Avant tout, il s’agit de déblayer le terrain, de mettre un peu d’ordre dans les esprits, sachant que très souvent préjugés et expériences font obstacle à une bonne compréhension de l’Ecriture. On peut se demander pourquoi un écrit, tel celui de Jacques 5.14-16, dont le message est recevable et compréhensible, n’a pas été davantage pris au sérieux par l’Eglise au cours de son histoire, même la plus récente. A cela, il y a plusieurs raisons :
L’Epitre de Jacques a souffert d’une certaine désaffection dans toute l’histoire de l’Église. Elle a eu quelque peine à trouver sa place dans le canon des Ecritures. Le nom de son auteur a été contesté. Et même s’il s’agit, comme nous le pensons, du frère de Jésus, on s’est demandé jusqu’à quel point il jouissait d’une autorité identique à celle des autres apôtres. Ces raisons-là expliquent que l’Église n’ait pas toujours porté attention à la pratique de l’onction d’huile.
On accuse également Jacques d’avoir un message trop à la périphérie de l’Evangile. Les thèmes centraux de la foi : la croix, la mort et la résurrection du Christ… n’apparaissent pas directement dans son épître. Cependant, elle a bien sa place dans le canon des Ecritures. Elle veut nous garder les pieds sur terre, nous appeler à passer d’un Evangile proclamé à un Evangile accompli dans les gestes de la vie de tous les jours. Jacques sait que l’Evangile vient du Seigneur du ciel mais qu’il est inséparable de son action permanente sur la terre et au nom du Christ.
Ayant levé certains obstacles liés au caractère même de l’épître, force nous est de constater que d’autres obstacles sont liés à l’histoire de la pratique de l’onction des malades. L’étude qu’on en peut faire explique comment et pourquoi l’Eglise a évolué dans la compréhension et l’application de Jacques 5.14-16. On peut discerner trois grandes étapes :
a) Durant les 8 premiers siècles. — D’une façon privilégiée et presque unique, l’attention des fidèles était orientée vers la guérison du corps. On avait fait de l’onction des malades un remède surnaturel, presque magique. Par conséquent, on tenait pour un échec toute onction qui n’aboutissait pas à une guérison ; ce qui suscitait bien des questions et des troubles quant à la manière d’obéir à l’enseignement de Jacques. Remarquons, en passant, que notre vingtième siècle fait à nouveau une place privilégiée à l’onction. Elle est remise en valeur dans de nombreuses églises.
b) Jusqu’a la veille de la Réforme. — Pour corriger cette acceptation par trop limitative de la parole de Jacques, l’Eglise a mis alors l’accent sur l’effet spirituel de l’onction destinée à préparer les fidèles au trépas. Dès ce moment, on a parlé de l’extrême onction, c’est-à-dire d’une action ultime auprès des malades à l’article de la mort.
Selon certains auteurs catholiques, l’onction était comparable au “dernier coup d’éponge passé sur la vie du malade”. Naturellement, l’apparition du prêtre venu administrer l’extrême-onction était interprétée, par lemalade et son entourage, comme un signe de la mort prochaine. “Vous me la donnerez quand je ne me rendrai plus compte de rien.” Cette supplique est à la mesure de la crainte qu’elle suscitait. Nous assistons aujourd’hui à une véritable recherche dans les milieux catholiques pour rendre à l’onction sa véritable signification sur le plan du vocabulaire déjà, On évite de parler d’extrême-onction ; on offre l’onction des malades.
c) Dès le XVIe siècle. — Lors de la Réforme, les positions se durcissent de part et d’autre. Les réformateurs, pour contrecarrer une pratique qui leur paraît trop sacramentelle mais aussi singulièrement inopérante, interprètent le texte de Jacques en rapport avec les dons spirituels. “C’est parce que les dons de guérison avaient encore cours, écrit Calvin, que Jacques veut que les malades recourent à ce remède. Mais tous sont contraints de confesser que le don de guérison a été temporel, et non perpétuel. Ceux donc qui aujourd’hui pratiquent encore l’onction ne sont pas vrais imitateurs, mais singes des apôtres.” Calvin et d’autres après lui, convaincus que les dons avaient été donnés et se limitaient à l’Eglise primitive, en ont déduit qu’il n’y avait plus lieu de pratiquer l’onction.
Il serait trop facile de juger de ces différentes prises de positions, alors qu’en fait nous en sommes aujourd’hui plus où moins tributaires. Il y a mieux à faire. Il nous faut écouter ce que Jacques nous dit de la part du Seigneur et entrer dans la pratique de son enseignement.
Avant d’étudier Jacques 5.14-16, quelques remarques s’imposent quant à la place de ces versets dans l’ensemble de l’épître. Ceux qui l’ont lue et méditée auront certainement remarqué la quasi impossibilité d’en faire un plan. Et si vous lisez des commentaires, vous aurez pratiquement autant de plans que de commentaires ! Et probablement qu’aucun d’eux ne correspond à celui que Jacques avait à l’esprit lorsqu’il écrivait son épître ! Elle laisse apparaître trois grandes lignes de force qui caractérisent aussi bien l’ensemble de la.lettre que la péricope consacrée à l’onction des malades.
Jacques invite l’Eglise, comme nous l’avons déjà fait remarquer plus haut, à traduire par des actes concrets, son amour pour le Christ, sa compassion pour ceux qui souffrent. Les chrétiens sont appelés à être le Corps du Christ, c’est-à-dire le lieu où la compassion du Seigneur est pleinement manifestée. Car écouter l’Ecriture, c’est aussi être prêt à la mettre en pratique !
Souvent l’auteur rend compte de cette dimension communautaire par des expressions telles que “frères”, “parmi vous”, “d’entre vous”, “les uns les autres”, etc. Il souligne aussi la solidarité de tous les membres du Corps de Christ. Et si l’épître se termine par un appel à recourir à l’onction, c’est que par le fait de son existence, une vraie communauté en Christ est une communauté de guérison (nous préciserons plus loin dans quel sens).
Le temps présent a sa place dans le dessein de Dieu. Nous sommes pris entre deux événements. Le premier, c’est la venue du Christ, Messie souffrant dont la vie, la mort et la résurrection manifestent la réalité du Royaume. Les guérisons et les libérations qui accompagnent le ministère de Jésus sont autant de signes de l’irruption du royaume de Dieu parmi les hommes. Le second événement, c’est la parousie du Seigneur qui fera éclater aux yeux de tous les hommes la plénitude de sa gloire. Nous nous trouvons donc dans une situation intermédiaire. Le Royaume de Dieu est déjà présent mais pas encore pleinement manifesté ! Il est nécessaire de s’en souvenir à l’heure d’une confrontation avec la maladie et la souffrance ; ce déjà et ce pas encore nous rappellent que nous nous trouvons dans cette situation de tension, de promesse pour la guérison d’une part, et “d’échec” d’autre part. L’oublier, ce serait mal comprendre l’enseignement de Jacques.
Plutôt que de suivre le fil du texte, nous groupons nos réflexions autour de quelques thèmes.
La gravité de la maladie du bénéficiaire de l’onction est la première indication donnée. Jacques ne s’engage pas dans une description clinique complète du patient. Il ne fait aucun diagnostic. Il parle d’une façon plutôt subjective, de manière à traduire ce que ressent le malade lui-même. Il use de deux mots pour qualifier son état. Le premier caractérise la faiblesse qui accompagne toute maladie et le deuxième souligne la souffrance corporelle, la lassitude et l’impatience qui en résultent. Il faut remarquer aussi que le malade est conscient, puisqu’il a la possibilité de faire appel aux anciens. Enfin il est certainement retenu chez lui, car plusieurs termes sous-entendent qu’il est alité.
En bref, il est utile de remarquer ce qui suit : nous sommes ici en présence d’un malade gravement atteint, qui a pris conscience d’être devant un délai. Sa maladie pourrait le conduire au terme de ses jours. Une telle situation s’accompagne souvent d’une crise profonde. C’est pourquoi les médecins redoutent de révéler au malade son véritable état. Chacun n’est pas à même d’en supporter le choc. Le chrétien lui aussi réagit lorsqu’il apprend ou finit par comprendre qu’il est devant un délai. Le simple fait de cette issue fatale, soudain rapprochée alors qu’il la tenait pour lointaine, peut être une épreuve réelle dans laquelle il a besoin d’aide. Même s’il n’est pas directement informé par les médecins, le malade gravement atteint a souvent une certaine intuition de son véritable état. Et le jeu de cache-cache que mènent ensemble ceux qui approchent le malade ou le malade lui-même quand il refuse de considérer lucidement son état réel, fait partie de sa souffrance et accentue son isolement. Ceci nous amène à parler de son appartenance à la communauté.
Le texte biblique laisse clairement entendre ici que le malade est un chrétien appartenant à une communauté locale. La souffrance d’un seul des membres du corps concerne toute la communauté, comme le dit ailleurs l’apôtre Paul : “Si un membre souffre, tous les membres souffrent avec lui…” (1 Corinthiens 12.26). En Christ, l’épreuve d’un seul alerte tous les autres. Quand la solidarité fraternelle est authentique, à l’épreuve de la maladie s’ajoute celle d’être privé, d’une certaine manière, de la vie communautaire. Cet isolement est parfois aggravé par les réactions d’inquiétude ou d’incompréhension que peuvent avoir les bien-portants envers le malade. De plus, suite aux difficultés de déplacement et à l’éloignement de la communauté, le malade aura tendance à se replier sur lui-même. Cela s’explique. Très souvent, celui qui est atteint dans sa santé s’interroge et se culpabilise : “Ai-je désobéi à Dieu ? Suis-je responsable de ce qui m’arrive ?” Très vite des sentiments d’auto-accusation, voire de honte l’enferment encore davantage dans sa solitude. Il se comporte un peu comme un animal qui, blessé par une voiture, cache sa souffrance et va périr dans un endroit secret. Il y a chez tout homme semblable réflexe. C’est une des raisons pour lesquelles Jacques invite le malade à faire appel à la communauté !
Le malade est donc invité par l’apôtre à refuser la solitude et le naturel repliement sur soi-même. Il est de sa responsabilité de faire connaître à la communauté sa situation, de faire appel à la prière de l’Église et à la visite des frères.
Ce comportement semble aller de soi ; en fait, il est encore méconnu de la plupart des membres des communautés chrétiennes. Alors qu’il est rapidement fait appel au médecin, le pasteur, les anciens, la communauté sont tardivement informés du transfert du patient à l’hôpital. Oubliée ou mal informée, la communauté est mise dans l’impossibilité de prier et de prendre en charge le malade.
Selon Jacques, c’est bien le malade lui-même qui est invité à faire cette démarche. Par cet appel aux anciens, il fait savoir à la communauté qu’il a le désir de recevoir, au travers d’elle, le secours de Dieu. Cela sous-entend que l’Église doit être prête à répondre à tel appel, et qu’un enseignement clair est donné à ce sujet dans la communauté.
C’est le lieu de rappeler que toute grave maladie comporte des tentations pour celui qui souffre. Dans sa faiblesse, il n’a plus les mêmes moyens de combat, la même force de réaction face à l’Ennemi. Par conséquent, il a d’autant plus besoin de la prière de la communauté. Il est significatif qu’en grec, le même mot signifie à la fois épreuve et tentation. C’est que toute épreuve est en même temps une tentation, et vice-versa. Ceci fait prendre conscience de la responsabilité de l’Eglise auprès des malades.
Qui doit pratiquer l’onction sur le malade ? Très clairement le texte dit que cette responsabilité revient aux anciens, collégialement. Calvin reliait étroitement la pratique de l’onction aux dons spirituels, celui de la guérison en particulier. On peut alors se demander si les anciens, pour répondre valablement à l’appel du malade, auraient à manifester un don de guérison ? L’étude des textes bibliques en rapport avec le ministère des anciens ne dit rien de semblable. Faire appel aux anciens, ce n’est pas solliciter ceux qui auraient, dans la communauté, un don de guérison. Bien sûr, il ne s’agit pas d’en exclure la possibilité puisqu’à la lecture des récits de l’Eglise primitive, on réalise que les anciens étaient choisis parmi ceux qui avaient de réelles qualifications. Cependant, il n’est dit nulle part de l’ancien qu’il doit avoir un charisme au bénéfice des malades. Le seul don explicitement requis est celui d’enseignement, la possibilité de s’exprimer clairement et d’être apte à réfuter les faux-docteurs (1 Timothée 3.2). C’est donc que les anciens ne sont pas sollicités d’intervenir en vertu de leurs dons, de leur compétence à discerner la volonté de Dieu ni même à cause de la puissance particulière de leur prière., bien que tout cela soit souhaitable !
Ils sont appelés au chevet du malade comme représentants de la communauté. En effet, la dimension communautaire est fondamentale dans la pratique de l’onction. La prière que prononcent les anciens pour le malade est avant tout celle de la communauté. Par leur ministère, toute l’Eglise dont fait partie le patient est présente auprès du malade. C’est la raison pour laquelle la pratique de l’onction ne peut être faite en secret. On ne peut l’imaginer comme une intervention de quelques frères qui informeraient la communauté, en cas de guérison ! L’Eglise en souffrirait, parce qu’elle aussi aurait voulu s’associer à cette prière ! Dans la mesure du possible, toute la communauté doit être informée. Mieux que cela ! Elle sera appelée à prier tandis que les anciens visitent le malade pour pratiquer l’onction.
“S’il a commis des péchés, il lui sera pardonné.” Même si Jacques avait une certaine tendance judaïsante à la tête de l’Église de Jérusalem, il ne partage pas le point de vue traditionnel qui lie systématiquement la maladie à un péché particulier. Ici, l’état de péché n’est entrevu que comme une éventualité. Celle-ci conduira le malade et les anciens avec lui — pour ne rien dire de la communauté — à réfléchir au sens de cette maladie. Dans sa souveraineté, Dieu est sagesse. La maladie a donc toujours un sens, même s’il nous échappe. Nous pouvons rester convaincus qu’il y a une finalité en toutes choses.
De quels péchés pourrait-il être question ici ? Le mot qu’emploie Jacques vise, dans l’ensemble de l’épître, les péchés commis à l’égard des frères. Ce sont avant tout des fautes de relations, des péchés contre le “corps”, c’est-à-dire des manquements qui ont pour effet une atteinte à la communion fraternelle. En l’occurence, il ne s’agit pas du malade seulement mais de la communauté dans son ensemble. Le patient serait ainsi le membre faible dans lequel apparaîtrait l’asthénie du corps tout entier. Y aurait-il eu chez le malade mais également dans sa communauté, un manque d’amour, une rancune, un péché non pardonné à un frère ?
En effet, il ne faut pas exclure la possibilité d’une relation entre la désobéissance à Dieu et un état de maladie. Il est des crises de santé qui sont la conséquence directe d’une faute de vie. Il faut élargir ici notre notion du péché. Nous réservons à tort ce mot aux fautes morales (mensonge, vol, adultère). L’Ecriture ne connaît pas cette classification. Quel que soit le domaine concerné, l’homme pèche à chaque fois qu’il s’écarte de la loi de Dieu. Ne pas tenir compte des lois divines, c’est en subir certaines conséquences. Le décalogue explicité dans le sermon sur la montagne est aussi une loi nous assurant une bonne santé. La maladie signale une erreur de comportement, une fausse manière de vivre. La bonne nouvelle qu’est l’Evangile concerne l’ensemble de notre existence et non un domaine particulier étiqueté “spirituel”. Nous sommes appelés à vivre saintement et sainement. Ainsi donc, le péché pourrait être la cause de la maladie. Cependant, il faut se garder de généralisations hâtives.
La maladie peut être d’abord un appel à la réflexion, une invite à prendre conscience de telle ou telle erreur sans que celle-ci soit nécessairement en rapport direct avec la situation actuelle. Ce temps d’arrêt peut permettre à quelqu’un d’opérer un redressement, éventuellement une réorientation de sa vie.
Par ailleurs et finalement, le patient pourrait être amené, au cours de sa maladie, à prendre conscience qu’il manque de foi, qu’il est impatient, que son attitude envers lui-même ou envers ceux qui le soignent est déplorable. Là aussi la puissance libératrice du Christ doit opérer.
Ce qui précède met en lumière la complexité de la maladie. On ne peut schématiser, dépeindre cet état en noir et blanc, ignorer les nuances ! La tâche de la communauté est d’assister le malade dans la découverte du sens de sa maladie.
Comme le texte le suggère, il se peut que lors de la visite des anciens, le malade se trouve sous l’accablement du péché. Il arrive, et l’expérience permet de le constater, que des chrétiens reconnaissent une faute, la confessent à Dieu, mais ne peuvent par eux-mêmes saisir le pardon qui leur est offert. C’est la raison pour laquelle il est question ici de confession. Bien qu’elle ne soit pas directement mentionnée au verset 15, elle y est sous-entendue.
Aidé par la confession de ses péchés devant témoins et par la prière des anciens, le malade entrera en pleine possession du pardon de Dieu. Il s’agit d’une pratique à redécouvrir. Luther en avait discerné la valeur et encourageait les chrétiens à cette pratique de la confession. Il en dénonçait le caractère obligatoire tout en la considérant comme une “chose excellente, précieuse et consolante”. “Je ne me laisserai priver par personne de la confession secrète, et je ne l’abandonnerai pas pour tout l’or du monde, sachant ce qu’elle m’a valu de force et de consolation. Il y a longtemps que j’aurais été étranglé par le Diable, si elle ne m’avait été préservée” (Sermon “von der Beichte”, p. 301).
Cette confession ne peut en aucun cas être obligatoire. Elle perdrait alors toute son efficacité. De plus, elle n’a pas forcément lieu en présence de tout le collège d’anciens. Il se peut que dans une visite préliminaire, ayant pour but de préparer la pratique de l’onction proprement dite, le malade ait trouvé le cadre favorable à la confession et à la mise en ordre de tel ou tel aspect de sa vie.
Comme déjà dit plus haut, il n’y a pas que le malade qui soit en cause. La communauté tout entière doit s’interroger. Le verset 16 invite à la généralisation communautaire du cas particulier. “Confessez donc vos péchés les uns aux autres, et priez les uns pour les autres afin que vous soyez guéris.” L’emploi de la deuxième personne du pluriel vise non les anciens seulement, mais l’Eglise dans son ensemble. La solidarité profonde qui lie entre eux les membres de la communauté est à double sens. “Si un membre souffre, tous les membres souffrent avec lui ; si un membre est honoré, tous les membres se réjouissent avec lui” (1 Corinthiens 12.26). Le péché d’un seul peut avoir des conséquences sur l’ensemble des membres. Egalement, la maladie d’un seul peut être le symptôme d’une affection pathologique de l’Église locale tout entière.
Illustrons ce qui précède par cet exemple : un abcès peut être tout à fait localisé alors qu’il est le signe d’une infection généralisée. En ce cas, il ne suffit pas de panser le membre atteint. C’est tout le corps qui doit être soigné, c’est tout l’homme qui est en jeu ! Il en va de même parfois pour le cas d’un malade inséparable de sa communauté. Cette dernière doit être soignée, et non seulement le membre atteint.
Dans un livre intitulé “Le Christ et la santé”, * dont la grande qualité est de montrer l’aspect communautaire de la santé et de la guérison, le Dr Lambourne, à la fois médecin, psychiatre et théologien, écrit : “On peut affirmer que, pour une part, l’état de maladie ou de santé de certains chrétiens est rigoureusement dépendant de l’état spirituel de la communauté” (ici la communauté a un sens large ! p. 57). “La situation de maladie offre donc au groupe tout entier des occasions de repentance qui sont à vivre en un acte de pardon et de réparation” (p. 203). La communauté dans son ensemble doit se replacer sous le regard de Dieu et demander que les relations mutuelles soient restaurées, que l’amour du Christ soit pleinement manifesté. Dans ce même esprit, on peut parler de la sainte cène comme d’un moment privilégié où la guérison du Christ peut opérer par et dans la communauté. Si le fait de prendre la cène dans un esprit de division, sans discerner dans les autres de véritables membres du Corps de Christ, peut entraîner la maladie et la mort, l’inverse est aussi vrai. Si la communauté confesse son péché, reconnaît ses fautes, répare ses relations au moment de la participation au repas du Seigneur, Dieu visitera cette communauté et, par son Esprit, lui communiquera la guérison au plein sens de ce mot. On comprend mieux alors comment il est possible de parler de l’Eglise comme d’une communauté de guérison.
* Indications : “Le Centurion, Labor et Fides, 1972”.
Certes, les anciens, eux les premiers, sont concernés. Quelle occasion d’approfondir leur unité ! Eux aussi ont parfois des difficultés, des divergences, des dissensions. Leur visite auprès du malade sera l’occasion de réajuster leurs relations. C’est la condition même d’une prière efficace : “Si deux d’entre vous s’accordent sur la terre pour demander une chose quelconque, elle leur sera accordée. (Matthieu 18.19). Dans la Didaché, un écrit du 2e siècle, l’auteur déclare : “Confesse tes péchés dans l’assemblée et ne te présente pas pour faire la prière avec une mauvaise conscience” (4.14). Ainsi, la confession apparaît comme la préparation indispensable à une prière efficace.
Comme chez les autres peuples de l’Antiquité, l’huile tient en Israël une place importante. C’est à partir de son usage ordinaire qu’on peut saisir sa signification dans la vie religieuse. Son usage profane est clairement attesté dans l’Ancien Testament : s’oindre la tête d’huile constituait l’un des actes de la toilette quotidienne. On l’utilisait pour protéger sa peau de la brûlure du soleil. On usait volontiers d’une huile parfumée pour manifester sa joie. Quand on voulait particulièrement honorer un hôte, on versait de l’huile parfumée sur sa tête. La bonne odeur qui s’exhalait signifiait la joie qu’on avait à l’accueillir.
Mais l’onction revêt généralement un sens sacré : elle indique une mise à part pour le service. Les divers objets du culte étaient ainsi oints d’huile. Trois catégories de personnes pouvaient recevoir cette onction sacrée : les sacrificateurs, les rois et parfois les prophètes. En même temps que l’huile était répandue sur la tête, l’Esprit de Dieu leur conférait les qualifications et les dons en vue de l’exercice de leur fonction publique. Dans ce sens, Christ est l’oint par excellence et accomplit cette triple fonction de roi, sacrificateur et prophète.
La pratique enseignée par Jacques 5 a-t-elle un sens spirituel (sacré) ou profane ? Le Nouveau Testament emploie cinq verbes différents pour oindre (les deux plus fréquents sont chriô et aleiphô). Chriô apparaît à cinq reprises, chaque fois en rapport avec l’onction spirituelle du Christ. Aleiphô, par contre, que l’on rencontre à huit reprises, désigne des pratiques profanes, telles que parfumer ou se parfumer. Ce verbe est également utilisé pour l’onction pratiquée en faveur des malades (Marc 6.13 et Jacques 5.14).
Il est difficile d’arriver à des conclusions absolues quant au sens de l’onction pratiquée sur le malade. Plusieurs y voient une pratique thérapeutique et considèrent l’huile comme un médicament. Ils invoquent, entre autres, pour soutenir leur point de vue, la parabole du bon Samaritain soignant un blessé à l’aide du vin pour désinfecter et de l’huile pour adoucir la plaie. Un commentateur contemporain pousse encore plus loin cette interprétation médicale en rendant le v.14 comme suit : “Que les anciens prient pour lui et amènent le médecin au nom du Seigneur.” Il n’est pas nécessaire de démontrer combien cette interprétation s’éloigne de l’enseignement de Jacques.
A l’opposé, se situent ceux qui considèrent l’huile comme un symbole du Saint-Esprit. Ils se réfèrent tout normalement à l’onction pratiquée dans l’ancienne alliance sur les rois et les sacrificateurs. A leurs yeux, si Jacques n’utilise pas chriô c’est que le Nouveau Testament le réserve au Christ, l’oint par excellence, il serait alors erroné de vouloir donner à l’usage d’aleiphô un sens trop précis.
Il paraît plus juste de considérer l’onction comme une aide pour la foi. Parce qu’on reconnaît à l’huile certaines propriétés thérapeutiques, elle a été choisie comme un signe de la guérison. Jésus n’a-t-il pas choisi des éléments en rapport avec ce qu’ils devaient signifier en fixant son choix sur l’eau pour le baptême ou sur le pain et le vin (un repas) pour la cène ? N’y aurait-il pas une certaine similitude avec l’usage, par Jésus, de la salive lors de la guérison d’un sourd (Marc 7.33) ou de la boue pour l’aveugle-né (Jean 9.6) ? Le sens adopté ici convient parfaitement au texte parallèle de Marc 6.13, ce qui ne serait pas le cas des solutions précédentes ; l’accent est mis sur la prière plutôt que sur l’onction et le sens d’aleiphô est respecté.
Quant à la pratique même de l’onction, il n’y a pas de règle absolue. Tout dépend du sens qu’on donne à l’huile et à l’onction. Si on la considère comme un médicament, elle doit être appliquée sur les endroits malades du corps. Ceux qui admettent que l’huile est un symbole du Saint-Esprit procéderont de manière semblable à celle pratiquée sous l’ancienne alliance : l’huile était versée sur la tête parfois même avec abondance (cf. Psaumes 133.2) !
Selon la conception adoptée ici, il faudra tenir compte des circonstances particulières. Si le mal est très localisé, il semblerait indiqué d’appliquer l’huile à cet endroit. Dans le cas d’une maladie généralisée, on oindra la tête du malade, ou simplement son front.
L’important dans toute cette pratique n’est pas l’onction, mais la prière. Alors qu’une seule mention est faite de l’onction d’huile, Jacques revient sur le thème de la prière à quatre reprises en utilisant chaque fois une expression différente. De plus, le verbe qui exprime l’action d’oindre est un participe, ce qui signifie que ce geste accompagne la prière.
Effectivement, c’est à la prière que sont faites les promesses : la prière de la foi sauvera le malade (v.15) ; la prière fervente du juste a une grande efficace (v. 16b) ; priez les uns pour les autres afin que vous soyez guéris (v. 16a).
On pourrait alors se poser la question de l’opportunité de l’onction : la prière à elle seule ne suffit-elle pas ? Pour y répondre, il faut se rappeler l’ensemble de l’enseignement de Jacques, sa préoccupation d’une parole passant aux actes. Il n’invite pas l’Eglise et ses représentants à une vague prière pour celui qui souffre. Le frère de Jésus prend soin de mettre en place un cadre dans lequel s’inscrira concrètement la solidarité de la communauté. La prière est précédée et accompagnée d’un geste, ou même de plusieurs gestes : la démarche du malade, la visite des anciens et finalement, l’onction proprement dite. Il suffit d’une demande émanant d’un malade et voilà qu’est déclenché tout un processus. L’Eglise sera comme contrainte d’entrer dans la situation du malade, Elle se sentira impliquée, concernée directement par la souffrance d’un de ses membres. Ce sera un véritable encouragement pour le malade qui réalisera qu’on n’en reste pas aux paroles, mais qu’on se solidarise avec lui. Prenons garde de ne pas minimiser la valeur du geste, comme si l’homme n’était pas à la fois corps, âme et esprit.
Il serait intéressant d’étudier les différentes expressions qualifiant ou caractérisant la prière alors prononcée. Elles ne sont pas toujours faciles à comprendre. Nous nous bornerons à trois d’entre elles :
Faut-il en déduire que l’imposition des mains doit accompagner la prière-onction ? Les avis divergent. Ce n’est pas d’une importance capitale ! Alors, que pour certains la pratique de l’imposition des mains ne fait aucun doute dans ce contexte, Calvin a une position plus réservée, qui nous paraît plus proche du sens des mots utilisés.
Le réformateur pense qu’il s’agit d’une prière prononcée en présence du malade, à son chevet, et il précise : “Quand la personne pour laquelle on prie est présente, l’affection de prier est plus grande…” Ce dernier point de vue nous paraît plus conforme au sens du mot grec rendu par “sur”, pour ne rien dire des textes juifs relatifs à l’onction pratiquée en faveur des malades sans mention aucune de l’imposition des mains.
Cette expression est plus délicate à développer. Jacques emploie le terme “foi” au début de son épître en rapport avec la prière de celui qui demande la sagesse. Il déclare à ce sujet : “Qu’il la demande avec foi, sans douter ; car celui qui doute est semblable au flot de la mer, agité par le vent et poussé de côté et d’autre. Qu’un tel homme ne s’imagine pas qu’il recevra quelque chose du Seigneur” (Jacques 1.6-7). Avoir la foi, c’est demander sans douter.
Est-il juste alors de dire, avec plusieurs serviteurs de Dieu engagés dans un ministère de guérison : “La volonté de Dieu est toujours de guérir” ? Par conséquent, la prière qui se terminerait pas “si c’est ta volonté” est qualifiée d’incrédule.
Trop souvent, il est vrai, cette formule de pseudo-soumission a été l’expression de l’incrédulité de la communauté en prière. Si rien ne se passait, au moins avait-elle un alibi. La responsabilité de l’échec revenait à Dieu. Pour tout dire, c’était une manière de s’en “laver les mains”. Or, il est des cas où la volonté de Dieu s’est comme imposée à ceux qui priaient, une promesse particulière de guérison leur ayant été communiquée par l’Esprit. Dans une telle situation, ajouter à la prière “si c’est ta volonté” est inconvenant. Le vrai miracle consiste à prier dans une soumission totale au Père, mais également dans un confiance sans limite en sa puissance.
D’une façon générale, on peut dire que toute vraie foi repose sur la Parole. “La foi vient de ce qu’on entend et ce qu’on entend vient de la parole du Christ” (Romains 10.17). Cependant, l’Ecriture n’envisage pas toutes les situations. Les circonstances diverses peuvent également éclairer notre compréhension de la volonté de Dieu. Peut-être faudrait-il ne pas oublier que le signe par excellence de la volonté de Dieu dans la nouvelle alliance est l’accord des frères. Cet accord est une indication importante. Il faut rechercher ensemble — je pense aux anciens et à la communauté — la direction dans une vision commune des choses.
Cependant, même si les anciens n’ont pas reçu de conviction précise quant à la guérison ou non du malade — et le cas se présente souvent — l’onction peut tout de même être pratiquée. L’enseignement de Jacques est d’ordre général et par conséquent ne s’applique pas uniquement au cas particulier pour lequel une promesse spéciale aurait été reçue.
Le combat de la prière ne se limite pas à demander, mais doit viser à recevoir et discerner la réponse de Dieu. Il faut prier jusqu’à ce qu’une réponse soit donnée. A la suite de la pratique de l’onction, le malade peut avoir une conviction précise de la part de Dieu en ce qui le concerne. Dans d’autres cas, les anciens auront à aider le malade à recevoir et accepter la réponse divine. L’apôtre Paul a connu personnellement cette situation. A trois reprises, il a prié pour être délivré d’une écharde dans sa chair qui lui paraissait comme un handicap à l’accomplissement de son ministère. Il n’a pas obtenu ce qu’il demandait. Cependant, sa prière a été exaucée. Une réponse claire lui a été donnée : “Ma grâce te suffit, car ma puissance s’accomplit dans la faiblesse” (2 Corinthiens 12.9). Paul a accepté cette réponse : elle lui a révélé le sens de son épreuve et lui a permis de poursuivre son témoignage dans la paix.
Cette expression est particulièrement difficile à comprendre. Selon le sens généralement retenu dans les versions modernes, ceci à la suite de la Vulgate et de Luther, le résultat de la prière dépendrait d’une certaine concentration spirituelle ou “des dispositions plus ou moins ferventes de l’orant”’. Il semblerait que l’efficacité d’une telle prière soit liée à l’insistance, à la ferveur de celui qui la prononce (cf. la parabole prononcée par Jésus ; Luc 11.5-9). Sans vouloir écarter d’une manière absolue cette interprétation, la manière de comprendre de Schlatter, un théologien allemand, mérite attention : ‘La prière aboutit au succès lorsqu’elle a été rendue efficace par le décret divin de celui qui exauce la prière.” En d’autres termes, la prière du juste tire son efficacité de l’énergie, du dynamisme que lui communique l’Esprit Saint.
Jacques a pris soin de préciser qu’il s’agit de la prière du juste ; non pas de celle d’un saint, de quelqu’un qui mènerait une vie parfaite ! C’est la prière de celui qui reconnaît franchement ce qu’il est devant Dieu, qui vit dans une juste relation avec Dieu et les frères. D’où l’importance, un fois de plus, de la confession ! Le juste est donc un justifié. Rien ne le sépare plus du Seigneur ; il se trouve ainsi en pleine harmonie avec celui à qui s’adresse sa prière.
Il n’est pas facile d’en parler et notre intention n’est pas de faire une enquête pour constater quelles ont été les résultats obtenus par ceux qui ont pratiqué l’onction des malades. La vérité ne relève pas de la statistique, mais nous est révélée par l’Ecriture. Elle enseigne non pas à éclairer la Parole par des expériences, mais à saisir le sens profond d’une expérience à la lumière du texte biblique. Il y a lieu même d’ajouter que, dans une certaine mesure, l’efficacité de l’onc- tion dépend d’une juste compréhension du texte de Jacques 5.14-16.
Pour plus de clarté, en l’occurence on peut distinguer parmi les bénéficiaires de l’onction, successivement, le malade, la communauté dont il fait partie, et son conseil d’anciens.
a) Il lui sera pardonné. — La première promesse qui le concerne est celle du pardon des péchés. Celui-ci n’est pas le résultat direct de la pratique de l’onction, mais est accordé en réponse à la repentance et à la confession des péchés. Ici aussi, les anciens ont un rôle à jouer : ils doivent aider le malade à entrer en pleine possession du pardon divin.
b) La prière de la foi sauvera le malade. — Le mot employé ici, habituellement traduit par “sauver” a un sens ambigu. Dans les Evangiles et les Actes des apôtres, écrits très proches de l’épître de Jacques, 27 fois il est employé pour parler de la guérison du corps, tandis que 32 fois il conjoint guérison et salut. Quand Jésus guérit Bartimée, à Jéricho, il lui adresse ces paroles significatives : “Va, ta foi t’a sauvé.” Manifestement ici, Jésus fait allusion à la guérison corporelle et du même coup au pardon qu’il accorde en réponse à la foi (ce second sens est également soutenu par Luc 7.50 ; 8.48 qui ajoute — dans d’autres cas — “Va en paix” !).
D’une façon générale, cependant, dans le contexte de la maladie, “sauver” est à mettre en rapport avec la guérison ou plus précisément une promesse de salut pour le corps.
c) Le Seigneur le relèvera. — Tout comme l’expression précédente, celle-ci peut être comprise de plusieurs manières. Le verbe traduit par “relever” est très fréquemment utilisé pour parler de la résurrection (toujours avec ce sens dans les épîtres, excepté Romains 13.11 et Ephésiens 5.14), bien que les Evangiles en fassent usage avec des sens différents (lever, se lever, susciter).
A plusieurs reprises, Jésus donne à celui qu’il guérit l’ordre de se lever (Matthieu 9.25 ; Luc 7.14 ; 8.54 ; Jean 5.8). Il s’agit toujours de malades ou de handicapés, alités ou à même le sol, et Christ par sa puissance les remet sur pieds. Ainsi dans ce contexte de maladie, déterminant pour le choix du sens de “relèvera”, il faut entendre une promesse de salut pour le corps. Ce qui la distingue de la précédente est l’accent placé sur la remise sur pieds, c’est-à-dire le retour à une vie active.
Pour conclure ces quelques remarques, il faut préciser encore ce qui suit. Alors que le pardon des péchés est accordé immédiatement au malade repentant (cf. 1 Jean 1.9), les promesses en rapport avec la guérison du corps doivent être comprises dans un sens eschatologique.
L’eschatologie, en effet, tient une grande place dans l’ensemble de l’épître de Jacques. Le Royaume de Dieu est une réalité à laquelle déjà participe le chrétien. Dans la personne du Christ, le règne de Dieu s’est approché. Supportant les tentations, les épreuves et la maladie, le chrétien attend patiemment l’avènement du Seigneur qui apportera avec lui la réalisation totale de l’espérance chrétienne. Ainsi la promesse de délivrance exprimée par “sauvera” et “relèvera”’ (et qui concerne le corps) est une réalité du Royaume, mais d’un Royaume inauguré par la venue du Christ. Par l’action du Saint-Esprit, grande anticipation du Royaume, la guérison peut se concrétiser maintenant déjà comme gage (Ephésiens 1.14), comme prémices (Jacques 1.18), comme arrhes (2 Corinthiens 1.22 ; 5.5) de la guérison totale que manifestera l’avènement du Seigneur.
Pratiquement, cela signifie que, au point de vue physique et corporel, les effets de l’onction se manifestent différemment :
Tout le verset 16 est comme une généralisation communautaire du cas particulier du malade. “Confessez donc vos péchés les uns aux autres et priez les uns pour les autres afin que vous soyez guéris.” A moins d’une épidémie, on ne peut comprendre “guérir” dans un sens physique.
Par le moyen de la confession, d’une relation rétablie les uns avec les autres par le Christ, la communauté chrétienne devient un lieu de guérison. Les fautes de relation, la haine, la jalousie, les rancunes, sont des puissances de mort qui détruisent non seulement la vie spirituelle, mais ruinent la santé. Au contraire un amour vrai, une joie authentique, dons du Saint-Esprit, une confiance totale en Dieu, sont des facteurs de guérison.
Il est donc prévisible que l’obéissance à l’exhortation de Jacques 5.16 renouvelle toute la communauté et l’amène à connaître le salut de Dieu dans une dimension encore plus grande.
Eux aussi, par l’exercice de leur ministère auprès des malades, seront amenés à demeurer vigilants quant à leurs relations réciproques et leur dépendance de Dieu. Et quand on sait toute l’importance que donne l’Ecriture aux autorités, — que ce soit au sein de la famille, de l’Eglise ou à la tête d’un Etat — on mesure mieux toutes les grâces et bénédictions qui reviennent à l’ensemble des membres d’une communauté quand elle est dirigée par un groupe d’anciens unis, sensibles à la direction de Dieu.
Ainsi comprise, la pratique de l’onction des malades, quels que soient ses effets immédiats et visibles, ne peut être qu’une bénédiction à la fois pour le malade et sa famille, la communauté et son collège d’anciens, en un mot, pour l’Eglise du Christ.