La foi, fruit de la grâce divine, est l’œuvre du Saint-Esprit en nous.
Le Saint-Esprit, glorieusement libre, peut opérer en l’homme de façons très diverses. Il n’est jamais soumis à des règles établies à l’avance. Il peut saisir brusquement un individu jusqu’alors opposé à Dieu et le convaincre, comme Il peut aussi opérer d’une façon progressive en soumettant son intelligence et sa volonté à Son action bénie.
Le motif de la foi étant l’autorité du témoignage divin, il faut donc pour croire, écouter, connaître ce témoignage, s’assurer si Dieu a parlé. Ceci se fait par la lecture de la Bible et par l’étude des motifs qui nous déterminent à croire à l’existence de la Révélation. Ainsi, approchons-nous de la Parole, et suivant le conseil de Jésus, "sondons les Écritures" (Jean 5.39). En elles nous découvrirons de puissants motifs de croire. Devant le contenu de la Bible, considérant sa formation, son existence et sa préservation au travers des âges, ses effets dans le monde et dans le cœur des hommes, des convictions nous seront données. Seulement souvenons-nous, en la lisant, que la Bible est un livre pour les petits enfants et pour les grands savants, mais qu’elle reste fermée à ceux qui se croient sages et qui font de l’intelligence une fin et non un moyen. Quand l’esprit aura acquis l’assurance que Dieu a parlé dans ce Livre, un grand pas sera fait en direction de la foi, le motif de croire devenant l’autorité du Dieu qui ne peut mentir.
Cependant pour que l’esprit s’incline quand nous aurons acquis la certitude de la Révélation, l’acte de foi par lequel nous adhérons du cœur à l’objet de la foi exige le concours de la volonté pour deux raisons.
Laissées à elles-mêmes, l’intelligence et la volonté humaines ne sauraient parvenir à la foi. L’opération de la grâce est nécessaire pour trois raisons:
De ce qui précède, et selon l’enseignement des Écritures, il résulte donc que la foi est:
A. Un don de Dieu, qui devient chez celui qui le reçoit "le moyen de salut", le lien qui unit son cœur à Dieu, source unique de toute grâce (Eph 2.8). De même que tous les autres dons de Dieu, celui-ci est gratuit et à la disposition de quiconque. Il n’y a point d’acception de personne devant Dieu. Il vous est offert aujourd’hui, cher lecteur.
B. La Parole de Dieu est l’instrument que Dieu choisit et qu’Il emploie pour nous communiquer la foi (Romains 10.17; Actes 4.4). Ceci est vrai de la foi qui sauve. C’est en écoutant la Parole du Seigneur prêchée par Paul et Silas que le geôlier de Philippe fut amené à la foi et fut baptisé, (Actes 16.32-33). C’est également le cas pour la foi du croyant qui obtient l’exaucement de sa prière. La prière puissante est celle qui s’appuie sur les promesses de Dieu, mais pour cela il faut les connaître. Aussi, lisons la Bible et nourrissons nos âmes de la Parole du Dieu qui ne peut mentir. C’est vrai aussi pour la foi sous tous ses aspects. La foi vient de la Parole de Dieu et grandit au moyen de cette nourriture. Si nous désirons que d’autres arrivent à la foi, ou croissent en elle, donnons-leur la Parole de Dieu, et exhortons-les à la lire chaque jour.
C. La foi est l’œuvre du Saint-Esprit (Jean 16.8-11) qui rend la parole vivante et la fait pénétrer dans le cœur.
La lecture de la Bible nous faisant découvrir la sainteté, la justice et l’amour de Dieu, et par contraste notre souillure, notre péché, la malice de notre cœur, nous sommes mis en demeure de reconnaître notre état et de rompre, par une vraie repentance, avec notre passé. La vraie foi implique la confession et l’abandon du péché. Elle est inséparable d’une réelle repentance (Actes 2.38; 3.19), dont l’élément principal est un changement qui nous amène à Christ. Cette conversion, qui conduit à la nouvelle naissance, est l’œuvre du Saint-Esprit.
Le Saint-Esprit sollicite tous les hommes. Depuis qu’Il est sur la terre "Il convainc le monde de péché, de justice et de jugement (Jean 16.8). Si l’homme résiste à cette conviction, faisant taire la voix de sa conscience, il reste alors dans son état de péché et n’a plus qu’à attendre l’exécution du jugement de Dieu. Jésus dit même "qu’il est déjà jugé" (Jean 3.18). Si par contre il ouvre son cœur à l’œuvre du Saint-Esprit et confesse sa misère, l’Esprit-Saint le mène plus loin. L’arrachant à lui-même, à son péché, Il le conduit à la croix du Calvaire et lui présente Christ, le Sauveur parfait qui a porté tous ses péchés.
Si nous voulons recevoir la foi, ne résistons pas à la conviction de péché que veut créer en nous le Saint-Esprit par la Parole de Dieu. Pour entrer dans le Royaume de Dieu, deux conditions sont requises: "Repentez-vous", condition négative, qui met l’homme 4ans la poussière, et "croyez à l’Évangile", condition positive, qui place l’homme régénéré dans le ciel même où Christ est assis (Marc 1.15; Eph 2.6).
D. Jésus est le Chef et le Consommateur de la foi (Heb 12.2). Pour être conduit dans le sentier de la foi, il nous faut suivre Jésus. Il est le Guide de notre foi. Dans Sa marche ici-bas, Il nous a tracé et ouvert le chemin. Maintenant, Il nous y attire et nous aide à le suivre. Jésus dans Sa vie terrestre a rendu la foi parfaite. Il a montré aux hommes ce que peut la foi, ce qu’elle est, ce qu’elle vaut, et comment elle met Dieu au-dessus de tout. Il veut rendre aussi la foi parfaite en nous, lorsqu’Il devient lui-même l’Objet de notre foi et qu’Il peut alors transformer à Son image ceux qui le contemplent. Il fait de la foi en Lui le secret d’une vie paisible, sainte et triomphante. Cette vie n’est sainte qu’en rapport avec Christ. Les progrès dans la foi n’améliorent pas ma nature, qui reste mauvaise. La foi grandit en moi, quand elle détourne mes regards de moi-même et les fixe sur Christ. Je n’ai et n’aurai jamais en moi-même ni sagesse, ni justice, ni sainteté, mais ma foi en Christ m’impute la sagesse, la justice, la sainteté et la rédemption divines (1 Corinthiens 1.30).
Si nous désirons posséder la foi, demandons à Dieu dans la prière, par laquelle nous confessons notre impuissance et notre dépendance, qu’Il nous ouvre les yeux. Alors nous connaîtrons que la foi n’est pas autre chose qu’un grand Oui dit à Dieu, une parole qui est là près de nous, dans notre bouche et dans notre cœur (Romains 10.6-10).
Si nous voulons que notre foi s’affirme, comptons sur les promesses de Dieu. C’est parce qu’il ne forma point de doute sur la promesse de Dieu qu’Abraham fut fortifié dans la foi, pouvant donner gloire à Dieu, (Romains 4.20). Pour que notre foi ne vacille pas, détournons nos yeux du monde et des circonstances et fixons-les sur Jésus, (Matthieu 14.29-31).
Si nous désirons amener une âme à la foi, mettons-la en présence des promesses divines et retenons son attention sur elles.
Un grand obstacle à la foi vient de ce qu’on recherche la gloire des hommes, au lieu de rechercher uniquement celle qui vient de Dieu, (Jean 5.44). La foi ne pourra jamais prospérer dans une atmosphère d’égoïsme, de recherche de soi-même et d’orgueil.
"Combien sont beaux les pieds de ceux qui annoncent la paix, de ceux qui annoncent de bonnes nouvelles. Mais tous n’ont pas obéi à l’évangile; car Esaïe dit: "Seigneur, qui est-ce qui a cru à ce qu’il a entendu de nous"? Ainsi la foi, est de ce que l’on entend, et ce qu’on entend par la Parole de Dieu", (Romains 10.15-17).