De cette erreur qu’on ne connaît pas bien ce que c’est que le péché, en naît une autre qui est, qu’on n’apprend jamais bien non plus ce que c’est que la Grâce. Voilà pourquoi ils sont dans l’impuissance de consoler efficacement une âme, et de la soutenir contre les frayeurs de la mort et du jugement de Dieu ; car comment celui qui ignore ce que c’est que la Grâce, pourrait-il consoler une âme affligée ? C’est ce qui a fait qu au lieu de solides consolations, ils ont renvoyé les pauvres consciences affligées aux œuvres extérieures et extraordinaires, comme d’entrer dans un couvent, d’embrasser une telle règle, de vivre d’une telle et telle manière, et à de semblables inepties, par lesquelles ils croyaient que Dieu pouvait être apaisé. Ne sont-ce pas là des témoignages convaincants qu’ils n’entendaient ni ce que c’était que le péché, ni la vraie nature de la grâce, et qu’ils n’enseignaient aux pauvres âmes qu’une théologie naturelle sans parole de Dieu et sans fondement.