Mon frère, dès ta nouvelle naissance, le Saint-Esprit cherche à développer ta communion avec Dieu, afin que tu partages le plus possible avec lui. Or, cette communion s’exprime surtout par la prière, c’est pourquoi il t’apprend à prier.
Comme je l’ai déjà dit ailleurs, la prière est l’activité la plus importante dans la vie d’un homme, car elle est la seule qui le mette directement et consciemment en rapport avec celui qui est la source de son être. Toutes les autres activités s’opèrent sur le plan « horizontal », d’homme à homme ; seule la prière s’opère « verticalement », de la créature au Créateur.
Mais la prière n’est pas un simple monologue ; elle ne consiste pas uniquement, ni même principalement à adresser la parole à Dieu. L’écoute est aussi nécessaire que le parler, car Dieu a mille et mille choses à nous dire. La prière est un dialogue, un libre échange de désirs et de pensées ; c’est un partage. C’est le « téléphone céleste » ! Chose formidable, car tu peux avoir Dieu « au bout du fil » à tout instant, jour et nuit.
La Bible est un vaste manuel de prière. Le sujet en est si grand qu’un gros volume ne suffirait pas pour que je le traite de façon même fragmentaire. D’ailleurs, je ne me propose pas de le faire ici, car j’ai déjà fait une étude sérieuse là-dessus dans un autre livre (Si tu veux aller loin, chapitre 8) et il existe en outre d’excellents ouvrages sur la prière (La Prière : O. Hallesby ; La Prière : J.R. Rice ; La Prière : J. Bunyan ; La Prière inexaucée : P. Gadina ; Pour un dialogue avec Dieu : G. Appéré ; Le Chemin de la prière : R.F. Doulière ; Entretiens sur la vie de prière : D. Salter ; Si Dieu écoutait : C.S.Lewis ; Simples entretiens sur la prière : S.D. Gordon ; Réponses à la prière : G. Müller ; La Prière : J.H. MacConkey.), de plusieurs auteurs — surtout en langue anglaise. Je veux cependant concentrer ton attention ici sur un aspect de la prière qui est intimement lié au sujet de la plénitude de l’Esprit. Il s’agit de l’intercession de l’Esprit.
Notre Sauveur, en quittant ce monde, a dit : « Je prierai le Père et il vous donnera un autre consolateur... l’Esprit de vérité » (Jean 14.16-17). Le mot paraclêtos, que Segond et d’autres traduisent par « consolateur », a plusieurs significations dont la plus juste dans ce contexte est indubitablement « avocat ».
Jean dit : « Si quelqu’un a péché, nous avons un avocat auprès du Père, Jésus-Christ le juste » (1 Jean 2.1). C’est parce que Jésus est lui-même avocat qu’il peut parler d’un « autre » avocat. C’est le même mot grec qui est employé dans les deux contextes. Dieu t’apprend ainsi la vérité précieuse que tu as en fait deux avocats le Fils de Dieu et l’Esprit de Dieu ; l’un est au ciel, à la droite du Père, et l’autre au-dedans de toi. Quelle force incalculable !
L’avocat est celui qui prend la défense d’un homme devant un tribunal ; mais en plaidant sa cause, il ne cherche pas à contourner la loi, mais plutôt à s’en servir pour justifier son client. Il ne demande pas au juge de fermer les yeux sur l’infraction, mais d’appliquer la loi en faveur de l’homme qu’il représente.
Or, le Saint-Esprit, pas plus que le Seigneur Jésus, ne cherche à excuser tes fautes devant le Père ; il veut plutôt démontrer que les exigences de la loi divine sont satisfaites et que celle-ci ne peut plus être utilisée contre toi. L’Esprit n’a pas besoin d’éclairer le Père à ce sujet, c’est plutôt toi qu’il veut éclairer !
Or, toi tu as un avocat qui est entré dans le ciel même, afin de comparaître maintenant pour toi devant la face de Dieu (Hébreux 9.24). Prends courage, car cet avocat est un homme « rendu semblable en toutes choses à ses frères, afin qu’il fût un souverain sacrificateur miséricordieux et fidèle... car, ayant été tenté lui-même dans ce qu’il a souffert, il peut secourir ceux qui sont tentés » (Hébreux 2.17-18). « Car il y a un seul Dieu et un seul médiateur entre Dieu et les hommes, Jésus-Christ homme » (1 Timothée 2.5) « Il a été tenté comme nous en toutes choses, sans commettre de péché. Approchons-nous donc avec assurance du trône de la grâce, afin d’obtenir miséricorde et de trouver grâce pour être secourus dans nos besoins » (Hébreux 4.15-16).
Celui qui a entrepris ta défense vis-à-vis de la justice divine est un homme et non un surhomme, car il est né d’une jeune fille et non d’un ange. Il a vécu sur cette terre comme toi ; il a été bébé, adolescent, adulte ; il sait par expérience quelles sont les limitations de l’état humain, c’est pourquoi il te comprend.
Seulement il est en même temps Dieu. Car auquel des anges Dieu a-t-il jamais dit : « Tu es mon Fils... Ton trône, ô Dieu, est éternel... Toi, Seigneur, tu as au commencement fondé la terre... Assieds-toi à ma droite, jusqu’à ce que je fasse de tes ennemis ton marchepied » (Hébreux 1.5, 8, 10, 13) ? Le chapitre un de l’épître aux Hébreux démontre sa divinité, dans le sens absolu du mot, tout comme le chapitre deux démontre sa vraie humanité.
Si Jésus n’était pas tout à la fois Dieu et homme, il ne serait pas un vrai intermédiaire entre les deux. Il fallait qu’il soit en même temps Dieu et homme, afin de pouvoir représenter les deux partis dans la grande controverse entre la loi de Dieu et le péché de l’homme. Par son humanité il représente Dieu aux yeux de la race humaine. Il interprète parfaitement la pensée et le besoin de chacun. C’est l’avocat idéal, le seul qui puisse prendre ta place devant la face de Dieu.
« Il nous convenait, en effet, d’avoir un souverain sacrificateur comme lui, saint, innocent, sans tache, séparé des pécheurs et plus élevé que les cieux » (Hébreux 7.26). « Lui, parce qu’il demeure éternellement... peut sauver parfaitement (grec : jusqu’au bout) ceux qui s’approchent de Dieu par lui, étant toujours vivant pour intercéder en leur faveur » (Hébreux 7.24-25). « Ainsi donc, frères, puisque nous avons, au moyen du sang de Jésus, une libre entrée dans la sanctuaire... et puisque nous avons un souverain sacrificateur établi sur la maison de Dieu, approchons-nous avec un cœur sincère (totalement obéissants), dans la plénitude de la foi (une foi qui fonce), les cœurs purifiés d’une mauvaise conscience (par la confession de notre péché à Dieu) et le corps lavé d’une eau pure (chose souvent laissée en oubli par les chrétiens) » (Hébreux 10.19-20).
Avec de telles promesses et de telles exhortations, pourquoi tant de chrétiens sont-ils si lents à bénéficier de cet accès direct à la présence de Dieu ? As-tu saisi, mon frère, l’immensité de l’œuvre de Jésus en ta faveur ? Non seulement il t’a sauvé du jugement divin en effaçant tes péchés, mais il vit pour te sauver aujourd’hui de la puissance du péché. Il t’offre non seulement un salut au temps passé mais un salut, une délivrance actuels, à chaque instant de ta vie. Sur la croix il est devenu une fois pour toutes ton rédempteur ; désormais, assis à la droite de Dieu, il est ton intercesseur, ton avocat. Il intervient en ta faveur, il plaide sans cesse la cause devant le Père. Loin de t’en vouloir, il prend ta défense.
Le ministère de ton avocat est plus que nécessaire, car sans lui ta prière rencontrerait une opposition insurmontable dans le monde invisible. Dans l’Apocalypse, Satan est appelé « l’accusateur de nos frères, celui qui les accusait devant notre Dieu jour et nuit » (Apocalypse 12.10). Dans le livre de Job, nous le voyons en train de dénigrer et d’accuser cet homme devant Dieu (Job 1.9-11 ; 2.4-5). Le prophète Zacharie a vu en vision le sacrificateur Josué avec Satan à sa droite pour l’accuser (Zacharie 3.1).
Tu peux être sûr, mon frère, que le diable ne manquera pas une occasion de t’accuser, de t’avilir même devant Dieu. Il redoute ta prière. Il veut te garder dans un état de faiblesse, spirituellement paralysé, boiteux, myope, maladif. Il peut avoir une emprise sur toi, c’est un fait, à cause du « péché qui habite en toi », un état de choses qu’il exploite au maximum. Il veut arrêter ou au moins ralentir tes activités spirituelles ; mais celle qu’il vise avec le plus de malice et de persistance, c’est ta vie de prière. S’il peut bloquer ta prière, il a paralysé toute ta vie spirituelle. Voilà pourquoi il est nécessaire que tu comprennes le rôle de ton avocat et que tu saches en bénéficier.
Beaucoup de chrétiens sont fort surpris et même choqués quand on parle du diable comme étant au ciel ! Je les comprends, car cette vérité m’était inconnue au début de ma vie chrétienne. C’est la lecture de la Bible qui m’a ouvert les yeux. Je compris alors que le mot « ciel » dans les Écritures était un terme beaucoup plus compréhensif qu’on ne le pense. On pourrait presque le traduire par l’expression « le monde invisible ». Celle-ci n’est pas tout à fait exacte, mais elle correspond davantage à la réalité biblique que notre conception religieuse du « ciel ».
« Mais, diront certains, n’est-ce pas un fait que le diable a été précipité du ciel ? » Il est vrai qu’il a été précipité de ce que Dieu appelle « sa montagne sainte » (Ézéchiel 28.16). Il n’est plus le « chérubin protecteur » ; il a perdu son intimité avec Dieu, il n’a plus d’accès au lieu « très saint ». Mais la Bible reconnaît que Dieu l’a laissé en liberté, avec une grande autorité qu’il exerce, non seulement sur la terre, mais aussi dans le domaine que l’Écriture désigne par le terme : « les cieux ».
L’étrange prophétie de Michée, fils de Jimla, nous raconte une vision de l’Éternel sur son trône, alors que « toute l’armée des cieux » se tenait auprès de lui, à sa droite et à sa gauche : à sa droite, sans doute, les anges restés fidèles à Dieu et à sa gauche, ceux qui sont devenus les instruments de Satan. Le fait que l’un de ces esprits se soit avancé en disant : « Je serai un esprit de mensonge... » prouve que « l’armée des cieux » n’était pas composée uniquement d’anges de Dieu (1 Rois 22.19-23).
Dans sa vision apocalyptique, Jean voit la grande guerre, que livrent Michel et ses anges contre Satan et les siens. Au temps de la fin, ce conflit atteindra sa crise culminante, au cours de laquelle le grand ennemi sera effectivement précipité « du ciel ». Pourtant il lui restera la terre. Nous lisons : « Il fut précipité sur la terre et ses anges furent précipités avec lui. » « C’est pourquoi, disait la voix que Jean entendait, réjouissez-vous, cieux... ! » mais : « Malheur à la terre et à la mer ! Car le diable est descendu vers vous, animé d’une grande colère, sachant qu’il a peu de temps » (Apocalypse 12.12). En ce jour- là, tout ce qui restera à Satan de son immense empire, visible et invisible, sera cette pauvre planète. C’est alors que Jean, dans sa vision, voit apparaître sur la terre l’effroyable « bête » satanique (Apocalypse 12.7-12) dont la dictature mondiale sera le dernier coup du diable avant l’avènement du Messie.
Au retour de Jésus, non seulement la bête sera détruite (2 Thessaloniciens 2.8 ; Apocalypse 19.20) , mais Satan lui-même sera de nouveau précipité, cette fois-ci dans ce que la Bible appelle « l’abîme » (Apocalypse 20.2-3). Ce sera la « troisième phase » de sa chute. Durant les mille ans du règne messianique il sera dans ce que l’Apocalypse appelle sa « prison ». Puis, après son relâchement et sa révolte finale, Dieu le jettera dans « l’étang de feu et de soufre » et nous lisons qu’il y sera tourmenté jour et nuit aux siècles des siècles (Apocalypse 20.1-3, 7-10). Ce sera la quatrième et dernière phase de sa chute. Il est utile d’en distinguer clairement les quatre phases, sans quoi on n’a qu’une idée défectueuse de ses activités et de son pouvoir.
On me dit parfois : « Mais le diable est vaincu ! N’a-t-il pas été lié à la croix de Christ ? N’a-t-il pas été précipité définitivement du ciel à ce moment-là ? » Je réponds : certainement il fut vaincu par le Seigneur Jésus, d’abord lors de sa tentation dans le désert et ensuite de façon définitive à la croix et à la résurrection. Par la victoire de Christ nous, qui sommes nés de Dieu, sommes à l’abri de l’autorité du diable en ce qui concerne notre destin éternel. Nous pouvons même lier son action dans des cas spécifiques et délier des âmes qu’il retient captives.
Mais la Bible ne nous laisse nullement présumer que nous sommes à l’abri de ses attaques actuelles. Au contraire, Dieu nous met sans cesse en garde contre ses astuces, sa malice et sa puissance. Le « lion rugissant » n’est pas un « tigre en papier » ! Nous sommes devant une puissance ténébreuse énorme, contre laquelle nous avons besoin de toutes les armes de Dieu (Éphésiens 6.10-18). Satan peut séduire les croyants (2 Corinthiens 11.3) ; il peut aussi les mettre en prison et même les mettre à mort (Apocalypse 2.10-13).
Satan lié ? Il est vrai que son activité est limitée, comme elle l’a toujours été, même du temps de l’Ancien Testament (Job 1.12 ; 2.6), par l’autorité de Dieu. Mais lié ? L’Apocalypse dit que, le jour où il sera lié, il ne séduira plus les nations (Apocalypse 20.3). Qui oserait prétendre que Satan ne séduit plus les nations aujourd’hui ? J’aime bien la riposte d’un homme de Dieu d’autrefois : « Si, à présent, le diable est lié, dit-il, c’est avec une drôle de chaîne ! »
Or, l’archange Michel lui-même n’osa pas porter contre le diable un jugement injurieux, mais il dit : Que le Seigneur te réprime (Jude 9) ! Seul Dieu possède assez d’autorité pour mettre fin à la contestation de Satan et annuler ses accusations ; autorité qu’il nous permet d’utiliser — ô merveille ! —à cause du sang de Christ.
Pourtant Satan va parfois très loin. Il a même réclamé les douze apôtres de Jésus ; il voulait les cribler comme le froment et, comme nous le savons, il a eu Judas l’Iscariot car il est entré en lui (Luc 22.31 ; Jean 13.27) Jésus, qui connaissait dès l’origine l’état de son cœur (Jean 6.70, où Jésus l’appelle un démon (grec : un diable)), n’a pas prié pour lui, mais il a prié pour Pierre et pour les autres, afin que leur foi ne défaille pas (Luc 22.32, Jean 17.9,15).
Nous avons un avocat qui prie pour nous et que le Père exauce ! Jamais, jamais nous ne saurons suffisamment remercier Dieu pour ce don. L’intercession du Fils de Dieu nous est aussi nécessaire que sa mort expiatoire.
La Bible est un livre d’images. De façon très claire, l’Esprit t’apprend la vérité de l’intercession. Il te fait voir ton avocat assis à la droite du Père. Debout à sa gauche se tient l’accusateur. Dès que tu commets une faute, Satan te réclame : « Selon la loi de Dieu, insiste-t-il, cette âme m’appartient ; son péché me donne des droits sur sa personne. » Satan, en t’accusant devant Dieu, s’en réfère aux exigences de la loi ; il cherche à s’en servir pour t’écraser. Il exerce par ce moyen une pression terrible sur ta conscience, pour te faire croire, s’il est possible, que c’est en réalité Dieu qui t’accuse.
Qu’il est triste de voir de chers enfants de Dieu s’effondrer sous le poids de ces accusations sataniques, parfois pendant des années entières ! Ils se sentent tellement culpabilisés qu’ils n’ont plus le courage de prier ; car comment Dieu écouterait-il la prière d’un coupable ? Moins un croyant prie, plus sa vie spirituelle dépérit et plus il trouve difficile ensuite de reprendre la prière. Il n’a pas la force nécessaire pour repousser l’action du diable.
Un voyageur m’a raconté une fois l’histoire d’un champ qu’il avait vu dans un pays oriental. Le propriétaire, en le vendant, avait tenu à garder pour lui l’olivier qui se trouvait en plein milieu du champ. L’acquéreur comprit trop tard, non sans chagrin, que l’ancien propriétaire pouvait y accéder autant qu’il le désirait pour s’occuper de son arbre, et que la loi ne lui permettait en aucun cas de l’en empêcher.
Ce cas illustre exactement ce que je viens de dire. Le Seigneur Jésus nous a rachetés ; nous lui appartenons et le diable ne peut plus nous avoir. Si nous donnons au Seigneur tous les droits sur notre personne, notre âme est protégée des interventions sataniques ; mais si nous lui refusons un seul domaine de notre vie, le diable parvient à y accéder sous prétexte qu’il a encore des droits « de propriétaire ». Nous avons mille fois intérêt à céder à notre Sauveur tous les droits sur notre personne.
Quand un homme écoute la voix de l’accusateur, il s’enfonce de plus en plus dans le découragement. Alors comment doit-il faire pour s’en libérer ?
C’est là précisément que nous voyons l’efficacité de l’intercession du Saint-Esprit.
« L’Esprit nous aide dans notre faiblesse, car nous ne savons pas ce qu’il nous convient de demander dans nos prières. Mais l’Esprit lui-même intercède par des soupirs inexprimables ; et celui qui sonde les cœurs connaît quelle est la pensée de l’Esprit, parce que c’est selon Dieu qu’il intercède en faveur des saints » (Romains 8.26, 27).
Au moment où Satan t’écrase par ses accusations, le Seigneur Jésus répond pour toi devant le Père avec l’argument de son sang versé. Cet argument suffit et le diable ne peut le contredire. Alors que Jésus plaide ta cause au ciel, le Saint-Esprit agit sur ta conscience de manière à t’ouvrir les yeux sur ce qui se passe. Au lieu d’entendre la voix de ton accusateur, il te faut écouter celle de ton avocat pour que ta conscience soit libérée de son fardeau. Le Saint-Esprit s’accorde avec le Seigneur Jésus pour effacer de ta conscience le sentiment intolérable de culpabilité qui bloquait ta prière et te plongeait dans le désespoir. Autrement dit, le Saint- Esprit intercède pour toi. Loin de te condamner, il prend ta défense, il te relève, il te redonne la joie de ton salut.
Seulement, ne te laisse pas bercer par l’illusion désastreuse qu’il le fera automatiquement quels que soient ton comportement et ton attitude. N’oublie pas que l’intercession de l’Esprit, comme les autres opérations progressives que nous avons étudiées, est une manifestation de sa plénitude. Son intercession sera efficace dans la mesure où tu lui permettras de te remplir et pour cela il te faut veiller à marcher selon les principes qu’il a révélés. Souviens-toi des trois conditions essentielles de sa plénitude : la repentance instantanée, accompagnée d’une confession de péché ; l’obéissance instantanée ; et une foi entière, qui compte sur Christ pour toutes choses (Ce sujet est approfondi dans mon livre Si tu veux aller loin, chapitres 5, 6 et 7.) . Si tu l’attristes, si tu lui résistes, si tu es incrédule, il ne te remplira pas. Il va sans dire que l’Esprit de vérité exige de toi une véracité absolue. Il veut que tu admettes toute ta faute et que tu places honnêtement ta cause entre ses mains sans chercher à te justifier, à te « blanchir » ou à t’excuser. Tu retrouveras ta communion avec Dieu à condition de marcher dans la lumière, ce qui signifie : purifier chaque fois ta conscience, par la confession de ton péché.
Quand un homme doit faire face à un procès, il se confie normalement à un avoué. Il lui livre tous les détails de la situation et ensuite il compte sur lui pour mener a bout sa défense.
L’avoué, à son tour, après avoir pris connaissance des faits, remet la cause de cet homme entre les mains d’un avocat de son choix. C’est ensuite à l’avocat de paraître devant le juge et de plaider oralement la cause de l’accusé. Il y a ainsi un accord parfait, une collaboration indispensable entre l’avoué et l’avocat.
Cette analogie répond très bien à la conception biblique de l’intercession. Si Jésus est ton avocat, celui qui parle pour toi devant la face de Dieu, l’Esprit est alors plutôt ton « avoué ». C’est lui qui effectue la liaison nécessaire entre la terre et le ciel, entre toi et le Sauveur. Quand tu as péché, ou quand tu es troublé, il place ta cause entre les mains de Jésus et il t’apporte la réponse du ciel, le verdict : « Tu es acquitté ;la loi n’a rien contre toi. »
L’intercession de l’Esprit a eu son effet. Tu peux sauter de joie !
Aaron, revêtu de ses robes sacrées, portait sur ses épaules deux pierres d’onyx sur lesquelles étaient gravés les noms des douze tribus d’Israël. Il portait également sur sa poitrine un pectoral avec douze pierres précieuses, chacune ayant le nom d’une tribu (Exode 28.12, 29). L’analogie est claire et elle nous touche de très près : notre grand sacrificateur, Jésus, porte les noms des siens, le tien aussi, a la fois sur ses épaules et sur son cœur. Autrement dit il se charge de la responsabilité de ton être entier. Par sa toute puissance, il prend sur ses épaules tout ton fardeau ; il répond pour toi devant le Père. Mais il le fait, non comme un simple devoir mais comme l’expression de son amour, puisqu’il a gravé ton nom sur son cœur même. Mon frère, prends courage ! Dieu n’aurait pu trouver une image plus convaincante pour exprimer l’efficacité de sa grâce, la délivrance que son Esprit opère en ta faveur.
Ton avocat n’a qu’à montrer les cicatrices dans ses mains devant la face de son Père pour que toute contestation cesse. Tout est dit. La bouche de l’accusateur est fermée. Tu entends la voix de Jésus qui te console . « Voici, je t’ai gravé sur mes mains ! » (Ésaïe 49.15-16). Le Père se penche sur toi, le cœur ému, pour te prendre dans ses bras avec cette parole d’amour : « Mon enfant, tu es pardonné, tu es à moi, je t’aime... mais regarde une fois de plus les mains de mon Fils ! »
Ne vois-tu pas ? À chaque retour, à chaque confession de péché, à chaque intervention du Saint-Esprit en ta faveur, tu es plus proche de Dieu. Le péché te paraît plus affreux que dans le passé, l’amour de Dieu se manifeste en une grâce plus abondante, le sacrifice de Christ te parle avec plus de force que jamais.
Jude nous exhorte â prier par le Saint-Esprit (Jude 20). Jean dit que Dieu a fait de nous... des sacrificateurs (Apocalypse 1.6) ; Pierre dit que nous sommes un saint sacerdoce royal (1 Pierre 2.5, 9).
L’une des vérités les plus sensationnelles du Nouveau Testament, c’est que tout enfant de Dieu, sans exception, est sacrificateur. Cela signifie que toi aussi, tu as droit d’accès à la présence immédiate de Dieu, dans le « lieu très saint », au-delà du voile ; tu es appelé à t’approcher du Père par la route nouvelle et vivante qu’il a inaugurée pour toi au travers du voile, c’est-à-dire de sa chair... (Hébreux 10.19-22). Car, pour toi, le voile est déchiré, le corps de ton Sauveur a été brisé sur la croix : Jésus a frayé pour toi un chemin jusqu’au cœur du Père. Tu as le droit d’accès auprès de Dieu à tout instant par le sang de Christ.
Le rôle du sacrificateur, selon la loi de Moïse, consistait à s’interposer entre le peuple et l’Éternel de manière à effectuer une réconciliation entre les deux. Puisque le peuple n’avait aucun droit d’accès au lieu très saint, Aaron (ou son successeur) s’y rendait à sa place et là, il intercédait pour lui en offrant des sacrifices. Moïse, par la loi, enseigne que Dieu n’exauce pas la prière qui n’est pas fondée sur l’argument du sang versé de Christ, qui n’exprime pas ce que Dieu appelle « la foi ». Pour Moïse, le sang des sacrifices offerts par les sacrificateurs lévitiques symbolise le sang précieux du sacrifice suprême, celui du Messie attendu avec tant d’impatience. Il faut donc que le sang de la victime soit présenté devant Dieu dans le sanctuaire. Pourquoi le sang ? Parce que le sang, étant « la vie de la chair », devient, une fois versé, la signature incontestable de la mort de la victime. Dieu, voyant le sang, remet l’iniquité du pécheur en attendant que le Christ vienne offrir son propre sang en sacrifice définitif.
Or, mon frère, ce monde est rempli de pauvres gens qui ne savent pas prier, des âmes perdues qui ne peuvent s’approcher de Dieu à cause de leur ignorance et de leur mauvaise conscience. Toi, tu es appelé, comme moi, à intercéder pour les perdus. Tu es un sacrificateur saint et royal. Ton plus grand privilège — et ta plus grande responsabilité — consistent à plaider la valeur du sang de Christ pour ceux qui ne savent ou ne peuvent encore le faire. Il n’est pas question d’offrir à nouveau ce sang et ce corps précieux, car cela a été fait une fois pour toutes (Hébreux 9.12, 26-27 ; 10.10, 12, 14, 18). Ce serait un non-sens spirituel et un blasphème que de vouloir répéter le sacrifice de Christ. Ton rôle en tant que sacrificateur chrétien consiste à utiliser l’argument de son sang versé.
Je ne crois pas me tromper en disant que les deux choses les plus puissantes sur cette terre sont l’amour et la prière, et elles vont ensemble. Élie a fermé les cieux pendant trois ans et demi par la prière, ensuite il les a ouverts toujours par la prière. Par la prière, il a appelé le feu du ciel sur son sacrifice. Jacques dit qu’Élie était pourtant un homme de la même nature que nous mais qu’il pria avec instance (Jacques 5.17-18). La différence entre lui et les autres hommes se situe, non dans son caractère, mais dans sa vie de prière.
Tous les hommes de Dieu dans la Bible savaient prier avec foi et Dieu a fait des choses à peine croyables en réponse à leur cri. Regarde Moïse devant la mer Rouge. Regarde Daniel jeté aux lions parce qu’il refusait d’arrêter de prier ! Par sa prière, Juda est revenu dans la terre promise. Paul, dans toutes ses épîtres, assure ses lecteurs qu’il prie pour eux jour et nuit et, en même temps, il exige d’eux qu’il prient pour lui. Il a parsemé toute l’Asie Mineure et les Balkans de jeunes églises en une quinzaine d’années — parce qu’il connaissait Dieu face à face dans la prière. Sa vie était une intercession perpétuelle pour les nations et les individus et, en outre, il portait sur son cœur l’immense fardeau des communautés qu’il avait fondées.
L’histoire de l’Église est remplie d’exemples d’hommes et de femmes de tous les siècles qui, par la prière de la foi accomplirent des exploits impensables au nom de Dieu. Je pense à une foule de noms : Huss, Waldo, Bôhler, le Frère Laurent, Wyclif, Jonathan Edwards, William Booth, John Sung, Raymond Lull... Je pourrais remplir des pages de leurs noms et encore je n’en aurais mentionné qu’une petite fraction. Cette armée de l’Éternel a maintenu, au cours des générations, la flamme de la vérité ; elle a ouvert les frontières et implanté l’évangile là où il avait été totalement inconnu ; elle a souffert et accepté d’innombrables fois le martyre... Toutes ces personnes avaient une vie de prière et d’intercession extraordinaire.
Pense à ce petit groupe de frères Moraves, réfugiés à Herrnhut en Saxe chez le comte Zinzendorf en temps de persécution : ils instituèrent une permanence de prière qui dura cent ans ! De chez eux sortirent les premiers grands missionnaires, allant aux quatre coins du monde alors connu. C’est par eux que Wesley trouva la vérité évangélique par laquelle Dieu le régénéra et le poussa à révolutionner la vie spirituelle de l’Angleterre au XVIIIe siècle.
Pense également à Hudson Taylor, souffrant et trahi par ceux qui auraient dû le soutenir ! Il apprit à dépendre de Dieu seul pour les multiples besoins de son immense œuvre d’évangélisation pionnière en Chine. Par la foi il obtint d’abord vingt-quatre nouveaux missionnaires pour ce pays et ceux-ci furent suivis par mille autres. Toute cette action fut accomplie sans recourir à des moyens humains pour assurer l’approvisionnement des besoins matériels de l’œuvre.
Pense à George Müller qui, par la prière, en comptant sur Dieu seul, éleva des milliers d’orphelins, maintint à peu près 250 missionnaires à l’œuvre à travers le monde, sans jamais demander aux hommes un seul sou.
Un jeune missionnaire nommé John Hyde alla en Inde en 1892. Pendant le long voyage en mer, il avait rencontré Dieu d’une façon nouvelle. Une fois arrivé, il paraissait à ses collègues trop piétiste, car il mettait la prière et l’étude de la Parole de Dieu au- dessus de toutes ses autres responsabilités. Pourtant il apprit très correctement deux langues indiennes : l’ourdou et le pendjabi.
Il y avait à cette époque des retraites chrétiennes annuelles à un endroit appelé Sialkot, auxquelles John Hyde assistait. Avant l’une de ces retraites, il prit l’initiative de passer un mois entier dans l’intercession, accompagné de deux autres hommes. Cette année- là, l’Esprit de Dieu s’empara de tous les assistants d’une façon inouïe. On estime que des dizaines, sinon des centaines de chrétiens autochtones furent appelés au service du Christ et, par la suite, des milliers d’âmes sauvées.
Chaque année John Hyde répétait cette expérience avec des résultats de plus en plus extraordinaires. À longueur d’année, outre l’évangélisation des villages et d’innombrables autres travaux, il passait des nuits et des jours entiers dans l’intercession. Le fardeau des millions d’êtres humains perdus, ignorants de l’évangile, risquant l’enfer, l’amenait à se saisir de la puissance de Dieu avec toujours plus d’insistance.
Après seize ans de ministère extrêmement bénis, il reçut de Dieu une nouvelle vision, un nouveau fardeau. Le Saint-Esprit fit une telle pression sur son âme qu’il exigea de Dieu le salut d’une âme en moyenne par jour au cours de l’année suivante. Cette année, plus de quatre cents personnes furent sauvées et baptisées. L’année suivante, l’Esprit de Dieu redoubla sa pression sur John Hyde : il fut poussé à demander au Seigneur une moyenne de deux âmes chaque jour et cette année plus de huit cents furent en effet sauvées. L’année d’après, Dieu lui donna la foi de demander trois âmes par jour et cette prière fut également exaucée.
À cette époque Dieu se servit de cet homme à travers tout le vaste pays de l’Inde. Un Indien non chrétien remarqua un jour que Hyde « ressemblait à Dieu » : c’était l’impression qu’il faisait même sur les inconvertis. Il y avait dans son regard une lumière céleste, le rayonnement de son intimité avec Dieu. Des nuits entières passées face contre terre, dans la présence divine, marquaient son comportement ; un amour extraordinaire émanait de sa personne et animait ses gestes. Pourtant, il était souvent mal compris et devait subir parfois les critiques d’autres missionnaires qui n’étaient pas habitués à son insistance sur la priorité absolue de la prière et de l’obéissance à la voix de Dieu, coûte que coûte.
La dernière année de sa vie, il demanda à Dieu non moins de quatre âmes par jour. Sa santé, qui n’avait jamais été robuste, devenait de plus en plus fragile et pourtant il n’avait qu’une cinquantaine d’années. Il souffrait parfois beaucoup, mais rien n’arrêtait la flamme d’intercession qui jaillissait de son âme vers Dieu. Ceux qui l’ont connu estiment que des dizaines de milliers d’indiens furent convertis durant sa courte vie. Il est parti pour être « avec Christ » en 1912.
Je pense aussi à ce missionnaire exceptionnel, J.O. Fraser, que Dieu envoya faire une œuvre d’évangélisation pionnière auprès des tribus primitives des Lisous, dans le pays montagneux aux confins de la Chine et de la Birmanie. Musicien et savant, il perdit sa vie pour apporter le salut à un peuple abandonné et plongé dans l’occultisme. Il comprit enfin que la seule manière d’implanter l’église dans cette région consistait à convertir des familles entières.
Un jour de 1905, après quatre ans d’efforts, de prières et de souffrances, Fraser eut la conviction que Dieu lui lançait un défi : le Saint-Esprit l’invitait à demander avec foi la conversion de plusieurs centaines de familles lisous. Il reçut alors la certitude de son exaucement ; Dieu ne lui accorda pas la foi d’en demander mille, mais une conviction inébranlable qu’il fallait un minimum de plusieurs centaines de familles sauvées. Cependant il dut persévérer dans l’évangélisation des tribus pendant dix ans sans voir aucune véritable réponse à sa prière. Finalement, en 1915, le Saint-Esprit lui lança un deuxième défi : celui de demander à Dieu d’en fixer le moment. Si la réponse ne venait pas cette année-là, il partirait travailler ailleurs en attendant que Dieu intervienne d’une autre façon. Le jour même où il commençait sa « dernière » tournée des villages, l’Esprit de Dieu tomba sur la région. Non seulement famille après famille, mais village après village se tournèrent vers le Dieu vivant. En cette même année Fraser récolta une moisson d’environ six cents familles, un total de trois mille personnes environ.
Je pense également à ce pauvre cordonnier, il y a près de deux cents ans en Amérique, qui priait en pleurant pour sa ville tout en réparant les souliers dans son atelier. Un certain vendredi, son fardeau spirituel devint intolérable. Fermant sa boutique, il s’en alla dans les champs intercéder face contre terre pour cette population indifférente. Vers trois heures de l’après-midi, il se releva, convaincu que Dieu l’avait exaucé. Il demanda au pasteur de la région d’organiser une réunion spéciale pour les gens qui s’intéressaient au salut de leur âme. Le pasteur, incrédule, accepta à contrecœur d’annoncer une réunion, pour le lundi soir suivant, dans une maison particulière.
Ce soir-là, la pièce fut bondée. Personne ne parla pendant longtemps. Le pasteur se sentait dépassé et resta dans le silence. Finalement, un homme se leva, tout ébranlé, pour demander si quelqu’un pouvait lui expliquer la voie du salut. Après lui, d’autres se levèrent pour demander la même chose et cette nuit a vu une succession de conversions. Ce qui est encore plus extraordinaire, c’est que toutes ces personnes témoignèrent d’une conviction irrésistible concernant leur état de perdition à partir de trois heures de l’après-midi le vendredi précédent.
Je pense également à ce chrétien moribond tuberculeux, dont Charles Finney nous raconte l’histoire remarquable. Un voisin très riche, mais athée, lui rendit un jour un grand service. Le malade ne savait comment le lui rendre, mais il comprit enfin qu’il pouvait au moins prier pour le salut de son voisin, ce qu’il fit. À l’étonnement de toute la ville, ce grand athée devint un vrai disciple du Christ.
Le pauvre chrétien pensa alors qu’il pouvait utiliser le peu de temps qui lui restait sur la terre à intercéder pour d’autres personnes. Bientôt ii se mit à prier sérieusement pour l’œuvre de Dieu dans trente endroits dispersés à travers le monde. D’un jour à l’autre il recevait de Dieu la conviction qu’il avait été exaucé quant à l’un ou l’autre de ces lieux, et il en notait la date dans un carnet. Finalement il put marquer une date pour tous les trente. Puis il mourut.
Finney se donna la peine d’écrire aux trente endroits en question et découvrit que dans chaque lieu un véritable réveil spirituel avait éclaté et que, dans la plupart des cas, la date de l’action de l’Esprit correspondait à la date indiquée dans le carnet.
Voici, pour terminer, encore un exemple de l’intercession de l’Esprit. Hudson Taylor, ce grand homme de Dieu, nous raconte l’histoire d’un médecin missionnaire du siècle dernier, en Chine, qui dut aller à la banque dans une ville lointaine pour retirer une forte somme d’argent que des amis lui avaient fait parvenir d’Angleterre pour agrandir son hôpital. Avec un frère chinois, il fit le voyage, bien dangereux, à travers une chaîne de montagnes. À son retour, chargé de ce gros trésor, il dut dormir en pleine forêt sur la montagne avant de reprendre la route. Le lendemain il arriva sain et sauf chez lui.
Au bout de quelques années, on lui amena à l’hôpital un bandit célèbre, gravement malade. Cet homme, la crise passée, fit un aveu extraordinaire au médecin. Il lui confessa qu’il l’avait vu à la banque, en ce jour mémorable, en train de retirer l’argent. Puis il l’avait suivi avec une bande armée jusque sur la montagne, en pleine forêt, avec l’intention de le tuer, lui et son ami, et d’emporter l’argent.
« Pourquoi donc ne l’avez-vous pas fait ? lui demanda le missionnaire, ébahi par cet aveu. — C’est simple, répondit le brigand, c’est parce que vous étiez si bien armés ! — Mais, répondit le missionnaire, nous n’avions pas une seule arme et nous n’étions que deux contre vous tous.
— Ah non ! répliqua le brigand, vous aviez vingt-quatre soldats bien armés qui faisaient la garde autour de vous pendant que vous dormiez. Je les ai comptés. Nous n’avons pas osé nous attaquer à une force pareille. »
Quelques années plus tard, ce même missionnaire racontait son expérience devant un groupe de chrétiens en Angleterre. À la fin de la réunion, l’un des amis présents, très ému, lui demanda s’il se souvenait de la date de cette aventure. Le missionnaire, après avoir réfléchi et calculé, lui en précisa la date.
« À ce moment-là, répondit l’ami, nous étions vingt-quatre personnes ici même à intercéder pour vous. »
Le contraire de l’esprit d’intercession, c’est l’esprit de médisance, d’accusation. Nous en avons parlé dans notre étude sur la communion de l’Esprit.
Si tu accuses ton frère, et surtout à son insu, « dans son dos », tu fais l’œuvre même du diable. Si tu intercèdes pour ton frère, tu fais l’œuvre du Seigneur Jésus. Selon ton attitude, tu peux être soit avocat, soit accusateur. Ou tu édifies l’église ou tu la détruis. On peut être certain qu’un homme qui a l’esprit critique, qui accuse les frères ou qui médit, n’a rien de la plénitude du Saint- Esprit, quelles que soient ses prétentions.
Tout enfant de Dieu a en lui le Saint-Esprit (Voir le Miracle de l’Esprit, chapitre 8) , même s’il n’en est pas rempli ; mais tout enfant de Dieu a également en lui la racine du péché qui resurgit sans arrêt, si elle n’est pas contrôlée, et qui est susceptible de se manifester de mille manières dangereuses.
C’est pour cette raison que l’apôtre Paul nous exhorte à offrir à Dieu nos corps" : nos yeux, nos oreilles, notre cerveau, nos mains et nos pieds. Mais le membre qui a le plus besoin d’être offert à Dieu, c’est notre langue.
« La langue, dit Jacques,... souille tout le corps et enflamme le cours de la vie, étant elle-même enflammée par la géhenne... La langue, aucun homme ne peut la dompter ; c’est un mal qu’on ne peut réprimer ; elle est pleine d’un venin mortel... De la même bouche sortent la bénédiction et la malédiction. » (Jacques 3.2-12)
C’est pourquoi Dieu dit : « La mort et la vie sont au pouvoir de la langue » (Proverbes 18.21). Mon frère, ta langue peut démolir un homme, éteindre l’action de l’Esprit dans une église, exposer le Fils de Dieu à l’ignominie. Elle peut perdre une âme. Ce qui arrête l’œuvre de Dieu plus que toute autre chose, c’est la langue qui fait le travail de Satan.
Mais, par contre, ta langue peut devenir porteuse de la Parole de Dieu. « Si tu te rattaches à moi, dit l’Éternel, je te répondrai... Si tu sépares ce qui est précieux de ce qui est vil, tu seras comme ma bouche (Jérémie 15.19). Si tu es rempli de son Esprit, Dieu, par ta langue, communiquera aux hommes la parole prophétique du Christ, le message d’un salut véritable, la puissance de la régénération. Par ta langue il édifiera l’église, consolera la veuve, instruira l’orphelin, protégera le pauvre et l’étranger. Par ta langue les hommes atteindront une vision de l’éternité et seront attirés vers le Dieu qui les aime. Ta langue deviendra la langue du Seigneur Jésus. Lui qui intercède nuit et jour pour tes frères saura par ta langue exprimer les douleurs de son enfantement des âmes ; cette langue qui, dans l’intimité de Dieu, apprend les mystères ultimes de la grâce, saura l’adorer et lui redire ce qu’il désire si ardemment entendre : la parole d’un pécheur racheté devenu saint et homme de Dieu, disant par la prière : je t’aime !
« Faites en tout temps par l’Esprit toutes sortes de prières et de supplications. Veillez à cela avec une entière persévérance. » « Il faut toujours prier et ne point se relâcher. » « Priez, afin que vous ne tombiez en tentation. » « Priez sans cesse » (Éphésiens 6.18 ; Luc 18.1 ; Luc 22.40 ; 1 Thessaloniciens 5.17.)
C’est cela, la plénitude de l’Esprit.