Chrétien à plein temps à pleine part

DEUXIÈME PARTIE

Introduction : Notre sacerdoce

1. Qu’est-ce qu’un sacerdoce ? C’est une notion que l’on retrouve dans plusieurs religions : parmi les dévots qui entretiennent des relations personnelles avec la divinité, des spécialistes sont désignés pour présider aux diverses manifestations de la vie religieuse. Leur sacerdoce est tout à la fois un travail et un pouvoir que leur confère la divinité.

Selon l’Ecriture, déjà Caïn et Abel présentaient leurs offrandes sans intermédiaire. Plus tard, les patriarches invoquaient personnellement Dieu auprès des autels qu’ils avaient construits. Cependant, dès les temps anciens et en Israël en particulier, il y eut des hommes (les Lévites), désignés spécialement pour ce service : gardiens de sanctuaires, prêtres chargés de présenter à l’autel les sacrifices offerts par les hommes du peuple. (C’est l’époque contemporaine qui a codifié ce slogan détestable : « La religion est une affaire de femmes »).

De l’étude de la notion de sacerdoce dans les différentes religions, on peut dégager les trois caractéristiques suivantes :

a) Le sacerdoce exerce une fonction médiatrice entre la divinité et l’homme.

b) Cette médiation est indispensable.

c) Elle est réalisée par des hommes ayant eux-mêmes un caractère sacré, ce qui en fait des êtres a part, un « clergé ».

Notre originalité de chrétiens réformés évangéliques ne consiste pas à rejeter la notion du sacerdoce, mais à affirmer « la valeur unique et parfaite du sacerdoce de Jésus-Christ », accomplissement des sacerdoces de l’ancienne alliance : ceux des prêtres, des prophètes et des rois.

Jésus est le seul médiateur. Il a offert un sacrifice parfait. Il est la Vérité, la Parole accomplie et incarnée. Il est Seigneur et Roi. En lui est réalisé et épuisé à toujours tout sacerdoce. En lui se déchire le voile séparant Dieu et les hommes, le sacré et le profane (Matthieu 27.51). En lui et à cause de lui, il n’y a plus de prêtres, ou alors tous les chrétiens le sont et d’une manière particulière : sous l’autorité et dans le nom de Jésus-Christ.

Lire : 1 Pierre 2.9-10.

Voilà le sacerdoce de l’Eglise, c’est-à-dire de chaque croyant : « S’offrir en sacrifice vivant… annoncer les vertus de Celui qui nous a appelés des ténèbres à son admirable lumière ». Autrement dit : confesser le sacerdoce unique de Jésus-Christ.

2. C’est pourquoi le sacerdoce de l’Eglise, préalablement à tout témoignage missionnaire, est lié dans le cadre de la communauté locale :

a) A la pratique du pardon mutuel des offenses, donc de la confession mutuelle de nos péchés.

b) A la pratique d’une charité active qui s’interroge quant à la manière de porter concrètement les fardeaux les uns des autres, et de subvenir aux besoins des nécessiteux.

c) A la pratique d’une authentique fraternité qui prend au sérieux et cherche à lever les oppositions dues aux causes sociales, économiques, politiques, patriotiques, raciales, ecclésiastiques.

Nous nous souviendrons que la communauté en Jésus-Christ n’est pas un rassemblement de parvenus, de satisfaits, de parfaits, mais un peuple de rachetés qui vivent du pardon renouvelé de Dieu et cherchent à devenir saints, justes et bons à cause de l’amour paternel et miséricordieux du Seigneur.

Lire : Ephésiens 4.1-16.

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