Les visions nocturnes de Zacharie se poursuivent encore aux chapitres 5 et 6. Ce chapitre 5 est concerné par trois de ces visions.
V. 1 – 4 : Je levai de nouveau les yeux et je regardai, et voici, il y avait un rouleau qui volait. Il me dit : Que vois-tu ? Je répondis : Je vois un rouleau qui vole ; il a vingt coudées de longueur, et dix coudées de largeur. Et il me dit : C'est la malédiction qui se répand sur tout le pays ; car selon elle tout voleur sera chassé d'ici, et selon elle tout parjure sera chassé d'ici. Je la répands, dit l’Éternel des armées, afin qu'elle entre dans la maison du voleur et de celui qui jure faussement en mon nom, afin qu'elle y établisse sa demeure, et qu'elle la consume avec le bois et les pierres.
Le rouleau : le prophète lève les yeux et voit un rouleau qui vole. A la question de l’Ange, il répond : « je vois un rouleau qui vole », et au même instant, il est capable d’en donner les dimensions : « il a vingt coudées de longueur et dix coudées de largeur ».
Dans la Bible, un rouleau signifie souvent un livre, dans le sens où c’est un document écrit. Par exemple, le Seigneur Jésus lors de sa première venue a, selon l’évangile de Luc 4.18 – 20, lu dans le livre d’Ésaïe qu’Il a déroulé pour trouver le texte approprié. Il en lit un verset et demi, et à la grande surprise de l’assistance, Il roule le livre et déclare : « Aujourd’hui, cette parole de l’écriture que vous venez d’entendre est accomplie. » Ce texte se trouve au chapitre 61 d’Ésaïe, il s’agit des versets 1 et 2, et le Seigneur s’arrête au milieu du verset 2, pour la bonne raison qu’au jour où Il lisait, cette première partie du texte était vraiment accomplie, alors que la seconde est encore à venir par rapport à notre temps.
Mais pour en revenir à la vision, il s’agit d’un rouleau déployé que tout le monde peut lire. Il contient probablement les dix commandements, mais vu sa taille, et surtout s’il est écrit recto-verso, il peut contenir toute la loi de Moïse, c'est-à-dire le Pentateuque.
Le fait que sa taille soit donnée avec précision a une grande importance puisqu’elle représente les dimensions du lieu saint dans le tabernacle. Cela rappelle tous les péchés du peuple vis-à-vis de la loi, qui n’ont pas été expiés, parce que la loi n’était pas appliquée.
Et l’Ange dit : « C’est la malédiction qui se répand sur tout le pays. Tout voleur et tout parjure sera chassé d’ici. Je la répands dit l’Éternel des armées, afin qu’elle entre dans la maison du voleur et de celui qui jure faussement en mon nom, afin qu’elle y établisse sa demeure et qu’elle la consume avec le bois et la pierre ». Cette dernière et terrible déclaration touche un futur à longue échéance.
Si l’on considère le pays depuis la reconstruction du temple de Zorobabel, le peuple s’est maintes fois détourné de l’Éternel, jusqu’à ce qu’une très grande malédiction s’abatte sur Israël, lorsque Antioche Épiphane vers l’an 167 avant J.-C. détruise en partie Jérusalem, profane le temple en y faisant égorger des porcs, et y installe même une statue de Zeus que les habitants doivent adorer. Certains s’y plient sans problème, mais d’autres sont outrés, et cela conduit à la révolte d’une partie de la population juive, dont une famille s’est illustrée en prenant la tête de cette révolte ; il s’agit de la famille Macchabée, qui purifiera le temple, et en moins d’un demi-siècle, va reconquérir non seulement la Judée mais aussi la Samarie, jusqu’au pied de l’Hermon. Hélas, cette illustre famille, quelques décennies plus tard, va tristement sombrer elle aussi dans des luttes fratricides, jusqu’à ce que la grande puissance montante en la personne de César impose Hérode comme roi de Judée, en 37 avant J.-C., et la lignée d’Hérode va se poursuivre jusqu’en 50 de notre ère, puisque c’est l’un de ses descendants qui sera présent à la crucifixion du Seigneur. Dans la dernière semaine de son ministère, Jésus lui-même déclare que le Temple est devenu une caverne de voleurs, et Il en chasse les marchands.
LA PLUS GRANDE MALEDICTION POUR ISRAËL, a certainement eu lieu quand les chefs du peuple ont rejeté le MESSIE et l’ont fait crucifier.
Nous savons que tout cela devait s’accomplir et donnerait naissance à l’Église, mais malheur aux dirigeants qui ont pris une telle décision ; ils sont apparus comme des voleurs et comme des parjures !
Il s’en est suivi la terrible malédiction sur Jérusalem d’abord, puis sur tout Israël qui a été chassé de son pays pendant environ 18 siècles. Les premiers retours ont commencé vers 1900, suite aux grandes persécutions en Russie (c’est la raison pour laquelle on trouve tellement de juifs d’origine russe parmi les premiers pionniers). Puis arrivent ceux des pays islamiques… mais ce n’est qu’après la déclaration d’indépendance en 1948 que des juifs de tous les pays sont rentrés en masse.
Si la malédiction du verset 4 de ce chapitre a littéralement consumé le bois et la pierre dans Jérusalem et tout le pays à cause des voleurs et des parjures, on imagine ce qui se passera dans le monde pendant la grande tribulation. Déjà, le vol et le parjure sont devenus plus que monnaie courante… une sorte de compétition internationale.
V. 5 – 8 : L'ange qui parlait avec moi s'avança, et il me dit : lève les yeux, et regarde ce qui sort là. Je répondis : Qu'est-ce ? Et il dit : C'est l'épha qui sort. Il ajouta : C'est leur iniquité dans tout le pays. Et voici, une masse de plomb s'éleva, et il y avait une femme assise au milieu de l'épha. Il dit : C'est l'iniquité. Et il la repoussa dans l'épha, et il jeta sur l'ouverture la masse de plomb.
La vision suivante concerne un épha. Visiblement le prophète ne le reconnaît pas, ou en tout cas, n’en comprend pas la signification, puisqu’il pose la question : « Qu’est-ce ? ».
Et l’Ange lui répond, « C’est l’épha qui sort » et il rajoute : « C’est leur iniquité dans tout le pays ».
L'épha était une mesure utilisée pour les matières sèches, et surtout pour le grain, blé, orge, etc. Sa capacité était de 35 litres ; certaines traductions utilisent le mot boisseau. Beaucoup de paysans s’en servaient encore jusqu’à la deuxième guerre mondiale. Il était en bois de forme cylindrique, et sa capacité pouvait varier suivant les régions. Il était souvent équivalent à un double décalitre soit 20 litres. Ici, l’épha associé à l’iniquité indique certainement qu’il n’y avait pas de justice dans les mesures mais que chacun trichait à qui mieux mieux. Pourtant, il est souvent rappelé dans la Bible que le peuple devait avoir des poids justes et des mesures justes.
Ensuite, le prophète voit d’abord une masse de plomb qui s’élève, c’est donc quelque chose de lourd, qui peut avoir n’importe quelle forme et il voit à ce moment qu’une femme est assise au milieu de l’épha, et l’Ange dit : « C’est l’iniquité ». Il la repousse dans l’épha et jette la masse de plomb sur l’ouverture. La femme en question, représente très probablement la prostitution spirituelle à laquelle s’est souvent livré le pays (pour faire comme les nations qui l’entourent).
Mais à un moment donné tout cela doit cesser. C’est ce qu’indique la fermeture avec la masse de plomb.
V. 9 – 11 : Je levai les yeux et je regardai, et voici, deux femmes parurent. Le vent soufflait dans leurs ailes ; elles avaient des ailes comme celles de la cigogne. Elles enlevèrent l'épha en1tre la terre et le ciel. Je dis à l'ange qui parlait avec moi : Où emportent-elles l'épha ? Il me répondit : Elles vont lui bâtir une maison dans le pays de Schinear ; et quand elle sera prête, il sera déposé là dans son lieu.
Aussitôt après, en levant les yeux, le prophète voit deux femmes qui ont des ailes de cigognes, dans lesquelles le vent s’engouffre. Elles enlèvent l’épha et le transportent dans les airs ; qui sont-elles ? des agents de Dieu ? C’est possible, bien que la cigogne étant un oiseau impur, on aurait tendance à penser le contraire ; mais Dieu peut aussi se servir de ses ennemis pour accomplir ses décisions. Toutefois, la question intéressante, est celle que pose Zacharie « Où emportent-elles l’épha ? ».
Et la réponse de l’Ange est encore plus intéressante : « Elles vont lui bâtir une maison dans le pays de Schinear ». Ce pays, est plusieurs fois mentionné dans la Bible. La première fois dans la Genèse au chapitre 10 et aux versets 8 à 10, où il est question de Nimrod de la descendance de Cham ; il est dit de lui qu’il commença à être puissant sur la terre et régna d’abord sur Babel, Erec, Accad et Calné, au pays de Schinear. Ce pays est plus connu sous le nom de Babylonie, qui est l’Irak actuel. On comprend mieux le lieu désigné pour la maison où va être conservé cet épha de fausses mesures, contenant l’iniquité, jusqu'au jour de son jugement. Celui-ci est décrit dans Apocalypse aux chapitres 17 et 18 comme étant le siège d’un système du culte des richesses, de force brutale, de fausses religions, qui s’emploiera jusqu’à la fin à détourner les âmes du seul vrai Dieu et de Jésus-Christ qui viendra cette fois en vainqueur, comme cela est décrit au chapitre 19 de l'Apocalypse.