Dans cette série de messages, notre but a été de ré-insister sur la véritable nature de la foi chrétienne, et nous avons rassemblé ceci en trois aspects : la mission, la signification et le message de Jésus Christ. Dans les quatre Évangiles, nous avons trouvé la position fondamentale de la foi chrétienne, et dans le livres des Actes nous avons vu cette disposition annoncée par les Apôtres et les croyants dispersés. Là cette attitude était démontrée par l’Esprit Saint avec des signes et des miracles — ce que le Nouveau Testament appelle des « puissances », elles sont la puissance diverse du Saint Esprit. Et nous devrions bien noter que là était l’objet de l’œuvre de l’Esprit Saint en ce temps là : démontrer que le message était vrai, d’apporter la preuve de la véracité du fondement de la foi chrétienne. Ma propre conviction est que les signes et les miracles se rapportent au commencement, à l’établissement du fondement.
Ensuite la position annoncée dans le livre des Actes était acceptée à divers degrés. Ce qui était proclamé, était compris avec des nuances diverses. Quelques uns reçurent le message sérieusement, avec un engagement total du cœur quand à l’attitude à prendre, parmi ceux-là il y avait les Thessaloniciens, les Éphésiens et les Philippiens. Ceux-ci, et certains autres, se consacrèrent totalement au Seigneur ; mais la réponse d’autres encore était un compromis entre le judaïsme et la foi chrétienne. Leur attitude était que la foi chrétienne était un rajout au judaïsme, et ils demeurèrent très largement des « juifs chrétiens ». Aussi ils ne parvinrent pas à reconnaître la véritable nature de la foi chrétienne. Il y en avait d’autres qui acceptèrent le message mais tout en préservant une certaine forme de paganisme, c’est à dire qu’ils mélangeaient leur paganisme à la foi chrétienne. Parmi ceux-là nous trouvons les Corinthiens.
Aussi, les lettres du Nouveau Testament avaient pour but d’expliquer et de ré-affirmer la véritable nature de la foi chrétienne, d’un coté de corriger les malentendus, d’un autre de récupérer du déclin. Comme nous le voyons dans les lettres de Jean.
C’est la façon dont nous devrions lire le Nouveau Testament : une position fondamentale très claire — c’est à dire les Évangiles. Ensuite une position fondamentale démontrée — c’est à dire le livre des Actes. Puis vient la partie qui s’occupe de l’expérience fondamentale. La position n’est pas suffisante, il nous faut l’expérience aussi. Ainsi, la suite du Nouveau Testament se préoccupe de l’expérience fondamentale de la position, c’est à dire de la vraie nature de la foi chrétienne comme elle doit être vécue spirituellement. Je ne retournerai pas aux Évangiles, mais laissez-moi illustrer avec l’Évangile selon Matthieu.
Nous avons vu que le message de l’Évangile selon Matthieu est l’Absolue Seigneurie et l’Autorité de Jésus Christ. Maintenant, il y a beaucoup de gens qui croient cela en tant que doctrine, et qui ont acceptés cette position au début de leur vie chrétienne — selon ce qu’ils avaient compris — mais il peut y avoir une très grande différence entre croire que Jésus Christ est Seigneur et faire l’expérience de cette vérité. Plusieurs de ces lettres dans le Nouveau Testament démontrent que les destinataires acceptaient la doctrine mais qu’ils ne vivaient pas selon celle-ci.
Nous allons examiner l’épître aux Romains, car elle est un très bon exemple de ce que je viens de dire. Elle est, à la fois, la fondation de l’expérience chrétienne, une correction de malentendus et une explication du véritable fondement de l’expérience.
Beaucoup de définitions ont été données à cette épître. Les disciples de Luther et son école lui ont donné leur propre appellation. Les réformés ont toujours appelé cette lettre aux Romains par un seul nom, et la plupart d’entre vous savez ce qu’il est, mais je vais utiliser un titre pour cette épître. C’est une phrase trouvée dans une traduction récente : « une juste position par rapport à Dieu » — une position parfaitement acceptable par Lui. Tous sont d’accord pour reconnaître que cela est essentiel pour pouvoir jouir d’une véritable expérience spirituelle ! Et cela n’est pas uniquement la position du Nouveau Testament — c’est le sujet de toute la Bible. Avant que Dieu ne puisse agir de quelque manière que ce soit dans une vie, il doit y avoir une juste position avec Lui. Vous vous souvenez combien de fois, dans l’Ancien Testament, Dieu dut s’écarter des hommes jusqu’à ce qu’ils adoptent la juste position avec Lui, et cela est clairement mis en évidence dans le Nouveau Testament. Cette position décide de tout concernant Dieu marchant avec nous et nous continuant de marcher avec Dieu. Il attend quelque chose et cette chose est notre ajustement par rapport à Lui.
Prenons un exemple très simple de l’Ancien Testament. Rappelez-vous le prophète Élie. Après le grand moment du mont Carmel, Jézabel la reine menaçait sa vie. Maintenant nous ne devons pas nous en prendre à Élie, sinon nous devrions nous en prendre à nous-mêmes ! Jézabel était une menace pour sa vie, aussi, Élie s’enfuit pour la sauver. Il s’enfuit afin d’essayer de sauver sa vie. Dans la scène suivante nous voyons Élie sous un genêt disant : « Éternel, prends mon âme ». Et que fait l’Éternel ? Vient-Il sous le genêt avec Élie en lui disant : « Pauvre Élie, je suis tellement désolé pour toi ! » ? Non, Il se tient à l’écart et lui dit : « Que fais-tu ici, Élie ? » En fait ce que dit l’Éternel c’est : « Élie, Je ne vais pas me mettre sous des genêts. Ceci n’est pas la juste position avec Moi. Si toi, Élie, désire continuer avec Moi, tu dois sortir de ton abri. Je ne vais pas M’abaisser à ton niveau — tu dois t’élever au Mien ! » Le genêt est une voie sans issue, et le Seigneur ne crois pas à ces limitations. Nous devons être dans une juste position avec Lui si nous désirons qu’Il marche avec nous. Là est le message de l’épître aux Romains.
Comme vous le savez, les cinq premiers chapitres de cette lettre sont divisés en deux parties. La première traite du monde païen, et la deuxième traite du monde juif ; et à cette époque, ces deux parties composaient le monde entier. Le Saint Esprit, à travers Paul, montre que ces deux sections — c’est à dire l’humanité entière — ne sont pas dans une juste position par rapport à Dieu. La race humaine toute entière est déchue devant Dieu, et c’est dans ce contexte que la mission, la signification et le message de Jésus Christ sont présentés dans le Nouveau Testament. C’est dans ce contexte que le Seigneur Jésus est présenté, et Il est présenté comme étant l’Homme représentatif. Nous voyons comment, dans le chapitre cinq, Il se rapporte à Adam, et, dans le chapitre quatre, à Abraham. Il est de la semence d’Abraham. Adam représente la race humaine globalement, et Abraham représente la race d’Israël ; mais tous sont réunis sur un même terrain : personne n’est dans une juste position par rapport à Dieu. La déclaration est : « Il n’y a point de juste, non pas même un seul ».
Du chapitre cinq nous allons au chapitre six, et je vous recommande de ne pas prendre en compte les divisions par chapitres. Le chapitre six n’en est pas un nouveau, il est la continuation du chapitre cinq. Dans le chapitre cinq tous les hommes sont morts, c’est ainsi que Dieu voit la race humaine. « En Adam tous sont morts », et l’argument ici est qu’il en est de même avec Israël. Israël fait partie de la race humaine et est inclus dans cet état : « tous sont donc morts » (2 Corinthiens 5.14). Et à quoi arrivons-nous immédiatement en commençant à lire le chapitre six ? Au baptême. Et quel est ce baptême ? Eh bien il s’agit bien sur du baptême du Seigneur Jésus, mais quelle en est la signification ? Jésus est Celui qui représente l’humanité, Il est le Fils de l’Homme. Pourquoi doit-Il être baptisé ? Autrement dit, pourquoi doit-Il mourir et être enseveli ? Parce qu’Il prend la place de l’humanité toute entière. La croix du Seigneur Jésus est une démonstration du fait que tous les hommes sont morts, et l’apôtre Paul dit ici que, lorsque Christ est mort, tous les hommes étaient représentés. La croix était un baptême universel. Peut-être pensez-vous que j’enseigne une hérésie quand je vous dis que chaque personne impie a été baptisée, mais comprenez moi. Tous les hommes sont morts dans la mort du Seigneur Jésus, ainsi, c’est le monde entier qui a été baptisé dans la croix de Jésus Christ. Dans la mort de Christ le monde entier est mort aux yeux de Dieu, mais, bien que tous les hommes aient été baptisés dans la mort de Christ, tous les hommes ne sont pas ressuscités dans la résurrection de Jésus Christ. La mort est universelle, le baptême est universel et pour l’humanité toute entière, mais la résurrection est sélective. Sur la base seule de la résurrection, un seul Homme, dans tout l’univers de Dieu, est dans juste position par rapport à Dieu. Vous souvenez-vous comment, après Son baptême, les cieux furent ouverts et une voix se fit entendre de ces cieux : « Celui-ci est mon fils bien-aimé, en qui j’ai trouvé mon plaisir » (Matthieu 3.17). Dieu n’a pas dit : « Ceci est mon monde bien-aimé, en qui j’ai trouvé mon plaisir ». Sur la base de la résurrection, il n’y en a qu’Un seul qui soit dans une juste position par rapport à Dieu.
Là est donc le message du chapitre six. Afin d’être dans une juste position avec Dieu, les hommes doivent dire : « Sa mort était ma mort. Lorsqu’Il est mort, je suis mort. Là est ma position normale par rapport à Dieu. » Mais, deuxièmement, les hommes doivent dire : « Sa résurrection était ma résurrection. » Vous connaissez les simples paroles de Romains 6.5-6a « Car si nous avons été identifiés avec lui dans la ressemblance de sa mort, nous le serons donc aussi dans la ressemblance de sa résurrection ; sachant ceci, que notre vieil homme a été crucifié avec lui ». D’être dans une juste position avec Dieu demande que nous soyons, par la foi en Jésus Christ, morts et ressuscités. Nous devons accepter Sa mort comme étant notre mort. Le monde ne le fera pas, et Israël ne l’a pas fait. Aussi, et le monde et Israël demeurent comme morts devant Dieu, et uniquement ceux qui ont acceptés cette vérité par la foi et qui ont ensuite pris position dans le Christ ressuscité sont dans une juste position par rapport à Dieu. Ce n’est qu’avec de telles personnes que Dieu peut œuvrer.
Et rappelons-nous qu’il ne s’agit pas uniquement d’une position initiale, mais d’un principe qui doit perdurer. Paul dit : « Portant toujours partout dans le corps la mort de Jésus, afin que la vie aussi de Jésus soit manifestée dans nos corps » (2 Corinthiens 4.10). En fait il dit : « Je meurs quotidiennement. Chaque jour la croix du Seigneur Jésus à une signification dans ma vie. »
Continuons avec cette lettre. Le chapitre six démontre la position de l’expérience spirituelle. Nous continuons, sans diviser l’épître en chapitres, et nous arrivons au chapitre huit, et là nous trouvons ce qui est arrivé au chapitre six. Une grande séparation a pris place.
Premièrement, la position est établie : « Il n’y a donc maintenant aucune condamnation pour ceux qui sont dans le Christ Jésus » (Romains 8.1). Toute la condamnation a été engloutie dans la mort et l’ensevelissement de Christ. Envers ceux qui, par la foi, sont ressuscités en Jésus Christ, il n’y a plus de condamnation. Je désire que l’on connaisse la vérité de la foi chrétienne ! S’il n’y a plus de condamnation, alors nous devons être dans une juste position envers Dieu ! Il n’y a aucune controverse entre Dieu et nous. Voyez-vous comme il est important que nous recouvrions la vraie nature de la foi chrétienne ? Il y a beaucoup de chrétiens qui vivent sous la condamnation. Même lorsqu’ils prient, ils apportent leurs misérables personnes au Seigneur et disent : « Seigneur, je ne suis pas bon. Je suis une misérable créature ! » Et que dit le Seigneur ? Parfois Il ne répond pas du tout. S’Il disait quelque chose, ce serait quelque chose comme : « Je t’ai dit cela il y deux mille ans dans la croix de Jésus Christ. J’en savait plus sur toi alors, que tu ne sais toi-même, mais si un homme est en Christ Jésus, il n’y a alors pas de condamnation. »
Mais l’apôtre continue en suppléant une condition. Il utilise un petit mot : « qui ne marchons pas selon la chair, mais selon l’ Esprit » (verset 4), c’est à dire ceux qui marchent sur la base de leur mort avec Christ et de leur résurrection avec Lui. La grande séparation a été effectuée par la croix entre la chair et l’esprit. Que voulons-nous dire par le mot « chair » ? La chair est la vie du moi : « ma volonté, mes désires, mes idées, tout ce qui est moi. » Si vous vous connaissez suffisamment, vous savez que vous n’êtes pas bon, et vous serez d’accord avec l’apôtre Paul qui dit : « Car je sais qu’en moi, c’est-à-dire en ma chair, il n’habite point de bien. », (Romains 7.18). La chair est la vie du moi sous n’importe et toutes les formes. Ainsi ce verset quatre du chapitre huit pourrait dire : « Qui ne marchons pas selon la vie du moi. » « Je vais obtenir ce que je veux. Je vais prendre le chemin que je veux prendre. » La vie du moi à beaucoup de penchants.
Maintenant, ceux-là ne marchent pas selon la chair. Il est dit : « Ils marchent selon l’esprit. » Qu’est-ce donc que cela ? C’est la vie divine — non pas la vie du moi, mais la vie divine. Maintenant c’est : « Ce que Dieu veut, ce que Dieu désire, ce sont les pensées de Dieu que je veux. » Il n’y a pas de condamnation si nous marchons selon la vie divine.
Quel est donc la signification de ce mot « marcher » ? Eh bien nous sommes dans un pèlerinage spirituel, cela est apparent un peu plus loin. Nous effectuons un pèlerinage d’une nouvelle nature, et pendant ce pèlerinage il y a une nouvelle discipline. Ce voyage n’est pas géographique, mais il est de ce que nous sommes en nous-mêmes vers ce que nous sommes en Christ. Vous savez, vous pouvez abréger ce pèlerinage, car vous parvenez au but tôt ou tard selon cette discipline. Quelle est la fin de ce voyage, de cette marche spirituelle ? Cela est déclaré à la fin du chapitre huit : « Car ceux qu’il a préconnus, il les a aussi prédestinés à être conformes à l’image de son Fils » (verset 29). Là, est la fin du voyage.
Il y a, dans cette lettre, deux aspects de conformité. Dans le chapitre huit c’est : « … conformes à l’image de son Fils », et dans le chapitre douze verset deux c’est : « … ne vous conformez pas à ce siècle ». Ceci déterminera le temps passé à accomplir ce voyage, et la rapidité avec laquelle nous parviendrons au but ! Ceux qui se conforment à ce monde, progressent très lentement, mais ceux qui ont leurs cœurs entièrement consacrés à devenir conformes à Christ, accomplissent un progrès spirituel très rapide.
Nous pouvons voir ces deux sortes de chrétiens. Nous pouvons voir aujourd’hui beaucoup de jeunes chrétiens qui ont commencé leur pèlerinage, mais soit ils sont arrivés à une stagnation, soit il progressent très lentement ; et lorsque nous observons pour voir pourquoi il en est ainsi, c’est parce qu’ils adoptent les voies de ce monde.
Ainsi la véritable nature de la foi chrétienne, est de se conformer à l’image du Fils de Dieu. Et cela demande l’acceptation de Sa mort comme étant notre mort, et demande aussi que nous vivions sur la base de Sa résurrection. Cela demande également que nous ne vivions pas selon la vie du Moi, mais que nous vivions selon la vie de Christ. la vie du Seigneur Jésus doit être reproduite en nous par l’Esprit, c’est cela la signification de « marcher selon l’Esprit. » Il n’est pas dit « attendez », et cela ne veut pas dire « faites le premier pas ». Mais cela veut dire : « Continuez à marcher et ne permettez pas à ce monde de vous arrêter dans votre marche avec le Seigneur. »
Eh bien, là est brièvement le message de l’épître aux Romains. C’est là la fondation de l’expérience chrétienne. Vous avez accepté la position fondamentale, maintenant acceptez l’expérience fondamentale, et ce fondement est la juste position par rapport à Dieu. Recherchons Sa grâce afin que, chaque jour, et qu’en toutes choses, nous demeurions dans une juste position avec Dieu. Sur cette base nous atteindrons le but : conformité à l’image de Son Fils.
Je ne pense pas que nous puissions désirer quelque chose de supérieur à cela. Quel est le plus grand désire de votre vie ? N’est-ce pas d’être comme le Seigneur, et que tout ce qui est vrai de Lui soit vrai de vous ? Que le Seigneur nous aide à comprendre !
Retournez à l’épître aux Romains et lisez-la à nouveau à cette lumière : « Être dans une juste position avec Dieu. » C’est une lettre d’entière consécration à Dieu en Christ par la croix.