Sa présence

CONVERSATION INTIME

« … Nous amenons toute pensée captive à l’obéissance de Christ. »

(2 Corinthiens 10.5)

Lors d’une convention chrétienne à laquelle je participais, l’un des orateurs s’approcha de moi et me dit : « Cher ami, pensez à haute voix. » Sans doute ce frère avait-il discerné sur mon visage quelque préoccupation ou réticence non exprimée qu’il souhaitait connaître pour me venir en aide. Après tout, la terre est remplie de gens qui pensent sans desserrer les lèvres, dans le secret de leur cœur. La pensée, a-t-on dit, est une conversation que l’homme se tient à lui-même, dans son intimité. Quoique intérieure, la pensée est réellement « une parole » puisque l’homme pense avec des mots bien à lui, avec son propre vocabulaire et parfois ses fautes de syntaxe. D’ailleurs, l’activité de la pensée trébuche, s’arrête un instant lorsque le mot tarde à venir. On pense en français ou en anglais, en espagnol ou en chinois. c’est-à-dire dans la langue qui nous est familière ou que pratique habituellement l’entourage. Rien n’est plus « moi » que mes pensées, si bien que l’on a pu écrire : « Dites-moi le langage que l’homme se tient dans le mystère de lui-même et je vous dirai qui il est. »

Nous découvrirons la place et l’importance des pensées ou de la pensée, en faisant les remarques suivantes :

1) C’est dans ce domaine que nous tombons le plus bas pour la simple raison que plus rien ne nous retient dès lors que l’entourage ignore le contenu de nos pensées. Nous n’avons plus à craindre l’opinion des autres, leur désapprobation ou leurs menaces puisque cette conversation intime leur est étrangère. Aussi, des fleuves de boues immondes et innommables peuvent-ils circuler librement dans notre tête si nous ne veillons pas. Le psalmiste avait bien raison de dire : « La pensée intime, le cœur de chacun est un abîme » (Psaumes 64.7). Qui osera le contredire ? Le diable voudrait tellement nous transformer en poubelle pour y déverser des flots de haine, d’impureté, d’infidélité, de vanité, d’agressivité… Que sais-je ? Donc vigilance !

2) L’activité de la pensée est incessante, ininterrompue. Cette parole intérieure nous attend le matin, à notre réveil, pour se poursuivre tout au long du jour au milieu même de notre activité et cela jusqu’à notre sommeil. Cette parole reprend vie dans nos insomnies et réapparaît, plus floue peut-être, dans les rêves. Bref ! Les pensées ne nous quittent pas ; elles se confondent avec notre existence. C’est dire qu’il en passe des « trains entiers » dans une journée. Il y a de quoi mordre la poussière lorsqu’on laisse parler l’Écriture.

3) Les pensées ont leur origine en nous-mêmes. Il est vrai que Satan inspire les mauvaises pensées. Toutefois nous favorisons leur prolifération et facilitons la triste activité du diable en cultivant de mauvais sentiments, en refusant de pardonner, d’oublier les torts subis, en nourrissant notre âme de choses impures… Ce que nous emmagasinons dans notre subconscient est toujours prêt à réapparaître sous forme de pensées, c’est pourquoi je dois m’interroger : De quelle littérature suis-je friand ? Quelles sortes d’images, d’illustrations ou de photos ai-je du plaisir à regarder ? Quel divertissement a ma préférence ? En quelle compagnie suis-je heureux ?

Les bonnes pensées procèdent toujours d’un cœur purifié.

4) Les pensées, bonnes ou mauvaises, exercent sur nous une influence considérable, capable de modifier notre comportement. Les idées, dit-on, gouvernent le monde… tout simplement parce qu’elles nous gouvernent nous-mêmes. Elles génèrent en nous des sentiments, lesquels à leur tour déterminent notre volonté et par suite nos actes. Pour avoir toléré la haine et ressassé la vengeance, des gens réputés inoffensifs en sont arrivés au crime. Des pensées d’infidélité entretenues ont pu conduire un conjoint à l’adultère, entraînant la ruine d’un foyer pourtant uni au départ. Cultivons la rancœur ou la jalousie, et nos paroles comme nos gestes en seront marqués lorsque nous rencontrerons la personne détestée… Au contraire, que le Seigneur lave notre cœur de toute animosité et nous serons aptes à bénir même ceux qui nous éprouvent.

Vous êtes-vous, une seule fois, laissé arrêter et interpeller par cette parole de Jésus bien connue mais guère prise au sérieux : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu… de toute ta pensée » (Matthieu 22.37-38) ? Reprenant le commandement donné jadis à Moïse (Deutéronome 6.5), à savoir : « Tu aimeras l’Éternel ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme et de toute ta force », le Sauveur a jugé bon d’y ajouter : « De toute ta pensée » et « c’est le premier et le plus grand commandement » (Matthieu 22.37-38). Émises par le Fils de Dieu, ces paroles revêtent une importance particulière que nous aurions tort de mésestimer. Avez-vous déjà médité cette expression : « De toute ma pensée » ? Si oui, quelle incidence ces paroles ont-elles eue dans votre vie ? Avez-vous manifesté, un seul instant, le désir de réaliser cet ordre divin ? Qu’avez-vous fait pratiquement pour obéir à cette injonction du Roi des rois ? Êtes-vous conscient qu’il s’agit là du plus grand commandement ?

Parvenu à la fin de ce chapitre, je vous conseille de faire halte un instant pour reprendre la parole de Matthieu 22.37-38 en répondant honnêtement aux questions posées ci-dessus. Peut-être vos réflexions vous amèneront-elles à vous humilier devant Lui.

Questions :

  1. Avez-vous déjà confessé à Dieu vos mauvaises pensées ? Vous ont-elles souvent attristé, voire découragé ? Étiez-vous alors vraiment déterminé à en changer ?
  2. Quelles sont les pensées qui reviennent souvent dans votre esprit, qui vous obsèdent peut-être et, naturellement, vous attristent ? Ne pourriez-vous pas vous ouvrir à une personne de confiance qui partagera votre préoccupation et priera pour vous ?
  3. Le domaine des pensées doit-il nécessairement être confié au Seigneur ? Pourquoi ? Êtes-vous réellement déterminé à « aimer le Seigneur de toute votre pensée » ? Vraiment ?

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