Maintenant qu’il est manifeste pour nous qu’il a été prédit un sabbat temporaire et un sabbat éternel, une circoncision charnelle et une circoncision spirituelle, une loi temporaire et une loi éternelle, des sacrifices charnels et des sacrifices spirituels, la conséquence veut qu’aux temps où ces préceptes charnels avaient été donnés au peuple Juif, ait succédé le temps où devaient cesser la loi et les cérémonies anciennes, pour faire place aux promesses de la loi nouvelle, à la connaissance des sacrifices spirituels et à l’accomplissement de la nouvelle alliance, puisque nous avons été éclairés « par cette lumière d’en haut, nous qui étions assis dans les ténèbres et dans l’ombre de la mort. » Par conséquent, comme nous avons établi plus haut que les prophètes avaient prédit une loi nouvelle, différente de celle qui avait été donnée à leurs pères, lorsque le Seigneur les tira de la terre d’Égypte, nous sommes dans la nécessité de montrer et de prouver, d’une part, que la loi ancienne a cessé ; d’autre part, que la loi nouvelle, qui avait été promise, est maintenant en vigueur. Avant tout, il faut examiner d’abord si le législateur nouveau, l’héritier de l’alliance nouvelle, le pontife des sacrifices nouveaux, le purificateur de notre circoncision, l’observateur du sabbat éternel, est encore attendu pour abroger la loi ancienne, établir l’alliance nouvelle, offrir des sacrifices nouveaux, supprimer les cérémonies anciennes et l’ancienne circoncision, puisqu’il annonce qu’il a un sabbat particulier et « un royaume nouveau qui n’aura point de fin. » En deux mots, nous avons à chercher si l’auteur de la loi nouvelle, l’observateur du sabbat spirituel, le pontife des sacrifices éternels, le maître éternel du royaume éternel, est venu ou non. S’il est venu, il faut le servir. S’il n’est pas venu, il faut l’attendre, pourvu qu’il soit manifeste qu’à son avènement les préceptes de la loi ancienne doivent céder la place aux lumières de la loi nouvelle. Le premier principe qu’il s’agit d’établir, c’est que la loi ancienne et les prophètes n’auraient pu cesser, si celui dont cette même loi et ces mêmes prophètes annonçaient l’avènement, n’était pas descendu sur la terre.