Avant de répondre à cette grave question, il est nécessaire, croyons-nous, de considérer d'abord les différentes attitudes que peut prendre un homme au sujet du péché.
Vous n'ignorez pas qu'il existe tout une catégorie d'hommes qui « nient » purement et simplement le péché.
À leurs yeux, le péché n'aurait pas de réalité propre ; il ne serait qu'une invention des prêtres et des pasteurs, l'exploitation du trouble d'une conscience trop sensible, ou du sentiment de culpabilité provoqué par la connaissance d'une loi dont on ne saurait prouver l'origine divine, transcendante.
Si pour le croyant, nier le péché c'est nier l'évidence, il faut reconnaître que le péché n'est une évidence que pour ceux qui admettent une révélation de la part de Dieu, qui croient que Dieu a parlé, qui connaissent ses déclarations et qui le craignent.
Or, aujourd'hui, la crainte de Dieu est une denrée rare, et nous assistons à une prodigieuse transvaluation des valeurs morales. La notion du bien et du mal tend à se perdre de plus en plus, de même que s'effrite la notion du châtiment éternel.
Parallèlement, par les progrès de la technique et de la science, on cherche à supprimer ce qu'en langage religieux on appelle les conséquences du péché : vous en connaissez l’énumération, depuis le sol maudit au travail pénible de la créature, des souffrances de la femme enceinte à la maladie et à la mort, (Gen 3.15-19).
Pourtant, malgré le progrès, l'humanité plus que jamais est plongée dans l'angoisse, la crainte et la douleur, et ceux qui s'obstinent à nier l'existence du péché vivent dans l'illusion et n'ont aucune réponse sensée au problème de la souffrance et de la mort.
Ne pouvant raisonnablement nier l'existence du péché, vous trouvez un grand nombre d'hommes qui cherchent à « oublier » le péché.
Pour eux, le péché est une réalité, mais ils s'efforcent de l'ignorer. Le roi David et avant lui, les frères du patriarche Joseph, crurent qu'il était possible d'oublier leurs fautes et de conserver l'apparence d'honnêtes gens, alors que l'un était adultère et criminel et que les autres avaient vendu leur frère et couvert leur ignominie par le mensonge. (2 Samuel 11.12; Ge 37.42-45).
Oublier le péché ? Vaine tentative, car Dieu se souvient du péché, et à son moment Il en rappelle le souvenir aux hommes. (Nombres 32.23).
Nous rencontrons également des hommes qui essaient de « cacher » leur péché. À la suite d'Adam, l'être humain croit pouvoir couvrir ses transgressions, maquiller ses fautes.
Tentative inutile, car Dieu découvre le péché, que ce soit celui d'un Adam, d'un Acan, ce chef de famille Israélite soldat de Josué, (Jos 7), d'un Saul, roi au cœur charnel, (1 Samuel 15), ou d'un David, le doux psalmiste d'Israël. (Psaume 32.1-5; 2 Samuel 23.1-2). Dieu ne fait pas acception de personnes. (Le 19:15).
Vous trouverez encore des hommes qui essaieront « d'enrayer » les conséquences du péché. Ne pouvant oublier, nier, ou cacher sa faute, l'homme cherche, comme Judas, à empêcher les suites tragiques du péché. (Matthieu 27.3-5).
Son effort reste stérile, car le péché consommé produit ses fruits de mort. Tôt ou tard, chaque péché produit la mort. (Romains 6.23). Si nous réalisions mieux cette vérité, nous aurions le mal en horreur.
L’homme essaie pourtant de « réparer » le péché. La faute commise a porté préjudice à nos frères. La gloire de Dieu a été foulée aux pieds.
Nos œuvres pourront-elles modifier quelque chose ?
Quelle pénitence aura la puissance de rendre blanc ce qui est noir ?
Hélas, la réparation fournie par les hommes ne supprime pas le péché. (Psaume 49.8-9).
L'homme essaie alors de « secouer la domination » du péché. La gravité du péché étant reconnue, l'homme décide qu'il ne péchera plus.
Vaine tentative ! Le péché est invétéré. Il corrompt tous les hommes, il corrompt tout dans, l'homme. Il le domine en tous points. (Romains 11.23).
Malgré tous les efforts sincères de l'homme, le péché triomphe et demeure dans toute sa puissance, conduisant au découragement et à l'endurcissement.
C'est alors que la tentation peut venir pour l'homme de « prendre son parti » du péché. Non seulement il l'excuse, mais il s'en glorifie ! Il le présente sous de vives couleurs. Le péché n'est-il pas le pain de la chair ? — Oui, pour tous ceux qui ne connaissent pas la chair du Christ comme le pain de leur vie ! — Puisque je ne peux pas lutter, je vais m'adonner au mal et le commettre à la perfection.
C'est le caractère que prend le péché à la fin d'un âge et qui appelle le châtiment subit de Dieu. Souvenez-vous du temps de Noé, où la violence et la corruption régnaient sur la terre. La vie cependant continuait. On mangeait, on buvait, on se mariait et on donnait en mariage, et subitement le déluge vint et les fit tous périr. (Luc 17.26-27).
Aux jours de Lot, les villes de Sodome et de Gomorrhe étaient devenues des repaires d'immoralité. Le péché de ces villes criait vers le ciel. Cependant, la vie suivait son cours ; on vendait, on achetait, on bâtissait et soudain, le feu du ciel anéantit ces pécheurs. (Luc 17.28-30).
Aujourd'hui, la violence et la corruption règnent du haut en bas de l'échelle sociale. Dans le monde entier, on pressent la catastrophe, mais au fond on n'y croit pas...Et la vie continue...jusqu'à ce que...
D’autre part, si même l'on reconnaît la gravité du péché de l'homme, l'homme n'est-il pas une créature de Dieu, et en définitive, Dieu n’est-Il pas responsable du péché ?
Nous voici au cœur de notre sujet. Dieu est-Il responsable du péché ?
Voilà la question posée avec netteté.
Elle est grave, et mérite une réponse.
Quel est l'être humain que ce problème n'ait pas préoccupé, ne fut-ce qu'une fois dans la vie ?
Nombreux, hélas, sont ceux qui, dans leur aveuglement et leur folie, ont répondu par l'affirmative !
Chose tragique depuis que l'homme est séparé de Dieu, en révolte contre Dieu, il n'a jamais cessé d'accuser son créateur. Trouvez-moi un crime, une ignominie, une injustice, une guerre, un accident, un cataclysme, dont on n'ait pas accusé Dieu d'être l'auteur ?
Au temps de la prospérité, on ne croit pas en Lui. On ne se soucie pas de lui. On s'en moque.
Ceux qui croient encore en un Être Suprême ne pensent guère à le rechercher. La foi du grand nombre est en veilleuse, et si l'on n'en est pas encore débarrassé. Dieu n'en est pas moins mis hors de circulation.
Parce qu'on Lui a construit des cathédrales, des temples, des chapelles, on pense être plus hospitaliers que l'hôtelier de Bethléem qui ferma sa porte au Dieu que le monde attendait.
Aujourd'hui, il n'est plus sur la rue ! Croyant trouver le Dieu-Esprit dans des maisons de pierre, nombre d'hommes et de femmes pensent accomplir leur devoir envers Lui en Lui rendant visite quand cela les arrange...une fois par an, par mois, ou par semaine — suivant leurs habitudes, ou les dispositions d'un tempérament plus ou moins religieux.
Cependant, malgré ces formes extérieures, pratiquement Dieu est oublié ou n'a pas de place dans le seul temple qu'il désire habiter, où Il veut régner à toute heure, « dans le cœur de l'homme ». (Proverbes 23.26).
Mais vienne la maladie, le deuil ou le malheur, et l'on verra ceux qui ne s'étaient jamais souciés de remercier Dieu pour les bienfaits qu'ils recevaient de Lui, le prendre à partie, murmurer amèrement contre ce Dieu qui n'a pas jugé bon de les épargner toujours...
Que surgissent les difficultés matérielles, et la foule de ceux qui n'ont jamais rendu grâces pour un seul repas, se lèvera pour maudire ce Dieu et blasphémer, le taxant d'impuissance et de méchanceté pour n'avoir pas continué à leur assurer le pain quotidien.
Qu'une sécheresse, qu'un ouragan anéantissent ou compromettent les récoltes, et tous ceux qui n'ont jamais béni Dieu pour la pluie et les saisons fertiles, accuseront sans vergogne le Maître des éléments de vouloir leur misère et de se plaire à les voir en peine.
Qu'enfin une guerre éclate, et vous verrez la multitude qui n'a jamais loué Dieu pour les années de paix, dresser le poing contre le ciel, rendant Dieu responsable de toutes les atrocités que les hommes commettent contre leurs frères.
Mêlant le doute à leurs accusations, ils s'écrient : « Comment, si Dieu existe, peut-Il permettre de telles choses » ?
Trop orgueilleux et trop lâche pour reconnaître les conséquences de leur propre attitude et de leurs propres fautes, les hommes préfèrent, comme Pilate, se laver les mains et rendre responsable de tout, l'Auteur de leur vie !
Ah ! S'ils Le connaissaient ! S'ils L'interrogeaient ! Au lieu de parler sans les comprendre de merveilles qui les dépassent, qu'ils ne connaissent pas, ils mettraient la main sur leur bouche et se repentiraient sur la poussière et sur la cendre !
S'ils voulaient écouter, plutôt que discuter, ils recevraient alors les réponses du Tout-Puissant, et loin de Le maudire, ils Lui donneraient gloire.
Ils abandonneraient leurs préjugés et apprendraient alors dans la Bible, le livre où Dieu parle, que le créateur n'a pas fait l'homme pour le malheur et la honte, mais pour le bonheur et la gloire.
Confus, Ils reconnaîtraient que la liberté que Dieu leur avait donnée en les créant à son image, ils l'ont employée pour se séparer de Lui, s'opposer à Sa volonté souveraine, se privant ainsi eux-mêmes de la gloire de Dieu.
À la lumière des Écritures et des événements, ils confesseraient que sur le chemin de la Science dans lequel ils se sont engagés hors du contrôle de Dieu, ils marchent toujours plus vers la ruine et la mort, incapables qu'ils sont d'employer la somme de leurs connaissances pour faire le bien, mais toujours prêts à s'en servir pour accomplir le mal, semant ainsi la désolation et la destruction dans leurs voies.
Eux qui se sont privés volontairement de la Source de la vie, ils s'avoueraient perdus par leur propre faute. Ils ne nieraient plus l'existence du péché. Ils ne chercheraient plus à l'oublier, le cacher, ni à enrayer ou réparer ses conséquences tragiques. Ils n'essaieraient plus de le vaincre par leurs propres forces ou vaincus par lui, d'en prendre leur parti et de s'en glorifier, mais ils auraient la seule attitude juste en face du péché, la seule grande, la seule vraie, celle de l'homme qui a eu la révélation de la grandeur et de la sainteté de Dieu d'une part, et la révélation de sa propre misère d'autre part, par la parole de Dieu.
Convaincus par le Saint-Esprit que tout péché est une offense contre Dieu, ils se repentiraient et confesseraient leurs fautes.
Alors Dieu pourrait leur révéler la chose la plus bouleversante qui soit : le Message de l'Évangile, qui n'est pas un message romain, ou grec, ou protestant, mais le message catholique — dans le vrai sens de ce mot : universel. (Romains 1.16-17).
Le Dieu Saint, le Dieu Juste, l'offensé, n'a pas voulu imputer aux hommes leurs fautes. (2 Corinthiens 5.19-21).
Lui qui ne doit rien à personne, mais à qui toute la créature doit tout, a accepté dans son amour, de prendre sur lui la responsabilité du péché. Lui, l'être sans péché, a voulu sauver l'humanité coupable...
Loin de laisser sa créature porter seule, séparée de Lui, le poids de sa faute, dans un acte d'amour plus grand que celui de la Création, Dieu accomplit pour l'homme sa rédemption et lui offre sa grâce. (Romains 5.12-21).
Vous ne comprenez pas ? Moi non plus ! Mais je sais que cela est vrai et qu'en acceptant le don de Dieu en Jésus-Christ, je possède le pardon de Dieu, j'ai la paix avec Dieu par la foi. (Romains 5.1-2).
Vous ne comprenez toujours pas ? C'est le mystère insondable de l'amour divin ! C'est l'Évangile dans sa pureté absolue. S'incarnant en Jésus-Christ (Jean 1.4,14), Dieu descendit Lui-même au milieu des hommes, se chargeant de toutes leurs souffrances. Il prit sur Lui tous les crimes dont on L'accuse, toutes les iniquités que les hommes commettent, et Il les expia sous les yeux des vrais coupables à la croix de Golgotha. Folie, diront les uns. Sagesse et puissance de Dieu, proclament les autres. (1 Corinthiens 1.18-25).
Quoi qu'il en soit, ce n'est plus du péché que Dieu rend l'homme responsable, mais du refus de sa grâce, du rejet de son amour, révélé en ce si grand salut qu'il accomplit pour lui et qui nous apporte non seulement la délivrance de la peine du péché, mais la possibilité d'échapper à la domination du péché, en attendant d'être délivrés de la présence du péché quand Christ reviendra.
Par l'œuvre de Jésus à la croix, Dieu a été justifié de toutes les accusations que ses créatures osaient porter contre Lui. (Romains 3.21-26).
« Dieu est-Il responsable du péché » ?
Cessez d'accuser Dieu et apprenez à aimer celui qui a pris sur lui la responsabilité du péché ! Apprenez à l'aimer en croyant sa parole. La Foi vient de ce qu'on entend et ce qu'on entend vient de la parole de Dieu. (Romains 10.17).
Gardez-vous désormais de parler légèrement contre Dieu qui non seulement vous a tout donné, mais S'est donné pour vous, pour vous sauver de la mort éternelle.
Rejetez les conclusions faciles mais vaines de l'incrédulité et cherchez en Jésus-Christ, cherchez dans la Bible la réponse à vos problèmes. N'écoutez pas ceux qui décrient ce livre, prétendant le connaître alors que bien souvent ils ne le possèdent pas et ne le lisent pas. Ne vous laissez pas arrêter par ceux qui, l'ayant lu, vous disent ne l'avoir pas compris. (Matthieu 11.25-26).
Souvenez-vous que ce livre reste fermé à l’esprit profane et au cœur orgueilleux.
Et surtout, n'imitez pas ceux qui, lisant la Bible, y découvrent des vérités mais ne veulent pas s'y soumettre, préférant les interpréter ou les isoler, et se créer une philosophie ou une religion à eux, qui ne donne rien aux autres et qui les illusionne eux-mêmes. (Colossiens 2:8-10).
Lisez avec prière, persévérance et foi. Ce qui vous révoltait hier, parce que vous ne le compreniez pas, sera pour vous, aujourd'hui et demain, un sujet d'adoration et de louange.