Sonnets Chrétiens


Livre Premier — Sonnet III

Sur le Fils Éternel de Dieu

Sur l’aile de ma foi, jusqu’aux cieux transporté,
Grand Dieu, je vois ton Fils dans sa grandeur immense,
Engendré dans ton sein, sans avoir pris naissance ;
Et vivant avec toi de toute éternité.

Je le vois ton égal, en force, en majesté ;
Joint à toi par nature, et le même en essence ;
Distingué, toutefois, quant à la subsistance ;
Mais sans éloignement, et sans diversité.

Etroite liaison ! ineffable mystère !
Le Père dans le Fils, et le Fils dans le Père,
Sont unis, sans mélange, inséparablement.

De leur sainte union la merveille est extrême :
Toute image à l’objet ressemble seulement ;
Mais l’image de Dieu, dans son Fils, c’est Dieu même.


8 : « Dieu de Dieu ; Lumière de Lumière ; vrai Dieu du vrai Dieu ; Fils unique de Dieu ; non fait, mais engendré, et par qui toutes choses ont été faites ; Consubstantiel, Coéternel, et Coégal au Père », disent dans le IVe siècle les Conciles de Nicée et de Constantinople. 9 : Les théologiens grecs ont nommé Périchorèse cette union ineffable, que Jésus-Christ avait exprimée en disant : « Je suis dans mon Père, et mon Père est dans moi ».

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