Marc 9.30-32 : Et étant sorti de là, il cheminait au travers de la Galilée et il ne voulait pas que personne le sût. Car il instruisait ses disciples et leur disait : Le Fils de l’homme va être livré entre les mains des hommes, et ils le feront mourir et, quand il aura été mis à mort, après trois jours il ressuscitera. Mais eux ne comprenaient pas cette parole et ils craignaient de l’interroger — (Matthieu 17.23 : et ils furent dans une grande tristesse).
Luc 9.43-45 : Et tous étaient stupéfaits de la grandeur de Dieu. Mais pendant que tous s’émerveillaient de tout ce qu’il faisait, il dit à ses disciples : Pour vous, mettez-vous dans les oreilles ces paroles : C’est que le Fils de l’homme va être livré entre les mains des hommes. Mais ils ne comprenaient pas cette parole et elle leur demeurait cachée de telle sorte qu’ils n’en avaient pas l’intelligence, et ils craignaient de l’interroger sur cette parole.
Cette nouvelle déclaration de Jésus concernant ses souffrances et sa résurrection eut donc lieu en Galilée (Matthieu 17.22 ; Marc 9.30), le lendemain de la Transfiguration (Luc 9.37), après la miraculeuse guérison d’un pauvre enfant que n’avaient pu guérir en l’absence de Jésus les disciples restés au bas de la montagne.
Luc observe expressément que cette déclaration eut lieu pendant que la multitude était émerveillée de l’extraordinaire puissance que venait de déployer Jésus : Pour vous, dit-il alors à ses disciples, mettez-vous dans les oreilles ces paroles : c’est que le Fils de l’homme va être livré entre les mains des hommes. — C’est à cela que se borne la déclaration dans Luc, mais dans Matthieu et Marc nous y retrouvons aussi l’annonce simple et directe de la résurrection du Seigneur trois jours après sa mort.
Les trois Évangélistes signalent l’impression profonde que reçurent alors les disciples et cette impression ne provenait guère que de la prédiction de la mort de Christ : cette prédiction bouleversait tellement leurs idées sur ce qu’ils espéraient de Jésus qu’elle les absorbait et les rendait presque incapables de faire attention à ce qu’il ajoutait aussitôt sur sa résurrection. Cependant nous ne trouvons plus ici une explosion de sentiments pareille à celle qui avait fait dire à Simon-Pierre : Miséricorde te soit faite, Seigneur, certainement cela ne t’arrivera point ! (Matthieu 16.22) Il y aurait plutôt un faible commencement de résignation ; mais ce qui domine, c’est une douloureuse stupéfaction, une morne tristesse, une vague terreur. Ils ne peuvent comprendre comment cette catastrophe pourrait avoir lieu et ils redoutent plus encore d’en apprendre davantage. Ils ne veulent pas approfondir ; ils ne comprennent déjà que trop à leur gré : ils repoussent cette préoccupation comme extrêmement importune : ils voudraient même l’oublier, juste au rebours de la recommandation du Maître : Pour vous, mettez-vous dans les oreilles ces paroles.
Matthieu : Et ils furent dans une grande tristesse. Marc : Mais eux ne comprenaient pas cette parole et ils craignaient de l’interroger. Luc : Mais ils ne comprenaient pas cette parole et elle leur demeurait cachée, de telle sorte qu’ils n’en avaient pas l’intelligence et ils craignaient de l’interroger sur cette parole.