« Tu me rempliras de joie par ta présence »
Savez-vous qu’il est éprouvant pour une épouse d’avoir affaire à un être « jamais là », quasiment invisible ? Trop souvent absent, il paraît déserter son foyer comme si la présence de sa femme lui était à charge, comme si les enfants l’ennuyaient, comme si sa seule mission était d’apporter son salaire à la maison, abandonnant à sa « moitié » tous les soucis de la famille.
Bien sûr, nous n’évoquons pas ici cette espèce d’épouses qui déversent leur mauvaise humeur chaque fois que « Monsieur » prend son chapeau et les clés de la voiture. Ou encore de cette catégorie de femmes qui refusent d’admettre que la vie professionnelle exige des heures de présence et des délais de route. Ou enfin celles qui supporteraient voir leur mari cesser toute activité pour leur tenir compagnie vingt-quatre heures sur vingt-quatre. Non !
Nous pensons plutôt aux épouses dont le sort est lié à un conjoint pas méchant pour un sou, mais jamais pressé de rentrer chez lui, profitant de toutes les occasions pour s’évader de la maison, lorsque, par hasard, il s’y trouve. Peut-être éprouve-t-il quelque plaisir – ô combien innocent ! – à bavarder avec des collègues sympathiques et pas plus soucieux que lui de rejoindre leur compagne ? Peut-être ne sait-il pas mettre le point final à son labeur quotidien ? Limiter son travail pour donner plus de temps aux siens ? Peut-être se croit-il obligé de participer à toutes les rencontres de l’église locale ou du centre culturel de la cité ? En tout cas, il en est qui, le samedi ou les jours de congé, passent le plus clair de leur temps à bricoler à la cave ou à visser des écrous sous le capot de la voiture, au garage. Ah ! Si les maris avaient hâte de retrouver leur compagne, ils gagneraient certainement de précieuses minutes durant leurs déplacements, des heures mêmes dont bénéficierait le foyer tout entier.
Il arrive parfois que l’épouse, excédée par des absences répétées, exprime un timide reproche ou contre-attaque en forçant le ton. Alors le mari se rebiffe :
– Mais voyons chérie ! Comprends-moi. J’ai tellement à faire …
Est-ce bien vrai ? En tout cas, on peut ce qu’on veut car les gens « sur-occupés » trouvent toujours du temps – quasi miraculeusement – lorsqu’il s’agit de participer à une manifestation qui les intéresse vivement. Un mari ne devrait pas ignorer qu’une épouse veut avoir l’assurance qu’elle est authentiquement aimée. Et elle en a la preuve lorsqu’elle le sait pressé de rentrer chez lui, même lorsque, occasionnellement, il tarde à rejoindre les siens. Qui aime vraiment donne du temps à son conjoint et à ses enfants. Qui aime le Seigneur lui consacre aussi beaucoup de temps.
Pensez à l’époque de vos fiançailles. Comme vous brûliez d’aller retrouver la bien-aimée ! Sitôt le travail terminé, sans perdre un instant, vous « fonciez » vers le lieu de rendez-vous, vous confondant en excuses chaque fois qu’il vous arrivait de « la » faire attendre. Alors votre joie était grande de vous attarder auprès d’elle. Le temps passait si vite à ses côtés ; il ne comptait plus pour vous. Et vous en trouviez beaucoup à lui consacrer. Pourquoi les choses changeraient-elles si radicalement une fois franchie la porte de la mairie ou de l’église ? L’explication ne paraît pas difficile à trouver.
Certes, il y a des professions qui accaparent, des tâches qu’il est malaisé de laisser inachevées. Le paysan ou l’artisan ne voient jamais le bout de leur ouvrage. « Le travail commande disent-ils, les temps sont durs et les clients exigeants ». Chacun sait que les médecins et … les pasteurs hésitent à dire : « Non ! » à celui qui, en danger, réclame d’urgence une visite. Hélas, ce sont toujours les mêmes qui font les frais d’une bonté qui ne sait pas refuser : l’épouse et les enfants. Heureusement, ce qui paraît difficile reste toujours réalisable lorsqu’on aime les siens et poursuit leur bonheur en priorité.
Maris, ne négligez pas votre femme. Comblez-la de votre présence effective. Ne délaissez pas vos enfants. Ils ont besoin du chef de famille. Celui qui n’a pas de temps à consacrer aux siens aime-t-il vraiment ?
Et maintenant, voulez-vous réfléchir à ces quelques recommandations ?
1. Ayez du temps à table. Ne bâclez pas vos repas. Soyez détendus et ne regardez pas votre montre à tout instant. Le tête-à-tête est nécessaire pour tous. La Bible mentionne souvent les repas, et pour cause : ils sont signe de communion (Apocalypse 3.20). Tenez-vous en à des horaires précis. Il est pénible pour une ménagère de devoir réchauffer les plats ou d’assister à l’effondrement d’un soufflé exceptionnellement réussi. Il est aussi agaçant pour une maîtresse de maison de ne jamais être en mesure de prévoir l’heure à laquelle la famille pourra – enfin ! – se mettre à table. Et puis, les repas expédiés, trop tardifs, désordonnés, sous tension ne valent rien pour personne, ni pour la santé, ni pour la vie de famille, surtout pas pour la vie conjugale. Maris, ayez pitié de votre compagne.
2. Ayez du temps au cours de la soirée. Du temps pour partager les joies de la famille. Vos enfants doivent vous voir. Du temps pour discuter avec votre épouse des problèmes du foyer. Soyez réellement le chef de famille, non pour donner des ordres à votre femme et la traiter en subalterne, mais pour la décharger de soucis qu’elle ne devrait pas porter, en tout cas toute seule.
3. Ayez du temps pour l’intimité. Certains maris, toujours les mêmes, sont plongés dans des problèmes d’ordre professionnel à dix heures du soir. Un quart d’heure après, ils sont aptes à se livrer aux joies de « l’amour ». Sans transition. Pour gagner du temps. L’épouse ne pourra jamais comprendre ni accepter une telle volte-face. Elle a besoin d’un climat de sereine tendresse aux côtés d’un mari détendu, tout à elle. La brusquerie masculine l’irrite et lui paraît vile pour ne pas dire plus.
4. Ayez du temps pour les vôtres le dimanche après-midi et les jours de congé. Surtout n’imitez pas ces pères de famille qui se séparent volontiers de leurs enfants – on les expédie dans des colonies de vacances – pour jouir tranquillement et égoïstement de leurs congés.
Maris, ne sacrifiez pas les vôtres. Donnez-leur beaucoup de temps et ils vous en seront reconnaissants.
DIALOGUE
Les époux s’interrogent.
1. – LUI : Votre épouse vous a-t-elle déjà reproché vos trop nombreuses absences ? Avez-vous reconnu le bien-fondé de ses reproches ? Avez-vous modifié quelque peu votre emploi du temps ? Votre épouse s’en est-elle aperçue ? Si vous avez le sentiment d’avoir négligé les vôtres, humiliez-vous à haute voix devant Dieu et devant votre conjoint.
2. – LUI : Ne pourriez-vous pas gagner quelques minutes chaque soir pour les donner à celle que vous aimez ? Avez-vous des repas de famille normaux, c’est-à-dire paisibles, heureux et détendus ?
3. – LUI : Si le travail vous accapare au point de lui sacrifier la famille, reconnaissez-le et, avec votre conjoint, cherchez à discerner la conduite à tenir pour parvenir à vous libérer davantage. Demandez à Dieu qu’il vous donne toute sagesse pour limiter votre activité. Voulez-vous vraiment que les choses changent ? Bénissez ensemble Celui qui viendra à votre secours et vous rendra capable de mieux aimer ceux qu’il vous a confiés.