Il est important d’avoir le but en ligne de mire. Nous avions bien noté que Dieu a commencé par créer les cieux, puis la terre. À la fin de la Bible, ce qui vient et descend du Ciel parachève toutes les étapes des activités divines à travers le temps, pour qu’à la fin, la plénitude céleste soit manifeste. À la fin, le Ciel dirige tout ; comme c’est le cas dans la nature, il en est de même dans le domaine de l’Esprit. Les cieux dirigent tout. La terre et tout ce qui appartient à la terre doit reconnaître la prééminence du Ciel.
C’est une puissante vérité spirituelle. Ce qui est vrai dans le domaine naturel n’est qu’une expression de la pensée divine spirituelle. Ce qui veut dire que la terre est tellement contrôlée par des forces et des corps spirituels, que si elle ne s’alignait pas et qu’elle n’avait pas de relation avec ces forces, tout s’arrêterait de fonctionner, tout se désintégrerait. Il en est de même sur le plan spirituel.
Toute la Bible est pleine du fait que tout ce qui est ici-bas est lié au Ciel, vient du Ciel, doit s’accorder avec le Ciel — chaque domaine de notre vie : le Saint-Esprit qui est descendu du Ciel constitue le lien entre ce qui est ici bas et ce qui est là haut.
Ce ne sont ni des idées abstraites, ni des élucubrations ; c’est tout ce qui sous-tend la révélation divine dans les Écritures. Toute la Bible, du premier verset jusqu’au dernier, peut se résumer en une chose : le Ciel lance un défi à la terre et cette terre doit répondre à ce défi du Ciel. Nous n’entrerons pas dans les détails, mais il est un fait établi qu’à la fin le Ciel se réalisera pleinement dans la création, particulièrement sur le plan spirituel, et aussi dans le peuple de Dieu. Ne le perdons pas de vue…
Maintenant, il existe encore une autre vérité fondamentale. Lorsque nous utilisons l’expression « facteur dominant », arrêtons-nous un peu pour mesurer la force qui se trouve derrière cette expression. Cela signifie que, si nous sommes régis par une loi, nous ne pouvons y échapper. La nature, les corps physiques, le monde a ses lois ; elles sont présentes et si vous ne les respectez pas, cela ne veut pas dire pour autant qu’elles ne sont plus applicables ; au contraire vous verrez qu’à long terme, elles vous rattraperont et vous briseront. Mais si vous vous attachez à les respecter, elles seront une sécurité pour votre vie.
Elles sont un « facteur dominant » que vous l’aimiez ou pas. Ainsi, « ce qu’un homme sème, il le récoltera aussi » (Galates 6.7). Voila encore une loi à laquelle vous ne pourrez vous soustraire. Beaucoup de lois sont pareilles. Quand on parle de facteur dominant, de loi dominante, de vérité dominante, c’est que Dieu l’a établi dans son univers. Il vaudrait mieux la découvrir, y obéir et s’y soumettre.
Voici une vérité dominante, un facteur dominant qui est lié au Plan divin, Dieu choisit des instruments, à la fois individuels et collectifs, et les amène, souverainement et spécifiquement, à s’aligner avec son plan ultime. Il fait en eux individuellement ce qu’Il prévoit de faire plus largement collectivement au travers d’un peuple. Il choisit des instruments de manière souveraine et fait une œuvre extraordinaire avec eux pour en atteindre beaucoup plus au-delà. C’est « un facteur dominant » dans la Bible et dans l’histoire de l’Église.
Il se pourrait que certains d’entre vous, en lisant ces lignes, disent « J’ai du mal à voir que Dieu m’a choisi de manière spécifique ». Vous pensez bien sûr aux hommes dont nous parlons comme les pionniers de la voie céleste, Abraham, Moïse et les autres. « Je ne suis ni Abraham ni Moïse et je n’ai pas la prétention de faire partie de cette catégorie ! ». Quoique certains d’entre nous ont été appelés pour une mission spéciale au-delà de l’ordinaire,comme Abraham ou Moïse, il y a aussi un autre aspect important : vous faîtes partie d’un instrument collectif ou corporatif.
Si le Seigneur a mis Sa main sur vous et a donné un sens à votre vie et à votre destinée, qui correspond à un appel qui va au-delà du simple chrétien, si c’est le cas, alors vous êtes reliés à un Plan bien plus large… Si c’est la vérité, alors ne vous contentez pas de dire que vous êtes un chrétien ordinaire, mais que vous êtes une personne unique que Dieu veut utiliser de manière spécifique.
Voyons maintenant le deuxième aspect ; vous traversez peut-être une étape que Dieu fait passer à Son Corps tout entier et vous ne comprenez pas très bien ce par quoi vous passez (« Pourquoi dois-je passer par là ? »). La réponse est que vous faîtes partie d’un plan plus vaste. Souvent, nous trouvons qu’en tant qu’individu, nous subissons une grande pression ; et lorsque nous commençons à faire le bilan avec d’autres, nous découvrons que d’autres gens traversent la même expérience. C’est la loi du Corps, « lorsqu’un membre souffre, tous les membres souffrent avec lui » (1 Corinthiens 12.26). Il y a une interdépendance collective.
Bien qu’il nous soit difficile de comprendre comment tout cela fonctionne, Dieu fait les choses de telle façon que nous sommes partie prenante de son plan.
En fait, nous portons en nous la naissance de quelque chose qui nous dépasse ; il y a une dépendance spirituelle qui nous intègre dans ce vaste plan divin, bien plus vaste que la terre elle-même, car il est en relation avec les lieux célestes.
C’est tout cet ensemble qui fait notre unité ; pas le fait que nous nous joignons à quelque chose, que nous sommes inscrits sur une liste de membres, qu’il est publiquement reconnu que nous appartenons à une certaine communauté.
Certainement pas ! Vous pourriez être séparés les uns des autres de centaines ou de milliers de kilomètres et avoir les répercussions de cette unité spirituelle reliée au Ciel, parce que, lorsqu’on touche au domaine céleste, tout ce qui est terrestre disparaît, l’espace, les distances, le temps, tout disparaît ! Si seulement nous pouvions réellement saisir la dimension céleste de l’Église !
Combien nos conceptions terrestres sont erronées ! Il nous faut nous extraire de cette pensée terrestre et tout ce qui va avec, pour entrer pleinement dans ce qui s’appelle l’Église. L’unité de l’Église prend sa source dans les cieux. Cette chose ne s’acquiert pas ici-bas. C’est ce que nous voulions dire à propos du passage du Jourdain, dans le chapitre précédent. Quelque chose a été abandonné au Jourdain ; le peuple a laissé de côté le fondement terrestre pour saisir le fondement céleste. Cela a passé par une réalité spirituelle, par une prise de conscience.
Même si nous avons du mal à comprendre et à expliquer pourquoi nous passons par une période si difficile de notre vie, l’explication céleste est la suivante: nous sommes de plus en plus impliqués dans la totalité du plan divin, et cette expérience, cette souffrance nous la vivons de manière relative, et de temps à autre, en rencontrant d’autres gens avec qui nous sommes en communion spirituelle, nous réalisons à quel point ils passent par la même expérience et la même souffrance ; le Seigneur leur a parlé et a agi en eux de manière pas ordinaire, donc extraordinaire…
Tout cela est lié au fait que Dieu choisit et agit dans des instruments individuels et collectifs, dans le but de faire de même pour une compagnie bien plus nombreuse. Ils sont représentatifs de cette compagnie de la Fin des temps.
Paul a voulu l’exprimer en disant « Il m’a été fait miséricorde, afin qu’en moi le premier, Jésus-Christ montre toute sa patience, pour servir d’exemple à ceux qui croiront en lui pour la vie éternelle » (1 Timothée 1.16).
Paul voulait dire qu’il représentait à titre d’exemple l’œuvre que Dieu allait faire en lui dans le but de faire cette œuvre à plus grande échelle, dans les églises, les régions et les nations. Il avait tout ça en potentiel pour une plus grande échelle. Pas en lui inspirant quelque chose à dire, mais en réalisant quelque chose en lui.
C’est précisément là que nous avons dévié de la bonne trajectoire : d’abord, Dieu fait quelque chose ; il crée une représentation vivante de Sa pensée, par le moyen d’activités inhabituelles et extraordinaires avec son instrument. Pour un instrument de Dieu, il y a très peu de place à une vie ordinaire. Tout est étonnant et extraordinaire.
De tels instruments, individuels ou collectifs, ont été choisis dans le but d’établir en eux des valeurs intrinsèques essentielles qui sont destinées à une sphère beaucoup plus large ; quelque chose qui va pouvoir se répandre et de s’étendre bien au-delà de cet instrument, dans une vaste expansion. En chimie, on parle de « teinture mère » dont le but est d’être utilisée de manière beaucoup plus large ; elle est l’essence même, le concentré, et a un grand effet de démultiplication.
C’est la raison pour laquelle une œuvre terrible doit faire son effet dans la vie d’un tel instrument pour que soient produites les « valeurs intrinsèques essentielles », l’essence concentrée. Il n’y a rien d’ordinaire à cela et certains l’ont compris par expérience. Les actions que Dieu fait en vous et avec vous ne sont en aucun cas communes ou ordinaires. Quelquefois, vous ressentez que Dieu met trop de concentré dans votre expérience et vous vous demandez comment vous allez vous en sortir de cette œuvre profonde du Seigneur. Nous parlons de cela parce que, très clairement, la Parole nous le révèle.
C’est l’expérience peu ordinaire d’Abraham, le concentré divin placé sur cet homme, mais pensez aux valeurs fondamentales qui sont sorties de lui. Abraham en fut plus d’une fois à un point de rupture ; la situation devenait insupportable.
Chaque fois, Dieu est intervenu pour l’en sortir. La valeur intrinsèque céleste est la chose la plus éprouvante à vivre. De toutes les manières, par nature, nous sommes très clairement attachés à la terre ; nous devons voir les choses, sentir les choses, il nous faut des évidences — tout ce qui est terrestre.
Mais, spirituellement parlant, Dieu nous extrait de la terre et nous met, pour ainsi dire, en apesanteur : notre existence est précaire et très éprouvante. Vous ne savez pas où vous en êtes, vous ne pouvez expliquer les choses, vous ne pouvez fixer solidement vos pieds quelque part et vous n’êtes sûrs de rien.
Dieu bouscule tous nos repères et nos potentiels de reconnaissance, de calculs et d’interprétations ; Il nous met dans une situation telle que nous puissions recevoir une sagesse et une compréhension nouvelles, qui n’appartiennent pas du tout à la terre, au monde et à l’homme. Elles sont célestes.
Voila l’expérience de ces pionniers de la voie céleste. Entendez leur soupir à propos de leur condition terrestre, et parfois se plaindre auprès du Seigneur…
Écoutez Jérémie au plus profond de son âme ! Dieu recherche les valeurs intrinsèques profondes.
Nous abordons à présent le ministère spontané. Le mot « spontané » souligne le caractère non organisé du ministère. Lorsqu’il en est ainsi, vous n’avez qu’à être et cela arrive. Vous ne pouvez pas plus l’éteindre que vous ne pouvez éteindre le soleil ! Vous remarquez que c’est ce que le Seigneur recherchait au début de Son ministère. Il s’est d’abord saisi d’un groupe d’hommes, des individus, et Il les a fait entrer dans le ministère.
L’histoire nous montre que ce n’était pas simple. Vous pouvez lire les Évangiles sur l’histoire des trois années de collaboration entre ces disciples et le Seigneur, et vous pouvez lire le récit de ces derniers jours sur la terre, et puis de la Croix. C’est une histoire fantastique en elle-même, mais il ne nous est pas rapporté, parce qu’il n’était pas possible de le faire, tout le combat intérieur de ces hommes.
Même pendant ces trois années, j’ose dire qu’ils ont été plusieurs fois « au bout du rouleau » : ils ne savaient plus où ils en étaient, quel en était le sens et où cela les conduirait. Ils essayaient en permanence d’examiner ces choses selon leurs idées, selon leur mentalité, de les interpréter à la lumière de la prophétie et des textes bibliques. Jésus les choquait en permanence ; Il était une énigme pour eux. Ils ne pouvaient ni sonder ni comprendre cet Homme. Il ne faisait jamais rien de conforme aux textes, ni à Moïse. Il contredisait tout ; que fait-Il ?
Qu’est-ce que cela veut dire ?
Et ensuite, la Croix. Vous ne pouvez pas lire les profondeurs de l’angoisse de son âme et la perplexité tout autour. Vous ne pouvez le comprendre que par votre propre expérience quand le Seigneur commence à faire ainsi : contredire en permanence vos attentes et vos aspirations, aller exactement à l’opposé de ce que vous étiez en droit d’attendre de Lui. Il ne fait pas ce que vous attendez.
Quelquefois, vous êtes dos au mur sous la pression du Seigneur. Il s’est saisi d’hommes qui ont traversé cette très profonde expérience… puis, au travers de ces hommes, Il s’est saisi d’églises, de communautés de croyants, et l’œuvre a démarré.
Il existe une forme particulière de discipline et de formation qui appartient à la vie communautaire, lorsque vous cessez d’être une unité séparée, même en tant que chrétien, et que vous vivez une vie de relation avec d’autres croyants, une vie communautaire, une vie céleste sur terre. Le Nouveau Testament nous montre que c’est tout sauf facile. Vous pensez peut-être que c’est une bien belle chose de vivre dans une assemblée, mais c’est pas toujours très joli. Il peut arriver des choses qui sont de la main de Dieu, des choses si dures et si terribles qu’on ne sait pas ce que le Seigneur veut dire. C’est un chemin de souffrance.
Nous souffrons ensemble en tant qu’assemblée. Toutes ces églises en sont venues à exister et elles sont passées par là. Elles ont été aussi instruites. Mais, quoiqu’il leur soit arrivé dans le domaine de l’instruction et de l’enseignement, il y avait toujours en parallèle la discipline du Saint-Esprit. Le Saint-Esprit avait sa main sur eux et travaillait en eux avec insistance. Des choses se passaient.
Regardez par exemple ce qui se passait à Corinthe. Qu’est-ce que Paul leur a dit « C’est la raison pour laquelle il y a parmi vous beaucoup de malades et d’infirmes, et qu’un certain nombre sont morts » (1 Corinthiens 11.30). Il y a là une histoire spirituelle secrète. Le Saint-Esprit avait pris le contrôle de la situation. Ils auraient pu considérer cela naturellement « quelqu’un est malade, envoyez-lui le docteur ». Mais, attendez n’y a -t-il pas là un facteur spirituel ? Le Saint-Esprit ne peut-il pas faire quelque chose ? Paul dit Oui ! Cela ne veut pas dire que chaque malade est un délinquant spirituel, mais le principe existe. L’Église est mise en question par le Saint-Esprit en relation avec le plan divin.
Il est très clair que Dieu se saisit d’abord d’individus, puis de communautés, et qu’il agit ainsi ; ils ont un ministère spontané, pas parce qu’ils ont reçu un message ou une vérité, mais à cause de l’œuvre de Dieu en eux. Cela arrive, c’est tout ; d’une manière ou d’une autre, ça arrive, sans que nous puissions l’expliquer, sauf que le Saint-Esprit a pris en compte quelque chose et qu’Il l’utilise ; Il voit que ce qu’Il l’a fait s’étend au-delà.
Paul disait au sujet de Thessalonique « la Parole du Seigneur a retenti de chez vous non seulement en Macédoine et en Achaïe, mais votre foi en Dieu s’est fait connaître en tout lieu… » (1 Thessaloniciens 1.8). Pensez-vous qu’ils ont nécessairement envoyé des évangélistes ? C’est possible, mais ce n’est pas dit. Paul poursuit en disant « à tel point que nous n’avons même pas besoin d’en parler ». Voila ce qu’est le ministère spontané. Dieu prend en main ces valeurs intrinsèques et Il ne va pas les gâcher.
Il nous faut réaliser qu’avec Dieu, rien n’est une fin en soi. La conversion n’est pas une fin en soi. C’est une tragédie de considérer que la conversion est une fin en soi et un sentiment de satisfaction. Vous vous arrêtez à la conversion et que se passe-t-il ? Tout sens du but à atteindre est annihilé, toute vitalité disparaît et vous n’avez que beaucoup de gens convertis. Ils sont convertis — ils ont cru au Seigneur Jésus et c’est tout, le problème est que beaucoup de chrétiens aujourd’hui en restent à ce stade sur cette terre. Ils se sont arrêtés ; leur conversion est devenu un but en soi.
La vie de l’assemblée n’est pas une fin en soi. Rassemblez une partie du peuple de Dieu dans une expression collective, et mettez un fossé tout autour et passez du bon temps ensemble, et la même chose se produit. Si l’œuvre du Seigneur est aussi une fin en soi, c’est-à-dire que c’est devenu une chose, là aussi c’est une tragédie. Nous considérons l’œuvre du Seigneur d’une certaine manière, par exemple ce que nous appelons l’œuvre missionnaire, ou autre, et cette chose se ferme sur elle-même, l’activité est stoppée ; il vous faut recommencer sans cesse et à la fin, vous avez tout perdu, pourquoi ? Parce que l’œuvre était la chose, le but…
Rien n’est une fin en soi si le Seigneur a fait en vous, en moi ou dans un groupe, et a produit cette essence concentrée de céleste. Le domaine, le contexte, les circonstances peuvent changer, la forme peut varier, mais la chose est toujours présente. Dieu a eu ce qu’Il recherche et, si cela vient d’En-Haut, Il ouvrira la voie. Quand nous amenons cette essence céleste sur terre, nous ne faisons que nous détacher de notre propre utilité et de notre propre ministère.
En faire mon ministère, notre ministère, c’est le rétrécir en bas sur la terre et le plan de Dieu ne pourra se réaliser.
Posséder des choses divines et en faire notre affaire à nous : c’est triste !
Si vous avez un mandat de la part de Dieu, si vous avez l’onction d’En-Haut, si vous avez un ministère attribué par Dieu et si vous ne vous y attachez pas en tant que réalisation personnelle, il s’accomplira et ni la terre ni l’enfer ne pourront l’arrêter. Le Ciel le verra, puisque l’onction vient du Ciel.
Paul était en relation permanente avec le Ciel ; lorsqu’il fut mis en prison, son ministère se manifestait toujours : « Les cieux doivent régner » (Daniel 4.26). Si nous avons ramené notre ministère à un niveau terrestre, alors l’influence des cieux s’éloignera.
Voyant que le but divin est céleste et plénitude spirituelle, par le moyen d’un élargissement progressif, nous devrions nous sentir très concernés par ce chemin et tout ce qui concerne la voie céleste : « Tout ce qui a été écrit autrefois l’a été pour notre formation » (Romains 15.4). Le livre de Josué fait partie des choses qui nous éclairent et nous apprennent beaucoup sur cette voie céleste. Mais, répétons le bien, cette voie est contraire à la voie terrestre. Qu’attendez vous à expérimenter comme plénitude spirituelle ? Qu’espérez vous voir ? La première partie de Josué va nous éclairer.
Josué représente ici la volonté et la pensée de Dieu pour tous les saints et serviteurs de Dieu, et ce que Dieu a fait en Josué, Il va le faire pour tous ceux qu’Il a appelés. Dieu a réalisé en lui ce qu’Il va réaliser à une grande échelle.
Voyons le commencement, « Il arriva, après la mort de Moïse, serviteur de l’Éternel, que l’Éternel parla à Josué, fils de Nun, serviteur de Moïse… ».
Avec tout ce qui nous attend dans ce livre, on aurait pu espérer un meilleur départ ; Josué, serviteur de Moïse ; aucun titre officiel ne lui avait été attribué, il n’est qu’un serviteur, qui assiste Moïse. Le même mot est utilisé pour Jean-Marc dans les Actes : « Ils avaient aussi comme serviteur, Jean-Marc… » (Actes 13.5).
Le serviteur est assujetti à quelque chose et ce fut le cas de Josué, le vaillant héros, à ses débuts.
Nous avons bien conscience du rôle important joué par Élisée, lui qui avait la double portion de l’esprit d’Élie et qui fit des œuvres plus grandes que lui.
Au commencement, il fut le serviteur d’Élie, « Élisée versa de l’eau sur les mains d’Élie… » (2 Rois 3.11). Dans Josué chapitre 10, Josué commanda au soleil de rester immobile, le soleil arrêta sa course pendant presque un jour… et « il n’y a pas eu de jour comme celui-là, ni avant ni après, où l’Éternel ait obéi à la voix d’un homme… » (Josué 10.14).
C’est fantastique ! Cet homme touchait au céleste, mais comment a-t-il débuté ? Comme serviteur de Moïse. Il a appris la soumission : faire ce qu’on lui dit, effectuer des tâches humbles. Seulement, ne croyez pas que ce furent des choses faciles pour Josué. Comme tout le monde, il avait une sensibilité. Il y eut un temps où d’autres personnes prophétisaient dans le camp, Josué fut tellement énervé qu’il se dirigea vers Moïse en lui disant « Mon seigneur Moïse, empêche-les ! ». Moïse lui répondit « Es-tu jaloux pour moi ? Puisse tout le peuple de Dieu être composé de prophètes… » (Nombres 11.26-30).
Josué était jeune, il avait une âme et aurait pu suivre ses propres idées. Mais là, il en est au début de sa vie active et il émerge doucement dans l’appel souverain de Dieu. Nous devons toujours nous souvenir que c’est le Saint-Esprit qui a écrit la Bible et qu’il est conséquent par rapport aux principes spirituels qui la sous-tendent. Peu importe le contexte où ils se trouvent, peu importe où, quand et comment, le principe reste le même.
Les Lévites commençaient leur ministère à 25 ans, mais ils n’étaient pas autorisés à assumer pleinement leur responsabilité avant l’âge de 30 ans. Ils étaient sous le tutorat de Lévites expérimentés pendant une période de 5 ans.
Ce principe de tutorat se retrouve à travers toutes les Écritures. L’approbation d’un ministère était toujours précédée d’une période d’essai, qui devait être concluante. Il leur était inculqué la capacité à obéir, à recevoir des ordres et à les exécuter, à être soumis et à servir.
Nous ne pouvons aucunement prétendre être quelqu’un ou quelque chose ; ce que nous devons être vient naturellement de la façon dont nous avons été formé. Ne vous attendez surtout pas à ce que, si Dieu vous appelle à Le servir, il y aura de façon inévitable et immédiate une démonstration de Sa puissance et de Sa plénitude. Josué a été serviteur de Moïse bien avant d’être son successeur et bien avant que la manifestation de l’esprit de Moïse soit visible en lui. Dieu creuse et agit en profondeur, il n’aime pas la superficialité. Notre utilisation et notre efficacité dans Son Plan sera à la mesure de notre discipline dans l’épreuve.
Nous ne deviendrons jamais des leaders spirituels, tant que nous n’aurons pas appris et produit la douceur et l’humilité du fidèle serviteur. La succession n’est jamais quelque chose d’officielle dans le domaine céleste. Elle ne se fait jamais par un choix humain ou une sélection humaine. Vous ne pourrez jamais vous proclamer le successeur de ce que Dieu a fait auparavant et prendre une place d’autorité ; personne ne peut vous y mettre non plus… Si elle est céleste, la succession est souveraine et spirituelle. Vous ne pouvez jamais dire à l’avance comment la souveraineté de Dieu va opérer, vous pouvez être assurés que le Plan divin va s’opérer de manière contraire à votre attente, à vos idées.
L’étape suivante fut d’envoyer des espions. Josué a envoyé les espions.
Quelle fut leur mission ? « Tout le pays s’étend devant toi : Je te l’ai donné… Ce jour, je commence à t’exalter aux yeux de tout Israël ». Une plénitude immense est en vue.
Il doit y avoir quelque chose de très gratifiant dans tout cela! Non. Rahab, une prostituée, est la clé de toute cette situation. Une femme sans réputation, même de mauvaise réputation, sans statut, sans standing, tout est lié à elle…
Voici la souveraineté, voici la grâce : sans ces deux choses, vous n’entrerez pas dans le pays de la plénitude céleste. Même le grand Josué en devenir doit comprendre que tout dépend d’une femme de déshonneur.
Dieu a des moyens étranges pour nous humilier. Si souvent, nous recherchons quelque chose de grand, de merveilleux, de glorieux et de noble, en relation avec les œuvres de Dieu ; et puis, Dieu nous amène à accepter quelque chose qui n’est absolument pas reconnu ni acceptable ; nous sommes placés en position où, si nous voulons être mis en avant, rien ne nous y met ; si nous voulons quelque chose qui nous donne de l’influence et de l’utilité, rien de tout cela… aucun espoir dans ce domaine. Voyez l’influence que cette femme a exercée à Jéricho. Pensez-vous que sa parole aurait eu un poids quelconque ? Pas du tout.
Personne ne l’a introduit nulle part. Si le ciel n’était pas intervenu, elle aurait eu tout contre elle, aucune aide de nulle part. C’est la souveraineté de Dieu ou rien du tout.
Et c’est la grâce aussi : Rahab fait partie de la généalogie de Jésus-Christ.
Seule la grâce de Dieu a pu faire une chose aussi merveilleuse que de placer Rahab dans la lignée de Jésus-Christ, dans les Saintes Écritures ; la grâce d’En-Haut, plus rien qui appartienne à la nature humaine et à ses valeurs.
Ce principe s’applique tout au long des Écritures. Peut-être direz-vous « Dieu semble toujours porter préjudice à Ses propres intérêts, mettre en échec la réussite de Ses plans, en rendant les choses difficiles. Il pourrait au moins choisir une personne respectable, même si elle n’est pas connue ou importante ».
Mais non, Il prend une personne de mauvaise réputation et l’érige en principe ; cela émane du Ciel ou ce n’est rien, et même moins que rien. Cette femme représente la clé de Jéricho et Jéricho est la clé pour entrer dans le pays. C’est ce type de clé qu’Il utilise.
Après avoir franchi le Jourdain, Josué commanda qu’un homme représentant chacune des tribus d’Israël prenne des pierres et les pose dans le lit du Jourdain.
Israël toute entière, chaque israélite, a été laissé là. Quelque chose a été abandonnée dans le Jourdain.
Ce qui traverse et passe de l’autre côté de la rive est un témoignage au fait que quelque chose a été laissé en arrière, parce que Guilgal suit immédiatement.
Il n’est pas possible de l’amener de l’autre côté, il faut le laisser au Jourdain.
Cet homme naturel, cette idée corinthienne de l’homme, reste là en bas et Dieu l’abandonne là. Les eaux le recouvrent et il est noyé pour toujours : « Les pierres y demeurent là jusqu’à ce jour » (Josué 4.9). C’est ainsi un chemin d’élargissement.
Mais Dieu doit le réaliser concrètement pour nous, et il semble que Guilgal était l’application pratique du principe implicite symbolisé par les pierres dans le lit de la rivière. Ces pierres représentaient l’union du peuple de Dieu avec Christ dans la mort et l’ensevelissement — l’homme naturel qui était tellement en évidence dans le désert a été écarté. Guilgal a repris cette vérité et l’a mis en application pour toujours, ce qui est confirmé par Colossiens 2.11-12. Il nous faut expérimenter dans nos âmes — notre chair — l’œuvre profonde de la Croix — la mort de Christ. Nous pouvons croire à toute la doctrine de Romains chapitre 6, et pourtant être en nous-même en contradiction avec cette doctrine.
Les Cieux ne se soumettront pas à la chair ou à la vie naturelle. Si nous sommes occupés avec nous-même, si nous parlons de nous, de notre œuvre, de notre utilité, etc. nous ne sommes pas entrés pleinement dans les valeurs d’un ciel ouvert. Il est très facile de glisser inconsciemment du fait de rendre gloire à Dieu au fait de se glorifier de son travail ou de glorifier l’œuvre en tant que telle ; et quand cela arrive, l’atmosphère change et les personnes qui ont une sensibilité spirituelle savent que quelque chose s’est passé, qu’un nuage est descendu. Le Ciel est tellement transparent qu’aucune influence terrestre ne peut venir interférer, et la plénitude céleste demande une transparence dans notre esprit.