Je veux t’aimer

UN PEU DE GOÛT

« La femme qui est mariée s’inquiète des moyens de plaire à son mari … »

1 Corinthiens 7.34

Un mari qui parlait de quitter son épouse, prétexta brusquement :

– Et puis, elle sent mauvais.

En voyant « son spécimen » de femme, je n’eus pas de peine à tenir pour vrai cet argument quelque peu insolite. Et pas de peine à admettre que cet homme n’était guère attiré par une créature aussi sale et négligée. Il va sans dire toutefois que je me suis bien gardé de l’approuver en donnant du poids à ce prétexte qui ne pouvait à lui seul, justifier une rupture.

D’autres maris désertent le foyer pour des raisons assez semblables :

– Chez moi, c’est le « foutoir » déclarent-ils. Tout traîne dans la maison et les lits ne sont jamais faits. Je n’éprouve aucun plaisir à rester entre mes quatre murs … »

Allez comprendre ! Bon nombre d’épouses aujourd’hui négligées étaient autrefois pimpantes et agréables à voir, toujours tirées à quatre épingles avant et durant leurs fiançailles. Alors pourquoi maintenant se préoccupent-elles si peu de « plaire à leur mari » ? Une femme qui aime se veut belle pour celui qu’elle chérit. Soigner sa mise est un témoignage d’amour, jamais une corvée. Certes, il y a des épouses qui veillent sur leur toilette et se font élégantes, non pour plaire à leur conjoint mais pour satisfaire un goût personnel quand ce n’est pas pour provoquer l’admiration des autres hommes. « Alors, écrit très justement le Dr. Sahuc (1), le mari frustré du don de sa femme, a l’impression d’un malaise ; car il se sent exclu de cette beauté ; son épouse n’est plus à ses yeux qu’une poupée vide d’amour ou qu’une aguicheuse qui continue sa petite comédie au détriment d’une affection profonde. Peut-on s’étonner ensuite de voir des belles délaissées par les hommes ? … Quant aux épouses qui considèrent que les soins esthétiques sont pour elles une corvée, elles devraient examiner de plus près la valeur de leur affection conjugale. Elles découvriraient facilement une réelle diminution de leur tendresse pour leur mari … ». Et en effet, c’est mal aimer son conjoint que de se vêtir « à la cosaque », sans goût, avec des boutons absents et des savates éculées. Le laisser-aller sent le malpropre et le désordre. Il est fils de la paresse et de l’égoïsme. Aussi peut-on vraiment s’épanouir et vivre heureux dans une telle ambiance ? L’unité du foyer s’en ressent très vite et beaucoup de maris cèdent à l’infidélité, souvent découragés par une femme « souillon ». Qui dira l’importance, dans l’union des corps entre autre, d’une propreté méticuleuse de part et d’autre ; il en fait si peu pour compromettre un climat favorable : des joues mal rasées, une haleine fétide (les fumeurs devraient avoir pitié de leur compagne), des pieds sales …

(1) Homme et femme de Louis J.M. Sahuc, Éd. Bloud et Gay 1977.

En général, le laisser-aller est le fait de personnes qui ne peuvent se supporter chez elles tant elles ont un besoin de la rue, des magasins ou du voisinage. Ou encore le fait de femmes qui se plaisent à papoter ou à consommer des romans à deux sous. Ou celui d’épouses qui n’ont pas réellement accepté leur rôle de ménagère, de mère de famille et de maîtresse de maison, sans doute par défaut d’éducation ou de formation. Sous prétexte d’émancipation – et en réalité pour échapper à leur devoir d’épouse – ces dames cherchent du travail en dehors de la maison ou se donnent à des activités apparemment généreuses qui les dispensent de jouer pleinement leur rôle et de répondre à leur véritable vocation. Certaines – ô ironie ! – consentent, pour mieux échapper aux obligations du foyer, à se plier à des horaires contraignants et à subir la tutelle de contremaîtres grincheux dans une atmosphère polluée et bruyante.

Alors, nécessité oblige. Ces épouses courent au plus pressé : charcuterie, boîtes de conserves, plats cuisinés, aliments congelés, desserts tout préparés … volent au secours d’une femme débordée qui peut confectionner en un temps record une nourriture, hélas ! fort coûteuse. A ce régime, chacun se fait gourmand … et les poubelles se remplissent de pain sec et de mets avariés. De plus, le linge mal entretenu se détériore vite et doit être renouvelé souvent … si bien que l’argent file entre les doigts et le double salaire ne peut suffire à la vie du foyer, au grand désespoir du chef de famille qui traite sa « moitié » de poche percée parce qu’il ne comprend pas « où ça passe » ! Tout s’en mêle. Les époux auraient-ils oublié que l’argent le plus facile à gagner est celui que l’on économise ?

Voulez-vous savoir si vous appartenez à la catégorie des femmes décrites plus haut ? Alors répondez honnêtement au questionnaire suivant :

– Qu’en est-il de votre personne ? Votre mise est-elle soignée ? Renouvelée ? Consacrez-vous tous les jours un temps suffisant à votre toilette ? Vos enfants ont-ils bonne façon ? Vos armoires sont-elles, ordinairement, bien rangées ? Votre débarras est-il en ordre ? Vos repas sont-ils prêts à l’heure ? Les cuisinez-vous avec amour ou parez-vous au plus pressé ? La vaisselle accumulée encombre-t-elle votre évier ? Votre mari trouve-t-il un coin de table pour écrire ? Votre chambre est-elle faite tous les jours durant la matinée ? Les chemises de votre époux sont-elles repassées à temps ou attendez-vous le dernier moment pour le faire, par exemple à l’heure de partir pour le culte ? Trouve-t-il du linge propre quand il en veut ? L’avez-vous mis au régime des conserves ? … Bref ! Avez-vous réellement accepté, et avec joie, votre rôle d’épouse et de maîtresse de maison ?

Dernièrement, j’écoutais un homme de Dieu, médecin psychiatre, qui nous raconta ce qui suit : « Durant mon culte matinal, Dieu me révéla que j’étais désordonné. Au petit déjeuner que nous prenions en famille, je crus bon de l’avouer aux miens. Alors mes enfants – et ce ne fut qu’un cri – s’exclamèrent : C’est maintenant que tu t’en aperçois ! J’espère que tu mettras de l’ordre dans la bibliothèque, au fond du couloir. C’est la pagaille organisée. » Alors, j’acceptai le reproche malheureusement fondé et m’employai durant des semaines, à ranger mes livres sur les rayons ».

DIALOGUE

1. – ELLE : Quelle réponse donneriez-vous à chacune des questions posées ci-dessus ? Votre mari est-il d’accord avec vous ? Demandez-vous ce qui doit changer dans votre façon de vous tenir ou de vous vêtir.

2. – LUI : Facilitez-vous la tâche de votre femme en prenant des précautions pour ne pas vous salir ou déchirer vos habits ? Etes-vous soigné et propre dans votre personne ? Agréable à approcher ? Si votre haleine de fumeur l’indispose, acceptez-vous de renoncer à la fumée … pour elle ?

3. – ELLE et LUI : Si vous avez reconnu votre laisser-aller ne vous justifiez pas mais acceptez de changer avec l’aide de Dieu et le soutien de votre conjoint. Dieu est un Dieu d’ordre ne l’oubliez pas. Ensemble, bénissez-Le pour son secours toujours efficace lorsque nous sommes déterminés à Lui obéir.

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