Bergers et troupeaux

7. PRÉPARATION DES OUVRIERS

Timothée reçut probablement la meilleure préparation possible en voyageant avec Paul. La plupart d’entre nous, peuvent ne pas avoir le privilège de voyager avec un grand prédicateur de l’Evangile, mais nous croyons pouvoir l’assurer (si le Pasteur et l’assemblée sont dignes de ce nom) l’assemblée locale est le meilleur champ de préparation possible pour tous les genres de services chrétiens.

Le pasteur devrait toujours être en éveil parmi ses brebis pour trouver les aides éventuels de tous genres; et cela, pour d’importantes raisons:

a) ils sont absolument nécessaires et les nombreuses activités d’une assemblée saine doivent progresser et porter des fruits.

b) Le service est l’un des meilleurs toniques pour la santé spirituelle et la croissance du croyant.

c) Le pasteur peut alléger considérablement les multiples fardeaux, s’il forme les autres à en prendre leur part.

d) Il peut découvrir parmi son troupeau des brebis qui, étant encouragées, enrichiront un jour l’Eglise entière par un ministère de valeur.

La quantité de talents inutilisés et ignorés dans les assemblées est probablement étonnante. Le Côté sérieux de ce fait, c’est que certains bergers et bergeries ne semblent prendre aucune mesure pour les découvrir et les encourager, le Corps entier de Christ s’en trouve appauvri.

LA PRÉPARATION EST-ELLE NÉCESSAIRE?

Des croyants Pentecôtistes très sincères demanderont cela tout de suite. C’est une idée très répandue que le Baptême dans le Saint Esprit et les dons spirituels rendent les gens automatiquement compétents dans les domaines de service chrétien et aussi automatiquement, mettent leurs talents en évidence. Dans un sens limité, cela peut être vrai, mais nous croyons qu’un chrétien peut avoir des dons réels du Saint Esprit qui, par man que d’occasion d’encouragement, peuvent rester longtemps ignorés et inutiles pour l’Eglise. Cela peut surtout être vrai des dons les moins visibles et les plus précieux.

Lorsqu’il est reconnu, un don spirituel peut même grandir en utilité, en puissance. Le simple fait que Paul donne des instructions comme celles de 1 Cor. prouve que nous avons encore besoin d’être instruits sur la manière de faire le meilleur usage des dons surnaturels eux-mêmes. Combien plus lorsqu’il s’agit de ces dons naturels reçus aussi d’En Haut et que nous aimons voir mettre aux pieds du Sauveur en les lui consacrant: don d’administration, du langage, littéraire, d’amour pour les autres, pour les petits enfants, de manières aimables, de force et de connaissance, d’être serviable.

Le devoir de former des ouvriers dans les assemblées est aussi légitime et agréable, qu’urgent. Dans les sphères plus humbles, il y en a qui, de même qu’Apollos, ont besoin qu’on leur donne, qu’on leur enseigne "les voies de Dieu plus parfaitement"; il y a encore des Timothée à qui il faut dire: "Paix l’œuvre d’un évangéliste; applique-toi à la lecture, occupe-toi de ces choses, donne-toi tout entier à elles afin que tes progrès soient évidents pour tous". {1Ti 4.15} C’étaient des hommes pourtant divinement doués.

DÉCOUVERTE DES OUVRIERS

Evidemment, c’est le premier pas: trouver ceux qui sont le mieux qualifiés pour les différentes formes de service.

a) Une étude élémentaire de la nature humaine donnera les premières indications. Aucun berger en contact régulier avec ses brebis ne peut manquer de s’apercevoir que certaines sont plus qualifiées que d’autres pour certains services. Tout berger digne de ce nom étudie son troupeau. Certains sont tout à fait capables de parler en public, tandis que d’autres, (enfants de Dieu également précieux) ne sont pas doués dans ce domaine. Certains ont des aptitudes pour les affaires, d’autres non. Certains réussissent avec les enfants, d’autres non. Certains ont des manières agréables et sont vite à l’aise avec les étrangers? pour d’autres c’est l’extrême opposé. Toutes ces choses doivent être remarquées car Dieu travaille habituellement d’après nos possibilités naturelles; même lorsqu’il accorde des dons spirituels.

b) L’expérience pratique nous montre que certains sont prêts à prier et à témoigner en public et ceci doit être noté. Non que cela donne une sure indication, car la qualité a plus de valeur aux yeux de Dieu et des hommes, que la quantité de ce qui sort des lèvres humaines. Le degré de puissance spirituelle et d’ onction qui repose sur chacun montre qu’il pourra éventuellement avoir un ministère public ou s’il a une simple facilité à parler devant les autres avec aisance.

La découverte des autres dons sera faite pendant les visites pastorales. Des questions et des conversations discrètes feront ressortir certains faits, éclaireront sur les dons et les penchants naturels.

Des yeux et des oreilles exercées découvriront vite des dons pour la musique, pour le secrétariats pour les enfants, pour écrire, et pour d’autres travaux. Naturellement il est inutile de prévenir contre les vantards, ce sont ordinairement des incapables.

c) L’expérience, c’est le dernier moyen des découvertes. Donnez à l’ouvrier éventuel une occasions et ne soyez pas découragé si les premiers essais ne sont pas brillants. Cependant, nous croyons, s’il trouve sa voie dans une activité donnée par Dieu, qu’il ne tardera pas à donner une évidence suffisante par un certain succès, et une bénédiction.

L’occasion est nécessaire. — C’est là, que d’excellents pasteurs se trompent. Ils gardent tout serré dans leurs propres mains. Certes, leur expérience dans l’œuvre peut leur permettre de faire la plupart des choses un peu mieux que les autres, mais ce n’est pas une raison pour vouloir tout faire. Cela peut même apparaître comme une sérieuse forme d’égoïsme. Une telle manière d’agir produit une assemblée stérile, en ce, qui concerne les ouvriers. A la fin, tout retombe sur le pasteur et il se trouvera débordé par le travail qu’il aurait pu partager avec d’autres et arrivera au surmenage. Ce sera une perte à tous points de vue. Donnez des occasions.

LA PRÉPARATION DES OUVRIERS DANS L’ASSEMBLÉE

Il faut admettre que tous les pasteurs ne sont pas également compétents pour ce travail particulier, mais celui qui est vraiment appelé à être berger deviendra instinctivement qualifié à un certain degré.

a) Dans une assemblée possédant un groupe de jeunes, leur réunion sera le terrain idéal de développement des jeunes. Là, ils doivent être encouragés TOUS à faire leur part et c’est un champ fécond pour découvrir et pour exercer les dons. Laissez les jeunes entre eux autant que possible. Ils surmonteront la timidité naturelle des commençants. Si les anciens prêtent l’oreille, ils entendront bientôt parler de ceux qui se développent.

b) On peut organiser des réunions spéciales pour les jeunes où ils discuteront les meilleures méthodes de conduire les réunions de plein air etc. De temps en temps le pasteur ou quelqu’autre conducteur qualifié devrait adresser un message d’appel pour les OUVRIERS dans une réunion de l’assemblée entière. 11 peut alors faire part de ses propres expériences et leur en montrer les fruits même s’ils sont peu nombreux. Si le pasteur fait attention, il remarquera des détails à l’Ecole du Dimanche, pendant les visites etc. dont il pourra par 1er avec tact pour amener au perfectionnement. Cela doit être fait avec délicatesse, les suggestions personnelles doivent toujours être faites en privé spécialement à ceux qui ont une certaine responsabilité. Essayez toujours de complimenter un peu pour commencer, comme le fit le Seigneur aux sept Eglises. {Ap 2.3} Il est certain qu’un peu d’encouragement fait toujours des merveilles. Que le pasteur éprouve cela dans son cœur.

La plupart d’entre-nous ont appris le peu qu’ils savent par leurs erreurs; le sage pédagogue emploie cela franchement et utilement.

c) Certaines branches de service sont améliorées par une préparation spéciale. Une classe pour les moniteurs est quelquefois très utile. Outre l’étude des leçons (si un système est adopté) certaines choses comme l’illustration devraient être employées. Le point essentiel pour un bon moniteur c’est la faculté de se mettre à la portée des petits, sans cela, tout échouera. Les moniteurs doivent être encouragés à visiter; cela est souvent un point faible.

Ceux qui travaillent en plein air ont besoin de certains conseils sur l’emploi de leur voix et sur la nécessité de trouver un point de contact avec la foule. D’autres points à considérer sont s l’emploi et l’abus des "soli," l’équilibre entre le témoignage personnel et la prédication de la Parole, et par dessus tout la futilité absolue et le danger des discussions.

Dans toutes les branches la loyauté envers les dirigeants, et le grand idéal de l’élan collectif doit être inculqué. Les ouvriers n’ont pas seulement besoin de préparation dans le domaine des dons, mais leur caractère doit être aussi formé s’ils doivent devenir des serviteurs du Seigneur vraiment utiles.

d) La Bible est la fondation indispensable de chaque branche de service. Le point essentiel et profond est donc pour chaque ouvrier, la connaissance des Ecritures. Le premier pas sera fait par l’étude biblique régulière donnée dans l’assemblée. Chaque semaine au moins le pasteur devrait ESSAYER de donner une étude biblique détaillée. Le résultat sera souvent accru par l’emploi du tableau noir et ceux qui désirent se développer devraient être encouragés à écrire le plan. Les doctrines fondamentales de la foi devraient être continuellement enseignées et répétées, ainsi que les détails de notre témoignage particulier.

Naturellement, les études bibliques de l’assemblée ne doivent pas devenir une simple "conférence pour les ouvriers" car le berger doit instruire tout son troupeau. C’est pourquoi, si les diverses réunions de la semaine le permettent, il est bien d’avoir une classe pour les ouvriers. Lorsque cela est impossible chaque semaine, on peut le faire chaque quinzaine. La bonne volonté est ingénieuse, celle du berger produit celle des brebis. Des MÉTHODES d’études bibliques peuvent être alors enseignées, ainsi que la manière de préparer et de délivrer les sermons. Cette classe peut même être un début pour un cours biblique, bien que cela puisse être impossible à beaucoup d’assemblées.

Les élèves doivent être encouragés dans l’art de prendre des notes, soit, d’après leurs lectures privées, soit d’après ce qu’ils entendent.

e) Les grands idéaux de l’ouvrier chrétien, selon la Bible, devraient être mis constamment en évidence devant ceux qui se préparent dans nos assemblées: leurs méthodes, leurs qualifications, leur caractère? par dessus tout le Grand Docteur lui-même devrait toujours être cité en exemple: ses méthodes d’enseignement, sa manière de s’adresser aux âmes (La Samaritaine, Nicodème, le jeune homme riche, les disciples etc.) son attitude envers les enfants, sa préparation des disciples etc. Il n’est peut-être pas trop de dire que le N.T. est le seul livre nécessaire s’il est étudié avec le discernement donné par le Saint Esprit afin d’en sonder les profondeurs incommensurables.

PRÉPARATION DE NOS PRÉDICATEURS POUR LE SERVICE

La formation de prédicateurs qualifiés est, à tien des points de vue, le côté le plus important et le fruit le plus précieux dans la préparation des ouvriers; nous devons cependant mentionner, afin de les encourager, ceux qui peuvent "écrire" pour le Seigneur. Il y a là un champ d’action très vaste, et relativement peu le réalisent. les pasteurs doivent faire tout leur possible pour découvrir et rendre utile le don d’écrire parmi leur troupeau.

Lorsqu’un Pasteur a découvert un membre de l’assemblée réellement doué comme prédicateur, il devrait lui donner des occasions de se développer. Les réunions de prières peuvent lui être confiées. Jusqu’à ce qu’un prédicateur soit sûr de lui, il n’est ni sage ni juste envers lui et envers l’assemblée de faire trop "d’expériences" dans les réunions habituelles de l’assemblée entière. Le plus sage, pour commencer, est de faire partager la réunion avec le pasteur ou avec un autre prédicateur vraiment capable en laissant au nouveau dix minutes pour commencer. Ne confiez jamais à un débutant l’entière responsabilité du message dans aucune réunion.

Lorsque les dons du prédicateur sont établis, c’est différent. Le pasteur sage emploiera librement le talent que Dieu a ainsi mis à sa disposition dans l’assemblée. Au lieu de prêcher toujours lui-même il devrait laisser la place aux autres de temps en temps. Son propre fardeau en sera allégé et l’assemblée bénéficiera de ministères variés (ce qui est toujours bien, même si les membres ont leur préféré et ne pensent pas comme eux). L’Eglise entière se trouvera enrichie par un ouvrier capable selon le N.T.

Tôt ou tard, il y aura des sacrifices à faire. Le berger aura eu probablement à en faire pour préparer les ouvriers; l’ouvrier doit en faire aussi car sans cela, nul ne peut entrer au service du Christ crucifié. Le sacrifice final sera partagé par l’assemblée tout entière lorsque un par un, ses meilleurs ouvriers seront appelés à laisser tout et à Le suivre. Les pasteurs savent seuls ce qu’il en coûte de perdre l’un de ses ouvriers les plus capables; mais c’est la loi de toute croissance. Et le pasteur, comme l’assemblée, auront probablement peu de joies plus profondes, que de voir certains des leurs dans le vaste champ de Service Chrétien, soit au près, soit au loin, comme pasteurs, missionnaires ou évangélistes. Eux, à leur tour, penseront avec joie et reconnaissance à leur ancienne assemblée dans laquelle ils ont fait leurs premiers pas et ont appris les premières leçons pour l’œuvre du Ministère.

L’entière récompense du Pasteur sera Là-Haut; sa tâche immédiate est de continuer à en découvrir et à en préparer toujours plus.

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