Le chrétien doit toujours se rappeler que Pente- côte est un fait spirituel permanent, une puissance qui ne nous fait pas revenir des siècles en arrière, mais qui, au contraire, nous pousse en avant dans la vie chrétienne.
Personne ne peut nier que la profession chrétienne soit, de nos jours, devenue une forme, forme qui varie suivant les doctrines, et même suivant les goûts des hommes ; cet état de choses constitue une grave menace pour tout enfant de Dieu. Car nul n’échappe au danger de transformer la sainte réalité des grands faits rédempteurs en formes de piété. C’est du reste, nous dit l’apôtre Paul, l’un des principaux signes indiquant que nous sommes arrivés dans les derniers temps. 2 Timothée 3.5. V.O. Plus un chrétien est près de la vérité et plus ce danger est grand, ce qui revient à dire qu’il ne concerne pas les rationalistes en premier lieu, mais surtout les chrétiens dits « évangéliques », « orthodoxes ».
Pentecôte devenue une forme, une fête, — j’ose le dire sans hésiter —, c’est une farce !
Chaque chrétien par conséquent doit considérer comme de son premier devoir d’échapper à ce danger. Si la propre justice religieuse de l’homme est le plus grand affront qu’il puisse faire à son Dieu, avoir seulement l’apparence de la piété est la plus grande illusion qu’il puisse se faire. Car alors, la conscience n’est plus exercée par l’Esprit de Dieu, et Son action n’atteint plus le cœur ; la foi n’est plus qu’intellectuelle. Les lèvres parlent, les mains agissent, les pieds marchent, il y a du zèle, du mouvement, beaucoup d’activité, de « bonnes œuvres », de profession religieuse ; mais le verdict de Dieu est : « Ce que J’ai contre foi, c’est que tu as abandonné ton premier amour. » Apocalypse 2.4. La forme de la piété a éteint la flamme sainte.
L’Ecriture est précise dans ses avertissements ; elle déclare aussi qu’il y a moyen d’échapper à ce danger. Voici ce qu’en dit l’apôtre Paul : « Nous désirons que chacun de vous montre le même zèle pour conserver jusqu’à la fin une pleine espérance, en sorte que vous ne vous relâchiez point et que vous imitiez ceux qui, par la foi et la persévérance, héritent des promesses. » Hébreux 6.11, 12.
L’apôtre Pierre aussi nous avertit : « C’est pourquoi, frères, appliquez-vous d’autant plus à affermir votre vocation et votre élection ; car en faisant cela, vous ne broncherez jamais. » 2 Pierre 1.10.
Et Jude : « Bien-aimés, comme je désirais vivement vous écrire au sujet de notre salut commun, je me suis senti obligé de le faire afin de vous exhorter à combattre pour la foi qui a été transmise aux saints une fois pour toutes… Pour vous, bien-aimés, vous édifiant vous-mêmes sur votre très sainte foi, et priant par le Saint-Esprit, maintenez-vous dans l’amour de Dieu, en attendant la miséricorde de notre Seigneur Jésus-Christ pour la vie éternelle. Reprenez les uns, ceux qui contestent ; sauvez-en d’autres en les arrachant du feu ; et pour d’autres encore, ayez une pitié mêlée de crainte, haïssant jusqu’à la tunique souillée par la chair. » Jude 3, 20-23.
Jean nous dit aussi, dans le même ordre d’idées : « Tu ne sais pas que tu es malheureux, misérable, pauvre, aveugle et nu… Aie donc du zèle et repens-toi. » Apocalypse 3.17, 20.
La solution de ce danger n’est pas de revenir en arrière, aux signes messianiques, — que Dieu S’est plu à prolonger pendant un certain temps, — car ils sont la marque déposée de l’Eglise chrétienne dans son état d’enfance, sortant tout juste des linceuls du judaïsme.
Quand, dans l’Exode, Dieu préparait une nouvelle étape de la vie de Son peuple en délivrant Israël de la main de Pharaon, Il accorda des signes et des miracles. Lorsque, plus tard, Dieu suscita des prophètes pour réveiller Son peuple apostat, Il leur accorda aussi des miracles, des signes et des prodiges. Et quand Dieu institua cette nouvelle dispensation : le christianisme, mettant ainsi fin au judaïsme, Il donna à Ses saints apôtres seuls, la puissance de faire des prodiges et des miracles. Hébreux 2.2-4. Revenir à cela, c’est s’attribuer ce qui ne nous appartient pas et c’est retourner à l’état d’enfance spirituelle, au lieu d’avancer avec le Seigneur glorifié et de s’approcher avec hardiesse du trône de la grâce pour y découvrir les richesses du Seigneur de gloire, vivant dans un même Esprit avec Lui sur la terre, en témoins de Son Evangile et de Son amour ! Que le Seigneur nous amène au trône de la grâce, que Sa face bien-aimée nous soit dévoilée ; c’est Lui qu’il nous faut, non pas quelque chose, mais Quelqu’un, Lui-même !
Le Seigneur a besoin de nous, de notre être tout entier. Il nous a donné le droit, par grâce, d’être Ses enfants. En revanche, Il nous envisage, ainsi que Paul le dit, comme Son héritage, sur lequel Il a pleins droits. Nous ne pouvons et nous ne devons pas L’en priver en nous leurrant nous-mêmes, prétendant posséder des dons messianiques réservés au peuple juif.
En Christ, le chrétien découvre les bénédictions spirituelles qui sont dans les lieux célestes, en avant et en haut. Et quand il les a trouvés et que son esprit est soumis au Seigneur sans restrictions, il expérimente que, tout naturellement, ses pieds le conduisent en avant et que ses mains Le servent en nouveauté de vie. Son service n’est plus un service des lèvres, sinon de lèvres sur lesquelles le charbon ardent a passé ; son témoignage est celui d’un cœur sur lequel pèse le poids immense du monde perdu, d’un cœur qui brûle de ce feu de Dieu qui consume tout et qui se communique aux autres.
Ce feu doit s’étendre ou s’éteindre. Si vous restez dans votre pays quand Dieu vous appelle à l’étranger, le feu s’éteindra en vous. Il en sera de même si vous ne donnez pas le meilleur de vous-mêmes au service de Dieu. Le feu de Dieu, ce feu qui s’étend ou s’éteint, le feu du Saint-Esprit, voilà Pentecôte en permanence !
« Nous avons tous en effet été baptisés dans un seul Esprit pour former un seul corps, soit Juifs, soit Grecs, soit esclaves, soit libres et nous avons tous été abreuvés d’un seul Esprit. » 1 Corinthiens 12.13.
Nous sommes « abreuvés du Saint-Esprit ». Cette source est inaltérable. Du Rocher frappé coule un fleuve toujours plus grand. Que Dieu nous apprenne à nous abreuver à cette source et nous saurons que Pentecôte a une valeur permanente, sans nécessiter de retour en arrière. C’est ce que Christ annonçait à cette pauvre femme pécheresse de Samarie : « Celui qui boira de l’eau que Je lui donnerai n’aura plus jamais soif, et l’eau que Je lui donnerai deviendra en lui une source d’eau qui jaillira jusque dans la vie éternelle. » Jean 4.14.
« Celui qui boira… » Vous ne savez plus boire, vous qui cherchez de grandes choses pour vous-mêmes ! Mais celui qui sait boire de l’eau que le Seigneur glorifié a donnée au jour de la Pentecôte et depuis, et celui-là seul, découvre en sa propre vie une source jaillissante jusque dans la vie éternelle, une source toujours fraîche, toujours jeune, toujours abondante, sans effort de sa part.
« Si quelqu’un a soif, qu’il vienne à Moi et qu’il boive. » Jean 7.37. Le Seigneur a souligné le mot boire. Pourquoi ? Rejeté par les chefs religieux, Jean 5, rejeté par la foule, ch. 6, rejeté par Sa famille, Sa mère, Ses frères et sœurs, ch. 7, Il dit : « Celui qui vient à Moi », celui qui veut boire, faire cette expérience, accepter l’opprobre, payer le prix, hors de celui-là, des fleuves d’eau vive couleront !
I. Pentecôte confirme le fait que Dieu est réellement descendu parmi nous à Bethléhem.
« Personne n’est monté au ciel, si ce n’est Celui qui est descendu du ciel, le Fils de l’homme qui est dans le ciel. » Jean 35.13. « Car le Pain de Dieu, c’est Celui qui descend du ciel et qui donne la vie au monde. » Jean 6.33. « Et maintenant, Toi, Père, glorifie-Moi auprès de Toi-même de la gloire que J’avais auprès de Toi avant que le monde fût. » Jean 17.5.
Pentecôte confirme qu’à Bethléhem, Dieu a été manifesté en chair… et rien de moins ! Si on nie l’incarnation, la conception miraculeuse, alors qu’est-Il, l’enfant né dans ces circonstances, sinon un enfant illégitime ? Il n’y a pas d’autre alternative : c’est ou bien ce blasphème terrible ou bien « le mystère de la piété », Dieu manifesté en chair.
Pentecôte nous rappelle que Dieu a été fait chair, qu’il est venu jusqu’à nous : non pas un prophète, un être angélique, mais Dieu Lui-même. Il est venu avec Ses richesses, Sa gloire, Sa puissance, et cela de façon à ce que chacun puisse Le comprendre. « Car la Parole a été faite chair et a habité parmi nous, pleine de grâce et de vérité. » Jean 1.14. Il nous parle dans notre langue maternelle, à nous, pécheurs perdus. Pourtant, c’est le Dieu qui est apparu dans le buisson ardent, et dans le lieu très-saint du tabernacle. Personne ne pouvait Le voir et vivre… Et c’est ce même Dieu qui, dans Son infinie miséricorde, a consenti à S’approcher de nous par la voie de l’incarnation. Il S’est ainsi donné aux hommes ; Pentecôte en est la preuve.
Mais Pentecôte nous avertit aussi que le monde, en rejetant Christ, a manqué son occasion. Pentecôte ne doit pas éveiller en nous des sensations agréables, mais nous faire sortir de notre sommeil religieux et nous convaincre de l’immense péché d’avoir négligé la venue de Celui qui, vrai Homme et vrai Dieu, est descendu jusqu’à nous, plein de grâce et de vérité.
Si quelqu’un des lecteurs de ces pages n’était pas sauvé par grâce, n’avait pas la certitude du pardon de ses péchés par le sang de Jésus-Christ, je vous en supplie en Son Nom, convertissez-vous et fuyez la colère à venir ! Ne manquez pas votre occasion. Comment échapperez-vous en négligeant un si grand salut ? Dieu Lui-même vient jusqu’à vous, Le refuseriez-vous ?
Pentecôte et les dons de Pentecôte étaient un acte de jugement pour Israël, la nation déchue, et un acte d’avertissement pour la chrétienté apostate. « La Lumière luit dans les ténèbres et les ténèbres ne L’ont pas reçue… Elle est venue chez les Siens et les Siens ne L’ont pas reçue. » Jean 1.5, 11. Dieu est venu à nous. Qu’en avons-nous fait ? C’est cette question que la mention de Pentecôte devrait éveiller en nous. Et, en réponse, il n’y a qu’une chose à faire, Lui dire : « Seigneur, je viens à Toi comme un enfant ; je veux recommencer tout à nouveau. »
II. Pentecôte c’est l’empreinte dans nos vies de l’acte infâme commis par les hommes qui ont crucifié le Fils de Dieu.
Cet acte, le Saint-Esprit veut le graver dans notre cœur de chair. Il veut nous en rendre profondément conscients. Nous sommes rejetés avec Jésus, nous portons l’empreinte de Christ, nous entrons dans la communion de Ses souffrances et dans l’identification à Sa mort. Comme la marque flétrissante d’un fer rouge, Il veut que nous portions dans nos vies la flétrissure de l’acte terrible de la crucifixion. Que le Saint-Esprit nous fasse comprendre ce que cela signifie.
En effet, le Saint-Esprit de Pentecôte ne passe pas outre la crucifixion. Il la magnifie. Il nous dit : « Ils ont fait cela à Mon Fils, c’est ainsi qu’ils L’ont traité. »
— Et vous, où en êtes-vous ? Vous tenez-vous à côté de Lui ?
Vous désirez la puissance d’en haut et vous dites : « Seigneur, Tu le sais, je la veux. » Il est venu à Esaïe avec un charbon ardent pris sur l’autel et ses lèvres ont été brûlées ; maintenant, c’est Sa main percée qui vient mettre sur nos vies le sceau de la Croix. C’est à cette condition seulement qu’Il nous remplira de la puissance désirée ; mais c’est tout autre chose que le Pentecôtisme ; c’en est juste l’opposé.
Nous croyons qu’à la situation tragique créée par l’apostasie de la chrétienté et la confusion évangélique, il n’y a qu’une solution : la Croix.
Mais la crucifixion n’est pas seulement cet acte infâme des hommes mettant à mort le Fils de Dieu, elle est aussi notre seul moyen de salut.
Dieu a laissé faire les hommes afin que leur haine et leur hypocrisie, leurs forces méchantes réunies, atteignent un point culminant en crucifiant le Fils de Dieu. Mais, dans Sa grâce infinie, Dieu en a aussi fait le moyen d’’expiation des péchés du monde. A cause de la Croix, mon péché, votre péché est expié ! Et sans l’aspersion de Son sang, il n’y a pas de pardon.
Dieu a permis qu’on Le pende au bois, car il est écrit que celui qui est pendu au bois est maudit. Ainsi la malédiction de notre péché est tombée sur Lui.
Pentecôte imprime non seulement dans nos vies le sens de la culpabilité de la crucifixion, nous maintenant dans la communion des souffrances de Christ, mais elle donne autorité au message d’expiation de la Croix. C’est cela, le revêtement de la puissance d’en haut ! Voilà comment le feu s’allume et brûle de sorte que nous ne pouvons le garder pour nous, de crainte de le voir s’éteindre.
Que le Saint-Esprit vienne sur nous maintenant. Qu’Il nous donne l’autorité et la puissance de proclamer le pardon des péchés à nos semblables pendant qu’il en est temps !
III. Pentecôte, c’est la libération, le déclenchement de la puissance illimitée de la résurrection corporelle de Jésus-Christ d’entre les morts, puissance s’opposant au monde et à ses rudiments, au péché, à la chair et à ses œuvres, au diable et à son royaume. Mais, c’est aussi le déclenchement, la libération de ces puissances illimitées en faveur de tous ceux qui croient : Ses enfants fidèles ayant accepté l’empreinte de la Croix dans leur vie.
Il donne cette puissance pour prêcher aux hommes le pardon de leurs péchés, pour publier la liberté aux captifs et aux opprimés, l’ouverture de leur prison aux prisonniers, et la proclamation de l’année favorable du Seigneur dans tout le monde, jusqu’aux extrémités de la terre.
Vous ne pouvez concevoir de vie meilleure que celle-là, mais la condition de cette vie, c’est l’empreinte de la Croix non seulement en vous, mais aussi dans vos relations de famille. « Je vous le dis en vérité, il n’est personne qui, ayant quitté à cause de Moi et à cause de la bonne nouvelle, sa maison, ou ses frères ou ses sœurs, ou sa mère, ou son père, ou ses enfants, ou ses ferres, ne reçoive au centuple présentement, dans ce siècle-ci, des maisons, des frères, des sœurs, des mères, des enfants et des terres, avec des persécutions, et dans le siècle à venir, la vie éternelle. » Marc 10.29, 30.
Ne craignez pas les souffrances, ne léchez pas vos blessures, ne fuyez pas l’opprobre de Christ, acceptez Pentecôte de cette façon-là. Vous voulez sauver votre père, votre mère ? Que la Croix se dresse d’abord entre vous et eux. Ils ne seront sauvés que par votre obéissance.
Un grand chef militaire chrétien d’Amérique disait dernièrement dans un discours : « Vous ne pouvez pas argumenter avec le mal, il faut le vaincre. » Il avait raison militairement et politiquement parlant. De même, vous ne pouvez discuter avec ceux qui sont sur un autre plan spirituel, qui ont une autre mentalité, qui mènent une autre vie ; vous êtes enfants du Seigneur, vous devez accepter l’opprobre, l’empreinte de Ia Croix, la communion de Ses souffrances. Et quand vous aurez accepté cela, vous verrez que, dans votre famille, parmi vos amis, ce sera la Croix ; devant le monde, encore la Croix ; vous serez isolé, incompris, mal jugé. Mais dans votre vie, il y aura le déclenchement de cette puissance sans limites de la résurrection de Jésus-Christ. Et, avec cette puissance, vous irez guérir les âmes et libérer les cœurs.
Pentecôte, c’est donc la puissance de la résurrection de Christ dans votre vie humaine, ce vase de terre. N’essayez pas d’être quelque chose de mieux qu’un vase de terre. « Nous portons ce trésor dans des vases de terre afin que cette grande puissance soit attribuée à Dieu et non pas à nous. » 2 Corinthiens 4.7.
Si vous lâchez tout, si vous laissez le Seigneur agir jusqu’au tréfonds de votre âme, de votre être, Il vous donnera ce qu’il a de meilleur, cette véritable puissance du Saint-Esprit. Cela se fera sans bruit, sans feu extérieur, sans sensations agréables, plutôt dans les larmes, mais ce sera merveilleux. Et cela, c’est le chemin étroit que doit suivre l’enfant de Dieu.
IV. Pentecôte, c’est la preuve du couronnement de gloire et d’honneur de notre Seigneur dans le ciel.
a) Il est ressuscité par la gloire de Dieu le Père, et Le voici qui monte au ciel. Les multitudes célestes se taisent et on entend une voix. C’est la même voix qui, cinquante jours auparavant, s’est écriée : « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi M’as-Tu abandonné ? » Et maintenant, dans ce silence solennel, cette voix dit : « Me voici, Moi et les enfants que Tu M’as donnés. » Il est couronné de gloire et d’honneur avec ceux qui croient, qui ont été baptisés en Lui dans le Saint-Esprit.
Dans nos versions, il est dit au chapitre 2 des Actes, qu’à Pentecôte, un « bruit » vint du ciel. La traduction exacte du mot grec est « écho » : un écho du ciel descendant sur la terre. Pentecôte, c’est donc en nous, jour après jour, l’écho de ce glorieux couronnement du Fils de Dieu dans le ciel. Rien qui puisse faire taire cet écho céleste ne doit pénétrer en nous. Soyons remplis de cette « musique ». Et comme nous l’avons dit au chapitre précédant : « Ne vous enivrez pas, soyez au contraire remplis de l’Esprit, dit l’apôtre Paul ; entretenez-vous par des psaumes, par des hymnes et par des cantiques spirituels, chantant et célébrant de tout votre cœur les louanges du Seigneur ; rendez continuellement grâces pour toutes choses à Dieu le Père, au Nom de notre Seigneur Jésus-Christ. » Éphésiens 5.18-20.
N’essayons donc pas de revenir en arrière de vingt siècles, mais élançons-nous vers le trône de grâce. Touchons le trône de miséricorde de la faible main de notre foi et, en réponse, le Seigneur nous donnera Sa bénédiction. Il est écrit : « Afin que la bénédiction d’Abraham eût pour les païens son accomplissement en Jésus-Christ et que nous reçussions par la foi l’Esprit qui avait été promis. » Galates 3.14.
b) Pentecôte est en même temps le sceau et le gage, dans votre vie, de Sa présence dans la gloire ; c’est la ratification sur la terre de notre nom écrit dans le ciel : « Vous n’avez point reçu un esprit de servitude pour être encore dans la crainte ; mais vous avez reçu un esprit d’adoption par lequel nous crions : Abba ! Père ! » Romains 8.15. Nous sommes Ses enfants, notre position est assurée dans le ciel. Il a envoyé en nous l’esprit de fils, l’esprit d’adoption qui chasse l’esprit d’esclave. Il chasse tout ce qui appartenait à l’ancienne vie. Cet esprit filial règne désormais en nous et préside à notre relation avec Dieu. C’est ainsi que Pentecôte nous rend conscients de notre position dans la gloire.
c) Pentecôte, c’est aussi le partage du butin de notre Seigneur glorifié avec les Siens : « A cause du travail de Son âme, Il rassasiera Ses regards ; par Sa connaissance, Mon Serviteur juste justifiera beaucoup d’hommes et Il Se chargera de leurs iniquités. C’est pourquoi, Je Lui donnerai Sa part avec les grands ; Il partagera le butin avec les puissants, parce qu’il S’est Lui-même livré à la mort et qu’il a été mis au nombre des malfaiteurs ; parce qu’il a porté les péchés de beaucoup d’hommes et qu’il a intercédé pour les coupables. » Esaïe 53.11, 12.
Si Pentecôte nous rend premièrement participants des souffrances de Christ, imprimées dans notre être, sachons que cette expérience nous conduit aussi à Sa gloire, au butin de Sa victoire absolue sur Satan et ses œuvres, comme Il est allé le proclamer au sous-monde avant Sa sortie du tombeau. Cp. 1 Pierre 3.19 ; 4.6 ; Colossiens 2.15. Il est ensuite monté dans la gloire en Triomphateur, ayant reçu la couronne de gloire et d’honneur devant laquelle toutes les autres couronnes sont abaissées. Et ce triomphe, Il le partage avec les Siens.
Chrétiens faibles et craintifs, par Pentecôte, le Seigneur partage Sa victoire avec nous ; les trophées du champ de bataille, Il nous les donne ; Son triomphe sur Satan, sur ses œuvres, sur les principautés et les puissances, Il le fait nôtre. Nous sommes désormais héritiers de Dieu, cohéritiers de Christ et vainqueurs avec Lui. Notre position est établie dans le ciel et sur la terre.
d) Pentecôte, c’est encore le revêtement de la puissance d’en haut. « Vous recevrez une puissance, le Saint-Esprit survenant sur vous et vous serez Mes témoins à Jérusalem, dans toute Ia Judée, la Samarie et jusqu’aux extrémités de la terre. » Actes 1.8.
Avez-vous réellement abandonné votre vie à Dieu ? Si oui, il vous suffit de croire et d’accepter ce revêtement de puissance transformant tout votre être ; mais ensuite, il faut vivre en conséquence. Quelle que soit votre tâche journalière, dans votre haute position ou dans Îles travaux les plus humbles, le ménage, — les soins à donner au bétail, si vous êtes fermier, — …ce revêtement de puissance se fera sentir ; le manque de soin dans les grandes ou les petites choses est une absence de la puissance de Dieu. Et alors, quand vos lèvres balbutiantes, votre bouche craintive rendront témoignage dans la faiblesse, la puissance de Dieu se manifestera et les gens seront gagnés à l’Evangile.
Vivre dans la réalité de votre position d’enfant de Dieu et dans la simplicité qui est en Christ, voilà ce que tous les chrétiens devraient faire. Lecteur, c’est ce qu’il vous faut. Vous êtes maintenant avertis… et responsables.
V. Pentecôte, c’est la préparation de Sa venue et des évènements qui la précèderont.
Et ces événements se précipitent ; chaque jour manifeste de nouveaux signes précurseurs de la venue du Seigneur Jésus qui se fera en un clin d’œil. Quand Il viendra pour juger le monde ce sera comme un éclair du ciel, mais quand Il reviendra chercher les Siens, ce sera en un « clin d’œil ». C’est bien différent ! Pouvez-vous vous imaginer cette venue ? Un clin d’œil… et Il est là ! Où serez-vous ? Seule la puissance du Saint-Esprit peut nous rendre prêts pour ce clin d’œil et nous préparer à prendre position au milieu des évènements qui préparent cette venue. Car il ne faut rien de moins que la puissance du Saint-Esprit pour tenir debout aujourd’hui, pour vivre en dehors de la confusion religieuse et faire face à l’apostasie, discerner les esprits, les évènements et, en même temps, insister en temps et hors de temps pour le salut des âmes. En toutes circonstances et dans toutes les directions, le Seigneur veut pour nous un témoignage transparent et pur comme du cristal.
Comme la naissance de Jésus à Bethléhem avait en vue Golgotha, Golgotha avait en vue la résurrection, la résurrection avait en vue Pentecôte, et Pentecôte a en vue la gloire à venir.
Si l’Esprit de gloire est en nous, puisque nous avons reçu par le Saint-Esprit les arrhes de notre entière rédemption, nous sommes prêts pour Sa venue. Ne l’oublions jamais, vivons en conséquence !
Que Dieu nous donne de Lui être fidèles ! Aujourd’hui, la fidélité est une grâce. Même les chrétiens « évangéliques » se permettent tant d’infidélités, petites ou grandes ; le manque de droiture et de loyauté dans les choses toutes humaines est combien souvent déplorable. Mais Pentecôte peut changer tout cela. Si nous avons des réparations à faire : une lettre d’excuses à écrire, une restitution à faire, des actes d’infidélité à confesser, restons tout cela aujourd’hui ! Pour expérimenter Pentecôte, il faut payer un prix, et ce prix, c’est mettre en ordre ce qui doit être mis en ordre à l’égard de nos semblables. Alors la puissance du Saint-Esprit, non contristé, nous appartiendra.
Voilà ce que représente Ia valeur permanente et personnelle de Pentecôte. Voulons-nous en accepter l’empreinte et les conditions, pour pouvoir ensuite transmettre aux autres avec autorité le message de la Croix ?
Si nous acceptons ces renoncements, ces marques de la Croix dans nos vies, alors aussi nous appartiendra cette merveilleuse puissance déployée en Christ, lorsqu’il fut ressuscité des morts et S’assit dans les lieux célestes au-dessus de toute principauté, de toute puissance, de toute domination, de tout nom qui se peut nommer dans ce siècle et dans le siècle à venir. Cette puissance se déploiera dans notre vie, notre témoignage et notre service, et c’est ainsi que nous serons prêts pour Sa venue.