Vous dites : « Tout mon désir est d’être pêcheur d’hommes, mais comment commencer ? »
1. Le divin Pêcheur répond : « Suivez-Moi et Je vous ferai pêcheurs d’hommes. » Ni plus, ni moins : « Suivez-Moi ! »
D’abord dans les détails de la vie. « Celui qui est fidèle en peu de choses, Je lui confierai beaucoup », disait le Maître Pêcheur (Matthieu 25.21). Les plus grands pêcheurs d’hommes dans l’Eglise de Dieu le sont devenus après avoir été fidèles à Dieu dans les plus petits commencements. Laissez-Le diriger votre vie. Donnez-Lui en les clés et suivez-Le. Il sait conduire Ses enfants si sûrement. Il sait instruire Ses disciples si complètement.
Un jeune homme qui avait consacré sa vie à Dieu me demandait des conseils. Je lui répondis : « Dès l’instant où vous vous êtes consacré à Dieu pour Son service, Il en a pris note et pour Lui, c’est un fait accompli ; dès lors, Il vous envisage comme Son serviteur, Il commence votre éducation et votre formation pour atteindre Son but pour votre vie. Peu à peu, Son plan sera dévoilé à vos yeux ; Il Se servira de vous et vous conduira jusqu’au bout. »
La phrase « théologique » suivante n’est pas de mise pour un pêcheur d’hommes : « Il a terminé ses études. » Je ne sais ce qui en est de vous, quant à moi, ce n’est qu’au ciel que j’aurai « terminé mes études ».
Le jour où je lui annonçai ma décision de consacrer ma vie à Dieu, mon vieux pasteur d’Edimbourg me déconseilla d’entrer dans une faculté de théologie et me dit : « La première chose que j’ai dû faire, à la fin de mes sept ans d’étude, ce fut de tout désapprendre. » Jésus ne dit pas de suivre tel chemin, telle habitude, telle exigence de telle église, mais « Suivez-Moi. » Je puis vous dire que cela amène souvent à déchirer des programmes, à renverser des plans. Les rêves s’évanouissent, mais peu importe, Le suivre Lui, voilà la compensation … De plus, « Suivez-Moi » où Je suis … « Là où Je suis, là aussi sera Mon serviteur » (Jean 12.26).
C’est seulement dans la mesure où nous sommes en pleine communion avec Lui que nous portons du fruit. Ne l’oubliez pas, ce ne sont ni nos efforts, ni notre orthodoxie qui portent du fruit, mais seulement notre communion ininterrompue avec la vie du Seigneur Jésus. Ecoutez donc Son appel, suivez donc Son exemple : « Suivez-Moi » dans le jardin de Gethsémané, veillez et priez, agonisez avec Moi, suivez-Moi devant le tribunal de fausses accusations, d’amère opposition, de haine religieuse. Suivez-Moi hors du camp, portant Mon opprobre (Hébreux 13.13), suivez-Moi jusqu’à la croix, avec sa solitude et son angoisse, vous y identifiant en toute réalité.
Suivez-Moi, pêcheurs d’hommes, dans ce triomphe de Ma résurrection, de Ma victoire, là où Je partage le butin avec les puissants ; suivez-Moi dans Ma gloire, étant avec Moi un même esprit (1 Corinthiens 6.17). Là où Je suis, vous qui Me servez êtes aussi un avec Moi, le Maître Pêcheur (Jean 17.24). Je vous donne tous les lieux où vous aurez posé la plante de votre pied (Josué 1.3).
2. « Je vous ferai pêcheurs d’hommes. » Remarquez ce verbe : « Je vous ferai. » C’est majestueux, consolant et inspirant : il s’agit donc d’un acte créateur. Cela ne s’acquiert pas par des efforts propres, cela ne s’apprend pas par l’intelligence, cela ne s’imite pas, cela ne s’hérite pas de père en fils, cela ne se communique pas sur un banc d’école de théologie. Non, écoutez : « Il est monté au-dessus de tous les cieux … Il a fait des dons aux hommes … Il a donné les uns comme apôtres, les autres comme prophètes, les autres comme évangélistes, les autres comme pasteurs et docteurs » (Ephésiens 4.7). Je vous ferai devenir pêcheurs d’hommes … c’est un acte créateur du Maître Pêcheur.
« Seigneur, Maître Pêcheur et en même temps divin Potier, prends l’argile que Je te donne, fais-en ce que Tu veux, mais fais-en quelque chose pour le monde qui meurt sans Toi. »
3. Un dernier mot, et ce n’est pas à moi de vous en donner l’interprétation, ni l’application. « Aussitôt, ils laissèrent leurs filets et Le suivirent. »
Avant que le Seigneur nous donne Son filet de pêche, il nous faut quitter nos filets, tout ce qui nous encombre, tout ce qui nous lie et nous arrête, tout ce qui est de trop, qui appartient au siècle présent. Je ne parle pas du péché seulement en disant cela, mais de choses bonnes peut-être en elles-mêmes, mais inutiles et superflues. Même nos dons naturels sont si souvent un obstacle à Dieu pour qu’Il manifeste et nous accorde Ses dons spirituels. Que de chrétiens qui, comme Caïn, continuent à offrir « les fruits de la terre » ! Que de gens qui ne savent pas discerner entre ces fruits et les fruits de l’Esprit !
Voici ce que le grand apôtre dit, parlant de son passé, brillant du point de vue intellectuel et humain : « Ces choses qui étaient pour moi un gain, je les ai regardées comme une perte à cause de Christ » (Philippiens 3.7). L’œuvre de Dieu doit se faire avec les moyens de Dieu, et grâce à la provision de Dieu, agissant dans nos vies et nos volontés qui lui sont entièrement livrées. Il est dit de l’onction sainte du sanctuaire : « On n’en répandra point sur le corps d’un homme, et vous n’en ferez point de semblable … elle est sainte et vous la regarderez comme sainte. » (Exode 30.32) Pas de contrefaçons ! On voit si souvent dans l’Eglise de nos jours ces contrefaçons des dons de Dieu. Et souvent on entasse, on perfectionne les dons naturels, les efforts humains, tout en réclamant la bénédiction du ciel ! Mais le ciel ne répond pas. « L’Eternel ne porta pas un regard favorable sur Caïn et sur son offrande. » « Ce n’est ni par la puissance, ni par la force, mais c’est par Mon Esprit, dit l’Eternel … » (Zacharie 4.6). — « Mais vous recevrez une puissance, le Saint-Esprit survenant sur vous et vous serez Mes témoins … » (Actes 1.8).
Ce même vieux pasteur me donna ce dernier texte à l’occasion dont je vous ai parlé. Les années ont passé, et à l’heure actuelle, Actes 1.8, ma vieille Bible et les prières des chrétiens m’ont été plus que suffisants. Mon Dieu a pourvu à tous mes besoins avec gloire. Je suis heureux de n’avoir jamais mis « l’armure de Saül », la science des hommes. Les « cinq cailloux du torrent » ont suffi (1 Samuel 17.36), avec le Nom qui est au-dessus de tout autre nom, ce Nom qui sauve les hommes, qui brise tout lien, qui fait trembler l’abîme et les démons.
Oh ! devant une telle suffisance, une telle surabondance, quittons nos filets, suivons-Le ! Car Jésus nous dit maintenant : « Suivez-Moi et Je vous ferai pêcheurs d’hommes ... Et aussitôt, ils laissèrent leurs filets et Le suivirent. » Que cela soit vrai de chacun d’entre nous !