« Comme Josué se trouvait à Jéricho, il leva les yeux et regarda ; voici qu’un homme se tenait en face de lui, son épée nue à la main. Josué marcha vers lui et lui dit : Es-tu pour nous ou pour nos ennemis ? Il dit : Non, je suis le chef de l’armée de l’Éternel et j’arrive maintenant. Josué tomba le visage contre terre, se prosterna et lui dit : Qu’est-ce que mon seigneur veut dire à son serviteur ? Le chef de l’armée de l’Éternel dit à Josué : Ôte les sandales de tes pieds, car le lieu sur lequel tu te tiens est saint. Josué fit ainsi »
« … qu’Il illumine les yeux de votre cœur afin que vous sachiez quelle est l’espérance qui s’attache à son appel, quelle est la glorieuse richesse qui s’attache à son héritage au milieu des saints… »
Lors de ces études, nous sommes concentrés principalement sur le thème de la plénitude céleste devant se manifester sur la terre au travers d’un peuple.
Tout le déroulement des activités divines depuis la création et l’établissement des cieux au-dessus de la terre, a été, et est toujours, d’un point de vue humain, comparé à un pèlerinage spirituel vers le Ciel ; cela ne signifie pas nécessairement un lieu, mais un ensemble de choses conforme à la pensée de Dieu, un ordonnancement auquel le Seigneur Jésus fait référence quand il parle de la Volonté de Dieu, « comme au ciel » (Matthieu 6.10) ; que toutes choses se fassent sur la terre comme au Ciel.
Dans cette direction, il existe une voie, un mouvement, un voyage, et notre but est de chercher, parmi d’autres choses, la nature de cette voie céleste. Du fait que beaucoup ne connaissent, par la conversion, que le début de ce chemin, le Seigneur cherche à susciter des instruments en qui Il fait une œuvre profonde liée à la sphère céleste, pour préparer le chemin à d’autres.
Allons maintenant un peu plus loin… Avec les deux passages cités plus haut, nous en arrivons à un point particulier de ce thème : entrer dans la plénitude céleste. La deuxième partie du livre de Josué est consacrée au peuple qui entre dans son héritage, un héritage qui est divisé et dont il prend possession.
Bizarrement, dans la lettre aux Éphésiens, l’héritage du peuple de Dieu est présenté différemment ; il est question de l’héritage de Dieu en son peuple « la glorieuse richesse de l’héritage divin au milieu [en] de Ses saints ». Il s’agit en fait de la même pensée présentée sous un aspect différent.
Le Seigneur entre dans Son héritage quand, et seulement quand son peuple devient vraiment un peuple céleste. Pour que le Seigneur possède Son héritage, les enfants de Dieu doivent être considérés comme ils le sont dans Éphésiens.
Lorsqu’ils prennent position et possession pour devenir réellement un peuple céleste, alors le Seigneur prend possession de son héritage.
Voir « les richesses de la gloire de Son héritage dans les saints », c’est aussi en arriver au point où Dieu peut voir cela en nous. Il ne peut pas voir Son héritage au milieu des Saints tant qu’ils ne sont pas à la place où Il le souhaite, un peuple céleste qui répond à Sa pensée et à Sa volonté. Maintenant, être un héritage en Christ ne doit pas seulement constituer une vérité établie dans la Parole de Dieu. Quand nous sommes unis à Christ dans sa mort, son ensevelissement et sa résurrection, nous entrons également dans le domaine de la plénitude divine.
Il faut comprendre par là que devenir un peuple céleste et prendre possession de son héritage ne doit pas rester une doctrine ou une théorie biblique, mais un fait, une réalité concrète et visible. Je suis certain que cette pensée fait écho dans vos cœurs et que vous la reconnaissez pleinement dans votre esprit, mais le problème est que cela est si bien connu — cela a été beaucoup enseigné — que beaucoup n’ont jamais pris cette position d’y être.
Si nous n’y sommes pas, à quoi sert notre doctrine, notre enseignement, notre contemplation, notre interprétation et tout le reste ? C’est la vraie question ! Considérons le chemin à faire pour y arriver, pour que cela devienne une réalité.
Après ce travail de préparation dont nous parlions plus haut, la première étape fut le Jourdain : l’abandon dans le lit du Jourdain de notre vieil homme crucifié et laissé pour mort. Après Guilgal, la phase négative du dépouillement, vient la phase positive : la prise de possession de ce qui avait toujours été prévu par Dieu depuis la sortie d’Égypte et qui est mentionné dans le fameux chant de Moïse, un chant prophétique tout de suite après la traversée de la Mer Rouge, qui a marqué la délivrance d’Israël. Cette notion de possession de l’héritage est sans cesse présente, plus ou moins vivace au fur et à mesure du temps, tantôt de manière positive, claire et saisissante, tantôt de manière fade, faible et abstraite. Mais à présent tout revient très positivement, puisque la phase de préparation a bien eu lieu.
Venons en à présent à Josué 5.13-15, le réflexe guerrier de Josué s’est immédiatement manifesté face à l’homme avec son épée à la main. Il le défia en disant « Es-tu pour nous ou pour nos adversaires ? ». Ce qui revient à dire que si l’homme avait répondu Oui à la deuxième partie de la question, il aurait vécu le pire ; à cet instant, Josué ne vit qu’un être humain. La réponse révéla qu’il était bien plus qu’un homme. Immédiatement, Josué capitula, changea d’attitude, se prosterna et l’adora. Il confessa être son serviteur et lui demanda ses instructions.
Qui est cet « homme » ? Bien des évidences nous feraient conclure qu’il représente le Saint-Esprit dans l’Ancien Testament, mais ayons-en le cœur net… À cette époque de l’histoire d’Israël, de nombreux changements se sont produits. Jusque-là, le moyen dont le peuple était conduit et guidé, fut la colonne de feu et de fumée. Nous pouvons dire facilement qu’il s’agit du Saint-Esprit dans le désert. Quand vous transposez cela au Ciel, c’est tout le Saint-Esprit.
Bien qu’à ce niveau, il a été visible à l’œil nu, il ne l’a plus jamais été. En effet, il disparaît ensuite de toute perception des sens, mais il est présent à travers tous les événements, le Prince invisible de l’armée de l’Éternel.
C’est un grand changement, mais il y en a eu bien d’autres : finie la manne, la vieille céréale du pays… il y a la nourriture céleste, le Pain de vie, dans une autre dimension ! Christ dans la résurrection, nourriture du peuple céleste… et plus Christ dans l’humiliation du pain brisé. L’un appartenait au désert, l’autre fait partie du pays promis. Dans cette dimension là, tout est essentiellement spirituel ; autrement dit, ce n’est ni temporel, ni sensuel, mais spirituel par essence. Paul dit que « le Saint-Esprit est un gage de notre héritage » (Éphésiens 1.14).
Le Saint-Esprit est la garantie que le Plan de Dieu va se réaliser. Bien qu’invisible, il est une sécurité absolue pour tout le reste. L’onction du Saint-Esprit pour l’objectif divin garantit positivement l’accomplissement de ce plan, en le rendant non seulement possible, mais en étant à la base même de sa réalité.
Comment devient-il un fait réel, plus qu’une doctrine, une vérité, un précepte, une actualité ? Dieu nous a donné le Saint-Esprit comme un gage, une garantie, une sécurité. Au début, le Saint-Esprit se présente comme Seigneur ; certaines versions parlent plutôt de Prince que de capitaine, ce qui met plus en valeur sa seigneurie. Cela commence donc par la seigneurie absolue du Saint-Esprit sur le peuple de Dieu. Il se présente et est reconnu pour ce qu’il est, Josué se soumet à lui sur le champ.
C’est la Croix qui a conduit à cela. La Croix conduit toujours à la seigneurie du Saint-Esprit. S’il n’est pas seigneur, si nous ne capitulons pas, mieux vaudrait pour nous retourner à la Croix, mieux vaudrait revenir et fixer nos yeux vers ces pierres qui nous représentent, car quelque chose ne va pas : vous n’êtes pas vrai face à la Croix, s’Il n’est pas Seigneur. Ici, il est acquis que la Croix est déjà un fait établi. Malgré les fautes et les faiblesses de notre vie humaine, malgré les failles dans notre humanité, la Croix nous a brisé et a préparé la voie au Saint-Esprit. La voie de la seigneurie de l’Esprit est ouverte et avec elle la voie de la plénitude céleste.
Que de profondes différences y a-t-il entre les conquêtes humaines et l’œuvre du Saint-Esprit ! Quel contraste ! Ce livre de Josué est celui des différences marquantes, des contrastes. La différence est telle que l’être humain y est écarté, car ce dernier ne peut pas s’y reconnaître, il ne peut en faire partie car cela va au delà de ses calculs et de son potentiel.
Le Seigneur a entraîné son peuple dans une dimension radicalement différente des façons humaines de faire les choses. Lorsque le Saint-Esprit est seigneur, on a pas besoin d’organiser quoique ce soit pour que ça marche : nul besoin de plans, de schémas, de méthodes, pour faire l’œuvre de Dieu, pour qu’un réveil se produise… ça fonctionne parce que le Ciel est derrière. Il faut donc que le Saint-Esprit soit le guide absolu.
Dans toute activité humaine, il y a l’« influence terrestre » : des moyens, des méthodes, des stratégies, des personnes, pour garantir son succès ; il faut un grand soutien humain… et si ce n’est pas consolidé par quelque chose de plus, ça va tomber ! Il n’en est jamais ainsi avec l’œuvre du Saint-Esprit ; l’influence terrestre est la clé car elle implique chaque fois un arrêt, une mort. La seigneurie du Saint-Esprit demande que nous en finissions avec l’influence terrestre, c’est-ce qu’indique clairement l’instruction donnée à Josué d’ôter les chaussures de ses pieds.
« Que dit mon seigneur à son serviteur ? » A-t-il répondu « Va à la conquête du pays et prends en possession, puis fais entrer le peuple ! » ? Pas du tout. « Ôte tes chaussures Josué et tout le reste va suivre… Détruis l’influence terrestre et tu verras ce qui va arriver. Tu devras seulement marcher avec le peuple autour de Jéricho… ». Si Josué avait laissé faire les hommes, imaginez l’énorme campagne qui aurait été organisé pour la prise de Jéricho. Non : « Ôtez vos chaussures et voyez ! ».
Si vous doutez de cette explication, il vous suffit de considérer ce qui s’est passé quand Josué et Israël ont « remis leurs chaussures » un peu plus tard… Que s’est il passé à Aï, avec les Gabaonites ? Ils avaient tous remis leurs chaussures et touchaient à nouveau le terrestre. Résultats : limitations, arrestations, compromis, défaite…
Le principe qui prévaut dans les cieux est celui de l’action du Saint-Esprit et de la plénitude spirituelle : « Ôte les chaussures de tes pieds, car le lieu sur lequel tu te tiens est saint ». Vous ne pouvez rester là, le terrestre n’y a pas sa place ; ce lieu est sacré et sanctifié par le Ciel. Ainsi le Ciel prend le dessus ; oui, même avec l’instrument puissant que Dieu a suscité pour Le servir, le Ciel a pris le dessus.
La souveraineté divine dans le choix d’un instrument humain ne signifie jamais que cette souveraineté laisse sa place à la force humaine. L’instrument ne sonne jamais faux. Ainsi donc en est-il pour Josué et Israël, car Josué représente tous les saints et tous les sertisseurs du Seigneur.
Notons bien cette réponse à la question « Es-tu pour nous ou pour nos adversaires ? » Qui ? Pour nous ? Pour eux ? Pour ceci ? Pour cela ? « Non ; Je ne suis ni pour ceci ni pour cela ; Je ne suis ni pour vous ni pour eux ; Je suis pour l’objectif divin ». C’est le vrai contenu de sa réponse, « Je ne suis pas pour quelqu’un ou qui que ce soit ; Je suis pour le plan de Dieu. Je ne suis pas pour cette œuvre-ci ou pour cette œuvre que tu essayes d’accomplir pour le Seigneur. Je suis pour le plan du Seigneur, Je suis engagé envers ce plan — le plan éternel ». « Non, mais… ». Oh, si nous pouvions discerner la portée de cela en toutes choses ! Nous voulons que le Saint-Esprit soutienne nos actions, notre travail, notre ministère. Nous demandons au Saint-Esprit s’Il est « pour nous ». Il ne répondra jamais à une telle demande.
Il y a une direction où le Seigneur est pour son peuple, « Si Dieu est pour nous… ». Mais il y a un autre sens où le Seigneur dit « Je ne suis pas pour vous, mais pour mon plan en vous, et au travers de vous ; non pas pour vous, pour la cause d’Israël, ou Josué souverainement choisi et oint ; Je ne suis pas pour vous, Je suis engagé dans le plan de Dieu ».
Il nous faut identifier la base et l’objectif de l’engagement du Saint-Esprit.
Il nous faut savoir à quoi le Saint-Esprit est engagé. Il y a tant de plannings et d’arrangements pour le Seigneur, mais aussi d’absence du Saint-Esprit dans ces choses. Combien il y a-t-il aujourd’hui dans le monde d’arrangements, de planifications, et de programmations pour le Seigneur ? Cela ne semble pas marcher. Le Seigneur ne semble pas s’engager dans l’affaire.
Nous devons identifier l’objet du Saint-Esprit ; ce n’est pas de faire quelque chose sur la terre et d’y établir quoique ce soit et le relier avec cette terre, foulée par des « chaussures ». Établir quelque chose n’est pas du tout son objectif. Le Saint-Esprit est engagé pour ce qui est absolument céleste, et tout son objectif est de détacher quoique ce soit de ce monde, d’une manière spirituelle et intérieure. Il est capital de connaître ce pour quoi Dieu va s’engager Lui-même.
Il ne s’engagera à rien de ce qui est attaché à la terre. Il s’engagera seulement Lui-même à ce qui s’attache aux Cieux.
En tant que Prince de l’armée de l’Éternel, Il se tient avec une épée nue à la main. « Oh, c’est une bataille, n’est-ce pas ? C’est un combat, n’est-ce pas ? ».
Ainsi, le Saint-Esprit intervient immédiatement, et il y a une totale capitulation de la part de Josué. La bataille est lancée ; ne vous y trompez pas. Quoique vous puissiez penser sur le baptême du Saint-Esprit, et tout ce que cela implique, cela veut dire conflit immédiat et incessant. Cela peut vouloir dire autre chose, mais cela signifie une guerre sans merci, sans répit et sans retraite. Vous êtes dedans jusqu’au bout.
N’était-ce pas le cas du Seigneur Jésus ? Le commencement fut au Jourdain, le ciel ouvert, le Saint-Esprit sous forme de colombe, le désert, le diable. Dès le départ — « Puis, Jésus fut conduit par l’Esprit dans le désert pour être tenté par le diable » (Matthieu 4.1). Peu de temps après que les Cieux se soient séparés pour l’avènement du Saint-Esprit, en ce jour de Pentecôte, la guerre a démarré.
L’Église y a été précipitée et y est restée jusqu’à ce jour. Lorsque ce ne fut plus le cas, ce fut pour sa perte spirituelle.
Quelque part, cette Seigneurie du Saint-Esprit en fut l’aboutissement.
L’épée est en main, et elle ne sera jamais rengainée dans son fourreau tant que l’œuvre du jour ne sera pas accomplie. Oui, mais c’est une façon de parler.
Le Saint-Esprit n’est pas très intéressé par la guerre charnelle et physique. Le combat, le conflit se fera comme il l’entend. Il sera spirituel, selon l’Esprit, parce que les forces spirituelles ont pris possession ; et c’est le combat spirituel qui va dépouiller ces forces. C’est la raison pour laquelle il y a réellement et concrètement une bataille. Nous le savons bien. Nous savons qu’il n’y a pas un pas, ni un pied de terrain spirituel qui ne soit pas contesté ; pas un mouvement ni un geste en direction d’un accroissement spirituel où il n’y a pas de conflit.
C’est le combat spirituel et la nature de ce combat se situe au-delà de notre pouvoir et de notre compréhension.
Nous pensons que cela va se dérouler d’une certaine manière et cela se déroulera d’une autre manière. Cela ne se passe jamais où on l’attend et dans les formes qui nous sont familières. Le fait est que nous reconnaissons rarement le diable lors de ses assauts. Ils paraissent si bien cachés soit dans un accident soit dans une mésaventure, ou quelque chose qui tourne mal — mais vous n’avez qu’à juger la conséquence en rapport avec la vie spirituelle, et vous savez qu’il y a quelque chose de plus intelligent et de plus stratégique que les simples circonstances de la vie. C’est un combat spirituel, précipité par le Saint-Esprit.
Comprenez le bien ; si souvent le diable agit en utilisant « l’angle mort » !
La majeure partie de ses succès au milieu du peuple de Dieu viennent de ses actions indirectes où comme dans la conduite automobile le chauffeur ne voit pas ce qui se passe dans l’« angle mort » du rétroviseur ! Le diable est passé maître tacticien pour nous aveugler et nous empêcher de voir… ou alors nous le voyons mais nous faisons semblant de ne pas le voir. Il a trouvé l’occasion de créer cela et cela fait barrage à notre propre plénitude spirituelle et céleste.
Le peuple de Dieu est pris dans ce traquenard aujourd’hui. L’élargissement et la croissance spirituelle ont été retenus et frustrés par les préjudices et les suspicions du peuple de Dieu.
Pourquoi donc dans les Éphésiens, avec la présentation de toute la plénitude céleste et le conflit spirituel qui en découle, l’Apôtre prie que « les yeux de leurs cœurs puissent être éclairés (illuminés) » pour voir ? Pourquoi est-ce nécessaire ? À cause de ce travail d’aveuglement et de ces « angles morts » ? Parce que tout peut être perdu par un préjudice, un peu d’esprit fermé, un peu de suspicion, un peu de fausse crainte, au lieu de faire confiance au Saint-Esprit et de savoir que l’onction intérieure nous « enseignera concernant toutes choses » (1 Jean 2.27), et nous montrera ce qui est juste et ce qui est faux.
Vous sentez la nécessité de vous fortifier vous-même « au cas où », et vous le faîtes aux dépens du Saint-Esprit. C’est-ce que beaucoup d’entre nous font.
C’est le nœud du conflit et c’est très subtil… Mais, il existe un autre aspect de ce combat spirituel. Pourquoi le Saint-Esprit le provoque-t-il ? Pourquoi le précipite-t-il ? Nous pourrions penser que cela vient naturellement de l’ennemi, mais pourquoi c’est le Saint-Esprit qui l’initie et crée les circonstances, à chaque fois ?
Nous avons vu le cas du Seigneur Jésus-Christ. Le Saint-Esprit a délibérément et clairement conduit Jésus dans le désert pour être tenté par le diable. Le Saint-Esprit a pris les affaires en main pour précipiter les choses. Il a fait de même avec l’Église, délibérément, sachant très bien ce qu’il faisait. En conséquence, c’est comme si le Saint-Esprit disait « Maintenant, je vais les conduire tout droit au sein de la bataille ! » Pourquoi ? Pour une chose, parce que c’est une question spirituelle, il s’agit d’un héritage spirituel, parce que des forces spirituelles sont en jeu et il faut les déloger ; mais aussi parce que nous ne grandissons spirituellement qu’au moyen du conflit. Le Seigneur s’intéresse à nous.
Il est peut-être plutôt difficile pour nous, si un orateur se lève et dit « Vous passez une période difficile parce que le Seigneur s’intéresse à vous ; le diable a l’autorisation de vous assaillir parce que le Seigneur est très fortement concerné par votre bien-être ». Ce n’est pas facile à accepter. Chaque fois que l’ennemi vient et commence son œuvre, vous seriez le dernier à dire « Oh, le Seigneur m’aime aujourd’hui ! ».
Mais n’est-ce pas un fait, une expérience réelle, un principe, que nous ne ferons jamais de progrès spirituellement, que nous ne grandirons pas et n’irons pas de l’avant, sans conflit ? C’est une vérité. La seule façon de grandir est d’avoir quelque chose à vaincre, là où notre vie spirituelle doit franchir un sommet.
C’est une loi de la nature et de la grâce : pas de progrès sans opposition.
Que le Seigneur nous permette de voir ainsi à chaque fois ! Le Seigneur est concerné par le fait que les personnes entrent effectivement en possession ; pas en théorie, ni en doctrine, ni sur la base d’une lecture biblique, mais en possession effective ; et lorsque vous vous mettez sous le contrôle du Saint-Esprit, vous êtes sur la voie de l’efficacité et de la réalité, et le Seigneur croit que c’est authentique et très pratique.
Jéricho est représentatif de ce principe éternel ; il vous faut d’abord avoir une position céleste, non pas terrestre, de la manière dont les hommes agissent.
C’est l’affirmation de ce principe que nous voyons tout d’abord avec Abraham, où l’homme essaya d’agir et ce fut un horrible gâchis, parce qu’il touchait la terre ; et puis, avec Moïse, lorsqu’il prit les choses en main, et assaillit l’égyptien et l’hébreu, et fit un terrible gâchis.
Voici la réussite de la discipline : Josué prit en compte toute cette histoire spirituelle, et à Jéricho nous voyons qu’il n’y a plus d’armes charnelles, plus de raison humaine, plus aucune place n’y est laissée à l’humain. Si ce n’est pas céleste, ce n’est rien. Les choses ne fonctionnent pas ainsi sur cette terre. Nous pouvons tourner en rond, non seulement pendant sept jours, mais toute note vie, et rien ne se produira tant que nous ne serons pas en position céleste, tant que le Ciel ne sera pas descendu. Jéricho symbolise la mise à l’écart de l’humain, totalement exclu au profit du céleste.
Cette base étant bien clairement établie, tout de suite après, si l’ennemi ne réussit pas par la résistance ouverte, il essaiera par des tactiques plus subtiles. Il ne peut réussir par la résistance ou l’opposition si nous prenons une position céleste, que nous la gardons, et que nous la maintenons, comme à Jéricho ; ils ont non seulement pris position dès le premier jour, mais ils s’y sont maintenus et l’ont renforcée, et sept fois encore le dernier jour, ils l’ont confirmée et l’ont gardée fermement sans lâcher prise.
Souvent nous ne réussissons pas au-delà du premier ou du deuxième jour. Il est nécessaire de tenir sa position ferme dans la foi, et l’ennemi est au plus mal lorsqu’on tient bien cette position. Quand il se voit en mauvaise posture, il sent la défaite arriver et, s’il le peut, il agira de manière subtile et détournée.
N’est-ce pas la parole concernant les Gabaonites ? Ils ont agi par ruse en les faisant « toucher terre » quelque part. Il en fut de même avec Achan et Aï, le vêtement babylonien et le pieu en or — une influence terrestre. L’alliance conclue avec les Gabaonites constitua une autre influence terrestre. Ne croyez surtout pas que ce sera toujours un combat spirituel clair, net et sans ambiguïté.
Il y a toujours cet aspect où il nous faudra voir où l’influence terrestre est utilisée par l’ennemi à son avantage — là où quelque chose a été introduit pour faire un contact avec ce qui est maudit, et que Dieu ne peut accepter.
Comment cela ? Vous savez bien sûr que Guilgal fut le lieu dont ils sont partis, le lieu où la chair a été écartée et abandonnée ; Mais ? Ils ne sont pas retournés à Guilgal après Jéricho, mais ils sont allés directement à Aï ; pourtant il était de coutume de retourner à Guilgal après toute conquête. Cette fois, ils n’y sont pas retournés. Ils ont continué leur chemin.
Demeurons toujours près de la Croix, et ne considérons jamais que, parce que le Seigneur a béni, a fait prospérer et donné du succès, nous pouvons continuer. Jamais ne devons nous nous éloigner de la Croix. La Croix n’est pas quelque chose qui doit rester là en arrière. Elle doit rester devant nos yeux à chaque instant. Elle est notre sécurité. Voilà ce qu’est la voie céleste, voilà quelle est la nature même de la voie céleste vers l’objectif divin. Le Seigneur va nous y garder.