École du dimanche de Chailly, le 5 mars 1922.
Il y a ici un jeune garçon qui a cinq pains d'orge et deux poissons ; mais qu'est-ce que cela pour tant de gens ? Jean 6.9
Vous connaissez ce miracle. Jésus nourrit cinq mille hommes. Chaque fois que j'y pense, je me dis : « Christ a fait ce miracle pour une grande quantité de gens, car il y avait cinq mille hommes, sans les femmes et les enfants, de sorte qu'il dut bien y avoir en tout dix mille personnes ». Ce ne sont pas les apôtres qui ont fait ce miracle.
Peut-être pensez-vous : « Nous sommes des enfants, nous ne pouvons pas faire grand-chose. Les grandes personnes seules peuvent travailler pour le Seigneur. Eh bien, ici, nous lisons qu'une grande chose a été faite par un petit garçon, qui avait seulement cinq pains et deux poissons. Il semble avoir été un très gentil garçon, et sa mère devait être une très bonne mère. Elle avait vu que son fils avait bien envie d'aller entendre Jésus et elle le lui avait permis. Elle lui avait dit : « Tu suivras peut-être Jésus pendant plusieurs jours, prends quelques pains avec toi ». Elle lui donna donc les pains et les poissons ; son fils les prit et alla rejoindre Jésus, avec lequel il resta trois jours ou même davantage.
N'est-ce pas magnifique qu'il n'y eût pas là, avec Jésus, seulement des personnes instruites ou âgées mais aussi ce petit garçon ? Beaucoup d'enfants auraient préféré aller jouer plutôt que d'écouter un prédicateur. Ce garçon, lui, ne resta pas à jouer avec ses amis ; il s'en alla écouter Jésus. Lorsque ce fut l'heure du repas, beaucoup de gens qui étaient là n'avaient rien à manger. Ce garçon avait donc cinq pains et deux poissons. Quand on lui demanda de les donner, il ne refusa pas en disant : « Cinq pains ne seront pas suffisants pour tant de monde », non, il les donna tout de suite aux apôtres, qui les donnèrent à Jésus. Et Christ les bénit, et dix mille personnes eurent à manger ! Ce grand miracle ne se fit pas par l'entremise des apôtres, mais par celle d'un enfant. Ceci doit être une leçon pour vous : ce ne sont pas seulement les grandes personnes qui peuvent faire de grandes choses, mais aussi des enfants comme vous. Si vous n'avez que peu de chose à donner à Dieu, Lui peut en tirer une bénédiction pour des milliers de gens. Seulement, il ne faut pas refuser, il ne faut pas vous dire : « Nous ne pouvons rien faire ! » Dieu peut avoir besoin de vous pour un grand travail.
Nous devons être prêts à donner nos pains et tout ce que nous avons à notre Sauveur, qui en tirera de grandes bénédictions pour d'autres. Christ était toujours heureux de voir de petits enfants. Ceux qui ont vécu avec Lui ont dû le voir pleurer bien souvent ; ainsi, quand il se tenait devant la tombe de Lazare, il pleurait, mais ils ne l'ont jamais vu rire. Si jamais il a ri ou souri, c'était sûrement quand il voyait de petits enfants, car il est tout à fait naturel de penser que, lorsqu'il regardait les innocents visages de ces petits, il leur souriait.
Bien que Jésus-Christ soit mort sur la croix, il ne nous a pas quittés. Il est avec nous, maintenant, il vous aime tous. Priez-le et il vous bénira. En un sens, chacun de vous est déjà béni, parce que vous vivez dans un pays chrétien. Vous avez tant d'occasions d'entendre parler du Seigneur, soit par vos parents, soit à l'École du dimanche. Lorsque j'étais un enfant, je ne savais rien de Jésus-Christ, mais plus tard, à l'école de la Mission, j'entendis parler de lui. Je vous trouve bien privilégiés, vous qui entendez parler de Jésus-Christ dès votre enfance.
Il y a des enfants qui aimeraient beaucoup entendre parler de Jésus-Christ, mais qui n'en ont pas l'occasion, et vous, qui en avez souvent l'occasion, vous n'y tenez peut-être pas. Il faut profiter de cette occasion-ci et demander à Dieu de vous bénir ; alors, il se servira de vous pour être en bénédiction à d'autres.
Avant-hier, j'ai raconté l'histoire d'une petite fille qui vivait au Tibet. Elle entendit parler de Jésus-Christ et l'aima. Son maître, un prêtre bouddhiste, se mit alors à la détester, et une fois, cette petite fille de treize ans fut enfermée dans une chambre pendant trois jours, sans rien à boire, ni à manger. C'était bien dur pour cette enfant, mais elle ne regrettait pas d'avoir appris à croire en Jésus-Christ et d'être enfermée à cause de Lui. Elle priait sans cesse, elle était tout heureuse et ressentait une grande joie en pensant à Jésus.
Le prêtre bouddhiste vint dans sa chambre, au bout de trois jours ; il fut tout étonné de la trouver si joyeuse. Cet homme était un personnage important et pourtant il lui dit : « Bien que je sois un vieillard et un savant, tu me donnes une leçon, toi, une petite fille. Tu as trouvé quelque chose que je n'ai pas ». Ce prêtre si instruit fut béni par le moyen de cette enfant et, si les enfants des pays païens peuvent être ainsi en bénédiction, vous le pouvez bien davantage, car vous avez beaucoup plus d'occasions. Si vous n'aimez pas le Sauveur et ne travaillez pas pour Lui, vous le regretterez un jour. Quand nous verrons et rencontrerons notre Sauveur, vous verrez aussi cette petite fille en sa présence. Alors, le Seigneur vous dira peut-être : « Cette petite fille, qui vivait dans un pays païen, a beaucoup fait pour moi, et toi, qu'as-tu fait ? Tu as entendu parler de moi beaucoup plus souvent que cette petite fille, mais tu n'as pas fait attention ». N'aurez-vous pas alors bien honte ? Ceci est une occasion de vous encourager à faire quelque chose pour Jésus. Si vous l'aimez dès maintenant, Jésus sera heureux de vous voir au Ciel, où nous irons vivre pour toujours avec Lui, qui est descendu du Ciel pour nous sauver.
Que Dieu vous bénisse, afin que vous puissiez le connaître, l'aimer et faire quelque chose pour lui. Je suis heureux de vous voir et j'aimerais pouvoir vous parler dans votre langue. Le temps viendra où nous nous rencontrerons en sa présence dans la demeure éternelle, mais avant de nous retrouver dans cette demeure céleste, nous devons travailler pour notre Sauveur. Je ne vous reverrai peut-être jamais. Mon message pour vous, c'est que ce ne sont pas seulement les gens instruits ou les grandes personnes qui peuvent faire quelque chose pour Christ, mais aussi les enfants. Ce garçon donna ses cinq pains et ses deux poissons au Seigneur, qui en tira une bénédiction pour un grand nombre de personnes ; donnez, vous aussi, ce que vous avez à Jésus et Il le bénira.