« ... que nulle chair ne se glorifie devant Dieu. Or c'est par lui que vous êtes en Christ-Jésus qui, de par Dieu, a été fait pour nous sagesse et aussi justice, sanctification et rédemption ». 1Co 1.29-30
« ... mon Père est le vigneron » Jn. 15.1
« Vous êtes en Christ-Jésus ». Les chrétiens de Corinthe étaient encore faibles et charnels, des bébés en Christ. Et cependant Paul veut qu'ils sachent avec clarté — c'est le principe de son enseignement — qu'ils sont dans le Christ-Jésus. Toute la vie chrétienne découle de la claire conscience que nous avons de notre position en Christ. Il nous faut absolument renouveler chaque jour l'assurance de notre foi : « Je suis en Christ-Jésus ». Pour qu'elle porte du fruit, toute prédication à des croyants doit avoir pour point de départ cette affirmation : « Vous êtes en Christ-Jésus ».
Mais l'apôtre ajoute une pensée encore plus importante peut-être : « c’est par Dieu que vous êtes en Christ ». Il veut, non seulement nous rappeler que nous sommes unis à Christ, mais surtout que cela ne vient pas de nous : c'est l'œuvre de Dieu lui-même. Tandis que le Saint Esprit nous enseigne cette réalité, nous découvrons quelle source de force et d'assurance elle peut devenir pour nous. (Si c'est par Dieu seul que je suis en Christ, alors Dieu lui-même ma sécurité dans tout ce qu'il me faut, tout ce que je désire quand je cherche à demeurer en lui. Essayons ensemble de comprendre ce que signifie cette merveilleuse expression : « PAR DIEU ... en Christ ». Pour nous rendre participants de cette union avec Christ, il y a une part de travail que Dieu fait et une part que nous avons à faire. Dieu fait sa part en nous incitant à faire la nôtre. L'œuvre de Dieu est cachée et silencieuse. La nôtre est quelque chose de visible et de tangible. La conversion et la foi, la prière et l'obéissance sont des actes conscients que nous pourrions décrire avec précision, tandis que la stimulation et la force spirituelles qui viennent d'en-haut agissent en secret et échappent à l'observation humaine. C'est pourquoi, lorsque le croyant essaye de dire : « Je suis en Christ », il peut arriver qu'il regarde davantage à ce qu'il a fait qu'à l'œuvre merveilleuse mais secrète accomplie par Dieu qui l'a uni à Christ. C'est aussi ce qui s'est produit au début de notre marche de chrétiens. « Je sais en qui j'ai cru » (2Ti. 1.12) est un témoignage authentique. Mais il est très important que notre pensée arrive à discerner que, derrière notre transformation, notre foi, notre acceptation de Christ, il y avait l'action du Dieu Tout-Puissant accomplissant son œuvre. C'est elle qui inspirait notre volonté, prenait possession de nous et menait à bien son propre plan d'amour en nous enracinant en Jésus Christ. Lorsque le chrétien prend conscience de cela, de ce côté divin de l'œuvre du salut, alors il apprend à louer et à adorer avec une exaltation nouvelle et à se réjouir plus que jamais dans la nature divine dont le salut l'a rendu participant. En revoyant chacune des étapes, un chant s'élève de son cœur : « Ceci est l'œuvre du Seigneur » — La divine puissance a réalisé le plan imaginé par l'éternel Amour — « PAR DIEU, je suis en Christ-Jésus ».
« Ceux qu'il a prédestinés, il les a aussi appelés ». Voilà des paroles qui conduisent le croyant encore plus loin, encore plus haut, dans les profondeurs même de l'Eternité. L'appel qui retentit dans le temps présent est la manifestation d'un dessein éternel. Avant que le monde fût, Dieu avait fixé sur toi le regard de son éternel amour ; il t'avait élu par grâce et t'avait choisi en Christ. Te savoir en Christ, voilà la pierre de seuil par laquelle tu t'élèveras à comprendre tout le sens de l'expression : « PAR DIEU je suis en Christ-Jésus ». Avec le prophète tu diras : « De loin l'Eternel se montre à moi : Je t'aime d'un amour éternel, c'est pourquoi je te conserve ma bienveillance » (Je 31.32).
Tu reconnaîtras en ton propre salut un effet de ce « mystère de sa volonté », de ce « dessein bienveillant qu'il s'était proposé en lui-même » et tu te joindras à tout le corps des croyants qui disent : « En lui nous avons aussi été mis à part, prédestinés selon le plan de celui qui opère tout selon la décision de sa volonté » (Ep. 1.11). Rien n'exalte mieux la gratuité de la grâce et n'incite davantage l'homme à se prosterner devant elle que la connaissance de ce mystère : PAR DIEU en Christ.
On voit facilement quelle puissante influence cela doit exercer sur le croyant qui cherche à demeurer en Christ. Quel solide fondement cela lui donne lorsque ses droits sur Christ et toute sa plénitude reposent sur l'œuvre et le dessein du Père — rien de moins ! Nous avons médité sur Christ, le Cep et sur le croyant qui en est un sarment. N'oublions pas cette autre parole précieuse : « Mon Père est le Vigneron » (Mat. 15.13). Le Sauveur a dit : « Toute plante qui n'a pas été plantée par mon Père céleste sera déracinée » (Jn. 15.1). C'est au Père que Christ devait tout ce qui fait sa force et sa vie en tant que vigne et de même, c'est au Père que le croyant, doit sa position et sa sécurité en Christ, Le Père veille sur chaque membre du corps de Christ, ceux qui sont en Jésus, avec le même amour et la même joie qu'il veillait sur son Fils bien-aimé.
Quelle certitude confiante va nous inspirer cette foi ! Non seulement nous serons gardés en sûreté jusqu'au bout, mais surtout nous serons capables de réaliser en tous points l'objectif pour lequel nous avons été unis à Christ. Le sarment est sous la responsabilité du vigneron tout autant que le cep. C'est son honneur à lui d'assurer la vigueur et la croissance de l'un tout comme de l'autre. Le Dieu qui a choisi Christ pour être le Cep l’a aussi équipé complètement pour l'œuvre qu'il avait à accomplir en tant que Cep. Le Dieu qui m'a choisi et planté en Christ s'est engagé de ce fait à garantir que je serai digne de son Fils Jésus Christ dans tous les domaines, pourvu que
Je le veuille et m'en remette à lui. Oh ! si seulement je réalisais cela pleinement. Ma prière au Dieu de Jésus Christ en deviendrait tellement plus confiante et plus instante ! Comme cela éveillerait le sentiment de ma dépendance et me montrerait que prier sans cesse est vraiment le seul besoin de ma vie — compter sans cesse, instant après instant, sur le Dieu qui m'a uni à Christ pour achever son œuvre divine en moi, pour « opérer en moi le vouloir et le faire selon son dessein bienveillant » (Ph. 2.13).
Quelle force pour maintenir en pleine activité une vie féconde dans la branche ! Nos motifs ont un tel pouvoir ! Il est de la plus haute importance qu'ils soient clairs et élevés. Le plus élevé est sûrement celui-ci : « Nous sommes son ouvrage, nous avons été créés en Christ-Jésus pour des œuvres bonnes » (Ep.2.10), greffés par lui en Christ afin de porter beaucoup de fruit. Tout ce que Dieu a créé est merveilleusement adapté à l'usage auquel il est destiné. Le soleil créé pour donner de la lumière le fait à la perfection. L'œil créé pour la vision remplit merveilleusement son rôle. Et l'homme nouveau, créé pour des œuvres bonnes, comme il est admirablement adapté à cette fin !
PAR DIEU, je suis en Christ : il m'a créé de nouveau, il a fait de moi un sarment équipé pour porter du fruit. Plaise à Dieu que les croyants cessent de tant regarder à leur vieille nature, de se plaindre de leur faiblesse comme si Dieu les appelait à ce pour quoi ils ne sont pas faits ! Puissent-ils accepter joyeusement, avec foi, cette merveilleuse révélation : Dieu, en les unissant à Christ, a pris lui-même en charge leur développement spirituel et les fruits qui en découlent.
Ainsi disparaîtraient ces hésitations et cette somnolence maladives et, sous l'influence de cette puissante motivation — la foi en la fidélité de Celui par qui ils sont en Christ — leur être entier s'élèverait jusqu'à accepter et accomplir leur glorieuse destinée !
O mon âme, soumets-toi à la puissante influence de ces paroles : PAR DIEU tu es en Christ-Jésus. C'est le même DIEU PAR QUI Christ a été fait tout ce qu'il est pour nous, PAR QUI nous sommes en Christ, et PAR QUI nous serons sûrement rendus tels que nous devons être pour lui. Prenez le temps de méditer et d'adorer jusqu'à ce que la lumière qui rayonne du trône de Dieu vous illumine et que vous voyiez votre union avec Christ comme ce qu'elle est vraiment : l'œuvre du Père Tout-Puissant. Prenez le temps, jour après jour, de laisser Dieu être tout, dans toute votre vie de foi, avec tout ce qu'elle peut contenir d'exigences et de devoirs, de besoins et de désirs. Alors que Jésus vous dit : « Demeurez en moi », regardez-le vous montrer le Père et ajouter : « MON PERE EST LE VIGNERON ». Par lui vous êtes en moi, au travers de lui vous demeurez en moi, et à lui et à sa gloire appartiennent les fruits que vous portez. Que votre réponse soit : Amen, Seigneur ! Qu'il en soit ainsi. De toute éternité Christ et moi sommes destinés l'un à l'autre : c'est la volonté de Dieu ; je demeurerai en Christ. C'est par Dieu que je suis dans le Christ-Jésus.