« Béni soit Dieu, le Père de notre Seigneur Jésus-Christ, qui nous a bénis de toutes sortes de bénédictions spirituelles dans les lieux célestes en Christ. » Éphésiens 1.3.
Le Père de notre Seigneur Jésus-Christ a Lui-même entièrement pourvu à la vie et au bonheur de Ses enfants. Rien n’y manque ; tout est donné au chrétien pour lui permettre de vivre une vie qui corresponde à la réalité de sa position en Christ. Dieu l’a adopté pour qu’il vive comme Son enfant, selon les sublimes paroles des premiers versets de l’Epître aux Ephésiens.
Ce privilège unique que l’apôtre Paul nomme « bénédictions spirituelles » nous est accordé par le Saint-Esprit, car c’est Lui qui nous rend possesseurs de l’œuvre rédemptrice que le Fils de Dieu a accomplie pour nous.
L’Epître qui commence par cette déclaration décrit aussi en termes clairs et simples l’œuvre de l’Esprit de Dieu dans le cœur du croyant.
1. « En Lui vous aussi, après avoir entendu la Parole de vérité, l’Evangile de votre salut, en Lui vous avez cru et vous avez été scellés du Saint-Esprit qui avait été promis. » Éphésiens 1.13.
Le pécheur entend et reçoit la Parole de vérité de l’Evangile ; il accepte Christ comme son Seigneur ; alors Jésus-Christ le scelle du Saint-Esprit, signe et preuve de possession d’un Propriétaire qui a payé le prix du rachat de cette vie, laquelle appartenait autrefois au monde, à la chair et au diable. En réponse à sa foi, le Seigneur pose sur elle ce sceau, la scellant pour toujours comme Sa propriété, à la louange de Sa gloire.
Si, comme nous le lisons dans l’Ancien Testament, le sceau d’un roi païen sur un édit le rendait inviolable, Esther 8.8, combien plus, sous la nouvelle alliance, ce sceau du Saint-Esprit est-il une marque divine, une empreinte indélébile sur la vie du racheté ; car dès que nous croyons en Christ et que nous Le recevons comme notre Sauveur, le Saint-Esprit, par qui nous sommes régénérés, entre dans notre cœur pour toujours. Il ne s’agit pas d’une influence que nous sentons, mais de la présence de la vie d’en haut, la confirmation divine de ce que nous avons entendu de la Parole de la vérité.
C’est ainsi que le Saint-Esprit entre dans notre vie. De plus, Il est désormais en nous comme le gage, l’avant-goût de Ia plénitude de l’héritage promis au croyant pour le présent et pour l’éternité.
Dieu voit ce sceau ; et l’’accusateur des frères le voit aussi. Il ne peut pas l’enlever, mais il appartient au croyant de ne pas douter de sa réalité.
Combien il est important que ceux qui s’occupent du salut des âmes travaillent avec plus de soin, plus de connaissances bibliques, afin que ceux qui croient sachent qu’au moment même où ils entrent en possession du salut de Dieu, ils reçoivent ce sceau dans la Personne du Saint-Esprit qui les fait entrer en possession de toute l’œuvre rédemptrice de Jésus-Christ. Alors, dans la simplicité de cette certitude, la vie chrétienne commence sainement, libre des erreurs dont l’ennemi a entouré cet acte initial de Dieu dans l’âme humaine.
« Si quelqu’un est en Christ, il est une nouvelle créature. Les choses anciennes sont passées ; voici, toutes choses sont devenues nouvelles. » 2 Corinthiens 5.17.
2. « Car par Lui nous avons les uns et Les autres accès auprès du Père, dans un même Esprit. » Éphésiens 2.18.
Le chrétien vit dans un monde ennemi. Il est entouré d’adversaires ; sa position est discutée, sa vie menacée. Mais si Dieu l’a scellé ici-bas de Son sceau de possession et de protection, Il fait plus encore pour lui : son nom est écrit dans le ciel, son Seigneur glorifié intercède pour lui en Souverain Sacrificateur.
C’est pourquoi, en deuxième lieu, Il appelle Son enfant à s’approcher de Lui avec hardiesse pour Lui exposer ses besoins. Et voici son second privilège : non seulement il a droit à l’oreille et au cœur de son Père céleste, non seulement Christ Lui-même siège pour lui à la droite de la Majesté divine comme son Avocat, son Représentant et son Souverain Sacrificateur, mais son Sauveur lui a donné Son Saint-Esprit pour le conduire en Sa présence-même.
Le croyant, instruit et conduit en Christ par le Saint-Esprit, a ainsi plein et entier accès auprès du Père. Le Saint-Esprit qui est le Consolateur, nous est envoyé par le Père au Nom du Fils pour nous communiquer cette Présence, cet approche et cet accès. Et par ce moyen, celui qui est scellé du Saint-Esprit sur la terre est conduit en esprit dans la gloire. « Mais celui qui s’attache au Seigneur est avec Lui un seul esprit. » 1 Corinthiens 6.17.
3. « A cause de cela, je fléchis les genoux devant le Père, duquel tire son nom toute famille dans les cieux et sur la terre, afin qu’’Il vous donne, selon la richesse de Sa gloire, d’être puissamment fortifiés par Son Esprit dans l’homme intérieur. » Ephésiens 3.14-16.
Il existe un très grand contraste entre la simplicité de l’enseignement de l’Ecriture et les erreurs contemporaines, concernant l’œuvre du Saint-Esprit.
Dans sa prière, l’apôtre mentionne la présence du Saint-Esprit dans la vie de celui qui croit. « L’homme inférieur » est la partie de l’être du croyant qui devient Son sanctuaire, semblable au lieu très-saint, par rapport au lieu saint et au parvis. C’est donc le siège de la vie spirituelle que le Saint-Esprit doit occuper. Comprendre cette vérité sera la réponse à tant de questions que se posent les chrétiens, le remède à tant de situations sans issue ; c’est le secret de l’entrée en possession de la plénitude de Dieu et du repos en Lui.
Si le croyant accepte que l’Esprit-Saint habite là — et c’est une attitude de foi en Sa Parole qui lui est demandée — il saura que par Son Esprit, Christ demeure en lui. Jean 15.1-11 devient une réalité.
La présence de notre Seigneur Jésus au centre de notre être protège notre vie, l’enrichit et nous aide en toutes choses. Les chocs, les blessures, c’est Lui qui les reçoit. Notre propre vie psychique est sous Son contrôle, et la parole de l’apôtre devient une expérience personnelle : « La vie que je vis maintenant dans la chair, je la vis par la foi dans le Fils de Dieu. » Galates 2.20. V. litt.
Que de luttes, de déceptions et d’illusions nous seraient épargnées si Christ nous fortifiait par Son Esprit dans l’homme intérieur ! Quel repos et quelle joie s’empareraient de nous tandis que nous affirmerions cette grâce et cette présence promises dans les difficultés, les luttes, au milieu des responsabilités et des devoirs quotidiens. Ah ! si nous aussi, nous savions fléchir les genoux devant le Père et Lui rendre grâces pour cette richesse de Sa gloire manifestée par la présence du Saint-Esprit, nous fortifiant pour toute chose, nous enracinant toujours plus en Christ !
4. « Vous efforçant de conserver l’unité de l’Esprit par le lien de la paix. Il y a un seul corps et un seul Esprit, comme aussi vous avez été appelés à une seule espérance par votre vocation. » Éphésiens 4.3, 4.
Ainsi Dieu fait grandir la lumière de la vérité quant à la Personne et l’œuvre du Saint-Esprit dans la vie et le service des Siens.
Il s’agit ici de la vie collective de ceux en qui habite le Saint-Esprit. Le Saint-Esprit est Lui-même cette unité que Dieu a créée et donnée à Son Eglise, et c’est pourquoi Il nous dit de conserver ce qui existe. L’unité est une question spirituelle qui ne dépend pas de l’organisation ou des cadres qui souvent étouffent la vie de l’Esprit. Ceux qui sont en Christ et sur qui Dieu a mis Son sceau vivent une seule et même vie spirituelle : entre eux règne cette unité qui dépend de Christ et qui est soumise à Sa Parole.
Tout est en Lui. En dehors de Lui, il y a divisions, et la porte est ouverte à tous les dégâts spirituels qui caractérisent la chrétienté. La venue du Saint-Esprit, le jour de la Pentecôte, il y a plus de mille neuf cents ans, avait pour but de baptiser en Christ tous ceux qui croiraient, selon ce qui est dit dans 1 Corinthiens 12.15 : « Nous avons tous, en effet, été baptisés dans un seul Esprit, pour former un seul corps, soit Juifs, soit Grecs, soit esclaves, soit libres, et nous avons tous été abreuvés d’un seul Esprit. » Pentecôte a réuni en un seul corps les enfants de Dieu.
Cette unité se manifeste, car le Saint-Esprit a été donné pour glorifier Jésus-Christ et non les hommes. Les messagers de l’Evangile sont eux-mêmes soumis à l’Evangile. Combien cette réalité est différente de ce que nous voyons de nos jours où tant de ceux qui se. réunissent sous l’étiquette du nom sacré de Pentecôte provoquent des divisions à tel point que, dans une seule localité, ils forment deux ou trois fractions et que même de grandes manifestations « évangéliques » ne peuvent pas masquer leurs divisions intérieures.
Les exagérations et les erreurs ne peuvent contribuer à conserver l’unité de l’Esprit ; la volonté ou la forte personnalité d’un homme agissant sur une communauté grande ou petite ne le peut pas non plus. La vie du Saint-Esprit agissant dans une collectivité conserve l’unité et affermit la vocation céleste, comme l’apôtre le dit dans ce passage. Alors la vocation chrétienne se manifeste, ainsi que les capacités spirituelles dans le ministère, comme le prouve la suite de ce chapitre 4 des Ephésiens.
Ainsi le Seigneur, prévoyant les dangers, a pourvu au remède ; le Saint-Esprit magnifie la Personne et l’œuvre de notre Seigneur Jésus en nous unissant dans la gloire, en vue de notre unité terrestre dans le service pratique : « A chacun de nous, la grâce a été donnée selon la mesure du don de Christ. » Éphésiens 4.7.
5. « Soyez, au contraire, remplis de l’Esprit. » Éphésiens 5.18.
Etre remplis de l’Esprit signifie être débordant de Sa puissance. Ce thème est redouté de l’ennemi à tel point qu’il s’est efforcé d’en faire un sujet de séduction et de discussions parmi ceux auxquels cette puissance est destinée.
« Soyez, au contraire, remplis de l’Esprit. » Aucun homme n’a connu la puissance du Saint-Esprit comme l’apôtre Paul ; aucun n’a manifesté la puissance d’en haut comme il l’a fait dans ses prédications et ses Epîtres. Le monde est encore rempli de cette puissance. En dehors des avertissements qu’il donne aux Corinthiens, il ne parle pas une seule fois de ces signes et de ces miracles dont la contrefaçon avait fait de tels dégâts parmi les chrétiens de l’Achaïe. Et ici, en écrivant aux Ephésiens au sujet de cette grâce divine, il le fait en une seule phrase, et par l’image la plus simple : « Ne vous enivrez pas de vin. Soyez, au contraire, remplis de l’Esprit. »
La simplicité de ce langage inspiré est en contraste avec tant d’abus et d’erreurs par lesquels on excite, et souvent on effraye les chrétiens non avertis qui croient alors qu’être remplis du Saint-Esprit signifie être en état d’extase ou d’ivresse spirituelle quelconque. Au contraire, être rempli du Saint-Esprit c’est être entièrement sous Son contrôle ; tout l’être de l’homme est consciemment et intelligemment livré à son Dieu. Et c’est alors que 2 Corinthiens 4.7 se réalise : « Nous portons ce trésor dans des vases de terre, afin que cette grande puissance soit attribuée à Dieu et non pas à nous. » Le terme « vase de terre » n’est pas péjoratif, mais il doit nous rappeler que Dieu a besoin de l’être humain tout entier pour le remplir à déborder.
Aux Ephésiens, Paul décrit les effets de ce contrôle de l’Esprit de Dieu sur une vie humaine. « Entretenez-vous par des psaumes, par des hymnes, et des cantiques spirituels, chantant et célébrant de tout votre cœur les louanges du Seigneur. Rendez continuellement grâces pour toutes choses à Dieu le Père, au Nom de notre Seigneur Jésus-Christ, vous soumettant les uns aux autres dans Ia crainte de Christ. » Éphésiens 5.19-21.
La joie remplit les cœurs qui éprouvent le besoin de rendre grâces au Père, au nom de notre Seigneur Jésus-Christ. Et remarquez le titre : notre Seigneur Jésus-Christ ! Car si souvent, où l’erreur et la contrefaçon existent, on entend le Nom « Jésus » employé à tort et à travers, sans respect et avec une sentimentalité repoussante. On oublie ce qui est écrit : « Nul ne peut dire : Jésus est le Seigneur ! si ce n’est par le Saint-Esprit. » 1 Corinthiens 12.3.
Quand l’Esprit de Dieu S’empare des chrétiens, c’est encore avec ce résultat mentionné par l’apôtre : « Vous soumettant les uns aux autres dans Ia crainte de Christ. » Ce n’est pas précisément ce qu’on voit de nos jours, où s’étale plutôt l’erreur des Corinthiens divisés en sectes autour de noms d’hommes, preuve d’un état charnel.
S’il y a aujourd’hui abus et déformation de la doctrine du Saint-Esprit, ne laissons pas l’ennemi nous priver de cette partie de notre droit d’aînesse : être remplis du Saint-Esprit. « Mais vous recevrez une puissance, le Saint-Esprit survenant sur vous, et vous serez Mes témoins à Jérusalem, dans toute la Judée, dans la Samarie, et jusqu’aux extrémités de la terre. » Actes 1.8.
6. « Prenez par-dessus tout cela le bouclier de La foi, avec lequel vous pourrez éteindre tous les traits enflammés du malin ; prenez aussi le casque du salut, et l’épée de l’Esprit, qui est la Parole de Dieu. » Éphésiens 6.16, 17.
L’apôtre Paul décrit le combat spirituel, et quel combat ! Il montre aussi l’armure complète que Dieu donne à Son combattant, et termine en disant : « Prenez aussi le casque du salut, et l’épée de l’Esprit, qui est la Parole de Dieu. »
Plus la vie de l’Esprit se développe, et plus les chrétiens sont introduits dans les sphères spirituelles du combat dans les lieux célestes. Le Père nous a bénis de toutes sortes de bénédictions dans les lieux célestes ; et c’est dans ces mêmes lieux célestes que se trouvent les forces de résistance et d’attaque contre l’Eglise du Dieu vivant.
« Au reste, fortifiez-vous dans le Seigneur, et par Sa force toute-puissante. Revêtez-vous de toutes les armes de Dieu, afin de pouvoir tenir ferme contre les ruses du diable. Car nous n’avons pas à lutter contre la chair et le sang, mais contre les dominations, contre les autorités, contre les princes de ce monde de ténèbres, contre les esprits méchants dans les lieux célestes. » 6.10-12. Il ne s’agit pas de théories, mais de faits. Le Seigneur est entré dans la gloire, Précurseur de Son peuple, Triomphateur, tous Ses ennemis étant sous Ses pieds. Et celui qui est uni au Seigneur dans les lieux célestes doit être debout pour faire face aux ennemis en Son Nom.
Et voici l’arme du combat : la Parole de Dieu, qui est l’épée de l’Esprit, remise au combattant armé du bouclier de la foi. Notre Seigneur, lors de la tentation dans le désert, a employé l’épée de l’Esprit qui est la Parole de Dieu, et Il a vaincu l’ennemi sur le plan terrestre. Mais l’Eglise du Dieu vivant, les membres du corps de Christ, livrent dans les lieux célestes le combat dont l’Apocalypse donne le tableau final : « Ils l’ont vaincu à cause du sang de l’Agneau, à cause de la parole de leur témoignage, et ils n’ont pas aimé leur vie jusqu’à craindre la mort. » Apocalypse 12.11.
La présence du Saint-Esprit non contristé, et Sa puissance expérimentée dans le repos de la foi, enseignent au chrétien à avancer en Son Nom, à ne pas lutter contre la chair et le sang, mais contre les puissances spirituelles qui sont derrière les choses visibles.
7. « Faites en tout temps par l’Esprit toutes sortes de prières et de supplications. Veillez à cela avec une entière persévérance, et priez pour tous les saints. » Éphésiens 6.18.
L’ordre des mentions du Saint-Esprit à travers l’Epître aux Ephésiens est parfait. Car la manifestation suprême de la vie de l’Esprit dans le cœur du croyant, c’est l’esprit de prière : ce saint sacerdoce qui nous unit à notre Souverain Sacrificateur. Combien cet ordre est renversé par les chrétiens ! Combien peu comprennent la place que la prière doit avoir dans leur vie personnelle, et combien la vie collective de l’Eglise doit en être remplie.
Le Saint-Esprit n’est-Il pas l’Esprit de Christ, et Christ n’est-Il pas notre Souverain Sacrificateur ? La puissance véritable de la prière est la manifestation la plus haute du Saint-Esprit dans la vie des chrétiens ; nous ne pouvons nous y étendre dans cet ouvrage. Il suffit ici de rappeler combien le monde a besoin des dons que le Saint-Esprit veut nous communiquer. Car notre Seigneur ne nous a-t-Il pas dit : « En vérité, en vérité, Je vous le dis, celui qui croit en Moi fera aussi les œuvres que Je fais, et il en fera de plus grandes, parce que Je M’en vais au Père » ? Jean 14.12.