Les Gaulois, dit César, liv. 3, sont amoureux de nouveautés, légers lorsqu’ils courent aux armes, attachés à la liberté, extrêmement ennemis de l’esclavage. D’autres écrivains nous les représentent courageux, vaillants, amateurs de la liberté, tumultueux, presque toujours sous les armes pour leurs intérêts ou pour ceux des autresh. La fougue, selon M. Michelet, la promptitude, la mobilité de résolution, le génie guerrier, l’impuissance sociale caractérisent les Bolg. Race bruyante, sensuelle, légère, prompte à apprendre, prompte à dédaigner, avide de choses nouvelles, féconde, inclinée à la matière, au plaisir, coureuse, sympathique, amie du faste, de l’opulence, pleine de générosité, sa vie première était celle du clan, où le sang et la chair servent de base ; son génie était celui de l’individualité, de l’égalité, génie niveleur et matérialiste. Les Kymry avaient plus de sérieux et de suite dans les idées ; ils étaient disciplinables et gouvernés par une corporation sacerdotale, celle des druides.
h – Flor. 2, 11. Justin 27, 3.
Leur religion avait une tendance morale, et enseignait l’immortalité de l’âme. Toutefois leur esprit était encore matérialiste.
Il est naturel de penser que cette race gallique, de nature si impressionnable, si sympathique, si expansive, dut être modifiée dans ses mœurs et ses idées comme elle le fut dans sa langue. Elle ne pouvait pas être en contact social et quotidien avec des éléments plus civilisés qu’elle, sans subir l’action transformante de ce commerce si multiple et si incessant. Il paraît qu’elle avait appris à connaître, des Phrygiens, la grande mère des dieux ; en opposition avec les habitudes des peuples gallois et germaniques, elle avait bâti des temples, et le climat avait sans contredit adouci sa rudesse, car Cicéron nous dit de Déjotare, l’un de ses tétrarques, qu’il était diligentissimus agricola et pécuariusi.
i – Cicero pro Dejotaro. Themistii orat. 23. p. 299. Libanii epist. 20, Flor. l. 2, c. 11.