DEUXIÈME PARTIE |
L’opération préliminaire de l’Esprit
par laquelle il convainc l’homme de la vérité (I)
Alors, tu te décides... Tu t’engages dans une aventure inimaginable : tu cherches Dieu ! C’est le chemin le plus merveilleux qu’un homme puisse suivre, car il aboutit à la découverte de la réalité. As- tu même compris que c’est plutôt Dieu qui, véritablement, est à ta recherche ? Sans cela tu n’aurais aucun espoir de venir à bout de ton entreprise.
Mais comment le rencontrer ? Comment une minuscule créature, accrochée à une petite sphère perdue dans l’espace du gigantesque cosmos, peut-elle espérer capter les ondes de son Créateur, afin d’entrer en communication avec lui ? Comment discerner sa voix ? Que lui dire ?
O joie ! c’est lui qui prend la parole ! C’est Jésus qui invite à l’entretien : N’a-t-il pas promis à ses disciples, juste avant de quitter ce monde, de ne pas les abandonner ? « Je demanderai au Père, dit-il, et il vous donnera un autre avocat, afin qu’il demeure éternellement avec vous, l’Esprit de vérité. » Puis il ajoute : « Il est même avantageux que je m’en aille, car si je ne m’en vais pas, l’avocat ne viendra pas vers vous ; mais, si je m’en vais, je vous l’enverrai1. » Jésus lui-même est notre avocat auprès du Père2 ; mais, comme si cela ne nous suffisait pas, il nous a envoyé un deuxième avocat, son « autre moitié », son Esprit !
Ainsi Jésus compte venir à notre secours par le moyen de son Esprit. Quand il était sur terre, il ne pouvait être, dans son corps humain, qu’en un seul lieu à la fois ; de même, il ne pouvait toucher qu’un nombre limité d’individus. Mais par son Esprit, il est maintenant partout ; il est à cet instant à la porte même de ton cœur ! — à moins que tu n’y aies mis un écriteau lui interdisant tout accès... Mais si tu veux bien lui ouvrir la porte, si tu acceptes de discuter avec lui, voici sa parole :
« Quand l’Esprit de vérité sera venu, dit Jésus, il convaincra le monde en ce qui concerne le péché, la justice, et le jugement en ce qui concerne le péché, parce qu’ils ne croient pas en moi ; la justice, parce que je vais au Père et que vous ne me verrez plus ; le jugement, parce que le prince de ce monde est jugé3. »
Ce texte, cité de l’Évangile, est le plus clair de toute la Bible concernant la conviction de l’Esprit ; c’est donc sur lui que nous allons fonder notre étude.
1 - Jean 14.16 et 16.7. Le grec paraclelos est traduit « consolateur » dans certaines versions, mais « avocat » traduit mieux la pensée de Jésus dans ces deux passages.
2 - 1 Jean 2.1
3 - Jean 16.8-11
Quand le Créateur entame le processus de ton salut, la toute première action de son Esprit à ton égard, c’est de te convaincre. Le mot grec du texte original signifie : prouver à quelqu’un qu’il a tort en lui démontrant la vérité. Il ne s’agit pas d’une simple accusation ou condamnation, il s’agit plutôt d’une preuve bien fondée, d’une démonstration irréfutable de la vérité. Quand le Saint-Esprit te confronte à la Parole de Dieu, tu es éclairé et cela au point d’être amené finalement à la certitude.
Dès lors tu vois tout sous une nouvelle optique, à la lumière de la face de Dieu. Tout prend des proportions significatives, tu peux distinguer les valeurs éternelles, les illusions se dissolvent. Dieu devient pour toi la réalité même. Tu te vois, toi aussi, tel que tu es : un être fait, à l’origine, à l’image de Dieu, mais déchu, défiguré, coupable, un véritable criminel à ses yeux. Tu sais alors que tu es perdu et tu vois Jésus comme ton seul Sauveur. Pour la première fois tu es en mesure de prendre une décision intelligente, en toute connaissance de cause : décision, d’ailleurs, que Dieu respecte et qui devient, pour cette raison, irrévocable.
Trop souvent on limite le sens de cette œuvre divine de conviction, on en parle uniquement en rapport avec la conviction de péché ; alors que Jésus nous fait comprendre dans le passage cité que la conviction de l’Esprit va beaucoup plus loin : il convainc l’homme de trois grandes vérités sans lesquelles il ne peut être sauvé. Elles concernent Jésus lui-même.
Cela est extrêmement important, car ces vérités sont inaccessibles à l’homme naturel, il est incapable d’en saisir la portée. Il n’y attache même aucune importance. Seul l’Esprit de Dieu peut lui ouvrir les yeux sur ces questions qui concernent la vie ou la mort de son âme. Jésus affirme que l’Esprit de vérité nous conduira dans toute la vérité1 et il dit de lui-même, : « Je suis la vérité2. » C’est pourquoi son Esprit cherche à tout prix à faire connaître Jésus aux hommes. Son but essentiel, c’est de te le révéler, de te convaincre des vérités absolument fondamentales le concernant, car de là dépend ta sécurité éternelle.
Ce ne sont pas mes arguments qui te convaincront de la vérité de Christ. J’espère que Dieu peut et veut s’en servir ; mais c’est en fin de compte le Saint-Esprit lui-même qui t’en donnera la certitude ; moi, je ne suis qu’un instrument dans sa main ; alors que son instrument par excellence, c’est la Parole de Dieu, le livre qu’il a inspiré spécialement pour te convaincre. Quand tu lis les Écritures avec honnêteté et en t’appuyant sur lui, il crée dans ta pensée une connaissance authentique de Jésus-Christ. Or, comme nous l’avons vu, Jésus est l’image même du Dieu invisible3 ; c’est donc au travers de Jésus, et au travers de lui seul, que nous voyons véritablement Dieu. C’est pourquoi son Esprit veut à tout prix te donner une idée claire et juste de Jésus, car alors tu pourras te faire une idée claire et juste de Dieu. « Celui qui m’a vu, dit Jésus, a vu le Père4. »
Examinons maintenant de plus près ce passage. Le Seigneur nous apprend ici les trois phases de la conviction.
1 - Jean 16.13-15
2 - Jean 14.6
3 - Colossiens 1.15 ; 2 Corinthiens 4.4, 6 ; Hébreux 1.3
4 - Jean 14.9
« Il convaincra le monde en ce qui concerne le péché... parce qu’ils ne croient pas en moi1. »
Au fond de lui-même, chaque homme sait qu’il est pécheur, même s’il ne veut pas l’admettre. Il sait très bien que le meurtre, la cruauté, le mensonge, l’injustice et l’immoralité sont des manifestations du mal et s’il appelle ces choses d’un autre nom il les condamne tout de même, au moins lorsqu’il les voit chez les autres !
Malheureusement, le mot « péché », comme tant d’autres mots bibliques, a été déformé au cours des siècles. Dans le texte original il y a toute une gamme de mots que l’on peut traduire par « péché ». Les exemples suivants nous en donneront une idée plus précise.
Le mot biblique le plus courant signifie « faillite », ou « manquement ». Le verbe signifie à l’origine « manquer le but », « tirer à côté de la cible », « rater le coup ». Or, quel homme est assez orgueilleux — ou fou ! — pour prétendre qu’il n’a jamais failli ?
En voici d’autres, que je traduis aussi littéralement que possible : Ce qui est faux, ce qui n’est pas juste ; ce qui est tordu, ce qui n’est pas droit ; tort ; déviation ; erreur ou faute ; chute ; inutilité ou futilité ; inattention ; ignorance (de Dieu) ; insuffisance ; auxquels on ajoutera toute infraction à la loi (de Dieu) et surtout le refus d’admettre sa loi. On pourrait prolonger la liste ! Tout cela nous donne une idée de ce que la Bible entend par « péché ».
En outre, la Bible relève une très longue gamme de péchés spécifiques de toutes sortes : péchés de colère, d’immoralité, d’orgueil, de mensonge, de malhonnêteté, de cruauté, d’injustice, d’indiscrétion — sans parler d’occultisme, d’idolâtrie, d’ivrognerie, de débauche et ainsi de suite. Quand un homme commence sérieusement à lire la Bible, il se rend compte de l’immensité de sa faillite dans ses multiples aspects. L’Esprit de Dieu, en lui ouvrant les yeux, le sensibilise à une foule d’imperfections dont il était auparavant inconscient ou insouciant.
Pourtant, ce n’est pas tellement sur ces points-là que l’Esprit de Dieu attire en premier lieu ton attention. Il existe un péché encore plus terrible que toutes ces abominations et c’est de celui-ci surtout qu’il veut te convaincre. Tous les hommes sur la face de la terre sont coupables de ce péché suprême — toi aussi !
1 - Jean 16.8-9
Si tu arrêtais n’importe qui dans la rue pour lui poser la question : « Quel est à votre avis le plus grand péché, le plus grand mal ? », il répondrait probablement : « Oh, sans doute le meurtre ! ou bien la torture, ou l’exploitation... » Si alors tu lui répondais : « Tout cela est grave, mais ce n’est rien en comparaison du péché de ne pas croire en Christ », — je pense qu’il éclaterait de rire. Pour lui, croire ou ne pas croire en Christ, c’est une question d’opinion personnelle, n’ayant rien à voir avec son idée du péché.
Pourtant, selon la Bible, c’est le péché le plus terrible qui soit, car il est impardonnable : c’est le péché qui envoie les hommes en enfer et seul l’Esprit de Dieu peut te le révéler. Lorsque, finalement, tu le comprends, tu es en voie d’être sauvé.
Le Nouveau Testament dit que Jésus-Christ est l’expiation (en hébreu le mot « expiation » signifie effacement1 - ô quel miracle !) des péchés du monde entier2. Au grand jour du jugement, aucun homme ne pourra se retourner contre Dieu pour lui reprocher une injustice, lorsqu’il se verra jeté en enfer. À la croix de Jésus, Dieu assume la responsabilité du péché originel de l’homme, ainsi que de tous les péchés commis au cours de sa vie. Donc, personne n’ira en enfer parce qu’il a eu le malheur de naître dans le péché, ni même pour les péchés qu’il a commis, puisque Christ a porté tout cela sur la croix. Ceux qui se trouveront en enfer y seront pour la simple raison qu’ils n’auront pas voulu de Jésus-Christ.
1 - Pour une discussion très intéressante sur cette question voir F. F. Bruce : « The Books and the Parchments », p. 160 (éd. Pickering &Inglis, Londres)
2 - 1 Jean 2.2
Le péché mortel et impardonnable, le seul que Jésus ne pouvait porter pour l’homme, c’est celui de refuser le pardon de Dieu. Par le sang de Christ, Dieu offre à tous les hommes, sans distinction, son pardon gratuit. Quelle générosité ! Il me semble que je l’entends dire à chacun : « Je sais que tu es né dans le péché, ce n’est pas de ta faute. Je sais également que, toute ta vie, tu as péché et là tu es fautif ; pourtant j’ai compassion de toi et je prends sur moi la responsabilité de cette triste situation. Je ne puis cependant prendre ta place quand il s’agit de ta décision personnelle. Je ne te force pas à accepter mon pardon. J’ai fait l’homme à mon image. Je t’ai donné une véritable personnalité ; tu n’es pas un singe, tu n’es pas non plus une machine... Je ne t’enlève pas ta personnalité : je t’ai créé libre, je respecte ta liberté. Ta volonté, c’est indéniable, est conditionnée par ton environnement ; mais quand il s’agit du choix éternel que tu dois faire vis-à-vis de moi, ton Créateur, à cet instant tu es réellement libre et tu en es totalement responsable. Si donc tu refuses ma grâce, je ne peux rien faire d’autre pour toi. Pour te sauver, je suis allé jusqu’à la limite. Tu peux, si tu le veux, me rencontrer à la croix de mon Fils ; mais tu es libre de refuser. Dans ce cas, je considère que tu préfères porter toi-même, pour l’éternité, toute la responsabilité de ton péché. Parce que tu es un être humain, je ne puis que respecter ton choix. C’est toi qui décides de ton destin éternel. »
La Bible donne un nom (parmi d’autres) à ce péché mortel : l’incrédulité. C’est le péché qui retranche finalement l’homme de la source de son être ; c’est le refus de l’amour de son Créateur. C’est le péché qui le perd. Seul l’Esprit de Dieu peut faire comprendre à l’homme la réalité et la gravité du tort qu’il se fait à lui-même, de ce blasphème contre celui qui l’aime.
Tu es heureux si tu en es déjà conscient. Dieu peut enfin te montrer la voie d’issue.
« Il convaincra le monde en ce qui concerne la justice... parce que je vais au Père1. »
Si l’on croit que Jésus ressuscita d’entre les morts, on peut croire aussi à son ascension auprès du Père. En fait, une fois son œuvre finie sur la terre, il reprit la gloire et l’autorité auxquelles il avait momentanément renoncé afin de mourir à notre place2.
La résurrection de Jésus est la signature de Dieu attestant la valeur expiatoire de sa mort, la preuve que ton péché a été entièrement payé, effacé. Son ascension n’est que le point culminant de sa résurrection.
Paul dit (et je le traduis littéralement du grec original) que Jésus « fut livré à cause de nos offenses et qu’il ressuscita à cause de notre justification3 ». Autrement dit : Jésus est mort pour effacer ton péché et il est ressuscité parce qu’il l’a effacé !
« Dieu, dit Paul dans un autre passage, était en Christ, réconciliant le monde avec lui-même, en n’imputant point (c’est-à-dire, en n’attribuant pas) aux hommes leurs offenses4. » Car Jésus n’a-t-il pas crié, juste avant sa mort : « Tout est accompli5 » ?
Ainsi, par la résurrection de Christ, l’Esprit de Dieu te convainc de la vérité des vérités, du miracle suprême, que ton péché est payé et que Dieu peut enfin te pardonner. O mon Dieu, comment te remercier ?
1Jean 16.8, 10.
2Hébreux 2.9-10, 14-18.
3Romains 4.24,25.
42 Corinthiens 5.19.
5Jean 19.30.
C’est l’Esprit de Dieu qui te convainc de la résurrection de Christ2. Il existe, heureusement, des preuves très solides de cet événement. Nous pouvons le considérer comme un fait historique parmi les mieux attestés et les mieux documentés de tous les temps. Le Saint-Esprit nous a fourni cette évidence pour que nous croyions de façon intelligente et non superstitieuse. Dieu ne nous demande pas une croyance aveugle. Cela, ce n’est pas la foi, mais du fanatisme. La foi, au contraire, voit très clair.
Si tu veux que le Saint-Esprit te convainque, tu ne peux faire mieux que de lire, d’un bout à l’autre et sans plus tarder, les quatre courtes biographies de Jésus que l’on appelle « les Évangiles ». Tu feras bien de les lire même plusieurs fois, afin d’obtenir, une impression complète de leur témoignage et d’être ainsi en mesure de peser la valeur des détails — qui sont, il faut le reconnaître, extraordinaires ! Ensuite il serait bon de lire le Nouveau Testament en entier, de préférence de manière consécutive. Tu auras ainsi à ta portée l’ensemble de cette argumentation merveilleuse que Dieu appelle sa « Parole », sa révélation. Avant de faire cela, personne n’est en mesure de prononcer un jugement sur une question aussi spirituelle.
Seulement, souviens-toi que ce n’est pas avec son seul cerveau que l’homme peut espérer connaître celui qui a créé le cerveau ! Il faut que Dieu lui-même te parle à travers sa Parole. Demande-lui donc, supplie-le de te révéler son Fils et tu sentiras, au fur et à mesure de tes lectures, tout l’impact d’un témoignage irrésistible, incontestable. C’est ainsi que j’ai trouvé moi-même la certitude de ces choses ! Le Nouveau Testament est l’ouvrage que l’Esprit de Dieu a fait écrire exprès pour te convaincre ! Il te confronte finalement avec le Christ vivant. Tu le découvres pour toi-même. Tout doute disparaît.
1 - Hébreux 11.1.
2 - Je recommande vivement la lecture du livre de Frank Morison : La Résurrection : Mythe ou Réalité (Ed. Ligue pour la lecture de la Bible, 1974).
Les documents du Nouveau Testament sont mieux attestés (et de loin) que presque tous les autres ouvrages de l’Antiquité1. Il existe, par exemple, environ 5000 manuscrits du Nouveau Testament, dont plusieurs remontent aux tout premiers siècles de notre ère. On a même découvert en Égypte, un fragment de l’Évangile de Jean écrit sur papyrus2, qui date, selon les experts, du règne de l’empereur Hadrien, entre les années 117-138 de notre ère. Or, l’apôtre Jean est mort vers l’année 100 ou 110. Il est donc évident que, quelques années à peine après sa mort, son Évangile était déjà connu sur une échelle internationale !3 Il fut donc écrit bien avant cela. Par contre, pour les « guerres » de Jules César, il n’existe qu’une dizaine de manuscrits valables, dont le plus ancien date d’au moins mille ans après sa mort. Pour d’autres auteurs classiques comme, par exemple, Tite-Live, la documentation est encore plus fragile. Pourtant personne ne met en doute la valeur historique de ces ouvrages. Pourquoi les hommes contestent-ils donc l’authenticité de l’Évangile ?
1 - Je recommande tout aussi vivement la lecture du professeur F.F. Bruce : Les documents du Nouveau Testament, peut-on s’y fier ? (Éd. Télos 1975)
2 - Jean 18.31 et suivants
3 - Nous savons, du reste, que presque tous les autres livres du Nouveau Testament étaient déjà écrits très longtemps avant l’Évangile de Jean.
Dieu nous a donné des preuves exceptionnelles de la résurrection de Jésus-Christ. Elle est attestée par 27 documents écrits, — par 9 témoins différents1. Deux témoins suffisent normalement pour établir la validité d’un fait2. Neuf, c’est beaucoup. En plus, cinq ou six de ces écrivains sont témoins oculaires, ayant connu Jésus personnellement3, et les autres ont reçu et vérifié leurs connaissances auprès de témoins oculaires4. N’oublions pas non plus que deux de ces écrivains, Jacques et Jude, étaient de la même famille que Jésus. Ils étaient tous (sauf Luc qui était Grec) des juifs pieux, pour qui le mensonge et le faux témoignage étaient absolument interdits, non seulement par la loi de Moïse, mais encore plus rigoureusement par les enseignements de Christ lui-même ; ce qui est vrai pour Luc aussi, puisqu’il a suivi entièrement l’enseignement de Paul. Ces témoins eux-mêmes, dans leurs propres écrits, exigent de leurs lecteurs une intégrité et une véracité absolues, qualités qui caractérisaient leur pratique et leur propre vie, les amenant à accepter le martyre plutôt que de compromettre leur conscience.
Ces témoins sont complètement d’accord dans leur témoignage et même les petites anomalies et les contradictions apparentes qu’il contient ne font que renforcer son authenticité. Je dis bien, « apparentes », car aucun falsificateur ne les aurait laissées telles quelles ; d’ailleurs, elles disparaissent quand on examine le texte sérieusement. C’est un fait reconnu par les hommes de loi que des témoignages authentiques contiennent presque toujours de telles anomalies, alors que des témoignages « truqués » sont toujours suspects par leurs concordances étudiées. C’est, en fait, leur spontanéité et leur esprit d’indépendance qui donnent aux quatre Évangiles leur ton de réalisme si convaincant.
1 - Il s’agit des livres du Nouveau Testament.
2 - Deutéronome 17.6 ; 2 Corinthiens 13.1.
3 - Matthieu, Jean, Pierre, Jacques, Jude et probablement Marc.
4 - Luc 1.1-4 ; 1 Corinthiens 15.3-7 ; Galates 1.18 ; 2.1-10 ; Hébreux 2.3.
Trois jours après son ensevelissement le tombeau de Jésus était ouvert et vide. C’est un fait que personne n’a jamais su expliquer sauf par la résurrection du corps de Jésus. Si, comme les autorités juives voulaient le faire croire, les disciples avaient dérobé le corps, ils auraient été menteurs, ils auraient été coupables de la plus grande escroquerie de tous les temps. Cette supposition est inconcevable vu le caractère des témoins. Comment, d’ailleurs, les disciples auraient-ils réussi un tel exploit, vu le puissant contingent de policiers et de soldats qui gardait le tombeau ?
Si, au contraire, les autorités juives elles-mêmes l’avaient dérobé, pourquoi n’ont-elles pas montré, immédiatement et publiquement, soit le corps, soit son lieu de sépulture, afin de discréditer le témoignage des apôtres ? Et les Romains — quel intérêt auraient-ils pu avoir à dérober ou à cacher le corps d’un « criminel » ? Par quel motif auraient-ils agi ?
Il est incontestable que le tombeau était réellement vide le troisième jour, sinon les autorités juives, et sans doute les romaines aussi, auraient tout de suite mis fin aux bruits qui couraient sur la résurrection, en montrant la véritable sépulture de Jésus. Ils ne l’ont pas fait, parce qu’ils ne le pouvaient pas.
Certains ennemis de l’Évangile ont voulu faire croire que la résurrection de Jésus n’était qu’une apparence. Ils ont avancé la thèse que Jésus n’était pas réellement mort, qu’il s’était évanoui seulement, et que dans le froid du tombeau il reprit conscience ; puis, poussant la pierre de l’entrée, il sortit, en effrayant la garde, pour aller trouver ses disciples, qui le prirent pour un ressuscité !
Cette thèse, à première vue assez séduisante, apparaît, une fois examinée, incroyablement naïve. Comment un homme, épuisé par la torture et la crucifixion, dont le côté avait été ouvert par une lance, qui lui fit perdre le sang qui lui restait, aurait-il pu encore se lever, après 36 heures dans le tombeau, pour faire un tel exploit ? Car non seulement avait-on, pendant ce temps, entièrement enveloppé sa tête de bandes lourdes d’aromates, mais le genre de tombeau utilisé par les juifs à cette époque-là ne pouvait être ouvert de l’intérieur. En outre, la pierre était si grosse que même cinq femmes à l’extérieur ne pouvaient la rouler1. Et même si Jésus avait réussi à le faire, comment aurait-il pu marcher, sur ses pieds si terriblement meurtris, des centaines de mètres dans une ville remplie de ses ennemis ? Comment, finalement, les disciples auraient-ils été convaincus d’une « résurrection » en voyant un tel spectacle ? D’ailleurs, qu’est-ce que ce Jésus serait devenu par la suite ? Plus on examine toutes les théories avancées par les critiques du récit biblique, plus les difficultés et les questions se multiplient. Non seulement cela, mais toutes ces théories impliqueraient un mensonge calculé de la part, non seulement des disciples, mais de Jésus lui-même. Une telle idée est exclue. Jésus est mort précisément parce qu’il rendait témoignage à la vérité. Même Ponce Pilate le trouvait véridique2.
1 - Marc 16.1-4 ; Luc 24.9-10
2 - Jean 18.37-38
Considère aussi les apparitions de Jésus telles que les disciples nous les ont décrites. Elles n’ont rien de commun avec ce genre d’aberration qu’on appelle hallucination. Les disciples refusaient d’abord de croire à sa résurrection jusqu’à ce qu’il leur ait donné des évidences qu’ils ne pouvaient plus nier. « Un esprit n’a ni chair ni os comme vous voyez », leur dit-il. Le soir de ce premier dimanche il a même mangé les restes de leur souper : du poisson rôti et un rayon de miel. Il portait les cicatrices de ses blessures. Il leur a fait des études approfondies dans les Écrits de l’Ancien Testament concernant toutes ces choses. Avant ce jour ses disciples ne les avaient nullement comprises ; mais par la suite leurs prédications furent fondées entièrement sur cet enseignement. Il suffit d’étudier le discours de Pierre dans Actes 2 pour le constater. Jésus est apparu au moins douze fois au cours de ces quarante jours et beaucoup de personnes le virent et furent convaincues. Lorsque Paul écrivait sa première lettre aux Corinthiens, 24 ans après la résurrection, près de 500 de ces témoins étaient encore vivants et leur témoignage n’avait pu être contredit1.
Si Jésus n’était pas ressuscité, rien ne prouverait que sa mort fut différente de celle d’un autre homme. En plus, il serait incapable de te sauver. Un Jésus mort ne peut rien faire pour toi. Il te faut un Sauveur vainqueur de la mort. Rien d’autre ne peut apporter à l’homme la réponse à son angoisse la plus profonde : sa crainte de la mort. Mais tu as maintenant la preuve irréfutable que ta justification est possible, que le salaire de tes péchés a déjà été payé ! Le pardon de Dieu devient accessible et certain.
C’est pourquoi, tu peux maintenant te tourner vers Dieu avec espoir, avec confiance, dans une attitude d’attente. Son Esprit t’amène à la troisième phase de la conviction.
« Il convaincra le monde en ce qui concerne le jugement, parce que le prince de ce monde est jugé1. »
Quelques heures après avoir prononcé ces paroles, le Seigneur Jésus agonisait sur la croix. Deux ou trois jours auparavant, il avait dit : « Maintenant a lieu le jugement de ce monde ; maintenant le prince de ce monde sera jeté dehors2. » Le jour où Satan mit le Fils de Dieu sur la croix, il scella irrévocablement et éternellement sa propre condamnation. Le feu éternel, dit Jésus, est préparé spécialement pour le diable et ses anges3. Ceux donc qui le suivent partageront inévitablement son destin.
Le diable assassina effectivement le Fils de Dieu, mais il utilisa les hommes pour le faire. Aucune nation ne s’est jamais dissociée, en tant que nation, de cet acte criminel. Dieu tient tout le système mondial responsable du meurtre de son Fils. C’est par des tribunaux humains et par des mains d’hommes que Satan réussit à tuer le juste. Du fait que nous faisons tous partie du monde, dont le système global est contrôlé par son « prince », Satan, nous sommes tous aux yeux de Dieu des criminels, il nous voit comme les assassins de son Fils.
Or, Jésus dit que sa crucifixion a entraîné le jugement, non seulement du prince de ce monde, mais du monde même. Seul l’Esprit de Dieu peut révéler à un homme l’énormité de ce crime et sa culpabilité aux yeux de Dieu, en tant que membre de la race humaine. Toi-même, si tu as enfin compris, si le doigt de Dieu t’a ouvert les yeux, tu te vois déjà comme coupable vis-à-vis de sa loi - condamné surtout parce que tu n’as pas cru en Jésus-Christ. Son Esprit te révèle maintenant la nécessité urgente et absolue de te dégager, de te dissocier du « monde » et de tout son système satanique. Tant que tu restes identifié au « monde », tu es sous l’égide de son prince, de celui qui crucifia Jésus. Si tu lui restes associé, tu partageras assurément le sort qui lui est réservé. Tu ne peux y échapper. Car l’enfer, c’est la perte définitive de Dieu. Si, sur cette terre et dans cette vie tu ne trouves pas Dieu, tu ne le trouveras pas non plus dans l’au-delà.
Il faut donc choisir dès maintenant entre le prince de ce monde et Jésus. Comme l’a dit Jésus lui-même : « On ne peut servir deux maîtres4 »
1 - Jean 16.8, 11.
2 - Jean 12.31.
3 - Matthieu 25.41.
4 - Matthieu 6.24
L’Esprit de Dieu t’amène ainsi au point de la décision. Tu sais que tu ne peux être sauvé si tu continues à appartenir à l’ennemi de Jésus. Il te faut changer de maître, changer de direction : tu dois faire volte-face.
La Bible nous donne des illustrations historiques, remarquables, de cet « instant éternel ». Abraham a dû sortir d’Ur en Chaldée afin de trouver l’héritage de Dieu. Lot a dû également sortir de Sodome avant la catastrophe, en perdant tout, afin de sauver sa vie. Moïse a dû sortir du pays de l’oppresseur, avec son peuple, en traversant la mer Rouge, pour obtenir la promesse de Dieu. Pour entrer dans le royaume de Dieu, il faut sortir du royaume des ténèbres. Il y a une frontière spirituelle à franchir.
Il faut dès aujourd’hui prendre position pour Jésus : il faut le reconnaître comme Seigneur.