Destination ciel

Conséquences éternelles

Puisque le ciel est ouvert par le Christ mourant, dois-je en conclure que tout le monde sera — ou est déjà — sauvé et qu’il suffit d’en prendre conscience pour être un homme heureux ? Ce serait oublier que l’Ecriture lance un vigoureux appel : « Nous vous en supplions, au nom de Christ, soyez réconciliés avec Dieu. » (1) Autrement dit, Dieu me propose la réconciliation obtenue à grand prix : à moi d’y consentir. Pardon et vie nouvelle me sont offerts gratuitement : à moi de m’approcher du divin donateur pour les recevoir. Sans cette démarche de ma part, le conflit subsistera et « la colère (de Dieu) demeurera sur moi ». (2) Je puis proposer à mon voisin de prendre place dans ma voiture ; il ne sera pas du voyage tant qu’il ne s’installera pas dans mon véhicule, soit qu’il refuse mon invitation, sois qu’il tergiverse et lasse ma patience. C’est pourquoi, Dieu ne peut être tenu pour responsable de la perdition d’une seule de ses créatures. Il n’y a pas de communion possible ni de pardon aussi longtemps que je ne réponds pas à son invitation.

(1) 2 Corinthiens 5.20-21.

(2) Jean 3.36.

Mais alors qu’arrivera-t-il à celui qui se détourne de Jésus-Christ et néglige « un si grand salut » ? (3) La Bible est formelle : « Il ne reste plus de sacrifice pour les péchés mais une attente terrible du jugement et l’ardeur d’un feu qui dévorera les rebelles. De quel pire châtiment croyez-vous que sera jugé digne celui qui aura foulé au pied le Fils de Dieu et tenu pour profane le sang de l’Alliance (c. à d. méprisé le Fils et le sacrifice de la Croix). (4)

(3) Hébreux 2.3.

(4) Hébreux 10.26-27.

Ailleurs, l’Ecriture précise :

« Ceux qui n’obéissent pas à l’Evangile (lequel ordonne de se repentir et de se confier en Jésus, mort et ressuscité pour notre salut) auront pour châtiment une ruine éternelle loin de la face du Seigneur et de la gloire de Sa puissance ». (5)

(5) 2 Thessaloniciens 1.8-9.

C’est clair !

Que cela nous choque ou nous déplaise, « c’est écrit ». Désormais, le seul péché qui barre la route du ciel, c’est le refus de reconnaître et d’accueillir le Christ. C’est la coupable obstination à repousser la grâce et le pardon offerts gratuitement à l’homme perdu.

On raconte que le président des Etats-Unis, Jackson (1829-1837) exerça son droit de grâce à l’égard d’un criminel condamné à mort par les tribunaux. Chose rarissime, ce dernier refusa obstinément la clémence du président. La cour suprême saisie de ce cas rendit son arrêt qui peut se résumer ainsi : « Une grâce ou une commutation de peine est valable seulement si elle est acceptée par la personne qui en est l’objet »… Le condamné continua de refuser… et fut pendu.

Un fou ? Sans nul doute. Mais pas plus que celui qui refuse le pardon de ses fautes obtenu par Jésus-Christ mourant sur la croix. Le mépris du Sauveur place l’homme sous le coup d’une condamnation éternelle.

La pire des choses n’est-elle pas de repousser « Celui qui ôte les péchés du monde » ? (6) Au jour redoutable de la comparution devant Dieu, le Christ ne sera pas là pour plaider la cause de quiconque l’aura rejeté. Il ne pourra dire comme en faveur de ceux qui l’on reçu : « Père, reçois-le pour toujours dans ta présence. Qu’il partage ta gloire car il en est digne : J’ai ôté son péché pour lui accorder ma perfection. »

(6) Jean 1.29.

J’imagine tel homme des plus considérés sur la terre, altruiste peut-être ou religieux comme beaucoup de gens. Pieux mais non disciple de Jésus-Christ. L’heure de comparaître devant Dieu est arrivée pour lui. Maintenant il est seul. Terriblement seul devant… le Christ. Ce Sauveur méprisé est devenu son… juge. Une lumière insoutenable parce que révélatrice, oblige accusé à se voir et à considérer sa vie avec les yeux perçants de Celui qui ne peut voir le mal : « Nulle créature n’est cachée devant Lui mais tout est nu et découvert aux yeux de Celui à qui nous devons rendre compte ». (7) Extrême sera la confusion de l’impie. Tout son passé, — œuvres mauvaises, pensées impures, paroles négatives, sentiments de haine… — s’éclairera dans toute son horreur, face aux multitudes célestes rassemblées pour le jugement. Hélas ! Trop tard, l’homme réputé respectable, réalisera sa folie d’avoir repoussé Celui « qui ôte le péché ». Ce jour-là, pas d’avocat, mais un juge irrité, implacable, qui rappellera au coupable sa stupide obstination à refuser la grâce.

(7) Hébreux 4.13.

En définitive, l’homme n’est pas perdu à cause de ses nombreux péchés (ils ont été expiés) mais à cause de son incrédulité à l’égard du Fils de Dieu. Le refus du pardon, c’est cela le « péché irrémissible ».

Condamné sur toute la ligne, le rebelle ne pourra supporter ce face à face. Il se retirera dans la nuit éternelle emportant avec lui un péché qui ne sera jamais pardonné (puisqu’il a refusé le pardon). Enorme fardeau dont il ne pourra se décharger. Les remords le poursuivront tel « un feu qui ne s’éteint point », (8) attisés par la vision de myriades d’élus se réjouissant dans la cité céleste, cité à lui interdite. (9) Eternellement. « L’élément essentiel du châtiment consistera dans le profond sentiment de la réprobation divine, dans l’amertume et le désespoir d’une rébellion injustifiable et vaine… » (Matter). Bien plus, le réprouvé souffrira d’un terrible sentiment d’abandon car « l’enfer » n’est autre que la séparation définitive d’avec Dieu. Saint Paul en donne une excellente définition lorsqu’il écrit : « Ils auront pour châtiment une ruine éternelle loin de la face du Seigneur »…. (10) En vain Dieu a supplié sa créature à renouer avec Lui. Elle s’est dérobée, s’est obstinée à le fuir, à Lui tourner le dos… Alors vient inexorablement le jour où Il l’abandonne à elle-même… et c’est cela l’enfer. Dieu respecte trop la liberté de l’homme pour lui imposer Sa présence et le contraindre à L’adorer ou à Le servir.

(8) Matthieu 3.12 ; Marc 9.44.

(9) Luc 16.23 (celui qui se tient dans l’obscurité voit les personnes qui sont dans la lumière et non l’inverse. De même, les réprouvés voient les élus dans la félicité…).

(10) 2 Thessaloniciens 1.9.

« Une ruine éternelle » ! Est-ce possible ? Oui, si j’en crois la Bible, formelle sur ce point : « La fumée de leur tourment monte au siècle des siècles et ils n’ont de repos ni jour, ni nuit… Et ils seront tourmentés jour et nuit, au siècle des siècles ». (11)

(11) Apocalypse 14.11 ; 19.3 et 20.10.

J’en conviens, il est difficile d’admettre que le Dieu d’amour se montre si terrible à l’endroit des impies. Je serai apaisé si je reconnais qu’il m’est impossible de le comprendre : « Autant les cieux sont élevés au-dessus de la terre, autant mes voies, dit l’Eternel, sont au-dessus de vos voies et mes pensées au-dessus de vos pensées. (12) La foi ne s’emploie pas à comprendre Dieu : elle n’y parviendra jamais. Elle se soumet et Lui accorde sa confiance. Celui qui a « tant aimé le monde » ne peut se tromper ni se montrer injuste.

(12) Esaïe 55.9.

C’est bien vrai ! Je ne puis comprendre le Créateur : Ses œuvres me dépassent et mon œil peut à peine les sonder, sans pouvoir les expliquer. Je ne comprends pas davantage le Dieu sauveur : Son amour est inconcevable et sa miséricorde envers moi inimaginable.

Comment pourrais-je comprendre le divin Juge ? « Ses jugements sont insondables et ses voies incompréhensibles ». (13) Toutefois, le temps viendra où « nous connaîtrons comme nous avons été connus » (14) si bien que « tout ce qui nous dépasse sera parfaitement expliqué » (15) Alors « l’Éternel sera élevé par Ses jugements et sanctifié par Sa justice ». (16)

(13) Romains 11.33.

(14) 1 Coninthiens 13.12.

(15) R. Pache (L’au-delà — Editions Emmaüs).

(15) Esaïe 5.16.

Faut-il en dire davantage ? Si l’Ecriture contient des paroles terribles — dont certaines sont de la bouche même de Jésus — elles n’en sont pas moins des paroles de vérité et d’amour. De vérité car il importe que nous soyons avertis et alertés, toute illusion étant dissipée. D’amour car l’intention de Dieu n’est pas de nous perdre mais de nous rendre sages à salut en nous poussant vers le Sauveur. C’est pourquoi, ne les négligeons pas. Ne les évacuons pas en prétendant — gratuitement — que la perdition est d’invention humaine.

Le Christ Sauveur attend tout homme : Je dois répondre à son invitation. Aujourd’hui même.

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