Zacharie Prophète de Jésus-Christ

CHAPITRE 4

V. 1 – 3 : L'ange qui parlait avec moi revint, et il me réveilla comme un homme que l'on réveille de son sommeil. Il me dit : Que vois-tu ? Je répondis : je regarde, et voici, il y a un chandelier tout d'or, surmonté d'un vase et portant sept lampes, avec sept conduits pour les lampes qui sont au sommet du chandelier ; et il y a près de lui deux oliviers, l'un à la droite du vase, et l'autre à sa gauche.

« L’Ange qui parlait avec moi, revint… » : le prophète avait dû succomber au sommeil après la vision du chapitre 3, puisque l’Ange, d’une part revient, et d’autre part, réveille Zacharie de son sommeil, pour lui montrer la vision suivante et le dialogue s’engage par rapport à cette nouvelle vision. « Que vois-tu ? … Je regarde… » : cela démontre que le prophète concentre bien son attention sur ce qui lui est montré. « Et voici… » : il est prêt à décrire ce qu’il voit ; d’abord, quelque chose de bien connu, le fameux chandelier d’or à sept lampes, mais les conditions, et tout ce qui l’entoure, sont très particuliers. Le chandelier est surmonté d’un vase, qui est encadré par deux oliviers, l’un à sa droite, l’autre à sa gauche.

Jusque-là, même si la vision n’est pas facile à matérialiser, on en saisit le symbolisme. Sept est le chiffre de la perfection divine. Les sept lampes représentent la lumière dispensée par Dieu, « les sept esprits de Dieu », qui éclaire tout et pour qui rien n’est caché. Les deux oliviers indiquent que l’huile ne manquera jamais, et que les lampes n’ont aucun risque de s’éteindre.

V. 4 – 7 : Et reprenant la parole, je dis à l'ange qui parlait avec moi : que signifie ces choses, mon seigneur ? L'ange qui parlait avec moi me répondit : Ne sais-tu pas ce que signifient ces choses ? Je dis : Non, mon seigneur. Alors il reprit et me dit : C'est ici la parole que l’Éternel adresse à Zorobabel : ce n'est ni par la puissance ni par la force, mais c'est par mon esprit, dit l’Éternel des armées. Qui es-tu, grande montagne, devant Zorobabel ? Tu seras aplanie. Il posera la pierre principale au milieu des acclamations : Grâce, grâce pour elle !

Mais heureusement pour nous, Zacharie veut comprendre ce qu’il voit, et pose la question : « Que signifient ces choses mon Seigneur ? » Curieusement, la réponse ne vient pas directement, mais le Seigneur semble indiquer au prophète qu’il devrait savoir… celui-ci avoue ne pas savoir, et la réponse qui lui est donnée peut paraître surprenante : « C’est ici la parole que l’Éternel adresse à Zorobabel ». Donc à charge au prophète de bien transmettre. « Ce n’est ni par la puissance ni par la force, mais c’est par mon Esprit dit l’Éternel des armées » La vision du chandelier devient plus évidente, c’est effectivement de l’Esprit de Dieu dont il s’agit – Sa puissance intervient à l’instant choisi par Dieu lui-même – et cet instant est arrivé ! Les opposants à la construction, la « grande montagne » qui a retardé les travaux va être aplanie et ne pourra plus les arrêter lorsqu’ils vont reprendre !

Quel encouragement pour le gouverneur de Juda, qui devait en avoir bien besoin… et l’explication continue : « Il posera la pierre principale », il s’agit probablement de la pierre du faîte, autrement dit, du couronnement, du dernier acte des travaux, devant un peuple rempli d’allégresse, qui acclame l’ouvrage !

« Grâce, grâce pour elle », avec l’évolution de la langue on pourrait comprendre : pitié pour elle, alors que le peuple demande que la grâce ou la bénédiction de Dieu soit sur elle.

V. 8 – 10 : La parole de l’Éternel me fut adressée, en ces mots : Les mains de Zorobabel ont fondé cette maison, et ses mains l'achèveront ; et tu sauras que l’Éternel des armées m'a envoyé vers vous. Car ceux qui méprisaient le jour des faibles commencements se réjouiront en voyant le niveau dans la main de Zorobabel. Ces sept sont les yeux de l’Éternel qui parcourent toute la terre.

Un complément d’information est encore fourni à Zacharie : « Les mains de Zorobabel ont posé le fondement de cette maison, et ses mains l’achèveront ; Et tu sauras (tu auras ainsi la preuve) que l’Éternel des armées m’a envoyé vers vous. »

« Ceux qui méprisaient le jour des faibles commencements », (et ils étaient nombreux) devant des problèmes insurmontables à vue humaine, et qui, désespérés, ont fini par baisser les bras.

Et bien la promesse est donnée que ces mêmes personnes, se réjouiront à la vue de l’achèvement des travaux, quand Zorobabel aura le niveau à la main pour vérifier que tout est conforme. Il est encore rappelé ici que les sept lampes « sont les yeux de l’Éternel qui parcourent toute la terre ».

V. 11 – 14 : Je pris la parole et je lui dis : Que signifient ces deux oliviers, à la droite du chandelier et à sa gauche ? Je pris une seconde fois la parole, et je lui dis : Que signifient les deux rameaux d'olivier, qui sont près des deux conduits d'or d'où découle l'or ? Il me répondit : Ne sais-tu pas ce qu'ils signifient ? Je dis : Non, mon seigneur. Et il dit : Ce sont les deux oints qui se tiennent devant le Seigneur de toute la terre.

Une chose n’a pas encore été expliquée dans cette vision, mais heureusement Zacharie pose la question : « Que signifient ces deux oliviers à la droite du chandelier et à sa gauche ? » Visiblement la réponse ne vient pas tout de suite car le prophète doit poser la question une deuxième fois, et curieusement cette fois-ci, il y a deux changements dans la formulation de sa demande :

1 –   Les oliviers ne sont plus que des rameaux. Mais dans la Bible un rameau peut être une branche ou un plant, donc un petit olivier.

2 –   La précision qui est donnée pour le chandelier, relativement à ce qui coule dans les conduits alimentant les lampes, est d’une telle pureté que le prophète y voit de l’or.

Mais ce qui l’intrigue, ce sont ces deux oliviers ou rameaux, qui semblent déplacés, dans ce lieu où tout est d’or pur. Une nouvelle fois, l’Ange pose cette question : « Ne sais-tu pas ce qu’ils signifient ? ».

A la réponse négative du prophète, Il révèle que « ce sont les deux oints qui se tiennent devant le Seigneur de toute la terre ». Or, l’explication formelle ne nous en est donnée que dans Apocalypse 11.3 – 4, soit à la fin du premier siècle de notre ère.

Alors Zacharie, aurait-il dû, ou pu savoir, pour que l’Ange lui pose la question : « Ne sais-tu pas ? ». Ce qui était connu du peuple juif, et bien avant l’époque de Zacharie, c’est que deux hommes vivants ont été enlevés au ciel :

1 –   Le premier, remonte au commencement de l’humanité, il s’agit d’Hénoc ; l’information nous en est donnée dans Genèse 5.24.

2 –   Le deuxième est Élie le prophète que l’Éternel fit monter au ciel sous les yeux d’Élisée, environ neuf siècles avant notre ère, comme indiqué en 2 Rois 2. La mention de son retour sur terre, n’apparaît que dans Malachie 3.23, soit nettement après Zacharie.

Donc, Zacharie savait que deux hommes étaient enlevés vivants, dans le ciel, mais il ignorait à quoi ils étaient destinés.

Les deux témoins mentionnés dans Apocalypse sont plus probablement Hénoc et Élie, alors que beaucoup d’exégètes pensent qu’il s’agit de Moïse et Élie.

chapitre précédent retour à la page d'index