Nous réunissons sous un même chef la seconde moitié du chapitre 2 et tout le chapitre 3, comme nous avons fait la dernière moitié du chapitre 1 et la première du chapitre 2 (1.15 à 2.10) ; et nous donnons à l’un de ces fragments le nom de la prière qui le termine (3.14-21), comme nous avons donné à l’autre celui de la prière qui le commence (1.15-19). Ainsi, tout ce que l’Apôtre écrit aux Éphésiens depuis 1.15 jusqu’à la fin du chapitre 3 se trouve enfermé entre deux prières. On peut ajouter que ces deux prières sont étroitement unies entre elles, et que la seconde n’est que l’achèvement de la première, qui avait été comme suspendue par des développements intermédiaires. L’Apôtre, ayant passé d’abord de sa prière pour les Éphésiens au développement de la puissance de Dieu, déployée en Jésus-Christ et dans les chrétiens d’Éphèse, revient, par un nouveau développement de la grâce accordée à ces Gentils, à sa prière commencée, et répand enfin tout son cœur pour eux devant Dieu. On a coutume d’appeler les trois premiers chapitres de notre Epître sa partie dogmatique, par opposition aux trois derniers qui contiennent l’application pratique ; et cette division est fondée. Mais quelle dogmatique que celle de notre Apôtre ! quelle exposition de foi que celle qui se réduit à une action de grâces, suivie de deux prières, ou, si l’on veut, d’une prière ! que la théologie de l’Écriture sainte est différente de celle de nos formulaires et de nos confessions de foi, même les plus fidèles !
Cependant la ferveur des sentiments ne trouble pas l’ordre des pensées ; et c’est encore un caractère du style de saint Paul. Dans le développement où nous entrons, il continue de montrer aux Éphésiens la grâce que Dieu leur a faite ; mais il la montre sous un nouveau point de vue. Ces Gentils, autrefois exclus de l’alliance que Dieu avait traitée avec Israël, ont été maintenant rendus participants de la promesse, en Jésus-Christ, par le ministère des apôtres et par celui de saint Paul en particulier ; ce qui l’excite et l’encourage tout ensemble à prier pour qu’ils recueillent à pleines mains le fruit de leur communion nouvelle avec le peuple de Dieu et avec Dieu lui-même. De là trois parties dans ce morceau : les Gentils associés avec Israël et réconciliés avec Dieu (2.11-22) ; le ministère de l’Apôtre auprès des Gentils (3.1-13), et la prière de l’Apôtre pour les Gentils qui ont cru (3.14-21).