Irréprochables devant sa gloire

5. REVÊTUS PAR LE SEIGNEUR

« Qu’en tout temps, tes vêtements soient blancs »

(Ecclésiaste 9.8 / Apocalypse 3.4, 5, 18 ; 4.4)

Les Evangiles de Luc et de Matthieu (Matthieu 22.1-14 et Luc 14.16-24) citent, l’un et l’autre, la parabole du grand festin. Deux récits qui paraissent identiques car, dans chacun d’eux, il s’agit d’un grand repas de fête offert à des personnalités dont la plupart allèguent de vagues prétextes pour décliner l’invitation et justifier leur absence. Le nombre de sièges vides attriste et irrite celui qui accueille à sa table. Et dans les deux récits, un même ordre est donné aux serviteurs, celui d’aller promptement par les chemins et sur les places, inviter sans distinction les gens de tout bord rencontrés ici et là. La grande salle doit être remplie. Les nouveaux invités, pour la plupart des marginaux, des miséreux et des handicapés, ne se font guère prier ; ils répondent spontanément à l’invitation et se mettent en route, heureux de participer à ce festin. Une aubaine inattendue pour ces malheureux ! Leur indignité ne les arrête pas, ni leur allure de pouilleux. Les portes du palais leur sont grandes ouvertes. C’est fabuleux et inespéré !

Là s’arrête la similitude. En vérité, ces paraboles apparemment identiques ne visent pas le même but. On note des différences qui, à première lecture, passent inaperçues. Dans Luc, la personne qui invite est un homme du peuple, sans doute fort aisé, alors que dans Matthieu, c’est un roi qui convie à sa table et le repas offert est un festin de noce. Il n’est pas de vrais motifs qui puissent justifier, aux yeux d’un puissant monarque, l’absence des invités auxquels est fait l’insigne honneur de participer aux festivités royales parmi les grands du royaume. Leur défection est inacceptable. Alors, pourquoi ne répondent-ils pas avec empressement à une invitation qui les honore pareillement ? Pourquoi donc refusent-ils de se rendre au palais ? Simplement, parce qu’ils sont franchement hostiles au roi et à son fils. Ils en donnent la preuve en outrageant et en tuant les serviteurs chargés par sa majesté de réitérer l’invitation, et de les presser de se rendre sans retard au palais. Leur comportement brutal et criminel, inacceptable, les condamne et les situe parmi les adversaires du régime. Aussi, ces rebelles payeront-ils chèrement de leur vie, leur folle insoumission. “Le roi fut irrité, il envoya ses troupes, fit périr ces meurtriers et brûla leurs villes” (v. 7).

Dans Matthieu, la parabole contient un fait important. A chaque nouvel invité, indigne d’un tel honneur, est fourni dès son arrivée, un vêtement de noce. Nouvelle aubaine ! Ainsi, ces marginaux misérablement vêtus, seront à l’aise dans la salle illuminée du palais. Chacun s’installe avec empressement autour des tables abondamment garnies, le roi circule dans l’immense salle pour accueillir chaque invité ; il a tôt fait de remarquer la présence d’un convive, vêtu différemment. Cet homme – que le roi appelle encore : “mon ami” (v. 12) – a sans doute estimé que son beau costume le rendait digne d’assister à la fête, aussi a-t-il refusé la robe offerte par le roi, jugeant humiliant de l’endosser. C’était valable pour les pouilleux, mais pas pour lui. Cet insoumis, est expulsé sans ménagement, “jeté dans les ténèbres du dehors où il y aura des pleurs et des grincements de dents”.

Dans la parabole citée par Luc, Jésus veut enseigner à ses disciples que l’appel au salut doit être adressé, sans distinction, à tous les hommes rencontrés sur leur chemin. Il n’est personne de trop indigne ou de trop éloigné de l’Evangile qui doive en être privé puisque “Dieu veut que tous les hommes soient sauvés”. (1 Timothée 2.4). Chez Matthieu, l’enseignement à tirer de la parabole est tout autre, le roi qui invite, c’est le Père céleste. Le festin, c’est celui des noces de l’Agneau, repas qui sera pris dans la maison du Père. La mariée, n’est autre que l’Eglise (appelée l’épouse), à savoir la totalité des croyants nés de nouveau. “Réjouissons-nous et soyons dans l’allégresse… et donnons-lui gloire ; car les noces de l’Agneau sont venues… et son épouse s’est préparée… et il lui a été donné de se revêtir d’un fin lin, éclatant, pur. Car le fin lin ce sont les œuvres justes des saints” (Apocalypse 19.7-8). Nous savons, hélas ! que quiconque refuse de répondre à l’appel du Roi des rois, manifeste sa rébellion ; s’il demeure dans son hostilité, il sera impitoyablement jeté “dans les ténèbres du dehors où il y aura des pleurs et des grincements de dents”.

Les premiers invités, absents du festin sont, sans doute, les riches pharisiens, les chefs religieux satisfaits de leur piété et de leurs bonnes oeuvres, les contemporains hostiles à Jésus ainsi que les rebelles de tous les temps.

Avez-vous noté qu’un vêtement de noce est donné, sans distinction, à tout invité qui se présente au palais. (Le récit de Luc ne mentionne pas ce détail.) C’est une aubaine pour ces marginaux sales et déguenillés qui certainement, ne se font pas prier pour l’endosser. Pourraient-ils être heureux mal vêtus au milieu de ce beau monde ? Comment ne pas penser ici à l’enfant prodigue qui rentre à la maison dans un état piteux. Le père aimant l’a bien compris. Il veut que son fils soit heureux et retrouve sa dignité de fils. “Apportez vite la plus belle robe, et l’en revêtez, ordonne le père. Mettez-lui un anneau au doigt et des souliers aux pieds” (Luc 15.22). Ainsi sera caché son forfait.

Quel est donc ce vêtement de fête distribué à l’entrée de la salle des noces ? C’est celui que reçoit tout pécheur qui se repent et s’abandonne au Christ crucifié et ressuscité. Le pécheur est conscient que sa “justice”, c’est-à-dire ses bonnes oeuvres, ses actes de piété… sont loin de constituer un vêtement présentable pour espérer obtenir la faveur de s’installer et de tenir devant le Père dans la salle des noces. “Nous sommes tous comme des impurs et toute notre justice est comme un vêtement souillé” déclare Esaïe (Esaïe 64.5). Le vêtement dont nous devons être nécessairement revêtus, c’est celui-là même du Christ qu’il nous donne lorsque nous venons à lui dans la repentance et la foi. Se repentir c’est en quelque sorte, se dépouiller de son vêtement sale, pour l’échanger contre le vêtement immaculé du Sauveur qu’il accorde en réponse à la foi. Devant le Fils de Dieu, le pécheur convaincu de péché se courbe ; il reconnaît qu’il est indigne du Roi des rois, donc que l’accès au Royaume de Dieu lui est de ce fait interdit. Sa seule ressource, s’il tient à entrer, c’est de venir humblement déposer son péché aux pieds du Crucifié qui, en échange, le revêt de son vêtement parfaitement blanc. C’est le vêtement des élus, dont il est souvent question dans l’Apocalypse. Il y a 2000 ans, le Christ a endossé, sur le Calvaire, nos vêtements souillés. Ainsi, chargé de notre péché, il a subi, à la place des pécheurs que nous sommes, le jugement de Dieu que nous méritions tous ; il a souffert la crucifixion afin de pouvoir nous revêtir de son vêtement de justice, parfaitement pur. Son vêtement blanc nous “donne le droit” de tenir “debout” en la présence de Dieu. C’est donc nous, les pécheurs repentis, qui bénéficions de cet échange de vêtements. Quel intarissable sujet de louange !

Gloire à Dieu pour l’œuvre immense que le divin Maître à accomplie à la Croix et qu’il accomplit maintenant dans le ciel en notre faveur. Son œuvre actuelle est sans borne. Ainsi que nous l’avons déjà mentionné : il affermit ses enfants, les préserve de toute chute, les rend inébranlables, les garde par Sa puissance et les sanctifie esprit, âme et corps et tout cela, “c’est lui qui le fait”.

Ouvriers avec Dieu.

“Puisque c’est Dieu qui le fera” (1 Thessaloniciens 5.23-24), est-ce à dire que nous restons inactifs pendant qu’il s’emploie à nous rendre irrépréhensibles pour le Jour du Seigneur ? Bien sûr que non ! Comme toujours, Dieu s’attend à ce que nous soyons “ouvriers avec lui”. Certes, Il veut agir en nous, mais à condition que nous accomplissions notre part. Nous donnons, ci-dessous, une série de textes qui précisent justement ce que Dieu attend des siens …

Oui, Dieu s’attend à ce que nous soyons ouvriers avec lui… avec un grand sérieux (Philippiens 2.12). Rien n’est aussi vite entâché qu’un vêtement blanc, la moindre ombre saute aux yeux et exige un lavage méticuleux. On comprend alors l’injonction de l’Ecriture : “Qu’en tout temps ton vêtement soit blanc” (Ecclésiaste 9.8). Pratiquement, que devrions-nous faire pour que notre vêtement reste d’un blanc immaculé ? Et comment imiter “ceux qui lavent leur robe afin d’avoir droit à l’arbre de vie et d’entrer par les portes dans la ville” ?

Le prochain chapitre répondra aux questions posées ci-dessus.

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