moi. Quoique ma chère enfant fût amenée aux portes du tombeau, mon âme resta en parfaite paix. J'étais heureux d'accepter la volonté de mon Père céleste, assuré qu'Il ferait ce qui était pour le mieux, soit pour notre fille, soit pour ses parents. Elle continua à être fort mal jusqu'au 20 juillet, jour où elle entra en convalescence. »

« Le 18 août, elle fut assez bien pour être transportée à C... afin d'avoir un changement d'air. C'était le 59me jour de maladie.

« Les parents savent ce que c'est que de voir un enfant malade, une fille unique et de plus, attachée au Seigneur. Eh bien ! le Père céleste sembla nous dire par cette dispensation : Es-tu décidé à me donner cette enfant ? Mon cœur répondit : Comme il te semblera bon, mon Père céleste. Ta volonté soit faite. De même que nos cœurs avaient été rendus capables de Lui donner notre chère enfant, de même il lui plut de nous la rendre. « Prends ton plaisir en l'Eternel et Il t'accordera les demandes de ton cœur » (Ps. 37.4). Le souhait de mon cœur était de retenir près de moi ma fille bien-aimée, si c'était la volonté de Dieu, et le moyen employé pour cela, c'était d'être satisfait de cette volonté. « Dans toutes les épreuves de foi que j'avais eue jusque-là, celle-là était la plus grande et, par la grâce miséricordieuse de Dieu, je le dis à sa gloire, je pus me réjouir dans sa volonté. J'étais parfaitement assuré que si Dieu m'enlevait ma chère fille, tout était bien, tout serait bien pour elle, pour nous, et pour la gloire de Dieu. Je n'eus pas un instant d'anxiété. Il en serait ainsi dans toutes les circonstances, si la foi du croyant était toujours en exercice. »

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